
La distinction juridique entre les deux domaines ne tient pas aux mesures mais au motif d’intervention et à ses modalités et là c’est un enjeu de lutte puisque le juge doit obtenir l’adhésion des parents alors que les services sociaux n’en font qu’à leur tête.
Différentes façons de considérer les parents’a certes, mais n’oublions pas que le juge consent bien souvent à n’écouter que les services sociaux, pourquoi ? Parce que son champ d’action est réduit et l’évaluation d’un enfant dit en « danger » n’appartient qu’aux enquêtes réalisées par les services sociaux.
D’autre part les travailleurs sociaux sont dans une situation paradoxale du point de vue de leur mission de protection de l’enfance, ce qui les confronte à un double dilemme : signaler ou préserver le secret ; intervenir ou respecter le droit des usagers. L’ambiguïté des lois fait qu’elles sont bien souvent laissées à l’interprétation de chacun et là les services sociaux usent et abusent de leur pouvoir.
Le signalement devient une obligation, contre les doutes, ils se blindent de certitudes, et là trois définitions du travail social apparaissent :
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activité quasi administrative d’application d’un réglement ;
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activité dominée par l’instance judiciaire (et ses interprétations en cas d’intervention) ;
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activité autonome et possédant ses propres règles et encore une fois cette dernière est l’ouverture totale à toutes sortes de dérives et de procédés abusifs.
En outre deux logiques s’opposent et sont facteurs de tensions du fait de l’encadrement juridique et judiciaire croissant des travailleurs sociaux :
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d’un côté des magistrats affirment la nécessité d’éradiquer ces corporatismes protecteurs permettant de déresponsabiliser les familles et de briser cette impunité des professions sociales ;
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de l’autre des travailleurs sociaux (organisations syndicales mises en avant !) soulignant l’incompatibilité entre la logique judiciaire et celle du travail social, ces travailleurs sociaux refusant de devenir l’auxiliaire de la justice.
Au coeur de ce conflit se trouve la question de l’autonomie du travail social et de sa subordination au droit.
Eric Dolla, le 23 janvier 2012
La question est tout à fait intéressante et mérite d’être posée.
En cas d’antagonisme marqué, ce n’est pas celui que l’on croit qui obtient gain de cause. Même si ce sont les magistrats qui sont théoriquement aux commandes, voyez ce qui arrive à l’un d’entre eux quand les travailleurs sociaux se liguent : https://comitecedif.wordpress.com/2011/04/05/les-diarrhees-des-assistantes-sociales/
Comme je le dis souvent, les juges n’ont pas le temps ni la volonté de chercher autre chose que ce qui est écrit dans les rapport de la protection de l’enfance, même si cela est d’immondes mensonges.
Il est très rare de nos jours, même si on vous change de juge, (qui reste bien souvent entre 5 et 6 ans sur le même poste) qu’il prenne une décision humaine, car on ne leur apprend pas du tout cela à l’école de la magistrature, mais de juger sur des faits et s’en tenir à la loi, qui d’ailleurs est rarement respectée.
Si la justice était humaine cela ce serait depuis des lustres.
Les parents n’ont pas le droit à un contradictoire, en ne les laissant pas consulter leur dossier d’assistance éducative, et savoir ce qu’on leur reproche exactement et se font littéralement lyncher lors des audiences avec la juge et les travailleurs sociaux qui sont en surnombre devant une pauvre maman.
Je serai heureux que les bons travailleurs sociaux comprennent qu’il y a des abus et que les parents ne veulent que le bien de leur enfant. Pour cela il y a certaines pratiques à changer dans notre pays.
Le placement n’a jamais été la meilleure des solutions et pas la seule, surtout quand il n’y a pas de véritable danger pour l’enfant, mais on vit dans un système où prévaut le principe de précaution sans penser, à ce que va subir l’enfant déstructuré de sa famille, alors qu’il suffirait d’un simple accompagnement à domicile, beaucoup moins destructeur.
Toutes les familles dont les enfants sont placés ne sont pas toute maltraitante ou en carence ou autre et c’est bien ça le problème.
Il y a en grand manque de transparence de la part des travailleurs sociaux, « pourquoi ? » peut être ont ils de peur que l’on découvre leurs malversations, car s’opposer systématiquement à la consultation et la copie de leur dossier, c’est non seulement une atteinte à leur droit « Loi du 17 Juillet 1978 » mais aussi une manière inhumaine de traiter les parents et générant de la suspicion sur leur réelle motivation.
Des exemples j’en ai de nombreux, car chaque jour des centaines de parents, nous rapportent leurs difficultés avec l’aide sociale à l’enfance, qui ne font qu’empirer de jour en jour, par des attitudes de la part de certains pros et de leur hiérarchie qui se dissimule derrière un masque et de façon faux jeton et instrumentalisant les enfants placés et dénigrant les parents, afin d’obtenir la rupture du lien. Ses méthodes sont digne de mafieux car il n’y pas autre qualificatif pour le nommer.
Nous espérons que tous les professionnels digne de ce nom réagirons, enfin, pour valoriser leur métier qui part en dérive.
Soyez en sûr nous ne lâcherons rien, car nous sommes des milliers dans ce cas.