Réformes au nom de l’intérêt de l’enfant ?


Des réformes mal inspirées

Alors qu’il est question de réformer le Code de l’Action Sociale et des Familles afin de renforcer les prérogatives de l’ASE sous le prétexte fallacieux d’intérêt supérieur de l’enfant, il convient de dénoncer le flou d’une tel concept employé à tort et à travers.

Un tel flou encourage l’excès de pouvoir de la part des ces professionnels de l’ASE qui ne recherchent nullement l’intérêt de l’enfant mais un tout autre intérêt : la pérennité de leur structure.

Travailler pour l’intérêt de l’enfant, ce n’est pas taire les dysfonctionnements alors que dans les rapports relatifs à la protection de l’enfance les cas qui porteraient tord à l’ASE ne seront jamais cités.

À quel endroit parle-t-on des enfants qui fuguent de leur famille d’accueil pour retourner chez leur vraie maman, leur papa ou leurs grand-parents ?

Ai-je lu dans des rapports officiels mention de ce que des enfants puissent reprocher à leur famille élargie de les avoir abandonnés et laissés en famille d’accueil, alors que la famille élargie n’y est pour rien !

Des intérêts qui ne sont pas ceux des enfants

Il y a tant d’hypocrites chez certains de ceux qui se prétendent défenseurs d’enfants et qui à partir de cas concrets extrapolent sur la nécessité globale de ne pas préserver le lien familial. Certains théorisent d’ailleurs une recréation du lien en dehors de la famille, comme le fait le Dr Berger (https://comitecedif.wordpress.com/2012/02/03/les-visites-mediatisees-un-instrument-de-rupture-parentale/).

Comment le législateur peut-il réformer correctement si les rapports ne sont pas complets ? Les législateurs n’ont qu’une version des faits et bien sûr les cas extrêmes pour envenimer la situation … ainsi le droit des familles est bafoué.

Que ces défenseurs d’enfants avant de réformer un texte concernant l’intérêt supérieur de l’enfant, expliquent enfin où se trouve réellement l’ intérêt de l’enfant en particulier. Car l’enfant, une fois tombé entre les serres de l’ASE, n’a pas plus le droit de s’exprimer librement, il devient enfant-proie, puis il est placé dans une prison sans barreaux chez une néo-famille ou institution, guère de différence avec l’enfant délinquant sauf que ce dernier sait pourquoi il est enfermé.

Naïveté ou immobilisme ?

Les décideurs devraient cesser de mener la politique de l’autruche et s’interroger sur une nécessaire moralisation des la protection de l’enfance.

Au lieu de cela ils prétendent que tout va pour le mieux et que les situation de placement sont nécessaires et souvent transitoires. Un seul son de cloche parvient à leur oreille, nous ne manquons cependant pas d’alerter sur le fait que beaucoup de professionnels de l’ASE transforment les situations passagères en situations durables.

Sortir la tête du trou c’est réaliser qu’il faut écouter aussi les familles surtout lorsqu’elles évoquent des cas particuliers d’ intouchables professionnels de l’ASE dont les conceptions éducatives sont douteuses.

Faisons un rêve !

Imaginons que les travailleurs sociaux puisse faire l’objet d’une enquête sociale approfondie relative à leurs vies privées, à la façon dont sont élevés leurs enfants.

Pourquoi pas, ils devraient être irréprochables vu leurs responsabilité vis-à-vis des familles.

On sait déjà cependant que certains ne sont pas très clairs tout en se permettant de juger autrui, voyant la paille dans l’œil des familles sans apercevoir leur propre poutre.

Selon le principe de précaution, au moindre doute concernant leur antécédents familiaux, de telles enquêtes pourraient aussi, comme c’est le cas nous concernant, conduire à un « retrait » de leurs pauvres bouts de chou avant qu’ils ne subissent la pathologie du lien.

Un procès verbal à leur encontre permettrait de placer au plus vite leurs enfants en famille d’accueil par décision judiciaire.

Ils pourraient alors connaître la routine de l’ASE avec l’expertise psychopathologique lors de leurs droits de visites une fois par mois. Puis viendrait l’aliénation. pour que leurs enfants fassent un rejet total provoqué par leur absence.

Au bout de quelques mois nous demanderons à ce personnel de l’ASE ayant subi la privation de ses enfants d’écrire aux défenseurs des enfants pour revoir la loi du 05 mars 2007.

Habiba Venditti

7 réflexions au sujet de « Réformes au nom de l’intérêt de l’enfant ? »

  1. parfaitement illustré, si ceux qui érigent les règles de société pouvaient être interpelés par cet article…Et y mettre de la bonne volonté en toute bonne foi…

  2. A l’attention de Monsieur SPIELMANN Dean, President of the European court of Human Rights

    Définir l’acte de torture mentale comme un acte d’humiliation, vous permettra aussi d’ébaucher une définition conceptuelle de la dignité humaine !!

    Risque d’atteinte à la vie privée et familiale. Exceptionnellement, l’article 39 est appliqué dans des affaires mettant en jeu l’article 8 (droit au respect de la vie privée et familiale), lorsqu’un risque potentiellement irréparable pèse sur la vie privée ou familiale.

    Source : http://www.echr.coe.int/Documents/FS_Interim_measures_FRA.pdf

    Le juge qui écarte des débats des conclusions contestant l’applicabilité et qui ne permet de palier les carences d’une partie qui ne diligente pas une procédure, viole le droit de défense en ce qu’il n’autorise pas la partie intéressée à contester la régularité de la procédure..

  3. En ce qui concerne ma famille toutes les décisions sur mes enfants ont toujours été, judiciairement et administrativement, prises ‘dans l’intérêt de l’enfant’…Et cet intérêt est défini par les acteurs sociaux…Il en a été ainsi pour les scolariser, les mettre en IME…et qui sait pour choisir leur métier futur ? Avec bien entendu menace de placement si les parents n’étaient pas d’accord…D’ailleurs en accueillant des enfants dits à problèmes (selon les acteurs sociaux) les IME sont certains d’avoir une place occupée qui sera pas prise par un enfant à vrais problèmes et plus difficile/difficiles à gérer. En plus avec l’idée de la ‘négligence éducative’ le système de l’ase peut imposer ce qu’il veut aux parents. Quant à se lancer dans des procédures de défense judiciaires, longues, coûteuses et incertaines…non. Mais comme nous combien de parents sont contraints d’accepter les mesures des acteurs sociaux pour éviter le placement ? Dommage pour les enfants à vrais problèmes…De plus tout cela est lié au prétendu rôle socialisant de l’Ecole…En attendant tout cela dure depuis des années et ne semble pas devoir changer et pas seulement pour nous.
    Merci au Cedif de nous permettre au moins d’en parler, à défaut de changer les choses…Même si cela gagnerait à être plus diffusé…

    1. C’est le problème effectivement, nous informons, mais en justice les jeux sont déjà faits. Ce que vous nous dîtes est terrible et confirme bien que les parents n’ont pas la main sur l’éducation de leurs enfants dans une situation comme la vôtre. L’orientation d’enfants vers un IME est une décision lourde de conséquences qui n’est même pas la vôtre, elle doit être sacrément motivée par la situation des enfants pour se justifier. Et si elle ne l’est pas qui sera responsable de l’avenir de vos enfants ?

      1. Le hic est que les enfants victimes des services sociaux sont d’une telle disparité organisée par ces mêmes services qu’il est impossible pour leurs parents de faire cause commune et ainsi mieux résister aux services sociaux…mais je ne vous apprend rien…

      2. C’est la raison pour laquelle le CEDIF ne répond plus aux demandes des parents qui refusent de s’organiser avec d’autres parents sur une base locale. Heureusement beaucoup deviennent alors militants de notre juste cause.

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