Le risque viol

Photo by MART PRODUCTION on Pexels.com

Encore des enfants placés violés en foyer

Encore, oui encore, on ne va pas écrire à chaque fois tant les mêmes faits se répètent avec les mêmes explications des directeurs de foyer : on n’a pas assez de personnels (FAUX), le risque 0 (entendez zéro viol) n’existe pas !

Mais cette fois-ci il n’est pas question de balayer la poussière sous le tapis puisqu’un avocat dénonce la situation devant les médias.

Les parents ne se font pas non plus rouler dans la farine, ils témoignent sur : https://www.dailymotion.com/video/x8jgvhw

Les faits sont les suivants. Un couple de la Seyne-sur-Mer, dans le Var, connaît quelques difficultés, qui n’en connaît pas ? Nous sommes en 2019, Cécile, la maman, rencontre des problèmes de dépression. Le papa, Cyril, passe un examen psychologique qui dira qu’il est apte à s’occuper des enfants, qui en doutait donc ? Mais un juge des enfants certainement qui, sans tenir compte de l’expertise – c’est son droit -, fait placer les trois enfants dans des foyers du Var.

Les parents apprennent, dans les semaines qui suivent, que leur fille a subi quelque chose au foyer SOS Village d’enfant de Besse-sur-Issole, précise Nice-Matin (https://www.nicematin.com/faits-divers/il-y-a-un-silence-de-mort-autour-de-ces-affaires-des-viols-denonces-dans-un-foyer-de-lenfance-du-var-834978). Quelque chose, mais quoi ? Il faudra trois jours pour que le foyer finisse par avouer aux parents qu’un jeune du foyer âgé de 11 ans avait enfoncé son pénis dans la bouche de leur fille de 6 ans, Pour autant le gamin violeur reste en présence de sa victime avec simple interdiction de lui parler.  Circulez, y a rien à voir !

En août 2022, l’horreur se reproduit. Un adolescent du foyer en viole quatre autres, dont les deux aînés de Cyril et Cécile. Même explication du côté des sociaux : risque 0 viol connaît pas. Et les enfants ? Bah ils restent placés, les sociaux seraient même capables de prétendre qu’ils sont plus en sécurité que dans leur famille !

Un avocat prend le peuple à témoin

Les parents déposent des plaintes. Vous savez, de ces plaintes dont on n’a pas de nouvelles, des gosses pénétrés en foyer, vous savez … Oui, oui, je sais le risque zéro pour les enfants placés…

Ils saisissent alors Maître Michel Amas du barreau de Marseille qui énonce l’évidence devant les médias : les viols en foyers sont fréquents. Pour le dire, il se présente devant le palais de justice de Toulon : Qu’est-ce qu’on attend pour dénoncer ce qui se passe ? Il y a des viols à répétition d’enfants placés, quasiment mensuels, et les juges ne répondent pas.”

Samuel Finielz, procureur de la république de Toulon, n’apprécie pas la prise à partie :La vidéo de cet avocat est complètement folle” s’insurge-t-il pour ne pas ainsi qualifier son auteur.  Il ajoute que les parents ont été reçus par le juge des enfants après les viols, que le violeur a été sorti du foyer, que le conseil départemental, l’aide sociale à l’enfance, le foyer ont eu une réaction normale. Il qualifie les viols d’agression sexuelle, ce qui permettrait de correctionnaliser les viols qui relèvent pourtant de la qualification plus grave de crimes.

Il faut répondre au procureur en espérant que les parents aussi nous lisent

D’abord des viols ne sont pas de simples agressions sexuelles. L’article 222-23 du Code pénal définit le viol comme : “ Tout acte de pénétration sexuelle, de quelque nature qu’il soit, ou tout acte bucco-génital commis sur la personne d’autrui ou sur la personne de l’auteur par violence, contrainte, menace ou surprise est un viol.”

Rappelons au procureur de Toulon que les enfants ont subi un acte bucco-génital pour la petite, des pénétrations pour les autres. Avant que le procureur nous demande de circuler, rapprochons les faits du Code pénal et appelons un chat un chat : les enfants ont bel et bien été violés dans un foyer alors qu’ils étaient confiés à l’aide sociale à l’enfance.

Le procureur sort aussi de son rôle en parlant de réaction normale du foyer et de l’ASE. Invoquer l’impossibilité du risque 0 n’est pas acceptable quand des enfants confiés sont violés par d’autres mineurs aussi confiés.

Rappelons encore à ce sujet l’article 3 alinéa 2 de la Convention Internationale des Droits de l’Enfant (CIDE), intégré dans les normes de droit françaises,  qui affirme : “le droit de l’enfant à la protection  et aux soins nécessaires à son bien-être. Les institutions doivent veiller à la sécurité, à la santé ainsi qu’à la compétence du personnel”. Ce qu’un rapport de l’École Nationale de la Santé Publique traduit fort justement par un devoir du directeur de foyer, garant du bon fonctionnement général de l’établissement, de garantir la protection de l’enfant placé contre toute forme d’ agression ou de violence (voir : https://documentation.ehesp.fr/memoires/1999/dsss/allegraud.pdf).

Où est cette garantie Monsieur le Procureur ???

Il sort de ses fonctions en parlant de réaction normale du Conseil départemental.

Rappelons, oui rappelons cette fois l’article 94 du Code de la famille et de l’aide sociale, certes abrogé mais recomposé, qui dispose de ce que “la surveillance des mineurs mentionnés au dernier alinéa de l’article 93 est confiée au Président du Conseil Général du département où ils se trouvent. Elle s’exerce sur les conditions morales et matérielles de leur hébergement en vue de protéger leur sécurité, leur santé et leur moralité.”

Plus largement l’obligation de sécurité est un droit reconnu aux administrés d’obtenir un fonctionnement normal du service public de l’ASE.

Le manquement à cette obligation par une faute de surveillance ne saurait donc s’appuyer sur le faux argument d’un déficit de personnel ou sur l’imprévisibilité d’une atteinte sexuelle sur un mineur confié, tant ces situations se répètent. Il appartient donc au directeur d’établissement de “ veiller à ce que les enfants soient encadrés en permanence par du personnel éducatif qualifié et en fixant toutes les mesures d’organisation et de gestion du personnel telles que le fractionnement des congés annuels ou en sollicitant de l’association gestionnaire et des autorités de tutelle des moyens accrus ou une limitation des admissions afin de veiller à cet impératif ”. Voilà ce que précise le Tribunal Correctionnel de Mende du 25 novembre 1993 dans l’affaire opposant le ministère public à la directrice de l’établissement Les Sapins de Marvejols.

Voilà pourquoi les parents ont tout intérêt à poursuivre dans toutes’ les situations où leurs enfants sont violés en foyer.

Non, les sociaux ne peuvent garder le silence

Photo by lascot studio on Pexels.com

Certes bien des lieux de placements sont des lieux d’enfance en danger plus problématiques que des familles défaillantes, les derniers reportages de Zone Interdite sur la question l’ont révélé.

Ce qui s’y passe a notamment pour témoins les éducateurs qui y travaillent, mais que pèse l’obligation de loyauté liée au contrat de travail face à des situations de maltraitance ou de délaissement dans des MECS  (Maisons d’enfants à caractère social) ?

Autrement dit les sociaux peuvent-ils garder le silence ?

La question est posée et a pu faire passer des nuits blanches à des travailleurs sociaux en foyer qui le plus souvent ont préféré se taire ou chercher du travail ailleurs.

Face à ce dilemme, observons le cas de Laurence Macaire, veilleuse de nuit depuis 2010 dans la MECS Les Saints-Anges de l’association   Fouque à Marseille, du fameux secteur de « l’économie sociale et solidaire » qui accueille des enfants placés par l’ASE du département des Bouches-du-Rhône.

La salariée en question est témoin de faits graves. La vingtaine d’enfants garçons et filles qu’elle surveille, âgés de 8 à 17 ans, passe la nuit dans deux bâtiments espacés d’une cinquantaine de mètres, certains présentent des troubles psychiatriques.

Elle signale ces faits à la direction, en l’absence de réaction signale les mêmes faits à un syndicat de la MECS.

Faute de prise en charge par la direction, le délégué syndical saisit l’inspection du travail qui se déplace pour une visite de nuit à la MECS le 27 juin  2018. Les éducateurs informent alors l’inspectrice par un courriel déjà envoyé à la direction faisant état d’ « incidents inquiétants (…) », précisant une « connotation sexuelle assez évidente ». La direction répond n’avoir pas été saisie « de rapport d’incident concernant ces faits ». L’inspectrice saisit le procureur de la république de plusieurs « dysfonctionnements » qui concernent « aussi bien les salariés (…) que les enfants, qui dans ce contexte ne peuvent être pris en charge correctement dans cet établissement » notant une  « promiscuité problématique » entre des enfants d’âges différents, « accentuée par l’absence d’éducateur et d’encadrement sur place la nuit ».

La brigade des mineurs réalise une enquête auprès des éducateurs, de la direction, des enfants. Puis le 12 septembre 2018, Laurence Macaire est placée 10 heures en garde en garde à vue sur le chef d’accusation de « dénonciation mensongère », autrement dit il n’y a pas d’affaire, elle est classée sans suite en décembre 2018. Puis, l’éducatrice est licenciée pour faute grave en janvier 2019 sur le fait de sa dénonciation. Elle  conteste ce licenciement devant le conseil des Prud’hommes. Face à l’obligation de loyauté, elle précise l’impossibilité de se taire et revendique le statut de lanceuse d’alerte selon la loi « Sapin II » lequel statut permet la protection contre le licenciement de toute personne qui, agissant de bonne foi, a tenté d’alerter son supérieur hiérarchique sauf en cas de danger grave et imminent de réalisation d’un crime, délit, menace ou préjudice grave pour l’intérêt général dont elle a eu personnellement connaissance.

Le  4 juin 2021, la salariée licenciée obtient gain de cause en appel devant la Cour d’Aix en Provence, son statut de lanceuse d’alerte est reconnu et son licenciement est annulé.

Cette décision est très importante. En effet, toute situation de mise en danger d’enfants dans un foyer doit être signalée à la direction par les sociaux l’ayant personnellement relevé. Faute de signalement de la direction il appartient aux sociaux d’en faire part à l’inspection du travail voire au grand public.

Nous serons attentifs à toute information en ce sens car à défaut d’informer sur ce qui se passe dans leur établissement les sociaux pourront être poursuivis pour non signalement de mineurs en danger.

Sources : https://www.leravi.org/justice/prudhommes/ca-la-fouque-mal/

https://www.youtube.com/watch?v=YzvHjmbaTMI, qui analyse cependant les associations liées à l’ASE comme « privées » alors qu’elles opèrent sur fonds publics dans les secteurs de l’économie sociale et solidaire.

Silence, on torture les gosses

Un sociopathe au service de l’enfance

S’il est une composante de l’autorité parentale dont les sociaux se moquent bien c’est celle relative à la supervision des soins de l’enfant placé.

Les pires aberrations ont été pour partie initiées par le parti démocrate américain dans le sillage de la clique Clinton, particulièrement Hillary, mais des horreurs infligées à l’enfance placée eurent aussi lieu dans la ville de New York  du fait des sociaux municipaux (Administration Child Service) alors que le démocrate Ed Koch en était maire.

Mary Holland, avocate générale, et Vera Sharav, présidente de l’Alliance pour la Protection de la Recherche Humaine, ainsi que Brian Shilhavy, de Medical Kidnap, révèlent des faits qui ne nous étonnent pas et qui sont les suivants : pendant 20 ans et à partir des années 80, des nourrissons et enfants placés à New York ont été utilisés comme cobaye pour des essais de médicaments contre le Sida. Une cause chère au maire homosexuel de la ville.

La personne qui a supervisé l’expérience dirigeait le NIAID (Institut national des allergies et des maladies infectieuses) depuis 1984. À ce titre, cette personne a permis à des firmes pharmaceutiques (Pfizer, Merck, GlaxoSmithKline, Progenics Pharmaceutical)  d’avoir accès à ces gosses ;  cette personne dirige toujours cet institut et ne nous est pas inconnue puisqu’il s’agit du docteur Anthony Fauci, le piqueur en chef de Biden ! Celui là même qui mène la campagne liberticide de « vaccination » Covid aux USA.

De Buchenwald à New York

Évidemment ces expériences sur les gosses ont été menées sans que les familles ne soient informées. Sauf pour des enfants diagnostiqués (faussement ou non) séropositifs, les services sociaux ont alors proposé aux parents des essais thérapeutiques, enfin ils appelaient cela comme ça. Ils ont même proposé aux parents de les payer. Le plus souvent ils refusaient et leur enfant leur était alors enlevé par les autorités. Mais nombre de ces gosses étaient orphelins, issus de foyers monoparentaux dans lesquels la toxicomanie faisait des ravages. Les grands-parents qui en réclamaient la garde n’étaient pour les sociaux que des obstacles dont il convenait de ne pas tenir compte.

Ces expériences, qui ne sont pas des études thérapeutiques, ont eu lieu au foyer catholique Incarnation Children’s Centre (quelle honte !), ainsi qu’auprès de gamins placés en famille d’accueil et d’autres diagnostiqués séropositifs par des tests PCR. Mais ces enfants étaient-ils malades ? Ils l’étaient en tous cas une fois placés.

Ceux qui refusaient de se plier aux protocoles, d’avaler ces médicaments dégoûtants, ces chimiothérapies, subissaient des opérations chirurgicales au Columbia Presbyterian Hospital où on  leur implantant des pompes gastriques.

Pompe gastrique implantée sur un enfant placé

Des vaccins expérimentaux contre le sida leur ont été administrés, des vaccins qui ne seront jamais mis sur le marché et pour cause puisque ces expériences ont pu être fatales, il s’agissait justement d’expérimenter tous les effets secondaires selon les doses. Environ 80 enfants vont mourir de défaillance organiques, cérébrales, de cancers de la moelle, dont on ne sait pas quoi. Ils seront enterrés dans des cercueils communs empilés sous un gazon artificiel au cimetière Gate of Heaven à Hawthorne, d’autres sont incapables de marcher, aveugles, … Le secret est gardé sur le détail des traitements administrés, vraisemblablement pour ménager les laboratoires et autorités publiques de santé, propriétaires de ces expérimentations.

Bien sûr les autorités new-yorkaises prétendaient disposer de garde-fous au nom de la bientraitance des enfants « confiés », un comité d’éthique est constitué pour garantir notamment qu’une procédure draconienne puisse déboucher sur des traitements médicaux adoptés. Mais devenez qui y siégeait ? Les responsables des hôpitaux qui menaient les expériences sur les pauvres gosses.

L’impossible enquête

Rien n’aurait donc dû filtrer. Sauf que Liam Scheff, un journaliste d’investigation, est contacté par Regina Musa, la grand-mère de Gardfield, un enfant placé dont la santé se dégrade dramatiquement du fait d’une « thérapie ». Elle part au secours de son petit-fils et le soigne, il se remet. Mais les sociaux font irruption chez elle avec la police et le lui enlève. Gardfield est confié à une famille d’accueil qui continue l’infâme médication et reçoit 6 000 $ par mois pour 3 autres gosses dans des conditions déplorables.

Sensibilisé, Liam mène son enquête et découvre 532 enfants subissant ce traitement, son investigation est disponible sur Internet (https://iccinvestigation.wordpress.com/) et il balance, mettant en cause des médias qui vantent ces expériences comme le New York Times (la Pravda des démocrates), mais aussi Wikipedia. Il rencontre une ancienne infirmière du foyer Incarnation et son mari ainsi que ses enfants, l’ancienne employée avait pris chez elle deux des enfants placés et leur avait permis une véritable transformation, les deux fillettes s’étaient remises de leurs handicaps. Au bout d’une année les sociaux et les labos récupèrent leurs proies et poursuivent leur ancienne employée inventant un abus sur mineur.

Les alertes de Liam Scheff donnent lieu à un documentaire de la BBC sous le titre « Guinea pig kids » (Les enfants cobayes : https://www.youtube.com/watch?v=is6Dtx8bXSU) en 2004. Le reportage conduit à la saisine de la Chambre des représentants où siègent les députés américains. Une commission nommée « Protection for Foster Children enrolled in Clinical trials » (protection pour les enfants placés sujets à des études cliniques) va mettre en évidence les expériences subies au moins jusqu’en 2001, mais au-delà du constat … Rien, tout continue.

Si l’affaire rebondit actuellement c’est à la suite du «  BeagleGate » révélé par le White Coat Waste Project fuitant que Fauci a utilisé 424 000 $ des fonds des contribuables pour des expériences atroces sur des chiots beagle en Tunisie.  L’agence de sûreté du médicament s’était demandé l’intérêt de telles expériences menées sur des chiots dont les cordes vocales avaient été retirées pour ne pas déranger leurs bourreaux du fait de leurs cris de douleur. Robert Kennedy Jr, président de l’association de défense de la santé des enfants, précise sur son site (https://childrenshealthdefense.org/defender/beaglegate-fauci-experiments-children/) que les expériences de Fauci consistaient à injecter des mouches porteuses de virus sous la peau de chiots et de les laisser se faire piquer à mort ou agoniser 196 jours avant de les euthanasier, d’autres animaux dont des singes ont servi de cobayes dans des conditions tout aussi barbares. Le neveu du président Kennedy précise encore que Fauci a consacré 400 000 $ pour des recherches de l’université de Pittsburgh consistant à greffer des scalps de bébés avortés sur des souris (https://www.dailyveracity.com/2021/05/27/yes-dr-anthony-fauci-funded-research-which-led-to-grafting-fetus-scalps-onto-mice/)

.Robert Kennedy Jr avait alors établi le parallèle avec l’administration de produits expérimentaux sur les enfants. Il révèle d’ailleurs que d’autres foyers dans 7 autres États sont sous la coupe de Fauci et selon lui la plupart des enfants n’étaient même pas séropositifs.

Le point commun avec le BeagleGate est évident : personne n’entend les cris de douleurs des enfants déparentalisés.

Ceux qui ne veulent pas être placés

Si les familles sont souvent confrontées à la situation de devoir mimer l’acceptation pour ne pas être enfoncées dans des rapports socio-éducatifs décidant du placement jusqu’à la majorité de leurs enfants ; les enfants eux, peuvent encore s’exprimer sans craindre trop de représailles…

C’est ainsi qu’ils peuvent dire leur mal-être notamment auprès de leurs enseignants.

Quelle meilleure occasion pour cela que de parler de soi à travers le fameux questionnaire de Proust ? Tout autre support est possible et il est aussi envisageable de rechercher un adulte qui acceptera d’entendre le malaise vécu par l’enfant.

Nous remercions donc des parents qui, au détour du cahier de classe de leur enfant, ont découvert ces mots. Les mots de leur fille qui expriment la réalité des placements abusifs, lisons-les ensemble :

Mon bonheur ce serait donc de rentrer chez moi et quitter ce lieu que je déteste par dessus tout et dans lequel j’ai peur d’être enfermée des années : le foyer. Ceux que je préfère sont de ma famille, mais aussi quelques amis, ceux qui me disent que je suis précieux pour eux. « Précieux pour moi », on ne s’étonnera pas de ne pas entendre une telle parole au foyer.

Ce que l’on peut dire à cette petite fille en reprenant le questionnaire de Proust c’est que son principal trait de caractère est le courage, et l’obstination, car ne jamais laisser tomber est une qualité. Son principal défaut c’est celui que d’autres ont vu en elle et qui l’ont mené là, mais est ce un défaut ? Je n’en suis pas sûr. Je ne sais pas ce qu’elle voudrait être, mais peut-être ce qu’elle ne voudrait pas devenir : une de ces sociales qui ont tous les pouvoirs et qui prétendent faire le bonheur des familles contre leur gré. Quelle terrible métier que celui-là.

Zone Interdite sur l’ASE, la suite

Suite du Premier Volet

COMMENTAIRE SUR L’EMISSION «ZONE INTERDITE» DU 16 OCTOBRE 2022 SUR M6

(De Jean-Claude DORIA et Ophélie MEUNIER)

L’émission commence par ce préambule : « 150 000 enfants sont placés par l’Aide Sociale à l’Enfance mais faute de places, certains d’entre eux sont logés à l’hôtel dans des conditions indignes».

Les journalistes se sont rendus dans des lieux d’accueil d’enfants placés. Parmi ces lieux se trouvent effectivement, des … hôtels. Ils y trouvent deux adolescentes déscolarisées, livrées à elles-mêmes bien que mineures âgées de 14 ou 15 ans. Elles sont placées là, dans des chambres d’hôtel de 9 m² durant des mois et parfois des années avec pour tout encadrement, un ou deux éducateurs, 10 € pour manger par jour et de rares visites d’une référente sociale. Nul cadre ni projet éducatif, en attendant une hypothétique place dans un foyer et une prise en charge adaptée.

Même constat dans certains foyers, ceux-là même déjà visités lors du précédent Zone Interdite de 2020. Les jeunes sont souvent déscolarisés, certains s’adonnent à des faits de délinquance, de prostitution dans le cadre de leur placement. Malgré des millions d’euros investis dans la rénovation d’un de ces foyers, les éducateurs eux n’ont pas changé, ils sont dépassés et visiblement n’ont aucune compétence éducative. L’encadrement est tout simplement inexistant ou presque.

Tout n’est donc pas qu’une question d’argent comme le disent les syndicats de sociaux.

En effet la prise en charge de ces jeunes dans des hôtels coûte de 300 000 à 500 000 € par an (soit plus qu’ils n’en gagneront dans toute leur vie) et ils seraient 10  000 dans cette situation, faites le calcul. Comme le demandait un journaliste d’Envoyé Spécial en 2006 «A qui profite cet argent ? ».

La moitié des enfants placés sont accueillis également dans des familles d’accueil par des assistants familiaux recrutés, sélectionnés et agréés par les Conseils Départementaux. Mais ici aussi, les faits divers interrogent et montrent de graves défaillances dans le mode de sélection de ces familles. L’équipe de l’émission va se livrer à une expérience en caméra cachée afin de postuler auprès d’un conseil départemental. Là, les journalistes parviennent à obtenir une proposition d’emploi d’accueillant auprès d’une association auxiliaire de l’ASE, agrémentée par les services sociaux. La proposition leur est faite sans vérification de leur identité, de leurs compétences et de leur casier judiciaire. On leur propose même d’accueillir un ou deux enfants à l’essai pour commencer, sans délais de réflexion et de vérification préalable. A raison de 1 700 euros par enfant et par mois, ils pourraient en prendre … 4. La responsable associative précise que l’ASE est peu regardante, que les enfants confiés personne n’en veut.

Ce manque de vérification et l’attrait de la rémunération attire des candidats dangereux. C’est dans de telles conditions qu’une jeune fille témoignage avoir été torturée par sa famille d’accueil qu’elle accuse aussi de viols (https://www.youtube.com/watch?v=Jbjwa6yBLQk)

En France, l’État finance donc à hauteur de plus de 8 milliards d’euro par an ce fiasco financier et humain qu’il ne contrôle même plus au final. Cette mission est concédée aux  services sociaux de la protection de l’enfance des départements dits « Aide Sociale à l’Enfance (ASE) » en toute indépendance, sans contrôles. Face au turn-over, à l’absentéisme, l’ASE a de plus en plus recours à l’intérim pour combler ses besoins en personnel et ouvre même des foyers éphémères comme celui situé près de Caen (14) ouvert en 2020 qui a dû fermer après quelques mois.

Comment résoudre cette pénurie de personnel car les éducateurs quittent le navire en perdition et la moitié des Assistants Familiaux prennent leur retraite ou sont sur le point de le faire bientôt ? Non seulement on va les caser chez n’importe qui et n’importe comment mais on va les placer, outre dans des hôtels, dans de nouvelles structures créées de « l’économie sociale et solidaire » (SCOP), imaginées pour suppléer au manque de familles d’accueil.

Prises en charge mal adaptées, recrutements défaillants, violences et maltraitances sur mineurs, abus voire viols, l’ASE ferait retirer les enfants à leurs parents pour moins que çà.

Des milliards engloutis pour un tel bilan ?! Des gens payés cher à ne rien faire direz-vous, comme beaucoup dans notre pays. S’il n’y avait que çà mais le plus important et le plus scandaleux, vous ne l’entendrez pas dans ce reportage.

Le plus révoltant dans tout cela, c’est que «50 % de ces placements ne sont pas nécessaires», selon la formule de Pierre Naves en 2006 et qu’alors même que tous les intervenants réclament plus d’argent pour remédier à tout ce qui est dénoncé, il suffirait de supprimer la plupart de ces placements que nous nommons abusifs pour économiser des milliards chaque année. S’ils vous disent qu’ils ne le savaient pas, ne les croyez pas plus que devant les images diffusées dans ce volet de Zone Interdite qui ne trompent pas car tout le système financier créé autour de la Protection de l’Enfance est une manne pour les Conseils Départementaux et ils ne sont pas prêt à y renoncer.

Mme Chantal GATIEN,

Présidente de l’Association Parents en Détresse 

Des écoles pour les cadres de l’ASE ?

Mais comment sont formés les sociaux pour nous mépriser ainsi ?

Parmi les interrogations des parents une question revient souvent : « mais comment sont formés les sociaux ? ». Nous avons déjà eu l’occasion de consacrer des articles à l’état d’esprit des sociaux de base afin de mieux faire comprendre le conditionnement syndical et leurs préoccupations de pérenniser les placements.

Photo by Pixabay on Pexels.com

Mais la base est encadrée par des décideurs dont la formation est censée être suffisamment aboutie puisqu’ils doivent composer avec les ressources financières perçues (trop abondantes) mais aussi gérer au quotidien un personnel dont une partie est en toute puissance et l’autre au bord de la crise de nerfs, ce sont d’ailleurs quelquefois les mêmes et les parents en savent quelque chose.

C’est donc pour répondre aux besoins de formation continue des cadres sociaux de l’ASE, de la PJJ, mais aussi de leurs collaborateurs privés et associatifs que « l’école de la protection de l’enfance » propose un module « formation de responsable d’équipe en protection de l’enfance ». L’accroche de cette coûteuse formation précise qu’elle est aussi disponible en « distanciel », jouit d’un taux de satisfaction de 70 à 90 % et que les sociaux exerçant déjà des responsabilités sans avoir le statut cadre ont pu décrocher ledit statut après cette formation diplômante de niveau BAC +4. Comme quoi on n’attire pas les mouches avec du vinaigre selon l’expression consacrée. Les formés bénéficieront aussi du « réseau des anciens de l’école de la protection de l’enfance », ça c’est pour le maintien des liens face à l’éventuelle adversité.

Des formateurs très expérimentés

En 224 heures découpés en 5 modules, le cadre doit apprendre à échanger des pratiques, revoir les fondamentaux légaux et règlementaires, le PPE, mais aussi aborder des notions de sociologie sur « les nouveaux enjeux familiaux »  mêlés à des considérations de psychologie sur la « construction d’un enfant » à partir de « travaux reconnus (par qui ?) et fiables ».

L’équipe de formateurs est présentée comme « très expérimentée : juristes, cliniciens, responsables et professionnels du champ social, anciens enfants confiés ».

Vous lisez bien que les intervenants très expérimentés sont aussi des anciens enfants confiés. Rien que ce passage fait méchamment tiquer. En effet le verbe « confier » a pour définition dans le dictionnaire Robert « remettre quelqu’un ou quelque chose aux soins d’un tiers dont on est sûr, confier l’un de ses enfants à un ami ». L’ASE, un ami de la famille auquel on confie ses enfants pour en faire des intervenants très expérimentés des foyers et des familles d’accueil ?  Nous n’avons rien de cela au CEDIF, uniquement des enfants enlevés à leur famille qui essaient de se reconstruire suite aux traumatismes du placement.

Notre place n’est donc pas au sein des formateurs en dépit de notre expertise dans le champ social et juridique, mais alors quel est le profil des formateurs. Ce décryptage est nécessaire pour comprendre qui compte dans la formation des cadres sociaux et de quelles écoles de pratiques ils sont issus.

Un comité scientifique est à l’origine de cette formation sous la direction de Marie-Paule Martin-Blachais, ancienne directrice d’ASE, directrice générale du groupement d’intérêt public « enfance en danger » regroupant l’Observatoire nationale de l’Enfance en danger et le 119. Cette formation est donc un pur produit des sociaux auxquels participent :

– l’ancienne Défenseure des enfants, Geneviève Avenard, déjà saisie d’affaires pour le CEDIF sans aucune réponse ;

– un responsable départemental des ASE, Nicolas Baron pour l’Indre-et-Loire, il n’y en a pas d’autres ;

– des gestionnaires d’enquêtes sociales et de placement pour notamment des structures départementales, mais aussi pour  l’association « militante et gestionnaire » Sauvegarde 69, mais aussi le directeur de Sauvegarde 56, une association collaboratrice en pointe de l’intervention sociale semble-t-il ;

– une spécialiste des « droits de l’enfant », ancienne chef de service à la Haute autorité de la santé ;

– une psychiatre spécialisée dans l’adolescence qui intervient sur l’utilité de « couper l’adolescent de son environnement pour l’aider à grandir (https://www.youtube.com/watch?v=VCwI0ifmHe8) ;

– un délégué de l’ODAS en charge d’évaluation des politiques de la protection de l’enfance ;

– la fondatrice de l’institut de la parentalité ;

– un chercheur proche de l’association ATD Quart-Monde.

Nous pouvons donc affirmer que rien dans cette formation ne sensibilise aux préoccupations et préconisations du CEDIF, pour les cadres ASE la nécessaire mise en doute des politiques suivies n’est pas à l’ordre du jour…

La sortie des dispositifs de placement

Photo by Pixabay on Pexels.com

Le déni de placement abusif par la Haute Autorité de la Santé

Un recueil de recommandations et de bonnes pratiques a été édité par la Haute Autorité de la Santé au mois de juin 2021 sous le titre : « Améliorer l’accompagnement des enfants à la sortie des dispositifs de protection de l’enfance ».

Ce recueil pose un certain nombre de problèmes et relève du soutien à l’habituel déni des sociaux face à des placements abusifs. La notion n’apparaît d’ailleurs tout simplement pas.

Pire, la page 17 de ce recueil dans une sous-partie intitulée « Activer les leviers de réussite du retour en famille dès le début du placement » met en évidence un chantage exercé sur les familles qui évoqueraient un placement abusif.

En effet, une des conditions de l’étude d’un retour en famille est l’assurance « de la compréhension par les parents, mais aussi par l’enfant, du motif du placement ».  On ne saura mieux dire pour signifier, selon la HAS, l’inexistence de tout placement abusif et l’impossibilité de sortir des griffes de l’ASE sans les disculper face à des mises en cause calomnieuses auxquelles leurs agents ont pu procéder.

Une insulte au principe du contradictoire

Il est précisé plus loin que « cette compréhension des motifs du placement et de ses éventuels renouvellements doit être recherchée par les professionnels dès l’admission… ». Autrement dit, dès que tombe une ordonnance de placement provisoire (OPP) soit avant l’audition des parents devant le juge des enfants, les parents doivent accepter l’enlèvement. Une telle conception est contraire au principe de la procédure contradictoire et nous renvoie à l’article « de la justice des mineurs dans le meilleur des mondes » (https://comitecedif.wordpress.com/2012/03/05/de-la-justice-des-mineurs-dans-le-meilleur-des-mondes/) écrit il y a 10 ans. Par un tel écrit dans ses recommandations, la HAS montre que les sociaux ne sont pas soumis aux règles du droit, ce qui est une insulte à l’état de droit ou pire une reconnaissance de son absence dans ce pays ! De facto, la défense des parents lors de l’audience devant le juge des enfants n’est pas de nature à mettre en échec les conclusions de l’ASE mais servira à éloigner pour plus de temps encore l’enfant de sa famille.  Insupportable !

Aveuglément, les recommandations de la HAS précisent que «  l’objectif est de parvenir à une vision réaliste de la situation de la part des membres de la famille quant aux conditions nécessaires et aux actions à engager pour un retour. »

Une vision réaliste ? Celle de l’ASE, en plein conflit d’intérêt avec l’institution familiale ?

Renonciation à l’autorité parentale

Alors que la perception des parents serait toujours déficiente ? Mais bien sûr et ne pas l’admettre c’est pérenniser la soustraction d’enfant. D’ailleurs, comme le précise la HAS, il s’agit de comprendre et donc d’admettre un mauvais exercice des compétences parentales. Forcément coupables les parents d’enfants placés, défaillants pour le moins, à rééduquer pour incapacité parentale (https://comitecedif.wordpress.com/2019/12/03/vont-ils-creer-un-permis-parental-a-points/). Afin de nuancer la HAS détermine ce mauvais exercice par ses conséquences : risques pour l’enfant sur le plan de la santé, de l’éducation, du développement personnel, émotionnel et social. Comme si le placement en foyer ne relevait pas d’une mise en danger de l’enfant dans l’ensemble de ces domaines !

L’autre condition de retour de l’enfant consiste à « soutenir l’implication de la famille tout au long du parcours de protection ». En quels termes cela est posé alors qu’il est demandé en réalité aux familles d’accepter les décisions de l’ASE et de collaborer à la mise en place des mesures sans jamais s’en plaindre. Les recommandations de la HAS sont assez explicites puisqu’il est énoncé que  « la sérénité dans les relations interindividuelles est indispensable ». Mais la réalité est bien souvent toute autre : la relation est par nature déséquilibrée avec des sociaux en toute-puissance pouvant imposer leur subjectivité lors des audiences. Quelle sérénité si ce n’est un renoncement complet des familles à leur parentalité ?

S’humilier pour retrouver ses enfants

Afin de jouer l’ouverture la HAS ajoute en grisé quelques témoignages de parents d’enfants placés, mais qu’allaient-ils faire dans cette galère d’une collaboration tout à fait surprenante, à moins qu’aucun de ces parents organisés pour se faire entendre ne soit victime d’un placement abusif ? Ces parents parlent d’ailleurs d’un « droit à l’erreur des parents » dans le cadre du placement, supposant ainsi qu’un recadrage des sociaux, à la façon de Créoff soit légitime quand ils réclament sans succès à voir leurs enfants ?

b6c49271-ee26-4c79-9980-ce9c1f50522c.png

Quant aux préconisations d’un retour, le social se couvrira toujours pour que le bien-fondé du placement initial ne soit jamais remis en cause. Il ne modifiera donc son attitude que par la reconnaissance des parents d’une mise en danger et d’une déficience parentale.

Comment dire qu’une situation ait changé si elle n’existait que dans l’interprétation des sociaux ? Ce qui suppose donc la reconnaissance de fautes éventuellement fantasmées par l’ASE. Dans le cas d’un placement abusif, le retour de l’enfant passe donc par l’humiliation et la dépréciation de la famille, sommée de reconnaître comme anormal ce qui relève de l’exercice normal de la parentalité.

Ceci reconnu, la préparation au retour est marquée par un plus grand respect de l’autorité parentale, tel que la possibilité de prendre des décisions relatives aux attentes personnelles et au quotidien de leur enfant. En le notant dans ses recommandations la HAS prend acte sans la moindre critique d’une autorité parentale abîmée lors du placement.

Ces recommandations ont une place : la corbeille, et n’ont pour seul mérite que de révéler l’absence d’état de droit.

Zone interdite sur la protection de l’enfance (2)

EPSON MFP image

La procédure de fugue,  quoi c’est ?

Retour au foyer de Dijon : plusieurs enfants fuguent et il est nécessaire de gérer chaque jour une procédure que les sociaux ne connaissent pas.  Voila qui amène à une sous-estimation flagrante du phénomène des fugues lesquelles représentent clairement une mise en danger physique et morale des gosses placés.

Croyez que nos inquiétudes à ce sujet dans la lettre mensuelle du CEDIF n’étaient pas surfaites puisque le reportage prouve bien qu’une partie des fugueurs se prostituent alors qu’ils sont sous la garde des conseils départements. François Sauvadet, président du conseil départemental de la Côte d’Or, écarte une telle mise en cause en prétendant inspecter régulièrement et à l’improviste les foyers et en soutenant que les sociaux connaissent bien la procédure à suivre en cas de fugue. On ne lui aurait d’ailleurs pas signalé de cas de prostitution de mineures placées. Et pourtant une décision de justice de 2018, antérieure à cette interview donc, mentionne une jeune prostituée de 12 ans dans le département.

Un vivier prostitutionnel

La Côte d’Or n’est pas isolée dans cette affaire de prostitution de mineurs placés, le professeur Alain Tarrius parlait des enfants placés comme d’un vivier prostitutionnel dans une interview pour le CEDIF de 2015. Il révélait que, pour les Pyrénées orientales, sur un échantillon aléatoire de 49 jeunes de 18 à 25 ans passés au moins 10 ans par l’ASE, 65 % avaient été consommateurs de drogues et 22,5 % prostitué(e)s et consommateurs de drogues.

Jean-Charles Doria, pour Zone Interdite, trouve d’ailleurs d’autres jeunes filles prostituées à Avignon, une vingtaine que des proxénètes venaient chercher à la sortie du foyer.

Retour sur l’affaire de Valloires

Des scandales s’invitent aussi à l’intérieur des foyers et la rédaction de Zone Interdite s’était intéressée à notre article et contacts avec des parents dont les enfants avaient été victimes d’actes d’attouchement et de viols à Valloires. Ici on ne comprend pas bien la présentation d’un père de famille touché par cette terrible affaire, un divorce conflictuel aurait justifié le placement ou un manque de moyens financiers ? Fadaises que tout cela, mais après tout ce qui a été dit pour justifier les placements et ignorer la notion de « placement abusif » la rédaction se trouvait placée face à une difficile contradiction.

Passons sur cet amateurisme affligeant, toujours est-il que la fille et le fils de ce papa ont été abusés sexuellement par un gamin de … 12 ans et que  les viols avaient commencé quand ce gamin avait 9 ans, mais nous en avions déjà parlé donc.

Ce que nous  ne savions pas, par contre, c’est que le père qui a dénoncé ces faits a subi une restriction de ses droits de visites justifiée ainsi sur l’ordonnance du juge : « Monsieur exprime sa colère à l’encontre des professionnels de l’Aide sociale à l’enfance, Monsieur a pris l’initiative de médiatiser l’incident dans la presse locale, les réseaux sociaux et la télévision régionale. Monsieur a montré un comportement inadapté à l’encontre des professionnels allant jusqu’à communiquer les coordonnées de la référente ASE aux médias et s’est adressé de manière agressive envers (sic)  les professionnels. Il a pris l’initiative de suspendre les visites des enfants à la maison de Valloires. Repris sur ses éléments, il a été expliqué que l’incident a été immédiatement signalé par le juges des enfants à la direction de l’ASE et au Parquet … la maison de Valloires assure de façon professionnelle et adaptée la prise en charge des enfants placés. »

Il s’avère que l’incident en question consiste donc en 22 enfants victimes d’agressions sexuelles à Valloires sur une période de 6 ans. Jean-Marie Cuminal, président de l’association de Valloires qui gère la MECS, apparaît à l’écran et semble ne pas croire les témoignages des enfants, il donnera sa démission quelques semaines après. Il s’avère aussi, et non ne le savions pas, que les agressions étaient connues depuis 2012 et donc que le pervers n’avait pas 9  ans, mais 7 ans au début des faits ! Ce qui paraît à peine croyable. Il apparaît enfin que la justice a été informée mais que le gamin pervers a été maintenu dans l’établissement. Tout le système est défaillant, voila le secret de polichinelle dévoilé par un éducateur qui ajoute : « on garde le prédateur sexuel parce que personne n’en veut ».

Un silence assourdissant

Le final fait apparaître Perrine Goulet, député LREM, ancienne enfant placée qui a pris des positions antifamilialiste, elle utilise le terme « oubliés de la république » en référence au livre de Créoff qui refuse de reconnaître les placements abusifs. Il paraît d’ailleurs que tout va s’arranger puisque la commission parlementaire sur la protection de l’enfance travaille. Que de naïveté alors que nous savons que cette commission a visé à entériner les propositions des antifamilialistes.

La formule qui manquait est donc « placement abusif », ce manque nous a écorché les oreilles, mais en ces temps agités de Coronavirus la population commence à comprendre que les solutions étatiques esquissées sont fondées sur une information biaisée, c’est tellement vrai en matière de protection de l’enfance.

Zone interdite sur la protection de l’enfance (1)

EPSON MFP image
L’ASE a volé mon enfance

Des secrets de polichinelle

Jean-Charles Doria nous contacte pour Tony Comiti Productions. Notre article sur l’affaire Valloires l’intéresse, il veut en savoir plus et demande à être appelé à des heures qui l’arrangent. Finalement la démarche ne semble pas très sérieuse et nous l’envoyons sur les roses comme la plupart des journalistes qui ne veulent pas se plier à nos conditions de communication.

Entre-temps les anti-familialistes ont dû aussi être contactés car certaines de leurs revendications apparaissent en filigrane dans le documentaire. Si ce reportage diffusé pour « Zone Interdite »  semble avoir été réalisé dans un contexte d’affrontement entre sociaux à l’image de ce qui se passe au sein du CNPE, il a le mérite d’avoir  remué toute la galaxie des décideurs qui savent mais prétendent tomber des nues.

Qui savent, car le site du CEDIF est une source d’informations pour des affaires reprises plus tard et présentées comme des scoops. Évidemment nous nous manifestons depuis 10 ans auprès des élus, la face émergée de l’iceberg présentée par l’émission leur est connue mais l’essentiel n’est pas de résoudre les injustices tant qu’elles sont cachés n’est ce pas messieurs les politiques ?

Mais revenons-en au reportage plutôt qu’à ses conséquences.

Les placements abusifs ? Connait pas !

Ce Zone interdite diffusé il y a un mois et demi s’appelle : « Mineurs en danger : enquête sur les scandaleuses défaillances de l’aide sociale à l’enfance ». Tout commence donc à partir de la mesure de placement, les autres situations ne sont pas explorées et l’origine des placements est  précisé  de façon péremptoire par la présentatrice, Ophélie Meunier : « les mineurs placés sont des enfants dont les parents sont incapables de s’occuper ».

Seulement voila, nous n’avons jamais pris au CEDIF une affaire dans laquelle des mineurs ont été placés par incapacités de leurs parents. Outre de réelles maltraitances, ces cas justifient une mesure et au moins le placement chez un tiers digne de confiance, membre de la famille. Nous avons pu certes intervenir pour des tiers, mais sur une quantité énorme d’affaires dont nous avons eu à traiter, celles qui correspondent à la description d’Ophélie Meunier ne sont pas de notre compétence.

Il est donc grave et mensonger de faire croire au grand public que les enfants placés le sont pour maltraitances ou défaillances de leurs parents, mais ce son de cloche est un postulat. Nous savons qu’il est émis par les antifamilialistes qui sont seuls habilités à s’exprimer sur la question, Louffok précisait encore en rebondissant sur l’émission que les parents d’enfants placés sont des bourreaux.

Nous n’aurions donc jamais collaboré volontairement à un tel reportage, même si la suite peut être intéressante.

Sur ce postulat d’indignité parentale, Ophélie Meunier, rajoute : « ces structures sont censées aux enfants la sécurité et l’éducation qu’ils n’ont pas eu dans leurs familles ».

Vous jugerez vous-même de l’absence d’éducation des journalistes du site CEDIF qui ont, pour la plupart, été touchés par l’enlèvement de leurs enfants !

On ne change pas une équipe qui perd

Le premier plan nous montre une jeune fille prénommée Adeline,  qui aurait été maltraitée dans sa famille et mise à la rue par l’ASE à ses 18 ans.

La mise en scène qui suit l’expose habillée assez vulgairement, elle dit se sentir être abandonnée par l’ASE, censée être ses parents car elle a grandi avec eux. Le reportage présente une jeune adulte qui  n’a visiblement que des droits et pas le moindre diplôme. La production la suit à Pôle Emploi afin d’édifier le public. Adeline exprime sa révolte : « Quand je suis en galère il y a plus personne pour ma gueule ». Elle pleure, elle exige un emploi ou des aides, il lui est dit qu’elle pourrait toucher le RSA si elle tombait enceinte d’une père inconnu. On peut penser que l’enfant à venir pourrait aussi être placé à l’ASE pendant qu’on y est. Le social nourrit le social et détruit le contrat implicite de parentalité et de filiation.

On sent ici la touche des antifamilialistes qui ont obtenu des maintiens à l’ASE de jeunes majeurs jusqu’à leur vingt-et-unième année ! Pourquoi changer une équipe qui perd quand des gamins arrivés à 18 ans ont perdu par leur placement toute capacité d’obtenir une formation et des diplômes avec l’attitude qui va avec ? Qu’obtenir avec 3 ans de plus pour des jeunes qui, outre l’absence de savoir, ont peu de savoir-être, l’espoir semble être absent et un futur de « cas soc » se dessine comme nous l’écrivions en accusant l’ASE de perte d’opportunités en suite de placement abusifs.

Les premières minutes du reportage explorent donc les  représentations et revendications Créoff-Louffok : les placements abusifs n’existent pas, l’ASE doit obtenir l’élargissement de ses prérogatives jusqu’aux 21 ans. Il ne manquait plus que la mise en accusation de l’introuvable volonté de maintien du lien familial et la recentralisation de la protection sur ce modèle unique.

On y vient : « chaque département gère comme il l’entend la protection de l’enfance » déplore le reportage. Oui mais les pratiques sont les mêmes chez les sociaux et parmi ces gestions départementales il y a du pire et du meilleur ;  une seule politique de la protection de l’enfance gouvernée par le CNPE dont Michelle Créoff était encore il y a peu de temps vice-présidente ce serait la politique du pire pas du meilleur. Mais aucune réflexion à ce sujet dans le reportage. L’auditeur est amené à s’indigner sans comprendre que là n’est pas le problème.

Enquête en sous-marin

Entrons alors dans les pratiques des différentes ASE, et là nous allons bien vérifier ce que nous disions : il existe le pire et peut-être pas le meilleur, mais tout est relatif. Les exécutifs savent d’ailleurs ce qu’il  en est : quand ils refusent des caméras c’est peut-être pour éviter de mettre mal à l’aise des politiques qui feront semblant de découvrir ce qu’ils savaient déjà. Pour la suite donc, rien de ce qui semble être mis à jour n’est surprenant, il suffisait de nous lire à travers les témoignages de parents qui attendent encore une réponse des présidents de conseils départementaux, des ministres et secrétaires d’État, des ARS, IGAS et défenseur des droits.

Comme les portes de l’ASE ne s’ouvrent pas, l’émission propose une candidate à un recrutement d’éducatrice dans un foyer modèle (selon leur site) de Seine-Saint-Denis. Nul besoin de forcer le passage, visiblement tout le monde peut-être embauché alors que l’on sait que ce boulot peut attirer quelques profils particuliers. La réalité telle que nous la décrivons apparaît sans fards : aucun des engagements du foyer n’est tenu, les jeunes sont bien livrés à eux-mêmes, déscolarisés car la moitié d’entre eux se lève  le plus souvent vers midi, la saleté est partout et les conditions d’hygiène justifieraient une fermeture immédiate. Quant aux éducateurs, ils sont démissionnaires ou absents et là pas besoin d’inspection car comme nous le précisions le taux d’absentéisme est révélateur de l’état d’un foyer.

Lever les enfants le matin, il nous semble que c’est ce que font les parents responsables et que les autres se font placer leurs gamins ? Sauf que dans ce foyer comme dans d’autres : « c’est l’ambiance ici, je me suis adapté, si tu les boostes ils partent en live ».  Les éducateurs sont en pénurie, «on prend n’importe qui », en fait le foyer tel qu’on le voit est une école de la délinquance comme la plupart le sont et comme nous le dénoncions il y a 6 ans. Le reportage oublie juste de parler d’une emprise islamiste qui s’y développe.

On passe maintenant dans un foyer de Dijon, ici on embauche sur un simple coup de fil pour s’occuper de 7 enfants de 10 à 14 ans.  Rien à envier au foyer de Seine-Saint-Denis, copie conforme. Odeurs de tabac, de crasse, des cafards dans les chambres, débris de verre au sol. Parmi les gamins, des cas psychiatriques expliqués facilement par « des troubles affectifs ou des violences subies au sein de leur famille ». Mais ce que nous voyons ce sont plutôt des gamins en toute puissance, sans aucunes limites comme en créera de plus en plus cette loi de démission éducative dite loi sur les violences éducatives ordinaires.

Pour les enfants sous traitement les piluliers ne sont pas préparés, aucun suivi des soins à administrer avec les risques qui en découlent.

Plus on place, plus on touche

Dépanneuse

Foyer Oberlin maintenant, la vedette c’est Leslie. Sa mère a perdu sa garde suite à des violences qu’elle subit de son compagnon. Tiens une mère qui n’est pas un bourreau, voila qui amène à réfléchir, mais non, tout va bien.

Oberlin est le foyer modèle pour le reportage, ceci est expliqué par un taux d’encadrement d’un éducateur pour six enfants, deux fois plus qu’en Seine-Saint-Denis, sauf qu’en réalité le taux d’encadrement est le même et que la différence c’est simplement le taux d’absentéisme ! Encore un argument de sociaux qui tombe.

Dans ce foyer modèle pourtant, les éducateurs ne peuvent empêcher la vedette du reportage de frapper sa meilleure amie et pourtant cette gamine a droit à un éducateur à plein temps pour elle toute seule ! Voila pour les budgets qui explosent quand l’ASE ne sait pas gérer des gosses mis en toute puissance. Et encore, on apprend qu’Oberlin reçoit moins d’argent par enfant mais propose plus d’activités. Encore une baffe pour les sociaux qui réclament plus de moyens.

Plus de moyens c’est possible, mais avec plus d’enfants placés, ainsi 3 enfants de plus à Oberlin c’est 22 000 € en plus par an pour boucler les budgets, on s’étonne ensuite que des sociaux en structure associative chargent des familles pour remplir leurs foyers.  La course à l’argent public (celui des contribuables) fait grimper le taux d’occupation des foyers. Pour un d’entre eux, les capacités de 7 enfants ont été allègrement dépassées avec l’admission de 20 gosses dont les plus difficiles, ceux dont aucun autre foyer ne veut, on parle alors de 200 000  € de détournement de fonds.

Le foyer bouc-émissaire c’est donc le foyer du Sapin de Jarsy, la directrice a été condamnée, elle administrait du Tercian aux gosses pour avoir la paix, on parle de gifles, coups et humiliations. La directrice présentée pour le moins de façon peu avantageuse répond au journaliste pour sa défense : « j’ai été chargée d’éduquer des enfants qui n’avaient pas été éduqués par leurs parents ».  Mais il apparaît que là comme ailleurs le département aurait su que les capacités d’accueil étaient saturées, l’ASE aurait couvert et les montants sont 6 000 €  par mois de plus par enfant.

À suivre

Foyer ou asile psychiatrique ?

toddler with red adidas sweat shirt
Photo by Mohamed Abdelgaffar on Pexels.com

Ils font de nos enfants des victimes

La question de la psychiatrisation des enfants placés mérite d’être posée.
À la lecture des nombreuses plaintes de parents nous trouvons deux cas tout à fait différents de psychiatrisation des enfants.
L’un comme l’autre sont dramatiques et mettent en évidence le phénomène tellement fréquent des placements abusifs.

Dans le premier cas, l’enfant placé, extirpé du douillet cocon familial, ressent un sentiment d’abandon. Il vit son placement comme un traumatisme, recherche ses parents et souffre de la perte de ses repères dans un environnement collectivisé ou tout, y compris quelquefois ses propres vêtements, sont mis en commun. Il développe des comportements liés à un stress extrême et peut souvent devenir harcelé et même subir le pire, accumulant ainsi des traumatismes destructeurs, comme une descente vers un enfer sans fond. 

Ce pauvre gosse, qui aurait évolué correctement dans son milieu, est victime d’un système monstrueux, il n’y a pas d’autres termes pour décrire sa souffrance et son avenir si sombre au nom de la « protection de l’enfance » !

Il sera pourtant écrit dans un rapport social que l’enfant « trouve ses repères », se développe bien hors du milieu familial, en réalité son inadaptation le pousse vers des « solutions » psychiatriques, des traitements chimiques abrutissants lui sont imposés.

Ils font de nos enfants des monstres

Dans le second cas, l’enfant placé avait des comportements déviants, commençait à refuser l’autorité de ses  parents. Il a abandonné tout effort scolaire, commence à développer un langage et des attitudes provocantes. Il est clairement en recherche de limites et se moque bien de la mode de l’éducation bienveillante que prônent ses parents sous prétexte de lui accorder une autonomie dont il abuse par ses expériences transgressives.

En toute puissance, le gamin n’admet plus la moindre frustration, il commet des actes de délinquance et quand les parents se réveillent face à une crise violente de leur gosse qui exige son portable, que la baffe tombe, alors les dés sont jetés.

Le foyer, terrain de jeu pour les uns, enfer sur terre pour les autres

Le gamin va fuguer, rencontrer une assistante sociale pour charger ses parents, se faire placer et continuer à fuguer, frapper les plus faibles, s’en prendre aux éducateurs, tout casser et il n’est pas le seul.

C’est que le foyer a un petit air de prison : les caïds y font la loi et les éducateurs n’en peuvent plus entre deux douces violences et contentions un peu hard, il suffit de regarder les taux d’absentéisme. Les gamins vont à l’école quand ils le veulent bien, ne font pas leurs devoirs, c’est vrai qui les obligerait, leur imposerait cette violence là ?

Un constat incontestable du Conseil départemental des Côtes du Nord

Disons-le clairement, les parents ont été désarmés dans leurs prérogatives éducatives et les éducateurs sont en souffrance.

On ne saurait donc s’étonner du cri de détresse d’Alain Cadec, président du Conseil départemental des Côtes d’Armor, dont nous a fait part Nadine Plestan à la lecture du journal « Ouest France ». Il tend la sébile devant le contribuable pour, lui aussi, réclamer plus de moyens pour l’aide sociale à l’enfance et il obtient ainsi des postes. Il veut que nos percepteurs lui donnent des moyens pour psychiatriser les gosses.

Il n’a d’ailleurs pas tout à fait tort et nous ne le contredirons pas quand il affirme que, sur les 4 000 gosses sous le coup de mesures sociales, « beaucoup relèvent de la pédopsychiatrie ». L’argent réclamé devrait donc servir à mettre ces gosses dans des structures psychiatriques adaptées.

Le socialiste Alain Guéguen, membre du conseil de surveillance du Conseil départemental de l’enfance et de la famille (CDEF) précise qu’au sein des foyers se trouvent des « adolescents parfois très jeunes aux profils psychiatriques, voire psychopathiques », il précise bien que ces gamins peuvent être violents physiquement, que certains sont déjà sous psychotropes. Oui on administre des psychotropes à des enfants dans des foyers.
Il ajoute ce que nous savons déjà depuis longtemps : « le doute et la peur s’installent chez les personnels. Les arrêts maladie prennent de l’importance. Des professionnels s’en vont… ».

Bon constat, diagnostic affligeant

Le républicain Alain Cadec approuve le constat mais aussi le diagnostic : pas assez de pédopsychiatres, la discipline n’attire plus.

Autrement dit, l’un et l’autre n’ont toujours pas compris que la mise en incapacité des parents (souvent sous peine de placement) d’assurer leurs fonctions éducatives et de placer des limites, d’imposer une nécessaire frustration à la pulsion de toute puissance de leurs enfants sont les causes de cette évolution qui a aussi été décrite en Suède.

Comme le précisait Judith Woods, le collectivisme éducatif joint à la considération extensive de la maltraitance en Suède (et aujourd’hui en France avec la loi contre les « violences éducatives ordinaires ») a généré toute une génération d’handicapés de la vie : des petits cons arrogants, dépressifs, prétentieux, instables, incapables d’empathie. Les troubles de l’anxiété explosent actuellement en Suède parce que dire non à son enfant c’est le traumatiser, où se situe la limite alors si les parents n’ont pas le droit de sévir ? 

Les élus sont clairement dans le déni

Ces élus réclament donc davantage de moyens pour psychiatriser des gosses alors que la cause de ce phénomène est dans des lois votées par d’autres élus sous la pression des apprentis sorciers antifamilialistes .

Que des gamins deviennent monstrueux, qu’ils poussent au suicide de pauvres gosses placés atteints de troubles traumatiques liés à des violences barbares de tous ordres, ceci a aussi pour origine l’absence de toutes  limites fixées à ceux qui sont devenus des psychopathes.

Nous en avons connu de ces gamins, retournés à leur majorité chez des mères qui sont devenues les victimes de leurs propres gosses. Nous faire payer la facture à rallonge de psychiatres ne servira à rien quand ces adultes en devenir deviennent mûrs pour une carrière consacrée à la délinquance ou aux drogues psycho-actives auxquelles ils sont familiarisés.

Remettez-vous donc en cause messieurs les décideurs, il ne sert à rien de diagnostiquer la maladie si par aveuglement et refus de vos responsabilités vous refusez d’en traiter la cause alors que vous en avez les moyens.

De la boue dans la protection de l’enfance

Inadaptés

Marek, Gaël, Léonard et trois autres enfants et adolescents s’étaient retrouvés un jour, plus triste que les autres, aux Tourettes à Martrin, un petit village typique de l’Aveyron. Ils ne s’y étaient pas retrouvés ensemble, mais l’un connaissait l’autre, Marek et Léonard avaient partagés ces moments où ni l’autre n’était maître de la moindre parcelle de leur destin.

L’accueil avait été rude après une séparation forcée d’avec papa, maman, mais le passage par la case des services sociaux avait donné un avant-goût. Rien de ce qui leur convenait n’était correct, il paraît que l’on ne s’occupait pas bien d’eux, et puis la scolarité n’était pas simple. Nul ne rentrait dans le cadre bien carré du fonctionnaire de l’éducation, payé pour faire ce que seuls des parents sont capables de fournir en termes d’adaptation et d’amour.
Marek avait pleuré en quittant sa famille, d’autres, des inconnus, avaient décidé pour lui. Pour Léonard c’était à peu près pareil et chacun des jeunes avait son histoire, tous avaient été considérés comme souffrant de difficultés d’adaptation : léger retard mental ou pas, autisme quelquefois, des problèmes de comportement, mais lui n’avait rien à se reprocher : ce n’était pas un délinquant. Alors pourquoi on me punit, parce que je suis un « retardé » comme ils disent   ?

Les joyeuses colonies de vacances 

EPSON MFP imagePour les services sociaux ce n’était pas une punition, juste une colonie de vacances de longue durée. Pourtant la vieille et son fils n’étaient pas souriants, on aurait dit qu’ils accomplissaient une corvée payée 140 euros par jour avec jusqu’à trois enfants accueillis simultanément. Paraît-il que cela leur faisait que 5 euros de l’heure, bah oui mais en comptant 140 divisé par 24 heures  et divisé par 2 ça fait pas lourd par enfant c’est sûr, mais sur 30 jours à 140 multiplié par 3 quand on est plusieurs ? Pour eux, à ce tarif là les corvées ce sont les enfants qui allaient y être condamnés. Aller couper du bois, y compris en pleine la nuit, emporter les draps et les laver dans la rivière. La colonie de vacances c’était plutôt un service obligatoire dans un camp disciplinaire.

Pas de ballades sympathiques le long du ruisseau de Mousse, ni de découverte du château de Cayla, à la place des marches forcées, dans la boue, sur les pierres qui coupent et sans chaussures.

Ils sont méchants

Le fils est méchant, oui vraiment méchant alors qu’il devrait assurer un minimum de chaleur, Léonard autiste en a besoin, comme il a besoin de ses repères, l’insécurité qu’il ressent est terrible. Alors il crie, et dès le début ce sont les punitions, soutenir Léonard c’est le rejoindre dans le baquet d’eau gelé dans la cour à n’importe quelle heure du jour et de la nuit pendant que le fils et la vieille les maintiennent pour ne pas qu’ils en sortent. C’était le plus terrible, on n’avait même pas pied et on croyait à chaque fois qu’on allait se noyer, qu’on voulait nous tuer. Sinon c’est la douche froide si les enfants font pipi au lit, moins pire en tout cas. De toutes façons, on peut crier ici, pleurer on ne nous entend pas.  Alors on essaie de taper, mais on le paie, ou on se fait mal, c’est cela qu’on apprend de la vie, une éducation en somme.

Cela a duré plusieurs mois pour Marek. Alors il a trouvé quelqu’un au village qui l’a écouté, on lui a dit : « Mais c’est terrible ce qu’ils te font, des parents n’ont pas le droit de faire cela, il faut prévenir les services sociaux.». Mais ce n’était pas ses parents et qui l’ont envoyé là ??? Ses parents, non ce n’est pas possible, c’est le service de la protection de l’enfance du département de l’Aveyron qui nous a mis ici !

Sanctionner qui ?

Il se rappelle de tous les détails, il n’est pas si attardé que ses gardiens voulaient bien le dire. Il aurait voulu se venger mais on lui explique que la justice ce n’est pas la vengeance, juste une façon de sanctionner ceux qui ont commis des fautes à l’égard de la collectivité.
Mais la collectivité c’est quoi ? Marek aussi ne comprend pas, la substitut du procureur demande trois ans de prison contre la vieille et deux ans pour son fils qui a sévi de 2010 à 2017, ou le contraire qu’importe.  Ils ne feront pas leur peine et puis parmi tous ces gens dans le tribunal de Rodez, il y en a d’autres qui ont participé à son malheur. Il reconnaît des visages. Ils ne sont pas arrivés comme cela par hasard aux Tourettes, on les y a bien envoyés non ?

Alors Marek regarde son avocate, Maître Fraudet, du haut de ses 19 ans, il tient la main de sa mère et déclare aux journalistes régionaux : « J’espère qu’un jour quelqu’un sera aussi méchant avec eux qu’ils l’ont été avec moi ». Quant aux autres, ils font mine de compatir, mais ils ne se trompent jamais ! Sauf peut-être Monsieur Robert, l’éducateur qui a bien voulu l’écouter et dire la vérité.

Quand le procès commence, il était là, il a entendu Maître Monestier parler pour la partie civile, pour lui et les autres face aux dommages subis, mais si il y avait des dommages à rembourser il voulait que ce soit les monstres qui paient, pas la collectivité comme disait l’autre. L’avocat parla de sévices voire de tortures, il qualifia la vieille de 77 ans et son fils de 34 ans de « Thénardier des temps modernes », comme ce couple d’aubergiste qui se faisait de l’argent en s’occupant si mal de la fille de Fantine, dans le roman « Les Misérables » de Victor Hugo. Mais c’est ça alors, Marek a vécu un roman ? Dans un roman qui finit bien il aurait fermé la bouche de la vieille qui la ramène et donne des leçons d’éducation à la mode sévices sociaux : pipi au lit c’est la douche froide, marches de nuit dans la boue sans chaussures c’est pour les calmer. Le bac d’eau gelé en plein mois de décembre c’est en dernier ressors. On a fait avec les moyens du bord dit la vieille, c’est vrai les moyens y en a jamais assez pour les Thénardiers. Alors cela se justifie, tout se justifie dit la vieille. Quand Marek veut parler, elle l’interrompt, « il délire ! » et puis l’avocat de la vieille la défend : elle et son fils avaient le sentiment de bien faire !

Chez les sociaux on a toujours envie de bien faire

De bien faire ? Et son avocate précise que la vieille remplit de telles fonctions pour le compte du conseil départemental depuis 1986. Oui, plus de 30 ans de sévices sur des enfants pour le compte d’un service de la protection de l’enfance.

Mais ils le savaient alors ?

Les parents sont bouleversés, surtout avec cette nouvelle loi sur les « violences éducatives ordinaires », aujourd’hui on peut donc enlever un enfant à sa famille pour une fessée ou des devoirs supplémentaires à la maison, une engueulade et l’envoyer dans un « lieu de vie » pareil ?

Les services de la protection de l’enfance peuvent donc arracher des enfants d’une famille aimante pour les faire casser dans un lieu de vie ? Les envoyer là-bas parce que les parents ne sont pas d’accord pour une scolarisation en IME, parce que l’enfant est autiste ? Parce qu’en France on place aussi des enfants autistes ?

« Ce n’est pas seulement un dérapage mais tout un système qui a duré des années » précise la substitut du procureur. Rien de plus juste en effet, et on pourrait en dire autant de toute l’institution dite « aide sociale à l’enfance » qui a donné l’agrément au lieu de vie de la vieille et de son fils pour 32 ans, leur place était aussi sur le banc des accusés pour leur avoir donné les moyens.

La vieille ne dit pas autre chose en précisant avoir appelé à l’aide quand elle n’y arrivait plus et en mentionnant des contrôles qui n’en était pas de véritables alors qu’elle et son fils n’ont jamais obtenu le diplôme d’éducateur spécialisé.

SESSAD-ITEP et les familles dans tout cela ?

La question du handicap et du placement d’enfant a déjà été abordée de multiples fois notamment sous l’angle de cette pratique absolument contraire à l’intérêt du jeune qui consiste à placer des mineurs autistes ou souffrant de dys.
Nous passons cette fois en revue les instituts thérapeutiques, éducatifs et pédagogiques (ITEP).

Des parents se plaignent

sessadSelon la circulaire interministérielle du MINISTÈRE DE L’EDUCATION NATIONALE, DE L’ENSEIGNEMENT SUPÉRIEUR ET DE LA RECHERCHE, MINISTÈRE DE LA SANTÉ ET DES SOLIDARITÉS, les ITEP : “accueillent les enfants, adolescents ou jeunes adultes qui présentent des difficultés psychologiques dont l’expression, notamment l’intensité des troubles du comportement, perturbe gravement la socialisation et l’accès aux apprentissages. Ces enfants, adolescents et jeunes adultes se trouvent, malgré des potentialités intellectuelles et cognitives préservées, engagés dans un processus handicapant qui nécessite le recours à des actions conjuguées et à un accompagnement personnalisé (…) L’ITEP participe à l’amélioration de l’évaluation et de l’orientation au sein des maisons départementales des personnes handicapée».

De fait des enfants souffrant de troubles autistiques se retrouvent placés d’autorité dans des ITEP, des parents en témoignent.
Ce fut le cas par exemple pour Nicolas, orienté par son enseignante de CM1 en ITEP et qui se retrouve privé d’enseignant scolaire et harcelé par des enfants placés là pour leur violence, réorienté en IME et traité comme un débile incapable d’intégrer un collège. Il décrochera une licence.
De telles témoignages ne sont pas isolés loin de là : https://forum.asperansa.org/viewtopic.php?t=1020

Et pourtant

Cette même circulaire précise que les ITEP « ne sont pas adaptés à l’accueil d’enfants et adolescents autistes ou présentant des troubles psychotiques prédominants, ou des déficiences intellectuelles importantes, qui requièrent d’autres modes d’éducation et de soins, et qui pourraient souffrir de la confrontation avec des jeunes accueillis en ITEP»
https://solidarites-sante.gouv.fr/fichiers/bo/2007/07-06/a0060152.htm

Des interventions interdisciplinaires pour des diagnostiques non reconnus ou inexistants

Il est indiqué que les SESSAD-ITEP conjuguent « des actions thérapeutiques, éducatives et pédagogiques sous la forme d’une intervention interdisciplinaire», soit: psychiatre, psychologue, éducateur, enseignant, assistante sociale, psychothérapeute, psychomotricien, orthophoniste… selon les établissements.

Néanmoins, il n’est pas rare que ces services ne disposent pas de médecin psychiatre. À défaut, ces établissements feront appel aux pédopsychiatres du CMP le plus proche si cela est envisageable ou la décision du cas de l’enfant sera prise par l’équipe pluridisciplinaire. Couramment, l’équipe non médicale, prononcera des diagnostiques «fantômes» et les troubles seront imputés aux parents jugés défaillants; raisonnement fréquemment utilisé en psychiatrie médico-sociale.

Quant aux actions éducatives, elles sont aussi prévues car sur le papier l’ITEP participe à l’amélioration de la qualité générale de l’approche éducative et la socialisation des jeunes par la socialisation et les relations à autrui dans un cadre, mais aussi l’ouverture au monde par le biais d’activités sportives, culturelles, de découverte, de travaux manuels, de jeux..

Cependant ces actions se font entre enfants des Sessad-Itep, tous troubles et pathologies confondus (autisme, TDAH, dys…) mais, également parmi des gamins qui relèvent plus de la petite délinquance (violence, vol). Ces activités dites d’ouverture au monde, vont en fonction des moyens des établissements, de la sortie au parc d’attraction, à celle de «lèche-vitrine» !

Pour ce qui est des activités culturelles, la définition du mot «culture» semble avoir une définition extensive car la curiosité intellectuelle des enfants n’est guère sollicitée, puisqu’ils n’ont même plus accès aux apprentissages.

Quant aux éducateurs, ils sont souvent jeunes et peu préparés à affronter des enfants définis comme «engagés dans un processus handicapant» et affublés d’un numéro de dossier MDPH.

Les éducateurs spécialisés ne contrôlent plus rien

Tellement peu préparés que l’on trouve des forums ou ils demandent conseils et recommandations…idem pour les enseignants spécialisés !

Ainsi sur le forum de https://www.lesocial.fr à la section « Educateur spécialisé », une maman s’exprime : « Faut arrêter de dire que les éducateurs gèrent les crises mon enfant est en itep mais franchement c’est du importe quoi devant les parents c’est du bla bla bla et par derrière en cas de crise vous plaquez nos enfants avec violence au sol en lui cassant une côte il revient avec des bleus mais demain j ai une réunion alors là ça va pêter ». La réponse de l’administrateur est la suivante : « Bonjour, les crises d’un enfant peuvent être parfois très violentes. Il est alors nécessaire, pour sa sécurité et pour celle des autres, de le contenir fermement pour que la crise se passe et que le dialogue puisse de nouveau s’installer. La contention physique peut paraître, elle aussi violente en effet. »

Pourtant le profil de ces enfants est particulier, un éducateur spécialisé devrait savoir qu’il ne faut pas tenter de les maintenir par la force, ils se sentent alors agressés. Il est donc fréquent que ces « maltraitances » involontaires surviennent…quand elles ne sont pas volontaires.
Et ce malgré l’engagement fait par ces services d’une charte de bientraitance établie dans le livret d’accueil.

Voici un bel exemple de la «qualité générale de l’approche éducative» dispensée par les Sessad-Itep, posté sur un forum… et les coups de gueule de parents sur les forums sont nombreux : « Je ne sais pas si tous les itep sont les mêmes ; malgré que ce que j ai pu lire jusqu’ ici je pense que le fonctionnement est un peu près les mêmes malheureusement . ma fille a 12 ans était en cliss durant 2 ans avant que la mdph me fasse une proposition d’itep ou d’erea (…) c est comme une colonie de vacances avec les emploi du temps gérés par les enfants . en gros ma fille a 3h de cours /semaine dont la musique incorporé !! donc en gros aucun travail , jamais de devoirs , juste des loisirs et du sport : baby-foot , escalade , musique , internet , foot , piscine , jeux de société , cours de maquillage et j’en passe (…) En 7 mois ma fille a complètement régressé au niveau scolaire ! par contre a pris beaucoup d avance sur certaines choses comme : le sexe , les positions du kamasutra , comment se maquiller , me fait des doigts d’honneur , me répond plus que jamais , et ne craint plus personnes, crache au visage et brutalise les plus petits qu’elle etc… de plus elle est devenue très sale .. (…) Je ne comprends pas que la sécurité sociale verse 8000 par mois pour chaque élève pour ça ! »

Pourtant les enseignants sont censés travailler pour le renforcement des compétences des jeunes avec un soutien à la scolarité, la poursuite des apprentissages, l’acquisition du socle commun de compétences et de connaissances …Mais la priorité étant accordée aux soins thérapeutiques, la scolarité passe au second plan. Il arrive qu’ils ne disposent de plus aucun temps d’apprentissage qui rythme pourtant le quotidien de tous les enfants et qui participe à leur équilibre. Il est donc inévitable que les enfants perdent leurs acquis et prennent un retard scolaire conséquent.
Ils sont alors orientés dans les Segpa ou Erea, non pas à cause d’une déficience intellectuelle, puisque l’on nous dit que les « potentialités intellectuelles et cognitives sont préservées », mais bien parce que les Sessad-Itep n’ont pas maintenu un niveau d’enseignement attendu. Rares sont ces enfants à retrouver une place en milieu scolaire ordinaire et à poursuivre des études diplômantes..

Quant au PPS (Projet Personnalisé de Scolarisation), encore faut-il qu’il soit établi par l’établissement et l’ERSEH (Enseignant Référent pour la Scolarisation de Enfants Handicapés)!

Pour occuper ces jeunes et parer à leur oisiveté, les journées en Itep sont organisées par groupe et tranche d’âge, en « ateliers éducatifs », qui ne sont rien d’autres que des activités manuelles dignes de centres de loisirs.

Il suffit de consulter les forums d’enseignants, pour comprendre qu’ils sont eux aussi démunis : dcalin.fr/phpBB/viewtopic.php?t=1853

Et si les parents se plaignent trop, l’ASE n’est plus loin

Bien sûr les parents sont consultés, informés, soutenus, sollicités lors des prises de décision concernant leur enfant. Mais cela c’est encore de la théorie de circulaire interministérielle, tout comme : « La mission du Sessad est de favoriser l’intégration et de prévenir l’exclusion scolaire, familiale et sociale. » Ou bien des promesses de livret d’accueil qui parle de participation directe des parents au projet d’accueil, de l’importance de l’avis des familles exprimées lors de l’organisation de rencontres avec l’équipe interdisciplinaire.

La vérité c’est que les parents en désaccord avec les prises en charge ou qui refusent les orientations font l’objet d’ informations préoccupantes qui vont conduire à une intervention des services sociaux de la « protection de l’enfance ».
Ceci arrive plus souvent qu’on ne le croit et face à cela les parents n’existent plus :
(https://informations.handicap.fr/art-ec)
La pratique étant la même concernant l’Education Nationale : (http://forum.doctissimo.fr/famille/enfants-handicapes/refuse-information-preoccupante-sujet_1560_1.htm785.php).

Voici l’expérience d’une maman qui a témoigné sur notre forum et qui illustre bien le fonctionnement des Sessad-Itep et des institutions partenaires :
«Bébé, mon fils souffrait de terreurs nocturnes. Il avait également un peu de retard sur le langage et la marche mais, rien d’alarmant. À la maternelle, on m’avait signalé des problèmes de concentration et il a été suivi par le RASED. A l’entrée du CP, les soucis ont commencé pour lui, il refusait les apprentissages et était très agité, sans cesse en mouvement. La maîtresse qui n’arrivait pas à le gérer l’envoyait dessiner dans une classe de CM2. Il y a eu plusieurs réunions scolaires et l’équipe pédagogique m’a orienté sur le Sessad. Désemparée par les problèmes de mon fils, je leur ai fait confiance puisqu’ils se présentaient comme des professionnels. Le Sessad a envoyé mon fils en internat Itep, sans examen, ni test de QI, ou il n’avait plus que 2 heures de classe par semaine et cela malgré des compétences reconnues et une moyenne correcte car j’arrivais à maintenir les devoirs à la maison. J’ai insisté pour qu’il ait plus de temps scolaire, en vain. Tous les jours, il avait des «ateliers éducatifs» ou il s’ennuyait profondément. Alors pour l’occuper, il regardait des dessins-animés. Certains éducateurs qualifiaient les enfants d’ »handicapés ». Pendant cette période, un éducateur a été congédié pour maltraitance, il tapait du poing sur le crâne des enfants. Un vendredi soir, mon fils est rentré avec un bleu et du sang sur l’arcade sourcilière. Une éducatrice l’avait plaqué la tête la première au sol en voulant maîtriser son agitation. Je l’ai donc enlevé de l’Itep, ce qui m’a valu une «intervention» et une convocation auprès d’une assistante sociale. Je n’ai pas eu d’autre choix que d’accepter les prises en charge du même Sessad qui l’avait orienté en Itep, lorsque je l’ai rescolarisé en milieu ordinaire, ayant reçu des menaces de signalement de la part de l’enseignante référente. Un éducateur venait sur les temps scolaires «discuter», ou emmener les enfants a des sorties dites «activités»…si peu intéressantes qu’il fallait l’obliger à y aller ! Activités bien loin de ses centres d’intérêt, car il est passionné d’histoire relatant les grandes guerres et par la peinture et la sculpture depuis tout petit. Ce qui nous amène à visiter régulièrement les musées. Pour ce qui est de la psychologue, mon fils me racontait qu’aucun enfant ne voulait lui parler. Il m’expliquait qu’elle faisait les questions et les réponses et qu’elle ne l’écoutait pas ! L’établissement scolaire n’a jamais établi de PPS et les problèmes de mon fils perdurant, l’école à fait une information préoccupante (IP) avec l’appui du Sessad qui m’a proposé à maintes reprises de l’envoyer en voie pour déficient mental et voulait le renvoyer en Itep. J’ai changé mon fils d’établissement scolaire et contacté un médecin neurologue qui, après examen et échelle de conners parents-profs, a diagnostiqué un TDAH avec impulsivité et troubles du sommeil. J’ai mis en place des soins en libéral mais, cela n’a pas plu à l’ASE qui a fait un signalement. Aujourd’hui mon fils est suivi par des bons professionnels, il est beaucoup moins impulsif, même si tout n’est pas encore stabilisé, il a un traitement qui l’aide à se concentrer et ne se sent plus stigmatisé. Il est scolarisé à temps complet mais, est en grande difficulté, puisque la psychologue me dit qu’il est en échec scolaire et que ce sont ces institutions qui en sont responsables.»

Une nouvelle affaire de viols en foyer

Lieux de tous les dangers

Les affaires de viols en foyer ne sortent pas systématiquement dans les médias, mais une nouvelle affaire nous amène à poser cette question : où se font le plus souvent violer des mineurs dans ce pays ?

Certains professions attirent plus facilement les pervers, alors imaginez une profession qui consiste à s’occuper d’enfants enlevés à leur famille et dont les parents ont été disqualifiés dans leur autorité parentale qui ne sera jamais véritablement respectée.  Disons-le, les placements en familles d’accueil et en foyer exposent les gamins les plus vulnérables.

Il ne s’agit pas en disant cela de jeter l’anathème. Car des éducateurs d’enfants ne sont pas nécessairement les auteurs puisque ces lieux de vie mélangent aussi des victimes et des bourreaux mineurs en relation avec la justice des enfants. Pour autant il existe une lourde responsabilité qui pèse sur ceux qui pouvaient voir et n’ont pas vu, sur ceux qui pouvaient signaler toute violence de quelque nature qu’elle soit, et qui ne l’ont pas fait.

Des foyers devenus ingérables

Certains travailleurs sociaux nous ont contacté pour nous parler d’un métier impossible à exercer dans de bonnes conditions, précisant que même si les parents sont défaillants, les éducateurs ne le sont pas moins quand le foyer devient un lieu de violence ingérable. Et là ce n’est pas une question de moyens, mais de bon sens et qu’on ne nous vienne pas nous parler du droit des multi-récidivistes à être éduqués quand ce droit s’exerce dans la terreur.

Oui des foyers sont devenus ingérables, car les pauvres gosses subissent la loi des délinquants les plus endurcis qui sont mélangés avec eux. Le foyer devient alors une prison dont l’on s’évade quand on veut et où les pires salopards encore mineurs volent, rackettent, harcèlent, humilient voire violent d’autres gosses qui n’ont rien à faire là. Se rajoute à cela le problème des migrants isolés dont certains se déclarent mineurs à tout âge et dont le comportement peut faire problème.

Le pire est donc possible dans un foyer de mineurs et n’a-t-on pas touché le fond quand un mineur déclaré de 13 ans mis en foyer totaliserait à son passif pas moins de 22 viols sur une période de 4 ans, ce qui signifie qu’il aurait commencé à violer d’autres gosses à l’âge de 9 ans !

L’affaire de Valloires

C’est dans un lieu si bien décrit par le journal La Croix, à savoir une abbaye cistercienne du douzième siècle rachetée par l’Association de Valloires, sous la direction de Jean-Marie Cuminal,  qu’une telle affaire a été mise en lumière par les journalistes locaux. Les faits seraient donc produits  au sein d’un ancien édifice religieux transformé en Maison d’enfants à caractère social (MECS) accueillant 80 enfants, abritant également un Institut thérapeutique éducatif et pédagogique (ITEP).

L’affaire a été rendue publique par Mickaël, le père de deux des gosses abusés qui a vu ses cinq enfants placés par l’ASE suite à un divorce tumultueux. Il a lui-même été appelé en avril 2018 par l’Association de Valloires qui lui a appris que sa fille de 8 ans et son fils avaient subi une agression sexuelle par le fait d’un autre mineur. En fait quinze autres jeunes auraient subi le violeur dans le cadre de leur placement.

Le 4 juin 2018, le parquet d’Amiens est bien plus précis pour qualifier les infractions justifiant de la mise en examen : il s’agit de rien de moins que d’atteintes sexuelles par violence, exhibition sexuelle, viol, tentatives de viol. Le violeur présumé qui avait été décrit par les éducateurs comme violent et ingérable (donc ingéré ?) a été retiré de l’abbaye pour être remis à la PJJ en liberté surveillée. Mais les enfants de Mickaël sont toujours à l’abbaye et le père dénonce les conséquences sur ses enfants qui vont mal et développent des problèmes comportementaux.

Mais comment peut-on être violeur à 9 ans ?!!!

L’enquête révèle de nouvelles victimes pendant les quatre ans durant lesquels le violeur présumé a vécu à l’abbaye de Valloires à Argoules, soit depuis qu’il avait l’âge de 9 ans seulement. De 15 victimes on passe donc à 18, puis à 22 …

Une maman d’Abbeville, Hélène Carpentier, a aussi souhaité médiatiser cette affaire de viols sur mineur car son fils Enzo en aurait aussi été la victime. Thierry Mampreso, un père s’est manifesté et dénonce les conditions du placement, pour lui ses quatre enfants n’auraient pas été agressés s’ils n’avaient pas été placés, il souligne l’ironie de la notion de placement pour protéger les enfants et appelle à la création d’un collectif de parents d’enfants victimes sur son compte facebook.

Le vice-président de l’Association de Valloires, André Jeanson, semble reconnaître la banalité de l’agression sexuelle entre mineurs placés et paraît imputer les faits à une reproduction familiale comme si la plupart des enfants placés avaient vécus dans l’inceste, ce qui est évidemment faux , ainsi il déclare à un journaliste de France 3 à propos des agressions sexuelles : « ça arrive de temps en temps. ll faut voir les enfants qui nous arrivent. Eux-mêmes sont des plaies vivantes d’agressions sexuelles mais les éducateurs sont rodés à ça ».

Visiblement le rodage a pris quatre ans dans cette affaire alors que l’établissement totalisait en 2015 250 employés et 11 millions d’euros de budget annuel, mais le président de l’association précise que nul ne s’était rendu compte de ce qui se passait. Le conseil départemental de la Somme ne peut donc que s’interroger d’autant que la responsabilité des enfants placés incombe à son président, une enquête administrative est donc lancée.

Les parents entendent bien faire payer les responsables et mobiliser les parents victimes pour poursuivre ceux qui n’auraient rien vu à plus de 22 reprises. Mais nous parlera-t-on encore d’un simple problème de moyens ?

Quels sacrilèges en tous les cas :

Eysines, un foyer comme un autre

censorshipUn foyer qui garantit la protection des plus fragiles 

L’affaire se passe dans un foyer en Gironde, plus précisément à Eysines. Un de ces foyers géré par l’Aide sociale à l’enfance du département et où évoluent tant bien que surtout mal 130 mineurs à partir de 8 mois  et quelques jeunes majeurs sous contrat que des juges pour enfant ont placé là.

Sur le papier un foyer impeccable qui fait sa publicité : « Son fonctionnement garantit la protection des enfants et des familles les plus fragiles et les plus exposés aux aléas sociaux »

Dans la réalité un foyer comme un autre, donc avec la violence au quotidien.

190 agressions par an

On y parle d’agressions physiques, psychologiques  et sexuelles, ainsi que de fugues.

En 2016, 190 événements de ce types ont été enregistrés soit plus que le nombre de jeunes placés, nul n’est donc à l’abri.

Les personnels appellent leur hiérarchie à l’aide, mais leurs demandes restent lettre morte. Pourtant la dénonciation de tels faits nécessite une réponse. En effet si ce foyer était une famille il y a  bien longtemps que ces enfants en auraient été enlevés car vivre la violence au quotidien c’est indéniablement subir une maltraitance.

Alors faute d’écoute, il faut révéler l’affaire

Le devoir de réserve ne permet pas de taire la mise en danger d’autrui.

C’est bien dans cette optique que des agents de la structure en appellent à qui voudra les entendre tout en précisant les responsabilités qu’ils assument :

« L’absence de réponses constructives et de réactions de nos instances, banalise et finalement cautionne une violence omniprésente et devenue endémique dans cet établissement (…) il est néanmoins urgent de faire cesser ces maltraitances institutionnelles et de mettre en œuvre des moyens concrets en adéquation avec la population accueillie. Nous ne pouvons plus aujourd’hui assumer notre mission de protection des mineurs ; nous avons le sentiment d’être en situation de non-assistance à des enfants en danger, et d’endosser une responsabilité morale mais aussi pénale. Les enfants de la République sont en danger. En tant que citoyens, nous ne pouvons pas ne pas dénoncer cette situation insupportable. Nous voulons briser cette forme de « loi du silence » qui règne sur le CDEF d’Eysines et lever la chape de plomb qui pèse sur l’Aide Sociale à l’Enfance en Gironde »

Grégoire de Fournas, élu Front National de Gironde balance le 4 avril 2017 un communiqué de presse au sujet des affaires du foyer :

« Tous ces faits extrêmement graves ont été l’objet, pour la plupart, d’auditions par la Police, et de signalements par les agents du CDEF à leur direction et à l’exécutif socialiste, qui ne peut donc les ignorer. En mai 2016, le Président du Conseil Départemental a rencontré les agents qui ont pu lui exprimer leurs difficultés, mais sans qu’aucune solution pérenne ne soit mise en place, ce qui est profondément irresponsable ».

Le président socialiste de Gironde souhaite qu’il se taise, il sait si bien éteindre les micros, mais cette fois l’omerta ne passe pas.

Sodomie, fellation, tournante, immolation …

En effet, l’élu précise quelques-uns des faits qui ne seront pas contestés :

  • février 2016 « un jeune sous la menace oblige deux jeunes à passer à l’acte : sodomie et fellation » ;
  • décembre 2016 « un enfant, slip baissé, frotte son sexe sur d’autres enfants », « une jeune fille de 12 ans a fugué du CDEF et participé à une tournante dans une cave avec des garçons de 12 à 15 ans » ;
  • février 2017 « tentative d’immolation d’un garçon de 12 ans par plusieurs enfants après avoir été aspergé préalablement de parfum ».

Un éducateur se confie alors à France Bleu pour dire :

« Un des rares gamins qu’on a reçu il n’y a pas longtemps, qui relevait vraiment du social, nous a dit en partant qu’on l’avait détruit. Un gamin de 13 ans et demi. Il n’est pas acceptable pour nous de continuer à regarder ces enfants à être détruits par leur passage au foyer de l’enfance. Il y a un moment, il faut se poser la question de quel rôle nous jouons là-dedans ».

Un témoignage tout  fait lucide, quel rôle l’État fait-il jouer aux sociaux, surtout lorsque l’éducateur précise que l’enfant « relevait vraiment du social », ce qui sous-entend que certains n’en relèvent pas et n’ont rien à foutre dans ce foyer. Eh bien même pour un enfant justement placé, ils font pire qu’en ne plaçant pas puisque l’enfant a dit en partant que le foyer l’avait détruit. Oui comme le dit cet éducateur, placé pour une bonne ou mauvaise raison, ces gamins sont détruits par leur passage en foyer. Nous sommes là loin, très loin, des témoignages bidons des émissions de propagandes.

Pourtant, selon les témoignages que nous avons notamment reproduits sur le CEDIF, ce foyer n’est pas exceptionnel. Depuis le temps que nous alertons sur ce qui se passe sans être entendus, il conviendra de dire que les exécutifs départementaux ne peuvent pas prétendre ne pas savoir ce qu’il s’y passe alors qu’ils se permettent de répondre au CEDIF avec une insolence tout à fait intolérable.

Celui qui dit la vérité 

Mais pour l’instant c’est sur la situation du personnel que l’on s’interroge car un certain nombre des sociaux ne supportent plus leurs conditions de travail et en ont fait lettre ouverte au Président de la République en avril 2017.

La tabou va-t-il tomber ?

Dire ce qui ne va pas dans l’Aide sociale à l’enfance ne se fait pas. Les medias d’ailleurs, objets d’une attention toute nouvelle du Conseil National de la Protection de l’Enfance,  sont censés dire du bien des foyers comme nous avons pu le voir dans des émissions de propagandes et fake news sur commande diffusées aussi bien sur le réseau de notre redevance que sur TF1.

Le conseil départemental de Gironde a donc voulu régler le problème, d’abord en faisant payer ceux qui ont dit la vérité par la menace révocatoire pour manquement au devoir de réserve (la fameuse arme anti-lanceursd’alertes).

Ainsi début septembre 2017 un conseil de discipline a entendu ceux qui n’avaient pas démissionné ou n’avait pas subi de CDD non reconduit. Précisons au passage que ces personnels ne sont soutenus ni par Sud ni par Farce Ouvrière.

La loi du silence a ses victimes et exige que la sanction soit exemplaire pour que les autres ferment leur gueule à l’avenir et acceptent de mettre en danger des mineurs en s’en lavant les mains.  En l’espèce la sanction des lanceurs d’alerte est de 5 jours à 3 mois d’exclusion.

Pour les uns la sanction pour les autres des solutions inadaptées 

Les autres sociaux, pas très solidaires, ont pu surfer sur l’affaire en bénéficiant enfin de la  consultation de conseil départemental.

Mais une consultation pour qui ?  La CGT, qui a soutenu l’alerte, a revendiqué davantage de moyens humains en précisant que le risque zéro n’existe pas. 

Tout cela pour ça a-t-on envie de répondre, alors que le personnel du foyer se monte à 225 personnes pour 130 enfants placés ! Faut-il un taux d’encadrement de deux adultes pour un enfant afin de faire cesser des violences ? Doit-on croire que même 2 adultes pour un mineur ne seraient pas assez, mais dans ce cas il faudrait placer en urgence tous les enfants de familles monoparentales pour taux d’encadrement insuffisant.

N’y a-t-il pas des solutions plus simples consistant par exemple à ne pas mélanger des délinquants avec de pauvres gosses d’une part, et de ne pas placer à bras raccourcis des enfants qui seraient mieux dans leur famille ou auprès d’un tiers digne de confiance, d’autre part ?

Les parents exigent le risque zéro

Quant au risque zéro on peut et doit l’exiger,  sinon y aurait-il une tolérance quant aux violences sans mettre en œuvre la responsabilité de ceux qui ont la garde de ces enfants ? Quel seuil de tolérance en matière d’agressions, de viols ? Un autre chiffre que 0 n’est évidemment pas acceptable.

Face à ces propositions qui ne vont pas dans l’intérêt des enfants,  le département semble soulagé. La directrice de la protection de l’enfance a créé 30 postes et essaie de tripler la présence des éducateurs. S’ils se mettent aux 3 huit on aura bien le taux d’encadrement nécessaire même quand les enfants dorment …

Certes la réponse envisagée n’est pas la bonne, mais dans cette affaire il faut bien se poser la question de savoir à quoi on sert lorsque l’on travaille dans une telle structure, question que ne semblent pas se poser SUD et FO puisqu’ils n’ont pas tiré la sonnette d’alarme.

Manifestation nombriliste

Ils cachent mal leur jeu

Ah la la, ma bonne dame, les sociaux sont en colère et ils manifestent !

Ils crient avec force pancartes « Danger sur la protection de l’enfance ».

Manifestent-ils en solidarité avec les enfants placés abusivement ?

Avec les parents qui se lamentent de l’évolution de leurs enfants dans des foyers et des impossibles retrouvailles ?

Contre les conditions d’accueil en points de rencontre ?

Contre le mépris et la tendance de certains sociaux à se répandre en calomnies dans des rapports éducatifs ?

Non, à croire que rien de tout cela ne doit exister en Maine et Loire et que la seule préoccupation qui vaille soit celle de leur nombril.

Les indicateurs, une garantie de limitation des abus

Ainsi en cette belle journée d’avril 2017, une petite centaine de sociaux sont venus battre la semelle en face du Conseil départemental du 49. Ils entendent que les missions confiées à leurs associations soient systématiquement reconduites sans qu’il ne soit tenu compte de leurs coûts et résultats.

On peut cependant comprendre que des indicateurs soient nécessaires, qu’ils portent sur l’absentéisme, les fugues, le mécontentement des familles, l’insertion des jeunes en sortie de mesure, le coût de la prise en charge à la journée.

Il convient d’ailleurs de rappeler que la Chambre régionale des comptes dans son rapport d’avril 2016 a précisé que le prix de  journée en établissement est parmi les plus élevés de France et qu’un contrôle sur les opérateurs, lire les associations, est à renforcer.

Il est en effet logique que le « service » de prise en charge des enfants placés, attendu le budget qu’il représente et la sensibilité d’une telle prestation, ne soit pas confié à n’importe quelle association.

On doit aussi comprendre que le département est comptable du respect de la loi et qu’il n’est donc pas tolérable que les fratries soient séparées lors des placements (ce qui est pourtant le cas de 70 % des enfants placés dans le Maine et Loire) ou encore que les lieux d’accueils soient tellement concentrés que les distances kilométriques pour les parents augmentent considérablement et que des placements soient effectués dans des départements voisins.

Il est aussi tout à fait évident que des plaintes trop fréquentes des parents face au mépris affiché à l’endroit de leur prérogatives parentales conduisent le président du conseil départemental à ne pas reconduire les associations indélicates.

Le CEDIF est favorable à l’évaluation du « travail social » 

Le CEDIF ne peut donc qu’encourager le principe d’appels à projets sur des critères et cahiers des charges transparents qu’il appartiendrait aux parents d’enfants placés d’examiner. Dans de telles conditions, toute association en charge pourrait être dénoncée en cas de non-respect de ses obligations contractuelles jusqu’à résiliation pour faute.

Comment comprendre alors la manifestation d’une centaine de salariés d’associations dites de « protection de l’enfance » face aux arrêtés relatifs à appel à projets  ?

EPSON MFP image
Placer c’est créer des postes supplémentaires

C’est pourtant simple, il suffit de lire et de comprendre les articles que nous écrivons afin de conscientiser les familles sur les finalités des intervenants sociaux. Ne cherchez pas à voir dans leurs préoccupations des conceptions éthérées d’un illusoire intérêt général dit « intérêt supérieur de l’enfant » ou « protection de l’enfance », leur première préoccupation est bien celle que nous évoquions au début à savoir leur nombril. Il suffit d’ailleurs de lire la suite des slogans « menace sur l’emploi », lire « leur emploi », «  casse sociale » et « ubérisation du secteur public ».

Il est vrai que l’intérêt d’avoir recours à des salariés d’associations plutôt que des fonctionnaires du social se conçoit en termes de flexibilité. Si nous approuvons toute mesure de réduction du nombre de fonctionnaires du social, leur protection statutaire rend impossible leur licenciement, il n’en va pas de même pour le recours aux associations, lesquelles faute de satisfaire leurs obligations contractuelles doivent se séparer de leur personnel.

Face à l’hypertrophie du corps des sociaux, nous préconisons donc la non-reconduction de gestion des MECS entre les mains d’associations non respectueuses des familles et des contribuables.

On attend encore un geste d’économie de nos deniers

Un bémol tout de même : le budget attribué à la mise sous tutelle parentale des familles excède les 100 millions d’euros annuels, soit un chiffre supérieur à la moyenne des départements, avec des  dépenses par habitant aux fins de financement des sociaux de 30 % supérieures à la moyenne selon le Chambre régionale des comptes. Coûts qui s’expliquent notamment par des effectifs pléthoriques.

Alors qu’il convient de drastiquement réduire les moyens de l’ASE en n’augmentant surtout pas le nombre de places, un appel d’air est réalisé pour de nouveaux placements. En effet, il faudra bien remplir les structures puisque le département prévoit d’augmenter l’accueil en foyer de 40 places, un effet de cliquet regrettable.

Pas certain donc que le département facilite l’ubérisation des sociaux, comme les manifestants le dénoncent, et cela c’est bien dommage pour la restauration de leur utilité sociale.

Obligations du travailleur social Varois

OLYMPUS DIGITAL CAMERA
Pas d’inquiétude, c’est bien Besse, mais pas le village d’enfants

Une de nos contacts nous fait part d’un appel d’offre du Conseil départemental du Var dans la cadre de la gestion du nouveau village des fratries à Besse-sur-Issole.

L’intérêt de l’appel d’offre en question est le cahier des charges à destination de toute association gérant des travailleurs sociaux à même « d’animer » ce village pour la modique somme de 150 à 180 euros par enfant et par jour aux frais du contribuable, sans compter évidemment la construction.

On ne doit pas séparer les fratries

Oui cela c’est pour le principe et pour la conformité à l’article 371-5 du Code civil :   « l’enfant ne doit pas être séparé de ses frères et sœurs, sauf si cela n’est pas possible ou si son intérêt commande une autre solution ».

Seulement voila, sur le rapport d’évaluation 2015 du Var, les placements concernent  1539 mineurs et jeunes majeurs (18 à 21 ans) dont 43 % de fratries et 25 % constituées de fratries d’au moins 4 enfants. Mais dans 42 % des cas les fratries sont séparées y compris vers d’autres départements. Il est reconnu par le Conseil départemental du Var que cette séparation perturbe affectivement et psychiquement les enfants placés par la rupture du lien et les problèmes de coordination des sociaux.

D’où un village « durable » pour les fratries

Ce village a pour vocation d’accueillir des fratries pour des séjours à moyen et long terme.

Moyen et long terme c’est au moins deux ans. Pourtant la réévaluation des situations devant conduire à une mainlevée judiciaire de placement doit avoir lieu annuellement et au moins tous les 2 ans, or un placement d’un an est un placement à court terme. N’y-a-t-il pas là une anticipation assez réaliste sur la durée effective des placements dont certains sont reconduits de façon non nécessaire comme le précisait Pierre Naves de l’IGAS ?

Un utile rappel des relations entre les travailleurs sociaux et les familles

Mais le plus intéressant est le rappel des missions des travailleurs sociaux référents, il ne faudra pas hésiter à s’en servir en cas de manquements. 

D’abord le travailleur social doit maintenir le lien avec la famille naturelle et différents moyens sont mis en place : des points de rencontre avec la famille dans le village, la participation de la famille à des moments clés de la vie de l’enfant à l’intérieur du village, des possibilités d’hébergement des parents dans le village s’ils habitent loin.

Il est aussi rappelé que le travailleur social doit élaborer et de mettre en place le PPE (projet pour l’enfant, sur lequel les familles sont consultées), préparer en amont l’accueil de l’enfant dans la structure, travailler en concertation avec les acteurs et intervenants dans la vie de l’enfant (donc nécessairement avec les parents).

Les fonctions du référent éducatif de l’enfant sont bien précisées : une prise en charge adaptée aux besoins de l’enfant, la prise en charge de la participation des parents à la vie de l’enfant (mais en tenant compte de l’intérêt de l’enfant dont le référent serait seul juge ?),  la valorisation des compétences familiales dans le développement de l’enfant (ce qui suppose donc une bienveillance vis-à-vis des parents et la capacité à les associer à la vie de leur enfant).

En cas de transgression, il appartiendra donc aux parents de consigner tout élément à faire remonter au président du Conseil départemental.

Qu’ont-ils fait de nos enfants ?

Sortie d’ASE

La sortie du système de l’ASE est vécue comme une joie dans les familles, pourtant elle est souvent aussi cauchemardesque que son entrée, qu’ont-ils fait de nos enfants et dans quel état psychologique nous les rendent-ils ?

Quitter une famille d’accueil ou la dernière d’entre elles constitue une épreuve qui varie de la douleur de la rupture d’un lien à l’exfiltration d’une communauté thénardière.

Mais quitter un foyer ou « maison d’enfant » c’est  pour les jeunes un parcours de réinsertion (pour ne pas employer un autre mot), considérant le milieu d’abandon moral, psychologique voire matériel que constituent beaucoup trop de ces  établissements en dépit des sommes faramineuses consacrées au prix de la journée de « séjour ».

Des bêtes sauvages ?

 Mais quelle réinsertion est possible quand les foyers font de certains gamins des bêtes sauvages quelque prédisposition qu’ils avaient au passage à l’acte.

La question est posée et la responsabilité des foyers dont nous avons parlé est écrasante puisque nous nous étions fait l’écho à multiples reprises de faits insupportables s’y déroulant.

enferCette fois, il s’agit du foyer de Boran sur Oise appartenant à l’association « Home de l’enfance » qui est mis en cause pour une affaire présumée (on prend une telle précaution oratoire qu’en vertu du présomption d’innocence dont ne bénéficient pas habituellement les familles) de viol et d’agressions sexuelles qui auraient été commis par un môme de 11 ans sur un enfant de 9 ans au foyer Jacques Sevin !

L’affaire, habituellement camouflée, a été ébruitée par les médias papiers. Elle fait suite à la plainte déposée ce 2 novembre 2016 par la mère du garçonnet placé sur décision de justice et contraint de pratiquer une fellation à son agresseur en présence d’autres enfants dont la plupart avaient moins de 10 ans. Les faits avaient eu lieu la veille entre 20 heures et 20 heures trente et ont été relatés par un des témoins. Lors de ces faits, les enfants étaient livrés à eux-mêmes devant un poste de télévision.

La mère n’a même pas pu parler à son fils violé

La maman n’a pu en dire davantage dans sa plainte puisqu’elle n’a même pas pu parler à son fils et n’a pu s’entretenir qu’avec la directrice du foyer.

Quatre jeunes enfants ont été entendus dans l’enquête de gendarmerie, dont certains ont aussi été agressés par le pervers de 11 ans (présumé).

Alors que la procureur souhaite rester prudente face à « l’incident » selon ses termes, le violeur présumé a été transféré dans un autre foyer dont le nom n’a pas été communiqué, voilà donc un fauve présumé transféré dans une autre basse-cour, sans que l’on ne sache non plus si l’incident vaut la peine de suites.

Les victimes elles (présumées aussi) restent placées, il paraît que l’on est souvent mieux en foyer que dans sa famille.

Combien nous coûte un placement d’enfant ?

foyer-ou-familleUne question récurrente

Une question nous revient souvent : « combien coûte aux contribuables le placement des enfants ? ».

Sachant que ce coût est une source de revenus pour des personnels qui vivent du placement et qu’un placement sur deux ne se justifie pas.

Il est difficile de répondre à cette question car nous ne pourrions citer qu’un coût moyen sachant qu’il diffère d’un département à l’autre et d’une structure de placement à une autre.

Le cas Isérois

Nous allons donc répondre pour un département en particulier : l’Isère. Ceci à partir d’une information librement accessible sur Internet :  à savoir l’extrait des délibérations du Conseil général de l’Isère en date du 13 décembre 2012, déterminant le budget primitif de 2013.

Ce document est certes daté mais instructif, il est théoriquement possible de trouver la même information pour tous les départements dans le recueil des actes administratifs, lesquels sont librement consultables et nous apprennent ce que l’on fait de notre argent.

128 millions d’euros pour l’ASE 38

Ainsi pour l’année 2013, le département de l’Isère avait prévu de consacrer 128 millions d’euros à la protection de l’enfance.

Cette somme se répartit de la façon suivante :

  • 55,70 % pour l’hébergement en établissement ;
  • 21,27 % pour les actions de prévention dont AED, AEMO (en hausse régulière), soutien parental ;
  • 17,12 % pour la gestion des familles d’accueil ;
  • 5,68 % pour l’accueil familial ;
  • 0,23 % pour les subventions et autres actions transversales.

Ces dépenses étaient en hausse du fait de l’augmentation régulière chaque année du nombre de placements, on pouvait donc estimer qu’en 2013 selon une tendance d’augmentation de 8,65 % les enfants placés dans le département dépassaient le nombre de 2 300.

Qui touche quoi ?

Dans le détail on relève 600 000 euros dépensés pour une allocation autonomie adolescent concernant une centaine de mineurs de plus de 16 ans. Mais aussi presque 3 millions d’euros pour l’accompagnement des jeunes majeurs, cette prestation s’adresse à des jeunes sortant de MECS mais aussi à de jeunes étrangers isolés.

Le soutien parental coûte presque 9 millions d’euros aux contribuables isérois. Il comprend le financement d’aides ménagères et des TISF – techniciens en intervention sociale et familiale à domicile (3,4 millions d’euros), les aides d’urgence et allocations mensuelles (3,5 millions d’euros), les lieux d’accueil parents-enfants pour les visites (0,16 million) dont « l’école des parents et éducateurs de l’Isère », les prestations d’exercice du droit de visite liées à l’organisation de droits de visite dans un cadre sécurisant (0,7 million).

7 millions d’euros sont consacrés au financement des structures de prévention de la maltraitance au travers de l’AAVDASE, l’APASE, le CODASE, MEDIAN, ainsi que d’autres structures en ZUS (Zone urbaine sensible).

Les trois maisons des adolescents qui proposent des accueils généralistes perçoivent 0,5 million d’euros.

Certaines contributions ont été rendues obligatoires à hauteur de 43 000 euros, notamment au profit du SNATED (Service national d’accueil téléphonique pour l’enfance en danger), qui finance à ce titre l’Observatoire national de l’enfance en danger.

Le coût direct des placements

Nous en venons maintenant au coût direct des placements : le chiffre est de 29 millions d’euros pour les placements en famille d’accueil dont 22 millions pour la gestion des assistants familiaux qui sont au nombre de 503 pour 1016 placements en famille.

On ajoute à cela plus de 7 millions d’euros pour la prise en charge individuelle des enfants placés en famille dont scolarité, santé, colonies, remboursement des frais des assistants familiaux…

Le coût annuel d’un placement en famille est donc de 34 387 euros par enfant et par an dont 25 280 euros pour la rémunération de la famille d’accueil, 6 840 euros à titre de forfait pour l’entretien des enfants et les frais de déplacement, le reste au titre de la formation de la famille d’accueil.

On compte encore aux frais du département des « dépenses transversales » pour 73 000 euros donc plus de la moitié pour des frais liés aux interventions juridiques (dont frais d’avocats) afin de « représenter le département et de défendre les intérêt des enfants ».

Des économies sont prévues par le transfert de 17 jeunes de foyers vers des familles d’accueil, ce qui permet la baisse de crédits à hauteur de 920 000 euros pour les foyers compensée par l’augmentation des dotations de 480 000 euros pour les familles d’accueil.

On obtient donc un coût estimé de plus de 54 000 euros par an pour le placement d’un jeune en foyer !

Sans compter des prestations hors financement des structures d’accueil.

Au minimum un enfant placé en famille d’accueil coûte donc  2 833 euros par mois au contribuable, un enfant en foyer coûte 4 500 euros.

En réalité le coût par enfant en foyer est encore plus important si l’on additionne les coûts fixe on trouve 71 millions d’euros affectés à l’hébergement en établissements pour un peu plus d’un millier de jeunes, faîtes le calcul.

Mise à jour par enquête 2023 :

Le droit de visite et d’hébergement des parents d’enfants placés

Des droits à fixer de façon claire

droit de visiteLa question du droit de visite et d’hébergement a été déjà traitée sur notre site.

Nous y évoquions ces droits tels que fixés par les juges aux affaires familiales en rappelant qu’en aucune façon ils ne doivent être laissés à l’appréciation des enfants, puisque l’article 373-2 du code civil impose le respect par la justice des relations entre l’enfant et ses deux parents, sauf évidemment danger pour l’enfant, mais ce n’est plus là du ressors du juge aux affaires familiales.

Ce que le juge aux affaires familiales ne peut faire, le juge des enfants ne saurait davantage l’accomplir en fixant des droits à l’appréciation du « service éducatif ». Il convient aussi que les modalités des droits de visites et d’hébergement, ainsi que des droits de passer des appels téléphoniques à ses enfants placés au titre de l’assistance éducative soient précisés et non délégués au bon vouloir et aux disponibilités des « services éducatifs » (sic) en charge des lieux de placement.

Des droits non abusivement restrictifs

Ces droits fixés ne doivent pas être abusivement restrictifs, car, ainsi que le rappelle la Cour européenne des droits de l’homme dans une jurisprudence constante, le placement de l’enfant n’a pas pour objet de mettre fin aux relations familiales n’en déplaise aux fanatiques de l’anti-familialisme.

Ces relations familiales  prennent alors la forme de droits de visite et de droits de communication. Les restrictions à ces droits, soient-ils motivés par l’intérêt de l’enfant constituent des ingérences dans le droit au respect de la vie familiale et doivent donc être justifiées et proportionnées. Lorsque l’enfant a été placé, l’obligation positive la plus importante qui pèse sur les autorités judiciaires est celle de mettre tout en œuvre pour maintenir les relations personnelles entre celui-ci et ses parents.

Recours et plaintes à envisager

Il conviendra donc d’être particulièrement vigilant en ce qui concerne la fixation claire et sans ambiguïté des droits de visite et d’hébergement dans les ordonnances du juge des enfants ainsi que des modalités strictes de ces visites.

Faute de précisions il existe un motif de recours contre une telle décision.

Une fois ces droits précisés, leur non-respect doit être sanctionné.

Ainsi par décision de la Cour d’appel de Grenoble en date du 31 mai 2018, le service gardien (ASE ou association collaboratrice) est mis en cause pour dysfonctionnements par le fait d’avoir interrompu et modifié des droits de visite :

« Attendu que la cour relève qu’il n’appartient pas à un service gardien de modifier de son propre chef les modalités de rencontre d’un parent avec son enfant telles que décidées par le juge des enfants, et encore moins par la cour d’appel, juridiction du second degré ;

Qu’en l’espèce quelles que soient les carences maternelles, il appartenait au service gardien de solliciter de nouveau le juge des enfants s’il lui apparaissait nécessaire de modifier les droits de visite de la mère, ce qui aurait dû donner lieu à un débat contradictoire lors d’une audience ;

Qu’en l’état de l’ensemble des pièces produites lors de la procédure, des carences maternelles mais aussi des dysfonctionnements du service gardien qui aurait dû mettre en place les modalités de rencontres de la mère avec sa fille en lieu neutre d’une part, et les droits de visite à domicile médiatisés d’autre part, et proposer ainsi à Madame X une organisation conforme au jugement déféré … »  

Il convient donc de saisir le juge des enfants de tout non-respect des droits de visites puisque ces visites ne peuvent relever d’arrangements au sein des services de l’ASE et  ne sauraient être liés à la présence d’un personnel suffisant ou encore d’un  incident avec les parents.  Il faut donc que ce non-respect fasse l’objet d’un constat puis, outre la saisine du juge des enfants,  passe par un dépôt d’une plainte contre le président du conseil départemental pour non-représentation d’enfant. Cette plainte est d’ailleurs de droit et ne saurait être refusée, mais en cas de difficultés il conviendra de l’envoyer directement au procureur .

 Merci à Bruno pour cet article.

Viols en foyers pour mineurs

Des affaires loin d’être isolées

L’affaire de viols sur mineurs dans le cadre de la « protection de l’enfance » est loin d’être une première dans tout l’hexagone, mais enfin elle est médiatisée, ne serait-ce que dans la presse régionale, en l’occurrence Ouest France.

Comment s’étonner d’ailleurs que des lieux de promiscuité et d’absence éducative que sont de trop nombreux foyers de l’ASE soient les théâtres d’abus sur mineurs ?

Nous ne nous en étonnons pas au CEDIF, puisque nous nous sommes déjà offusqués de la volonté de certains de mettre fin aux centres éducatifs fermés afin de mélanger mineurs délinquants avec leurs victimes potentielles.

Comme dans un moulin, on y entre et on en fugue

Ainsi une nouvelle plainte pour viol a été déposée contre un Nième foyer en l’occurrence le foyer Tournemine d’Angers géré par l’association « Accomplissement Réalisation Projet Éducation Jeune Enfant » (ARPEJE).

Ce qui est reproché à ce foyer, vers lequel sont placés une cinquantaine de jeunes par décision de juges des enfants ou en situation d’urgence, c’est de ne pas avoir été capable d’empêcher la fugue de deux adolescentes âgées de 14 et 15 ans et les conséquences qui en ont résulté, à savoir le fait qu’elles ont été violées.

Si nous devions faire la liste des foyers pour lesquels aucune fugue n’est recensée, il est fort possible que nous ne puissions n’en citer aucun. Les foyers sont un lieu d’où l’on s’échappe facilement avec mise en danger du pensionnaire fugueur et souvent obligation de la famille de le ramener. Dans chacune de ces situations de fugue, nous n’avons cessé au CEDIF de préconiser une plainte pour mise en danger de mineur.

Gérer des jeunes fugueurs n’est certes pas une sinécure pour les foyers. Dans de telles situations, tout simplement pour ne pas s’exposer, pour avoir la paix, les éducateurs préfèrent laisser le jeune dans sa famille même si le placement est d’ordre judiciaire.

Prédateurs et proies sexuelles parmi les mineurs

C’est donc à sa famille qu’une des fugueuses fera la révélation du viol subi lors de la nuit du 27 au 28 mars 2015. Les faits de viols n’auraient pas été commis par d’autres pensionnaires. Précisons au passage qu’il n’est même pas indispensable de fuguer pour se faire violer car les deux précédentes affaires de Saint Barthélémy d’Anjou et d’Angers respectivement à l’ITEP Le Colombier et au foyer pour pré-adolescents Aladin concernaient des viols collectifs entre mineurs placés. Sans compter d’autres affaires mettant en cause des éducateurs pédocriminels.

Indignes syndicats

On aurait pu s’attendre à ce que les préconisations du CEDIF soient davantage prises en compte, mais au contraire, nous assistons à une levée de boucliers afin de défendre les éducateurs. Comme nous le savons tout « dysfonctionnement » est l’occasion de demander davantage de créations de postes et d’argent pour le business de l’enfance. Cela n’a pas manqué encore une fois puisque le syndicat SUD s’est fait entendre sur cette affaire pour oser manifester son soutien aux personnels des foyers de l’ASE présentés comme les véritables victimes de restrictions budgétaires, alors que comme près de 100 millions d’euros sont consacrés par le département de Maine et Loire à la mal-nommée « protection de l’enfance ».

La véritable question à poser est de savoir comment tant de notre argent peut-être consacré à des missions dont la justification est en cause au regard des véritables critères de placement et surtout avec les résultats que l’on connaît. Eh oui, l’annuaire de l’action sociale présente le foyer Aladin en précisant que les raisons du placement sont notamment la « Maltraitance : inceste, abus sexuels, sévices corporels ».

L’impunité doit cesser

Les preuves sont ici
Les preuves sont ici

 Il convient donc de contrôler les foyers de l’ASE, non pas par les services internes du conseil départemental comme il l’est fait dans le Maine et Loire et ailleurs, mais par de véritables inspections externes menées par l’IGAS notamment et sous le contrôle d’associations de protection de l’enfance et des familles.

Il est certain que de telles enquêtes mèneraient à des avancées en responsabilisant ceux qui se continuent à échapper à leurs responsabilités.

Il est effectivement facile de parler de son business en terme de moyens comme le font les syndicats, mais qui écoute la parole des victimes violées sept mois d’affilée sans réaction, que deviennent des plaintes aussi graves que celles qui évoquent des témoignages concordants montrant que des notes laissant suspecter les viols ont été intentionnellement détruites ?

Là encore faute de réponse du procureur, l’avocate de la victime a saisi le juge d’instruction en mettant en cause toute l’équipe « éducative »

De telles démarches doivent être mise davantage en lumière que les piaillements indignes des syndicats de travailleurs sociaux, ces indignes indignés.