Le complotisme du « placement abusif »

Les faits rien que les faits

Une polémique est née l’année dernière suite à l’affaire du placement des bébés de Vitré.

Dans cette affaire nous devons d’abord rechercher les faits.

Les voici.

Noémie 22 ans, soutenue par son compagnon Raphaël 24 ans, accueillent une petite fille à la vie. Le bébé, prénommée Lou est née au domicile de ses parents par accouchement non-assisté (ANA). Le papa déclare la naissance à la mairie de Vitré, laquelle prévient la PMI. Une semaine après, soit le 10 juin 2022, une dizaine de gendarmes débarquent chez eux pour enlever leur nouveau-né ainsi que Nausicaa, leur fille de 2 ans.

Le choc relève aussi des faits.

Le lendemain Noémie demande à voir son bébé à la pouponnière pour l’allaiter, elle se fait refouler.

Admettons la dangerosité d’un ANA pourtant pratiquée largement ailleurs qu’en France. Ce serait alors seulement les enfants à naître qu’il conviendrait de protéger et pas les enfants nés ? Comment justifier dans ce cas un enlèvement d’enfant suite à un ANA ?

La parole des parents

Noémie témoigne ensuite dans une vidéo, je mets au conditionnel ses propos : un social de la PMI les aurait pris à part elle et son compagnon. Alors que Raphaël, le papa, exprimait son incompréhension, le social lui aurait dit qu’il n’était qu’un enfant et qu’il ne récupérait jamais ses filles. Le social l’aurait suivi jusque dans son véhicule pour lui réitérer de tels propos. Or quand on sait que les juges des enfants se basent sur les rapports de sociaux liés par le secret partagé, on peut bien s’imaginer que de tel propos relèvent d’une intention.

Une intention nourrie en amont puisqu’apparemment les sociaux du Centre départemental d’action sociale du Pays de Vitré ont invoqué un manque de suivi médical dans leur signalement au procureur de Rennes. Lequel a émis une ordonnance de placement concrétisée le 10 juin 2022 avant que les sociaux ne développent leur thèse devant le juge des enfants.

Une association « La Révolte des mères » prend la défense des parents et dénonce un placement abusif.

La polémique met en accusation les services de la protection de l’enfance.

Y a pas de fumée sans feu !

On le comprend, mais l’intérêt de la polémique est aussi de faire sortir du bois les lobbyistes des sociaux. Le magazine de gauche L’Obs ne manque donc pas de leur donner la parole en reprenant le leitmotiv des parents présumés suspects : « On peut pas tenir compte de la seule parole des parents ».

Ces lobbyistes nous les connaissons bien au CEDIF, les plus ultras sont le trio des défenseurs décomplexés de l’antifamilialiste, deux des éléments du trio s’expriment donc dans le magazine de gauche : Michèle Créoff, qui avait poussé à la création du Conseil national de la protection de l’enfance suite à son livre brûlot “Le massacre des innocents ” et jamais très loin Lyès Louffok, présenté sans rire par L’Obs comme « militant des droits de l’enfant ».

Leur défense consiste à attaquer la maman qui devait bien avoir quelque chose à se reprocher.

Michèle Créoff, qui dit ne pas penser grand-chose de l’affaire faute d’éléments factuels, se contredit en jetant le doute : les enfants bénéficiaient-ils d’un suivi médical, a-t-elle fait suivre médicalement ses grossesses ? Michèle Créoff dit ne pas savoir, mais s’est tuyautée, a obtenu ces informations et précise des éléments de l’ordonnance de placement.

Bien renseignée donc, elle nous parle des « conditions précaires » de l’accouchement à domicile, d’un projet de départ en vacances, d’un état de dénutrition, d’un manque de soin.

À notre sens, les soins cela relève de professionnels en profession libérale, pas de dispensaires à sociaux. D’ailleurs si la maman est entrée dans leur collimateur c’est qu’elle a préféré consulter un pédiatre de la maternité plutôt que d’accepter de rencontrer la PMI.

Michèle Créoff pense donc pas mal de chose et insinue bien la faute de la mère.

Moins fin, dans le rôle du bas de plafond de service, Louffok nous tisse la bonne vieille métaphore du Pas de fumée sans feu : “On ne place pas un enfant par hasard. Encore moins par légèreté ”. Pour compléter, il nous rajoute la rengaine des parents qui tuent leurs enfants tous les 5 jours (ou deux fois par semaine ). Ou qui les violent.

Aussi grave soit le constat, Raphaël et Noémie méritent-t-ils d’être accablés, mis dans le même sac des monstres infanticides ou pédocriminels ?

Sifflons l’air du placement abusif

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Que justifie cette hargne sans bornes, cet aveuglement à l’évocation de la possibilité d’un placement abusif ?

Sifflons donc PLACEMENT ABUSIF à l’oreille de Michèle Créoff, elle répond FANTASME.

Reprenons l’exercice avec Lyès Louffok. Il répond COMPLOTISME.

Complotisme, le mot est lâché, toute personne ou média parlant de placement abusif est complotiste insiste Louffok : « La réalité, c’est que, bien souvent, on retrouve les collectifs de parents victimes de placements abusifs dans les sphères complotistes, antivax, antisystème en général (…)», il répand un peu plus loin à nouveau le terme complotiste suivi d’extrême droite.

Leur intervention est donc une réaction aux fantasmes et complotisme. Au-delà d’accabler des parents, ils entendent surtout rappeler les médias à l’ordre. Entendons-les : les médias ne doivent pas relayer les dénonciations des parents accréditant la possibilité d’un placement abusif.

Louffok en appelle à la censure : « Ce qui est choquant, c’est de constater que les journalistes accordent plus de crédits à la parole de parents traumatisés qu’à une situation dont ils ne connaissent rien [1] (…) L’emballement médiatique de cette histoire me désole et me sidère à la fois (…) ce qui me questionne, c’est l’absence de recul et de prudence journalistique »

Contre les principes élémentaires de la liberté de la presse dans un pays démocratique, Louffok suggère même au journaliste ce qu’il devrait écrire  : « Je n’ai pas lu d’article rappelant qu’une OPP (…) Tous les médias ont cité des éléments de cette ordonnance de placement, pas un n’a expliqué le fond de cette décision. Il n’y a pas d’imbroglio judiciaire encore moins de confusion des autorités autour d’une décision de placement provisoire décidée, je le rappelle, par le parquet». Alors que  Créoff leur explique comment faire leur travail : « Les journalistes ont-ils pris la peine de (…) vérifier les carnets de santé de leurs enfants »

Puis les deux sociaux-lobbyistes menacent pratiquement de sanctions pénales les  journalistes porteurs de la parole des familles : « Là, avec cet emballement médiatique, comment voulez-vous que les enquêteurs puissent travailler sereinement et rendre leur décision dans l’intérêt supérieur de l’enfant qui doit toujours primer sur le ressenti des parents ?  (…) Il y a une responsabilité médiatique à avoir lorsqu’on choisit de traiter ce sujet. »

Conclure utilement

L’intérêt de cette affaire, il convient de le répéter, n’est pas tant dans le chagrin éprouvé au sein de cette famille, aussi émouvant soit-il, car il n’est pas unique mais fait système, il suffit de lire les témoignages du CEDIF.

Non, l’intérêt est de faire sortir le loup du bois, c’est-à-dire de donner l’occasion aux représentants des sociaux d’exprimer ce qu’ils sont véritablement et les moyens qu’ils sont prêts à utiliser pour imposer le silence et placer les médias aux ordres, le leur, se torchant allégrement de la liberté d’informer.


[1] Une phrase dont on comprend le sens bien qu’elle soit incohérente car on ne saurait comparer une parole à une situation.

Ceux qui ne veulent pas être placés

Si les familles sont souvent confrontées à la situation de devoir mimer l’acceptation pour ne pas être enfoncées dans des rapports socio-éducatifs décidant du placement jusqu’à la majorité de leurs enfants ; les enfants eux, peuvent encore s’exprimer sans craindre trop de représailles…

C’est ainsi qu’ils peuvent dire leur mal-être notamment auprès de leurs enseignants.

Quelle meilleure occasion pour cela que de parler de soi à travers le fameux questionnaire de Proust ? Tout autre support est possible et il est aussi envisageable de rechercher un adulte qui acceptera d’entendre le malaise vécu par l’enfant.

Nous remercions donc des parents qui, au détour du cahier de classe de leur enfant, ont découvert ces mots. Les mots de leur fille qui expriment la réalité des placements abusifs, lisons-les ensemble :

Mon bonheur ce serait donc de rentrer chez moi et quitter ce lieu que je déteste par dessus tout et dans lequel j’ai peur d’être enfermée des années : le foyer. Ceux que je préfère sont de ma famille, mais aussi quelques amis, ceux qui me disent que je suis précieux pour eux. « Précieux pour moi », on ne s’étonnera pas de ne pas entendre une telle parole au foyer.

Ce que l’on peut dire à cette petite fille en reprenant le questionnaire de Proust c’est que son principal trait de caractère est le courage, et l’obstination, car ne jamais laisser tomber est une qualité. Son principal défaut c’est celui que d’autres ont vu en elle et qui l’ont mené là, mais est ce un défaut ? Je n’en suis pas sûr. Je ne sais pas ce qu’elle voudrait être, mais peut-être ce qu’elle ne voudrait pas devenir : une de ces sociales qui ont tous les pouvoirs et qui prétendent faire le bonheur des familles contre leur gré. Quelle terrible métier que celui-là.

Zone Interdite sur l’ASE, la suite

Suite du Premier Volet

COMMENTAIRE SUR L’EMISSION «ZONE INTERDITE» DU 16 OCTOBRE 2022 SUR M6

(De Jean-Claude DORIA et Ophélie MEUNIER)

L’émission commence par ce préambule : « 150 000 enfants sont placés par l’Aide Sociale à l’Enfance mais faute de places, certains d’entre eux sont logés à l’hôtel dans des conditions indignes».

Les journalistes se sont rendus dans des lieux d’accueil d’enfants placés. Parmi ces lieux se trouvent effectivement, des … hôtels. Ils y trouvent deux adolescentes déscolarisées, livrées à elles-mêmes bien que mineures âgées de 14 ou 15 ans. Elles sont placées là, dans des chambres d’hôtel de 9 m² durant des mois et parfois des années avec pour tout encadrement, un ou deux éducateurs, 10 € pour manger par jour et de rares visites d’une référente sociale. Nul cadre ni projet éducatif, en attendant une hypothétique place dans un foyer et une prise en charge adaptée.

Même constat dans certains foyers, ceux-là même déjà visités lors du précédent Zone Interdite de 2020. Les jeunes sont souvent déscolarisés, certains s’adonnent à des faits de délinquance, de prostitution dans le cadre de leur placement. Malgré des millions d’euros investis dans la rénovation d’un de ces foyers, les éducateurs eux n’ont pas changé, ils sont dépassés et visiblement n’ont aucune compétence éducative. L’encadrement est tout simplement inexistant ou presque.

Tout n’est donc pas qu’une question d’argent comme le disent les syndicats de sociaux.

En effet la prise en charge de ces jeunes dans des hôtels coûte de 300 000 à 500 000 € par an (soit plus qu’ils n’en gagneront dans toute leur vie) et ils seraient 10  000 dans cette situation, faites le calcul. Comme le demandait un journaliste d’Envoyé Spécial en 2006 «A qui profite cet argent ? ».

La moitié des enfants placés sont accueillis également dans des familles d’accueil par des assistants familiaux recrutés, sélectionnés et agréés par les Conseils Départementaux. Mais ici aussi, les faits divers interrogent et montrent de graves défaillances dans le mode de sélection de ces familles. L’équipe de l’émission va se livrer à une expérience en caméra cachée afin de postuler auprès d’un conseil départemental. Là, les journalistes parviennent à obtenir une proposition d’emploi d’accueillant auprès d’une association auxiliaire de l’ASE, agrémentée par les services sociaux. La proposition leur est faite sans vérification de leur identité, de leurs compétences et de leur casier judiciaire. On leur propose même d’accueillir un ou deux enfants à l’essai pour commencer, sans délais de réflexion et de vérification préalable. A raison de 1 700 euros par enfant et par mois, ils pourraient en prendre … 4. La responsable associative précise que l’ASE est peu regardante, que les enfants confiés personne n’en veut.

Ce manque de vérification et l’attrait de la rémunération attire des candidats dangereux. C’est dans de telles conditions qu’une jeune fille témoignage avoir été torturée par sa famille d’accueil qu’elle accuse aussi de viols (https://www.youtube.com/watch?v=Jbjwa6yBLQk)

En France, l’État finance donc à hauteur de plus de 8 milliards d’euro par an ce fiasco financier et humain qu’il ne contrôle même plus au final. Cette mission est concédée aux  services sociaux de la protection de l’enfance des départements dits « Aide Sociale à l’Enfance (ASE) » en toute indépendance, sans contrôles. Face au turn-over, à l’absentéisme, l’ASE a de plus en plus recours à l’intérim pour combler ses besoins en personnel et ouvre même des foyers éphémères comme celui situé près de Caen (14) ouvert en 2020 qui a dû fermer après quelques mois.

Comment résoudre cette pénurie de personnel car les éducateurs quittent le navire en perdition et la moitié des Assistants Familiaux prennent leur retraite ou sont sur le point de le faire bientôt ? Non seulement on va les caser chez n’importe qui et n’importe comment mais on va les placer, outre dans des hôtels, dans de nouvelles structures créées de « l’économie sociale et solidaire » (SCOP), imaginées pour suppléer au manque de familles d’accueil.

Prises en charge mal adaptées, recrutements défaillants, violences et maltraitances sur mineurs, abus voire viols, l’ASE ferait retirer les enfants à leurs parents pour moins que çà.

Des milliards engloutis pour un tel bilan ?! Des gens payés cher à ne rien faire direz-vous, comme beaucoup dans notre pays. S’il n’y avait que çà mais le plus important et le plus scandaleux, vous ne l’entendrez pas dans ce reportage.

Le plus révoltant dans tout cela, c’est que «50 % de ces placements ne sont pas nécessaires», selon la formule de Pierre Naves en 2006 et qu’alors même que tous les intervenants réclament plus d’argent pour remédier à tout ce qui est dénoncé, il suffirait de supprimer la plupart de ces placements que nous nommons abusifs pour économiser des milliards chaque année. S’ils vous disent qu’ils ne le savaient pas, ne les croyez pas plus que devant les images diffusées dans ce volet de Zone Interdite qui ne trompent pas car tout le système financier créé autour de la Protection de l’Enfance est une manne pour les Conseils Départementaux et ils ne sont pas prêt à y renoncer.

Mme Chantal GATIEN,

Présidente de l’Association Parents en Détresse 

L’aveuglement une nouvelle fois condamné

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Il est des choses que l’on ne voit ni n’entend

Le dernier Zone Interdite consacré à la maltraitance au sein de la « protection de l’enfance » est indisponible y compris sur le replay de M6. Les sociaux et les politiques ont parlé de « sensationnalisme » pour des faits que nous vérifions à longueur de colonne de CEDIF depuis 12 ans.

Depuis 12 ans, les enfants placés sont pour certains devenus adultes. Ils souffrent de maltraitances institutionnelles à faire remonter et s’expriment, mais la justice ne passe pas, on nous rebat pourtant les oreilles au sujet de « l’Etat de droit ».

Le long chemin de la justice

Pour les victimes capables d’entreprendre le parcours du combattant de la mémoire il demeure une lueur d’espoir avec une condamnation de la « France des droits de l’homme » ce 3 novembre 2022. Ceci pour des atteintes sexuelles sur une enfant placée dès l’âge de 5 ans, et qui ont eu lieu de 1976 à 1988. Oui, vous lisez bien, il aura fallu tenir bon 34 ans contre l’État des sociaux pour obtenir justice !

34 ANS !!!! Combien  ont abandonné entre-temps ?

Cette jeune fille fit part de ce qu’elle subissait en 1985, elle avait alors 14 ans ; elle dépose plainte en 1999 auprès du procureur de Créteil pour « viol sur mineur par personne ayant autorité ». Mais la plainte est classée sans suite sur le motif de la prescription des faits, la jeune fille étant alors majeure depuis 10 ans.  Elle décide de réitérer sa plainte avec constitution de partie civile, ce qui lui permet de passer outre le classement et d’aboutir à une mise en examen du « père d’accueil », mais une ordonnance de non-lieu tombe en septembre 2003. La prescription vous dis-je, même si l’auteur des faits les reconnaît.

Sur ce point il est toujours possible d’argumenter contre la victime en lui reprochant d’avoir trop attendu, mais il est difficile de se reconstruire après une telle épreuve, se replonger dans l’horreur, beaucoup d’adultes anciennement placés souffrent de stress post traumatiques.

Elle attaque donc l’administration en saisissant le tribunal administratif, puis fait appel, mais les juridictions administratives françaises bottent en touche. Il lui a donc fallu saisir la Cour européenne des droits de l’homme (CEDH) afin de faire condamner la « France des droits de l’homme ».

Des contrôles inexistants sur les conditions de vie des gosses placés

Une condamnation à  55 000 € à la charge des contribuables français  alors que les coupables sont clairement identifiés. Les premiers coupables sont ceux qui ont agi, en l’occurrence une famille d’accueil auprès de laquelle une enfant a été placée par l’ASE du Tarn-et-Garonne qui n’a rien vu, rien entendu pendant 13 ans !

La décision de la CEDH, certainement taxée de « sensationnalisme » par les promoteurs de la protection de l’enfance, n’a pas fait la une de l’actualité, non à moins que là aussi l’information ne soit déprogrammée car alimentant le « complotisme » contre les institutions.

Mais retenons que la CEDH a condamné sur le fondement de l’absence de mise en œuvre des « mesures préventives de détection des risques de mauvais traitement prévues par les textes ».

Soyons précis, l’absence de mesures de détection des risques consiste en 6 visites de sociaux en 13 ans de placements, soit à peine une toute les deux ans, et aucun suivi auprès des établissements scolaires de la pauvre gamine aujourd’hui âgée de 51 ans.

Autrement dit, dans les textes de loi et réglementations, l’État blinde et rassure tout en connaissant la pratique au sujet de laquelle il ne réagit pas car les sociaux ont par définition toujours raison, parce que les enfants et les familles sont de ces sous-citoyens à emmerder. Les politiques mis en cause sont dans le déni complet et ressortent les textes pour menacer ensuite les plaignants de poursuites pour calomnie de sociaux.

Soyons clairs, 34 ans après rien n’a changé et des victimes qui n’ont pas eu les reins suffisamment solides pour 34 ans de procédures, il en existe à foison. La bonne nouvelle est que l’argument de prescription relève ici d’un « formalisme excessif » face à la lourdeur des dommages causés.

Opération Vérité et Justice

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Voilà maintenant 12 ans qu’existe le CEDIF.

Pendant ces 12 années de nouvelles lois ont été passées au nom de la prétendue « protection de l’enfance ». Toutes ces lois ont porté des coups de plus en plus durs à la sécurité de nos enfants, à leur droit de vivre en famille, à l’autorité parentale.

Toutes ces lois ont été inspirées par l’ASE et autres lobbys qu’ils soient antifamilialistes ou favorables à l’adoption.

En 12 ans, vous avez été très nombreux, trop nombreux malheureusement à nous contacter face à nos disponibilités de réponse et d’accompagnement, car sachez-le nous ne sommes pas subventionnés et faisons face à la défiance des institutions.

En 12 ans d’autres associations se sont créés autour de la cause que nous défendons, mais elles n’ont pas survécu ni agi dans la durée.

Mais nous sommes optimistes car si nous avons suscité la défiance de la plupart des sociaux qui n’aiment pas que l’on parle du CEDIF, nous réalisons que nous sommes des lanceurs d’alerte face à toutes les atteintes subies par les familles.

Mais surtout en 12 ans nous avons gravé les témoignages de plusieurs milliers de familles atteintes. Certaines s’en sont sorties mais avec une épée de Damoclès les surplombant, d’autres ont baissé les bras, mais toutes ces familles ont des enfants qui ont aujourd’hui 12 ans de plus et qui sont pour un certain nombre d’entre eux devenus majeurs.

Majeurs, ces enfants placés peuvent raconter ce qu’ils ont vécu, lire les rapports des sociaux, les ordonnances des juges des enfants. Dire qui avait tort, qui avait menti et surtout demander des comptes.

12 ans après c’est possible d’agir, nous lançons donc un appel à ces enfants devenus grands, à leurs parents qui nous ont contactés.

Nous vous accompagnerons sur le chemin de la vérité et de la justice : association.cedif@gmail.com

Mémoire d’un enfant qui n’a pas eu d’enfance

Il est des justices qui prennent du temps, des victimes inaudibles au moment de leur calvaire, surtout lors le quotidien est à peine descriptible et que tout cela se pratique sous couvert de la loi ou de son interprétation face à laquelle nul avocat ou bonne âme ne saurait sauver les innocents.

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Lorsqu’il parvint à l’âge adulte,  Serge décida de consacrer sa vie à ceux qui l’avaient légalement privé de sa famille ainsi qu’à retrouver les autres victimes. Ceux-là il les a connu, il en a gardé de vieilles photos, c’était pour lui un devoir de mémoire. Il se rappelle de ce qu’une de ces femmes en photo lui avait dit « ils ne vous reverront pas et ne les verrez plus » alors que beaucoup pensaient que ce n’était qu’une erreur vite corrigée, un problème administratif. On ne croyait pas les alarmistes, on parlerait aujourd’hui de « complotistes »

Aujourd’hui le petit Serge est bien vieux, il s’est marié, il a des enfants, des chiens, des chats, il part en vacances … à Venise. Tout cela pour ne pas perdre de vue la vie et ne pas perdre sa vie dans son œuvre de justice. Sa vie, comme il dit : « C’est un va-et-vient entre ces années de cauchemar et aujourd’hui. Je ne peux y échapper. »

Il cru d’abord que retrouver ceux qui avait commis des fautes était suffisant, que ses plaintes feraient le reste pour le prix de sa souffrance et de celle des autres enfants. Mais, même si la loi n’était plus dictée par ceux qui avaient détruit sa famille, obtenir une condamnation était difficile, très difficile. Et puis il fallait retrouver des victimes, il ne pouvait pas exercer leurs recours sans eux.  Mais cela aussi c’était difficile, il fallait retrouver des dossiers, des documents souvent disparus, et pourtant « un homme c’est d’abord un nom, chaque fois que l’on écrit un nom, on a une sorte de personnalité, avec le prénom, le lieu de naissance, l’âge, on a déjà la silhouette, le fantôme de quelqu’un ». Alors il est alors allé voir les enfants devenus vieux, puis est aussi parti à la rencontre des persécuteurs, comme cela, à l’improviste. L’un d’eux sortait de son bureau et il est venu lui parler. La surprise de la rencontre passée, il lui a été répondu « Je n’ai de compte à rendre qu’à la justice … si elle m’en demande ! ». Et c’est Serge qui a eu des ennuis pour cela.

Il se focalisa donc sur les atteintes les plus évidentes, sur les stakhanovistes des enlèvements d’enfants «  parce que juger tout le monde, ce serait disperser les efforts » surtout lorsque de telles pratiques sont un véritable système planifié et organisé. Le pire de ces bourreaux était un dénommé Brunner, celui-là même qui l’avait séparé de son père. Il lui reprochait surtout son obsession sur les enfants, pas un ne lui échappait. Pour lui Brunner n’était pas venu en personne, il avait envoyé la police et le petit Serge, 8 ans, s’était caché pour ne pas qu’on l’emmène. Après Serge vivait dans la crainte qu’on le retrouve, à la moindre alerte il partait se terrer dans un petit réduit pour qu’on ne l’emmène pas lui aussi.

Mais dévoiler de tels bourreaux n’est pas simple, cela représente même des années de travail, et de grosses journées : « De neuf heures du matin à neuf heures du matin ! C’est un peu tout le temps. Mais on peut aussi en rire, on peut mettre de l’humour dans ce que l’on fait. »

Le docteur Illers, un de ces zélés persécuteurs travaillait à Paris, il avait été l’objet d’une plainte qui s’est traduite par un non-lieu, Serge le retrouve des années plus tard après ses grosses journées d’enquêtes. Illers était devenu le président d’une chambre d’un tribunal, quand il l’a appelé au téléphone en dévoilant qui il était, le magistrat poussa un cri, « jamais un innocent ne pousserait un cri comme celui-là ». Le magistrat fut alors mis à la retraite, mais le but était qu’il réponde de ce qu’il avait fait.

Les autres, ceux qui ne sont pas les pires, ont participé ou ont laissé faire. Et pourtant ils n’y étaient pas obligé, « il leur suffisait de dire non, mais ils l’ont fait par arrivisme … On ne fait pas carrière comme ça, on ne peut pas être arriviste à ce point ! »

Peut-être qu’ils ont des remords aujourd’hui en voyant le résultat de ce qu’ils ont fait, mais comme le dit Serge, ils n’ont pas l’allure de criminels, la nature du mal ne se voit pas sur leur figure, il ajoute qu’ils ne souffrent pas, que ce « type de criminel souffre quand il a des ennuis, c’est tout ! »

Je ne suis pas Serge Klarsfeld,  je n’existais pas dans les années 40, mais tout cela me rappelle ce que j’ai vécu il y 13 ans et que je continue à vivre.

Tendre le bâton ….

… pour se faire battre

La plupart des parents se sont intéressés au CEDIF parce qu’ils cherchaient une solution à une situation de harcèlement des sociaux, d’enlèvements de leurs enfants. Certains ont pu commettre des fautes qui justifient des mesures prises, mais beaucoup d’autres sont fautifs d’avoir vacillé dans leur couple, dans leur statut parental et d’avoir fait alors entrer alors le loup dans leur bergerie.

Nous ajoutons à cette deuxième faute, celle de ne pas s’être interrogé sur la condition parentale en France, d’avoir accepté sans remise en cause la mise sous sujétion de la population par un État de plus en plus liberticide et d’abord dans le domaine des libertés individuelles et familiales.

Il est catastrophique que la plupart des parents qui nous contactent n’aient jamais pris la peine de lire les alertes du CEDIF avant de se placer dans des situations pour lesquelles ils ont armé les sociaux contre leurs enfants et leur famille.

Car depuis 12 ans, nous n’avons cessé d’alerter. Tant et si bien que l’ensemble des articles, interviews et tribunes que nous avons consacrées à la protection des familles contre les placements abusifs, constituent un guide de prévention des placement au bénéfice des familles.

Si vous arrêtiez de vous engueuler, ça m’éviterait de me faire placer

Rappelons donc par ce seul billet les vérités suivantes que nous avons pu renseigner :

La majorité des placements résulte de règlements de compte dans le cadre d’affrontements parentaux avec accusations croisées suite à séparations, soit pratiquement 60 % des placements.

Les violences intrafamiliales justifiant le départ, le plus souvent de la mère, représentent des situations de mineurs en danger pour les sociaux et aboutissent à près de 15 % des placements.

Les enfants souffrant d’un handicap représentent 13 % des placements, lesquels interviennent le plus souvent après une demande d’aide des parents.

Les demandes d’aides ponctuelles pour raisons financières peuvent aussi donner lieu à placements lorsque les parents ne suivent plus les mesures d’encadrement social.

Les causes justifiées de placements ne sont  donc qu’une infime minorité (abandons, atteintes aux corps, abus sexuels) en dépit de la désinformation des lobbys de sociaux.

Par la suite, l’intervention des sociaux dans les familles donnera le plus souvent lieu à des rapports sociaux à charges suivis par les magistrats de l’enfance et dont les conséquences en matière de placement sont une rupture durable du lien parental, soit pour des années, avec une sociabilisation qui tient de l’enfance ou de l’adolescence délinquante.

Eysines, un foyer comme un autre

censorshipUn foyer qui garantit la protection des plus fragiles 

L’affaire se passe dans un foyer en Gironde, plus précisément à Eysines. Un de ces foyers géré par l’Aide sociale à l’enfance du département et où évoluent tant bien que surtout mal 130 mineurs à partir de 8 mois  et quelques jeunes majeurs sous contrat que des juges pour enfant ont placé là.

Sur le papier un foyer impeccable qui fait sa publicité : « Son fonctionnement garantit la protection des enfants et des familles les plus fragiles et les plus exposés aux aléas sociaux »

Dans la réalité un foyer comme un autre, donc avec la violence au quotidien.

190 agressions par an

On y parle d’agressions physiques, psychologiques  et sexuelles, ainsi que de fugues.

En 2016, 190 événements de ce types ont été enregistrés soit plus que le nombre de jeunes placés, nul n’est donc à l’abri.

Les personnels appellent leur hiérarchie à l’aide, mais leurs demandes restent lettre morte. Pourtant la dénonciation de tels faits nécessite une réponse. En effet si ce foyer était une famille il y a  bien longtemps que ces enfants en auraient été enlevés car vivre la violence au quotidien c’est indéniablement subir une maltraitance.

Alors faute d’écoute, il faut révéler l’affaire

Le devoir de réserve ne permet pas de taire la mise en danger d’autrui.

C’est bien dans cette optique que des agents de la structure en appellent à qui voudra les entendre tout en précisant les responsabilités qu’ils assument :

« L’absence de réponses constructives et de réactions de nos instances, banalise et finalement cautionne une violence omniprésente et devenue endémique dans cet établissement (…) il est néanmoins urgent de faire cesser ces maltraitances institutionnelles et de mettre en œuvre des moyens concrets en adéquation avec la population accueillie. Nous ne pouvons plus aujourd’hui assumer notre mission de protection des mineurs ; nous avons le sentiment d’être en situation de non-assistance à des enfants en danger, et d’endosser une responsabilité morale mais aussi pénale. Les enfants de la République sont en danger. En tant que citoyens, nous ne pouvons pas ne pas dénoncer cette situation insupportable. Nous voulons briser cette forme de « loi du silence » qui règne sur le CDEF d’Eysines et lever la chape de plomb qui pèse sur l’Aide Sociale à l’Enfance en Gironde »

Grégoire de Fournas, élu Front National de Gironde balance le 4 avril 2017 un communiqué de presse au sujet des affaires du foyer :

« Tous ces faits extrêmement graves ont été l’objet, pour la plupart, d’auditions par la Police, et de signalements par les agents du CDEF à leur direction et à l’exécutif socialiste, qui ne peut donc les ignorer. En mai 2016, le Président du Conseil Départemental a rencontré les agents qui ont pu lui exprimer leurs difficultés, mais sans qu’aucune solution pérenne ne soit mise en place, ce qui est profondément irresponsable ».

Le président socialiste de Gironde souhaite qu’il se taise, il sait si bien éteindre les micros, mais cette fois l’omerta ne passe pas.

Sodomie, fellation, tournante, immolation …

En effet, l’élu précise quelques-uns des faits qui ne seront pas contestés :

  • février 2016 « un jeune sous la menace oblige deux jeunes à passer à l’acte : sodomie et fellation » ;
  • décembre 2016 « un enfant, slip baissé, frotte son sexe sur d’autres enfants », « une jeune fille de 12 ans a fugué du CDEF et participé à une tournante dans une cave avec des garçons de 12 à 15 ans » ;
  • février 2017 « tentative d’immolation d’un garçon de 12 ans par plusieurs enfants après avoir été aspergé préalablement de parfum ».

Un éducateur se confie alors à France Bleu pour dire :

« Un des rares gamins qu’on a reçu il n’y a pas longtemps, qui relevait vraiment du social, nous a dit en partant qu’on l’avait détruit. Un gamin de 13 ans et demi. Il n’est pas acceptable pour nous de continuer à regarder ces enfants à être détruits par leur passage au foyer de l’enfance. Il y a un moment, il faut se poser la question de quel rôle nous jouons là-dedans ».

Un témoignage tout  fait lucide, quel rôle l’État fait-il jouer aux sociaux, surtout lorsque l’éducateur précise que l’enfant « relevait vraiment du social », ce qui sous-entend que certains n’en relèvent pas et n’ont rien à foutre dans ce foyer. Eh bien même pour un enfant justement placé, ils font pire qu’en ne plaçant pas puisque l’enfant a dit en partant que le foyer l’avait détruit. Oui comme le dit cet éducateur, placé pour une bonne ou mauvaise raison, ces gamins sont détruits par leur passage en foyer. Nous sommes là loin, très loin, des témoignages bidons des émissions de propagandes.

Pourtant, selon les témoignages que nous avons notamment reproduits sur le CEDIF, ce foyer n’est pas exceptionnel. Depuis le temps que nous alertons sur ce qui se passe sans être entendus, il conviendra de dire que les exécutifs départementaux ne peuvent pas prétendre ne pas savoir ce qu’il s’y passe alors qu’ils se permettent de répondre au CEDIF avec une insolence tout à fait intolérable.

Celui qui dit la vérité 

Mais pour l’instant c’est sur la situation du personnel que l’on s’interroge car un certain nombre des sociaux ne supportent plus leurs conditions de travail et en ont fait lettre ouverte au Président de la République en avril 2017.

La tabou va-t-il tomber ?

Dire ce qui ne va pas dans l’Aide sociale à l’enfance ne se fait pas. Les medias d’ailleurs, objets d’une attention toute nouvelle du Conseil National de la Protection de l’Enfance,  sont censés dire du bien des foyers comme nous avons pu le voir dans des émissions de propagandes et fake news sur commande diffusées aussi bien sur le réseau de notre redevance que sur TF1.

Le conseil départemental de Gironde a donc voulu régler le problème, d’abord en faisant payer ceux qui ont dit la vérité par la menace révocatoire pour manquement au devoir de réserve (la fameuse arme anti-lanceursd’alertes).

Ainsi début septembre 2017 un conseil de discipline a entendu ceux qui n’avaient pas démissionné ou n’avait pas subi de CDD non reconduit. Précisons au passage que ces personnels ne sont soutenus ni par Sud ni par Farce Ouvrière.

La loi du silence a ses victimes et exige que la sanction soit exemplaire pour que les autres ferment leur gueule à l’avenir et acceptent de mettre en danger des mineurs en s’en lavant les mains.  En l’espèce la sanction des lanceurs d’alerte est de 5 jours à 3 mois d’exclusion.

Pour les uns la sanction pour les autres des solutions inadaptées 

Les autres sociaux, pas très solidaires, ont pu surfer sur l’affaire en bénéficiant enfin de la  consultation de conseil départemental.

Mais une consultation pour qui ?  La CGT, qui a soutenu l’alerte, a revendiqué davantage de moyens humains en précisant que le risque zéro n’existe pas. 

Tout cela pour ça a-t-on envie de répondre, alors que le personnel du foyer se monte à 225 personnes pour 130 enfants placés ! Faut-il un taux d’encadrement de deux adultes pour un enfant afin de faire cesser des violences ? Doit-on croire que même 2 adultes pour un mineur ne seraient pas assez, mais dans ce cas il faudrait placer en urgence tous les enfants de familles monoparentales pour taux d’encadrement insuffisant.

N’y a-t-il pas des solutions plus simples consistant par exemple à ne pas mélanger des délinquants avec de pauvres gosses d’une part, et de ne pas placer à bras raccourcis des enfants qui seraient mieux dans leur famille ou auprès d’un tiers digne de confiance, d’autre part ?

Les parents exigent le risque zéro

Quant au risque zéro on peut et doit l’exiger,  sinon y aurait-il une tolérance quant aux violences sans mettre en œuvre la responsabilité de ceux qui ont la garde de ces enfants ? Quel seuil de tolérance en matière d’agressions, de viols ? Un autre chiffre que 0 n’est évidemment pas acceptable.

Face à ces propositions qui ne vont pas dans l’intérêt des enfants,  le département semble soulagé. La directrice de la protection de l’enfance a créé 30 postes et essaie de tripler la présence des éducateurs. S’ils se mettent aux 3 huit on aura bien le taux d’encadrement nécessaire même quand les enfants dorment …

Certes la réponse envisagée n’est pas la bonne, mais dans cette affaire il faut bien se poser la question de savoir à quoi on sert lorsque l’on travaille dans une telle structure, question que ne semblent pas se poser SUD et FO puisqu’ils n’ont pas tiré la sonnette d’alarme.

Mémoires d’enfants placés (1)

Il n’est pas facile de s’exprimer sur un vécu que l’on voudrait oublié, enterré à jamais.

Les médias ont quelquefois laissé la parole aux « enfants de la DDASS » devenus grands, mais cette parole n’était recueillie et diffusée qu’à condition de ne pas être à charge de l’institution.

Deux femmes, devenues mamans, Nadia et Karine, ont accepté de s’exprimer. Leur témoignage est authentique et nuancé, il exprime une vérité que vous ne lirez pas ailleurs parce que cette vérité ne fait honneur ni à la DDASS ni à l’ASE qui a pris sa place.

Dans ce premier article nous donnons la parole à Karine.

Bonjour Madame Dano, vous avez accepté de témoigner de vos années de placement pour le CEDIF. Nous aimerions comprendre d’abord sur quel prétexte vous avez été placée. 

karine dano
Karine alors qu’elle était en famille d’accueil

Karine : Mon histoire a commencé par un viol que m’a fait subir un chauffeur de bus. J’ai été traumatisée par cette expérience sans réussir à en parler à ma famille. Alors je fuguais et c’est ainsi que les services de la protection de l’enfance de Coulommiers sont intervenus et ont procédé à un signalement. Un juge des enfants de Meaux s’est prononcé sur mon destin et a décidé de me placer dans un foyer du Val d’Oise.

Mais à aucun moment vous n’avez pu expliquer votre mal-être par ce viol subi ?

J’ai finalement pu en parler aux travailleurs sociaux, mais j’étais déjà placée et je ne comprenais pas pourquoi ils avaient décidé de me placer, je n’avais pas l’impression d’être un cas ou une délinquante. La seule chose que l’on me répondait quand je voulais retourner chez mes parents c’est que je devais faire ce que le juge avait décidé !

Si les travailleurs sociaux avaient pu faire savoir que j’avais été violée tout aurait pu être autrement. J’en ai parlé à ma mère à l’âge adulte et je lui ai demandé si la DDASS l’avait avertie, mais non ils ne lui ont jamais rien dit. C’était aux services sociaux d’en parler et d’en référer au procureur, ils n’ont pas dénoncé ce crime ! 

Pouvez-vous nous parler de votre vécu en foyer ?

J’étais livrée à moi-même et à aux autres. Lors d’une sortie, un jeune du foyer m’a poussée du quai alors qu’un train en marche arrivait. J’ai été gravement blessée  et hospitalisée au Val d’Argent à Argenteuil. On ne me recherchait même pas, personne du foyer ou des services sociaux n’est venu et même pas la police.

Je ne pense pas qu’il y ait eu d’enquête sur ce que l’on m’a fait.

Au bout d’une quinzaine de jours quand mon visage avait retrouvé figure humaine, j’ai fugué de l’hôpital pour rentrer au foyer. Là on ne m’a pas posé de questions sur ce qu’avais fait et où j’étais.

Ce désintérêt pour les enfants placés comment l’expliquez-vous ? 

Pour eux on était des enfants à problèmes, des places à gérer. D’ailleurs quand il n’y avait plus assez de chambres on se retrouvait mis dans des hôtels éparpillés dans tout le département.      

Vous avez vécu aussi en famille d’accueil ?

Oui, on m’a transférée du Val d’Oise vers la Seine Maritime, mais le foyer ne m’avait jamais rendu toutes mes affaires, quelques unes avaient été récupérées et mises dans des sacs poubelles.

C’est donc avec ces sacs poubelles à la main que je suis arrivée à la gare de Serqueux, toute honteuse de me présenter ainsi. Là une dame âgée m’accueille et me demande de l’appeler Mamy. Je ne voulais pas car des mamys je n’en ai que deux et elles sont au paradis.

Au début, je me suis repliée, je n’avais pas envie d’être là car je voulais rentrer chez moi avec mes parents. La famille d’accueil essayait d’être gentille et j’ai compris que je n’avais pas le choix, que je devais vivre avec eux.

J’ y suis donc restée jusqu’à ma majorité et j’ai tenté de me reconstruire en décidant de moi-même d’aller à la rencontre d’un psychologue pour évacuer ce viol et reprendre ma vie là où elle s’était brisée. J’ai suivi des études en BEP carrières sanitaires et sociales à Grand Quevilly et j’ai continué à me faire suivre par un psychiatre à Rouen.

Cette famille d’accueil ce n’était donc pas des Thénardiers ?

Non, et je la remercie de m’avoir permis de faire les études dont je rêvais, ainsi que de m’avoir autorisée à consulter un psychologue.

Cette famille d’accueil ne pouvait pas être pire que le foyer, et, sans oublier mes parents, je m’y suis créé une famille de cœur. Je suis encore en contact avec Vanessa, mon inséparable camarade de chambre, avec Cyprien, un autre enfant placé avec nous. Nous étions trois enfants de la DDASS venant d’Île-de-France.

La famille d’accueil était honnête, elle nous a dit combien elle touchait par enfant et expliqué que les tarifs différaient selon les départements. On a su que plus ils avaient d’enfants confiés, plus ils touchaient, on a même parlé avec eux de créer une association en faveur des enfants placés, mais c’est tombé à l’eau.

J’essayais d’être toujours souriante et j’attendais surtout l’occasion de voir mes parents, ils n’habitaient pas à côté mais venaient me chercher en voiture plutôt que de m’imposer 4 heures de trajet en train à chaque fois.

Une famille d’accueil exemplaire donc ?

Disons que je lui en veux aussi un peu car contrairement à d’autres enfants confiés je n’avais pas autant de libertés.

Par exemple une jeune fille de 16 ans est arrivée avec son bébé, placés dans cette même famille d’accueil. Elle pouvait sortir quand elle le voulait et je me retrouvais à garder son bébé. Ce n’est pas que cela me dérangeais car j’aime les enfants et je voulais devenir puéricultrice. Mais à cette époque j’étais plus âgée que la mère du bébé et pourtant moi je n’avais pas le droit de sortir pour rencontrer des amis à l’extérieur.

Une fois aussi j’ai pris une gifle qui m’a fait saigner du nez. Je lui ai dit qu’elle n’était pas ma mère et qu’elle ne le serait jamais, que personne n’avait le droit de me gifler à part mes parents qui ne l’ont jamais fait. J’ai rajouté que si elle recommençait je n’hésiterai pas à déposer une plainte. Elle est redevenue gentille et s’est excusée.

Vous avez donc vécu dans cette famille jusqu’à vos 18 ans ?

Oui, mais dès ma majorité je suis partie de chez cette famille, sans rien dire et du jour au lendemain en laissant toutes mes affaires là-bas.  Je me suis alors retrouvée en foyer d’hébergement d’urgence à Rouen, là, comme j’étais majeure, les sociaux ont appelé mes parents pour leur faire savoir où j’étais.

Mon père leur a demandé de me ramener par le premier train. Il est allé me chercher à la gare le soir même.  

Quelles étaient vos rapports avec vos parents ?

Mes parents ont toujours été là, c’étaient de bons parents.

En fait cela ne plaisait pas que je retourne chez eux, j’ai eu mon premier enfant alors que j’habitais chez mes parents. Ils m’ont aidé dans ma maternité, mon père était toujours là en cas de soucis et ma mère m’accompagnait partout : pour faire les courses, pour les rendez-vous médicaux.

Là les services de la protection de l’enfance sont revenus pour essayer de m’obliger à aller dans un foyer mère-enfant à 800 km de chez mes parents. Le cauchemar ne s’est donc pas arrêté puisqu’ils m’auront gâché ma vie d’enfant puis celle de mère et de femme en me poussant à la séparation.

Votre récit n’a donc rien du récit à la gloire des sociaux que les médias aiment nous faire entendre, nous vous remercions de ce témoignage et nous pensons aussi à votre papa qui n’est plus de ce monde.

L’oeil de l’ASE dans nos écoles

L’information préoccupante en milieu scolaire 

oeilaseL’affaire CB met en évidence des inquiétudes relativement au milieu scolaire qui devient, notamment dans le cadre de la loi Meunier-Dini, un lieu privilégié d’émission d’informations préoccupantes.

Que l’on puisse faire remonter des suspicions concernant de véritables maltraitances serait en soi une bonne chose, mais la réalité est tout autre et les cas d’informations préoccupantes abusives se multiplient.

Nous avions anticipé cette évolution voulue notamment par l’ancien juge des enfants Jean-Pierre Rosenczveig. Trois ans après le pronostic est devenu réalité, les services sociaux peuvent désormais recruter des enfants « à risque » dès la maternelle. 

Le comportement du fils de Madame B avait inquiété Madame T, infirmière scolaire en maternelle dans le département des Yvelines. Le réseau se met en marche puisque l’infirmière scolaire vante un suivi en CMPE (centre médico-psychologique de l’enfant) avançant notamment la gratuité, cela ne mange pas de pain pourrait on dire, et même si on n’est pas convaincu de la nécessité de ce suivi, qu’a-t-on à y perdre ?

Favoriser des suivis en pédopsychiatrie hors du service public

Seulement voila, l’orientation dans les dispensaires psy est un classique du début des ennuis alors qu’en cas de questions légitimes sur le bien-être de l’enfant ce sont des pédo-psychiatres libéraux, exerçant en cabinet, qu’il faudrait aller consulter.

Ce qui est présenté comme une sorte de coaching parental n’en est pas un, Madame B et son fils sont alors suivis pendant un an par une « conseillère familiale » qui se fait de plus en plus envahissante au fur et à mesure que Madame B semble être mise en confiance.

L’enfant se voit proposer un atelier sans objectif prédéfini sous la houlette d’une élève en psychologie et de sa tutrice. Sans être le moins du monde associé à ces ateliers, la mère est informée au bout de quelques semaines qu’un conseil de travailleurs sociaux avait pris la décision de suivre l’enfant sur une base hebdomadaire. Aucune pathologie psychiatrique n’avait été détectée, mais il devait être suivi !

La maman a alors réagi comme elle le devait face à ce réseau. Elle a fait part de sa volonté de mettre fin au suivi et de consulter un pédopsychiatre en cabinet.

Une épée de Damoclès au moindre dérapage

L’enfant n’allait pas bien psychologiquement puisque, quelques mois plus tard, il a eu des gestes inappropriés sur un autre garçon de son école. L’enfant ayant été suivi, ce qui doit donc constituer une circonstance aggravante, la mairie saisit les services sociaux d’une information préoccupante.

La maman est alors convoquée au conseil départemental, un étage en dessous du CMPE, là elle rencontre Madame C, assistante sociale et Madame T, l’infirmière scolaire qui avait préconisé le CMPE deux ans plus tôt !

Tous les personnels scolaires depuis la crèche sont interrogés sur l’enfant, les membres de la famille le sont aussi. Des visites à domicile sont imposées, l’enfant est questionné, un rapport social en découle et préconise une mesure de suivi à domicile par un éducateur afin d’aider la maman dans son rôle de parent isolé.

Une « aide » qu’il est interdit de refuser

La maman se sent trahie dans sa confiance, elle entend ne pas accepter sans réflexion. Deux mois après,  ne voyant rien venir, elle va aux nouvelles et apprend qu’elle aurait accepté l’aide éducative. Les sociaux lui présentent alors un discours qu’elle n’a jamais tenu et face à son refus, émettent un signalement auprès du juge des enfants afin d’imposer la mesure voire d’obtenir le placement de l’enfant.

Le juge pour enfant du tribunal de Versailles, constatant le soutien de la famille de Madame B, l’absence de véritable fondement à la demande des sociaux, a donné gain de cause à la maman. Les sociaux avaient bien tenté de diviser la famille de Madame B pour l’enfoncer, ils n’y étaient pas parvenus.

Madame B en conclut fort justement «qu’accepter l’aide éducative pouvait mener à un placement ».

Effectivement, si une infirmière scolaire vous propose un suivi il existe peut-être un problème chez votre enfant, mais alors l’urgence est de s’adresser exclusivement à un cabinet libéral.

Qui préserve notre famille des abus de l’Etat ?

watchmenLes vertus magiques de l’État selon les gogos

C’est sur le terrain du social que l’État entend justifier moralement son intervention au nom d’une correction des inégalités et d’une prétendue justice «sociale» dont il se réclame le garant.

Les media et l’école nous ont bercé de cette antienne aux limites du conditionnement. Qui oserait discuter les finalités dont l’État se pare ? Peu ont ce courage de clairvoyance et il n’existe pas aujourd’hui de véritable parti politique qui ose remettre en cause le mythe d’un décideur bienveillant.

Pourtant ce sont bien les institutions étatiques qui, au nom du social, séparent des familles, placent des enfants en foyers. Ce sont ces mêmes institutions qui, quelquefois n’interviennent pas, et laissent des enfants se faire massacrer que ce soit auprès de parents indignes ou au sein même de leurs centres d’accueil dans lesquels, plus souvent qu’il n’est «politiquement correct» de le dire, négligences, déviances et pédocriminalité sévissent.

Les dysfonctionnements au service de moyens supplémentaires

Les parents d’enfants placés ne sont pas tous des monstres, loin de là, mais confrontés au scandale et à l’humiliation que leur vaut cette mise au pilori, beaucoup n’arrivent pas à comprendre leur situation et ne parviennent pas à se défendre correctement.

Drogués à la propagande d’un État bienveillant, ils pensent être victimes d’un dysfonctionnement que la justice permettra de résoudre. Ils admettent que faute de financements suffisants, les travailleurs sociaux ne sont pas en mesure de faire face à une mission complexe, ils militent alors à leurs côtés comme ils sont invités à le faire par cette caste très politisée .

Tout ira mieux avec davantage de personnels, plus de moyens pour le social afin d’éviter les enquêtes trop hâtives et mal bouclées.

Le refrain ainsi repris par les familles victimes entre en résonance avec les convictions qui leur ont été inculquées : collaborons avec ceux qui ont détruit notre famille, ils découvriront leurs erreurs et tout redeviendra comme avant.

La machine infernale du social se nourrit alors de ses supposées ratées. La logique du toujours plus participe à l’extension maximale de la sphère publique..

Prendre conscience de la réalité

Mais lorsque les parents apprennent à leurs dépens la logique à l’œuvre, ils réalisent avoir été dupés. Lorsqu’ils sortent éreintés d’une audience devant le juge des enfants, prennent connaissance du contenu calomnieux d’un rapport social qui les a déjà préjugés, alors ils commencent à comprendre et se rangent à une nouvelle appréhension de l’intervention du service de la protection de l’enfance.

Comme le disait une vice-présidente de conseil général : « On a suffisamment de moyens financiers dans notre département pour placer, alors on place« .

Une opération douloureuse dont le mérite est de créer des emplois et de faire vivre des associations satellites chargées de service public.

Une illustration du fonctionnement des services publics

L’aide sociale à l’enfance est un exemple parfait du fonctionnement des services de l’État et de l’inanité du concept de protection de l’intérêt général, car c’est au nom du supposé intérêt de l’enfant que l’on détruit des familles, multiplie les postes et maximise les budgets. Rappelons au passage que le coût moyen de placement d’un mineur avoisine les 6 000 euros, cela fait cher le prix du malheur et rend compte de l’ampleur du business du placement.

Un investissement calamiteux puisque, parvenus à l’âge adulte, les enfants placés sont des laissés pour compte de la société. Décidément l’État social a tellement besoin d’une clientèle de pauvres qu’il la génère.

Nous avons pu comprendre ainsi que l’adage « il n’y a pas de fumée sans feu » ne tient pas face aux harcèlements que subissent des familles : il suffit aujourd’hui de connaître des difficultés matérielles ou de santé, de subir une crise conjugale, de solliciter des conseils éducatifs, de remettre en cause le contenu des enseignements officiels, pour exposer ses enfants à un catastrophique placement.

Nul dysfonctionnement disions-nous, mais un mode opératoire bien rodé qui, une fois découvert, créé dans les familles une douloureuse prise de conscience de la nature même de l’institution sociale. Combien sont venus nous dire qu’ils étaient des gens honnêtes, respectueux des lois et des institutions, favorables à un État garant du progrès social ?

Une terrible prise de conscience

Leur prise de conscience peut se comparer à celle du communiste découvrant la réalité des goulags et de l’enfer du socialisme réel.

Un dégoût profond de ce qu’ils ont chéri, mais le sevrage étatique ne se fait pas d’un coup. Toutes les démarches sont alors tentées : la lettre au député, au président, lesquels répondront poliment aux parents d’aller se faire foutre de par l’indépendance du pouvoir judiciaire. C’est ensuite le conseil supérieur de la magistrature, les défenseurs des droits qui sont sollicités, sans plus de succès.

Les parents découvrent alors le pouvoir sans le moindre garde-fou des travailleurs sociaux, qui nous garde de nos gardiens s’interrogeait Juvénal ?

Personne.

Les contre-pouvoirs instaurés par les institutions étatiques ne servent qu’à faire croire qu’il existe des recours et que l’État de droit est respecté. À faire croire seulement, car la réalité est tout autre.

S’éduquer à l’autonomie

On apprend souvent à ses dépens et le cheminement des familles vers la prise de conscience a donné lieu à la création de notre association, le collectif élargi de défense de l’intérêt des familles (CEDIF).

Nous avons facilement pu mettre en évidence les contradictions de l’État et, son double discours. Ce que nous révélons, ce sont des situations intolérables et indignes, elles n’existent pas seulement en France pour autant.

Notre message est donc clair et sans ambiguïté : si vous aimez vos enfants et voulez leur construire un avenir, ne soyez jamais dépendant de la « générosité publique » elle finit toujours par se payer.

Suivi médical des enfants placés, un témoignage effarant

seringueMadame N, dont les deux fils ont été très abîmés par des placements, a voulu nous faire connaître l’étrange protocole suivi par les services sociaux en ce qui concerne la santé de ses enfants.

Nous abordons la question lors d’un entretien.

Carence de soins

CEDIF : Vous vous étonnez de l’absence de soins médicaux prodigués à vos enfants, pouvez-vous nous indiquer les implications  de cette carence ?

Madame N : Oui, mon fils est resté des semaines avec des verrues plein les pieds et les mains. Je l’ai emmené moi-même chez un dermatologue, qui les a traitées et prescrit une préparation magistrale.

CEDIF : Vous avez donc pu guérir votre fils en passant par-dessus l’ASE !

Madame N : Oui, mais j’ai entrepris cette démarche qui m’a valu de verts reproches : on m’a clairement signifié que je n’avais pas intérêt à contester « la qualité des soins prodigués aux enfants » !

Malheureusement, la préparation de mon fils ne lui a jamais appliquée, elle est restée dans un placard au foyer … Cette préparation magistrale, non remboursée, bien que d’un coût modeste, est partie aux « pertes et profits ».

La situation s’est reproduite un certain nombre de fois, avec la même réaction de la part de la directrice du centre.

Le parent qui n’a plus de prérogatives sur la santé de son enfant, ne peut se permettre aucune suggestion si son enfant est malade.

Mon autre fils, Alexis, faisait des crises de tétanie. Il était alors l’objet de brimades par certains des éducateurs, au mieux on ne s’en occupait pas. Je n’ai connu qu’une éducatrice un peu plus humaine qui venait le rassurer si elle était présente.

L’individu n’existe pas, ils ne connaissent que le collectif

CEDIF : Il n’y a donc pas de véritable suivi médical pour les enfants malades dans les foyers ?

Madame N : Si, mais comme pour tous les actes de la vie quotidienne des enfants, tout se déroule « collectivement », c’est-à-dire que si un enfant est malade, il attendra bien la « visite collective », il semble inconcevable qu’un seul enfant ait droit à des soins ponctuels.

CEDIF : Il y a tout de même eu ne serait-ce qu’un acte médical d’entrepris ?

Madame N : Effectivement, les enfants ont été soumis à une campagne de vaccination contre l’hépatite à l’âge de 8 et 9 ans pour « les protéger des risques sexuels » notamment !  Je n’ai pas été rassurée par ce geste pour lequel aucune autorisation ne m’a été demandée. D’ailleurs cette vaccination n’étant pas obligatoire, à aucun moment je ne l’ai envisagée pour mes enfants à cet âge.

Tout se perd ! Ou se vole ?

CEDIF : Décidément, il y avait peut-être aussi de graves problèmes d’hygiène …

Madame N : Oh oui, en matière de vêture les enfants n’avaient droit qu’à une tenue par semaine. Les vêtements de tous les enfants sont mélangés, passés à l’eau de javel, jamais repassés. Imaginez le sentiment d’un enfant qui arrive chaque jour à l’école habillé comme un indigent. .

Le jour de mon mariage j’ai dû préparer spécialement des vêtements pour mon fils qui n’avait ni maillot de corps ni chemise, portant un pull à même la peau. Je lui ai donc fourni des vêtements entièrement neufs achetés pour l’occasion. Lorsqu’on me les a remis, mon fils n’avait à nouveau que son pull à même la peau, alors que le trousseau comprenait maillots de corps et chemise.

En plus les conditions d’hébergement frisent l’insalubrité. Le foyer où étaient placés mes garçons, et qui a heureusement été démoli depuis, était un bâtiment vétuste et dégradé. Les fenêtres laissaient passer l’air, certaines ne fermaient qu’avec du papier intercalé.

Les sols et revêtements étaient dans un état lamentable, il y avait aussi de nombreuses traces d’infiltrations et des problèmes de chauffage, les équipements étant également hors d’âge, il n’était pas rare que l’eau ne soit pas chaude ou qu’il n’y en ait pas suffisamment pour tout le monde. Cerise sur cet indigeste gâteau, l’accès aux toilettes était également restreint !!!

CEDIF : Merci de votre témoignage Madame N, au prix que coûte à la collectivité chacun de ces enfants en foyers et surtout ces personnels préoccupés de leur statut plutôt que de leurs services, on ne peut que s’étonner de l’indifférence à l’endroit de la santé des enfants et du mauvais emploi des fonds. Nous en profitons pour rappeler que des enfants voient, au moment où vous nous lisez, leur vie mise en danger en foyer.

Seuls face à l’enfer de l’ASE : un livre-témoignage

seulsfacaseCEDIF : Bonjour Monsieur Chrisitian Raiteux,

Nous vous connaissions déjà en tant qu’écrivain pour enfants avec la collection des aventures de Loulou, mais nous ne savions pas que vous étiez un grand-père touché dans votre famille par la mal-nommée « Aide sociale à l’enfance ». Nous avons voulu vous rencontrer suite à votre déclaration médiatique lors des élections départementales pour lesquelles vous étiez candidat. Vous aviez alors dit :

« (…) Ainsi l’ASE (Aide Sociale à l’Enfance) connait de graves dysfonctionnements qui ont été pointés par des rapports au Sénat, des reportages journalistiques et des statistiques de l’INSEE sans que le conseil départemental n’ait réagi et cela me choque profondément. »

De telles paroles de vérité dans univers de langue de bois politique nous sont forcément revenues aux oreilles.

Vous connaissez aussi notre association pour y avoir fait référence dans le cadre de votre livre « Seuls, face à l’enfer de l’ASE », un livre-choc qui livre une parole de vérité.

Nous sommes donc très honorés que vous ayiez accepté cet interview.

Dîtes nous, s’il vous plait, ce qui, au-delà du drame familial qui vous a été infligé, ce qui vous a déterminé à médiatiser votre affaire en vous faisant le porte-parole local des ravages sur l’enfance commis par les sociaux ?

CR : Je crois qu’il ne faut plus craindre aujourd’hui de dénoncer les crimes, parce que ce sont des crimes d’enlever des enfants à leurs familles pour certaines pauvres, mais méritantes. Pour d’autres plus aisées mais exposées à une crise familiale.

Aujourd’hui ma famille est touchée, demain ça en sera d’autres, ces enlèvements ne sont pas faits dans le but de protéger nos enfants, mais dans celui de nourrir un système, celui de pseudo sociaux.

CEDIF : Oui votre famille est touchée à plusieurs reprises et votre garçon subit le pire en tant qu’enfant puis adulte et père. Ainsi dans votre livre, vous écrivez à la première personne en vous mettant dans la peau de votre fils. Là vous parlez de faits d’attouchement qu’il a subi dès 6 ans dans un Institut médico-éducatif (IME). Comment avez-vous appris ces agressions sexuelles en tant que père, comme vous ont-elles été révélées et comment aviez-vous réagi ?

CR : Les informations nous sont parvenues par le biais d’autres parents, leurs enfants avaient été plus prompts que mon fils à dénoncer ces faits. Notre famille a eu beaucoup de mal à accepter que notre enfant, fragile, ait pu être abusé.

CEDIF : Votre fils, dans un nouvel établissement, est de nouveau victime d’un pédocriminel, comment avez-vous vécu les excuses de l’institution ?

CR : Notre famille a eu beaucoup de mal à surmonter cette nouvelle agression.

J’avais quitté la police,  ayant constaté que  »JUSTICE » dans notre pays n’est qu’un mot. Les excuses de l’administration nous ont été faites du bout des lèvres, plus comme une tâche administrative que comme une sincère envie de panser les plaies des familles.

CEDIF : Les sévices sociaux ne quitteront plus votre famille puisqu’un curateur va dépouiller votre belle-fille avant de faire placer votre petit-fils à l’ASE. Peut-on parler d’abus de faiblesse sur votre belle-fille ?

CR : Si un simple citoyen s’arrogeait le droit de faire signer un document contractuel à une personne reconnue en état de faiblesse, celui-ci serait présenté aux tribunaux comme dans  l’affaire Bettancourt.

La notion d’abus de faiblesse dans nos institutions est à géométrie variable, et surtout elle dépend de qui abuse. Jamais les sociaux ne sont poursuivis, tout au plus pour vol, escroquerie, les coupables sont dirigés vers la sortie. Pour ne pas que les scandales éclatent, les affaires sont étouffées.

 CEDIF : Comment le grand-père que vous êtes arrive-t-il à supporter cet acharnement sur votre famille ?

CR : Au début j’étais très déstabilisé, ne comprenant pas ce qui nous arrivait. Puis, avec du recul, j’ai compris que bien des sociaux ne fonctionnaient pas bien dans leur tête, avaient le cerveau malade de leur pouvoir. Parmi ceux-là, beaucoup connaissent et abusent de leur  pouvoir de nuisance, parce qu’ils se sentent couverts par les élus politiques. J’ai décidé de me servir de leurs armes et de les retourner contre eux, en entrant en politique.

CEDIF : Quels sont vos droits en ce qui concerne le maintien du lien familial avec votre petit-fils Killian, comme évolue-t-il pendant ces 7 ans de placements reconduits ?

CR :  J’avais au début du placement de Killian une idée plutôt positive concernant cette mesure. Sa maman sous curatelle ne pouvait s’en occuper. Dans mon esprit mon fils devait murir pour pouvoir bien prendre en charge son enfant. Une période de quelques mois voire une année ne me paraissait pas anormale pour que chacun reprenne son vrai rôle.

Dominique, mon fils, a immédiatement réagi face à l’enlèvement de son bébé, il a entrerpris toutes les démarches auprès des tribunaux pour que son petit lui soit rendu.

CEDIF :  Pour vos autres petits-enfants, Juan et Axel, des calomnies ont été émises. Ces calomnies ont été démenties par les faits et pourtant la vérité n’atteint pas la juge, comment analysez-vous le fonctionnement de la justice des enfants dans ce pays ?

CR : L’ASE a beaucoup joué auprès des juges de l’argument selon lequel  mon fils ne voulait pas recevoir ses services chez lui. Ses craintes envers ces gens sont vives pour les raisons déjà expliquées.

Alors certes les différentes juges qui ont traité le cas de notre famille ont découvert les uns après les autres que mon fils a été victime d’actes abjects. Pourtant, tous ont suivi les demandes de l’ASE visant à prolonger l’enlèvement.

La justice je la cherche encore dans ce pays. Ce sont des juges qui ont fait le « mur des cons », les mêmes constuisent le mur des  »familles à détruire ».

CEDIF : L’inhumanité est à son comble quand les sévices sociaux font dire que votre petit-fils ne veut plus de sa famille, un subterfuge souvent employé et que des parents crédules finissent par croire. Vous dites que votre fils a compris ce stratagème et qu’il a eu honte d’avoir laissé les sociaux enlever ses enfants, comment vit-il psychologiquement ce qui n’est pas un abandon et les enfants ont-ils compris que leurs parents ne les ont pas abandonnés ?

CR : Mes petits fils me semblent toujours aussi attachés. Un travailleur social de l’ASE m’avait confié lors d’un entretien qu’Axel (5 ans), au début de son enlèvement, me réclamait souvent, qu’il m’est très attaché. C’est surement pour ça que les sociaux ont demandé à la juge pour enfant que je ne puisse plus voir mes petits enfants qu’une ‘’1’’ heure par trimestre. On demande toujours à Axel de dire au juge que ses parents  »le cognent ». Mes enfants et petits-enfants sont très perturbés.

CEDIF :  Considérez-vous que la façon dont vos petits-enfants sont éduqués hors de la présence de leurs parents constitue un mode d’éducation exemplaire ?

CR : N’importe quel homme, femme, qui est vraiment un parent ne peut que confirmer ce que pensent les pédopsychiatres  »rien ne vaut le cercle familial pour s’épanouir normalement ». Nos petits enfants seront toujours plus heureux avec leurs parents toujours présents, qu’avec des sociaux qui pensent plus à leurs vacances, à leurs points d’indice, à leurs RTT.

CEDIF : Les éducateurs du point de rencontre se proposent de vous aider à avoir la bonne attitude à l’égard de vos petits-enfants, c’est une blague ?

CR : Je suis parti à 14 ans de chez moi, pour naviguer comme mousse à la grande pêche. J’ai aidé ma maman à élever mon frère, mes sœurs. J’ai élevé mes enfants le mieux que j’ai pu, j’ai travaillé comme un damné pour leur donner ce dont ils avaient besoin, leur fixer des règles de conduite. Vous me posez, la question  » c’est une blague ?   », dans votre question il y a la réponse, quand on sait que ces propos viennent de personnes qui n’ont pas pour certains 30 ans, sont incapables de respecter la loi et ce qu’elle a érigée en principe. On croit rêver.

CEDIF : Face à ce système, nous ne pouvons plus parler de dysfonctionnement, acceptez-vous de vous engager en défense des familles au CEDIF Maine-et-Loire ?

CR : Bien sûr que je m’engage à lutter contre ce système qui kidnappe nos enfants, les détruit eux et leurs familles. Selon vos besoins je suis à votre disposition pour faire évoluer dans ce département notre combat.

Le droit de diffamer

L’inscription de faux porte-t-elle ses fruits ? 

L’article consacré aux faux dans des rapports rédigés par des travailleurs sociaux nous a permis de préciser que des accusations infondées dans de tels rapports avaient des effets dévastateurs sur les familles.

Contredits ou pas, ces éléments sont souvent retenus par le juge des enfants et aboutissent à des mesures fondées sur le mensonge.

Réservée aux travailleurs sociaux, on parle de la diffamation évidemment.
Réservée aux travailleurs sociaux, on parle de la diffamation évidemment.

Nous préconisions donc la possibilité pour les parents de poursuivre pour faux en écriture publique selon l’article 441-1 du Code pénal en mentionnant qu’une telle action n’était pas simple car elle supposait que puisse être démontrée la volonté de nuire du travailleur social, et non pas la simple erreur.

La fiche que nous mettions à disposition mentionnait bien les voies de droit.

Des affaires de faux en écriture publique commis par des sévices sociaux nous en connaissant un certain nombre, mais il n’est certes pas évident de régler les coûts de l’ensemble d’une procédure avec les aléas du jugement, alors l’idée du testing nous est venue.

 Présentation d’un faux indiscutable

Nous avons mis en place un testing sur un vrai faux caractérisé rédigé par un travailleur social de la Protection judiciaire de la jeunesse (PJJ) dans le cadre d’un recueil de renseignements socio-éducatifs (RRSE).

Le faux en question était contenu dans un rapport dont la lecture laisse penser à une dérive sectaire de la famille sans que le qualificatif ne soit mentionné. Pour ce faire, il fallait dresser le portrait d’une famille recomposée qui aurait rompu tout contact, toute attache avec l’extérieur y compris avec leur propre famille :

« Monsieur et Madame vivent très isolés, Monsieur a rompu tout contact avec sa famille et a entraîné sa femme à en faire de même avec sa propre famille … »

Cet élément parmi d’autres relevant aussi de faux avait été relevé peu avant l’audience sur un bout de table et sous l’œil suspicieux d’une greffière. Inutile de préciser que la famille en question n’avait aucune accointance avec quelque secte que ce soit.

À ce stade et sans autre indication factuelle, on pourrait pourtant penser que cette affirmation est fondée et que les familles de « Monsieur et Madame » ont pu corroborer cette rupture relationnelle.

Si tel n’est pas le cas on se situe alors dans le cas d’un colportage de rumeur, auquel cas on parlera d’erreur commise par faute de réalisation d’une enquête sociale sérieuse.

Seulement voila, à ce stade encore, un courrier de l’épouse au juge des enfants dénonce les conditions très dures de l’interrogatoire subi. L’épouse avait fait l’objet d’une mise en cause de sa moralité en présence de sa fille, d’une critique très politique des opinions de son mari, d’un climat clairement hostile à son égard. Pour autant le juge des enfants ne réagira pas au courrier.

Pire, l’éducateur S, auteur du rapport en question avait été contacté avant de rendre ce rapport. Pain béni, c’était les parents de l’époux en question qui lui avaient téléphoné avant même d’être informés du contenu du rapport qui allait prétendre à la rupture familiale. Très très fort, l’éducateur S ne doute vraiment pas de ses protections.

Le père de l’époux mis en cause écrira à propos de cette communication téléphonique :

 « Je me suis mis à lui parler de mon fils et de son épouse pour lui certifier qu’ils sont irréprochables et exemplaires dans l’éducation des enfants. (…) Je n’ai, hélas, pas pu continuer à aborder ce point essentiel et capital, Monsieur S m’a coupé la parole sèchement en lançant de manière autoritaire que « de toute façon … LE DOSSIER EST CLOS … » et sur ce il a ajouté qu’il n’avait plus le temps de parler, il était en retard et qu’il était attendu au Tribunal.  (…) Par la suite, j’ai appris que ce dossier n’avait été clôturé que très tardivement et disponible presque jusqu’au jour ou peu de temps avant l’audience (…) »

Du fait que le travailleur social était alors conscient d’avoir écrit une contre-vérité non par erreur mais par acharnement, l’erreur devenait un faux en écriture publique réalisé par un fonctionnaire en charge d’une mission de service public, plus qu’un délit c’est un crime selon la loi.  

Le fonctionnaire auteur du faux : un professionnel qui ne démérite pas selon sa direction

Le testing du faux pouvait donc commencer…

D’abord les parents de l’époux diffamé écrivent à deux reprises à l’éducateur, aucune réponse.

Ils s’adressent ensuite à la direction de la PJJ en demandant des explications, il faudra deux recommandés avant d’obtenir une réponse :

« Aucune remise en cause des informations fournies dans le cadre d’un Recueil de Renseignements Socio-Educatif par un agent de la Protection Judiciaire de la Jeunesse à l’autorité judiciaire n’est recevable par l’autorité hiérarchique ».

Autrement dit l’agent de la PJJ peut bien marquer ce qu’il veut dans un rapport, les faux commis ne concernent pas sa hiérarchie.

L’époux diffamé entend donc avoir cette précision et appelle la direction de la PJJ régionale laquelle précise que l’agent S est un :    «professionnel qui ne démérite pas !». 

Quant à la direction de la PJJ à Paris, elle ne répond pas aux courriers tout en étant parfaitement informée des faits commis par son agent.

Le contradictoire par procuration selon le juge des enfants

Le juge des enfants, sollicité par le mari, répond :

 « dans le cadre du débat contradictoire qui a été organisé, votre épouse assistée de votre (sic) avocate, a eu la possibilité de contester les informations contenues dans ce document».

Le juge des enfants prétend donc que la femme de l’époux diffamé pouvait exercer le contradictoire à sa place.

Une conception tout à fait particulière du contradictoire dans laquelle le mis en cause n’a pas l’opportunité de répondre lui-même à des diffamations.

Dialogue avec un sourd : le Défenseur des droits

Le testing est ensuite administré auprès du Défenseur des droits.

Pareil à lui-même, le Défenseur des droits qualifie un faux pourtant manifeste, d’erreur au conditionnel tout en niant la gravité des faits :

 « dans le cadre de la procédure contradictoire, vous aviez la possibilité de vous rapprocher du juge des enfants pour lui faire part de votre désaccord. »  

Ou encore :

« Je vous rappelle également que le recueil de renseignements socio-éducatifs n’est qu’un des éléments qui aide le juge à prendre sa décision ».

Une correspondance s’en suit pour rappeler le Défenseur des droits aux faits et à ses prérogatives : 

« Je vous ai donc soumis une situation qui me semblait tout à fait claire. Il s’agissait, preuves à l’appui, de vous exposer la commission d’un faux dans un rapport socio-éducatif émis par un personnel de la PJJ. » 

Il est aussi rappelé que le défenseur des droits doit se prononcer sur une violation des droits des victimes et non  édulcorer la gravité des faits dénoncés pour ne pas en sanctionner les conséquences.

Enfin, il est demandé s’il doit être déduit de la réponse que le :

« Défenseur des droits est incompétent entre autres pour faire respecter les droits des justiciables contre des faits de diffamation d’agents du service public ? »

Une nouvelle réponse est donnée, certes le Défenseur des droits répond, mais les interlocuteurs changent et les réponses sont, comment dire ? Énormes !

En effet, cette fois il est précisé que le Défenseur des droits n’est pas compétent concernant les personnels de la protection judiciaire de la jeunesse.

On aurait pu s’arrêter là, mais décidément il fallait bien pousser l’institution dans ses retranchements en lui exposant ses contradictions. En l’espèce, le rapport d’activité 2013 du Défenseur des droits précise bien que son rôle, tel qu’il apparaît dans la Constitution, consiste à veiller au respect des droits et libertés par les administrations de l’État …

Ce qui n’exclue donc nullement les personnels de la protection judiciaire de la jeunesse. Le rapport précise ensuite que « Le Défenseur des droits peut aussi s’inscrire dans une logique d’appui à la sanction qu’il appartiendra à l’autorité compétente ‘(hiérarchique, administrative ou judiciaire) de prendre. Il demande alors que des procédures disciplinaires soient engagées, il peut faire des observations devant des juridictions … il dispose d’un véritable double « droit de suite » sur les recommandations qu’il prononce à travers son pouvoir d’injonction, la publication de rapports spéciaux et, enfin, sa capacité d’interpellation publique. »  

L’époux diffamé reprend donc le rapport :  

 « (…) il vous appartenait donc de soutenir ma demande auprès de la hiérarchie de l’agent en question et de demander l’application de sanctions disciplinaires, ce que j’ai pu faire sans le moindre succès » 

Puis en rajoute une couche :  

« Il est encore précisé que le champ d’intervention du Défenseur des droit est large, il s’agit alors d’actions menées contre le «  dysfonctionnement des services publics ». Vous ne disconviendrez donc pas que l’affaire dont je vous ai fait part relève pour le moins d’un « dysfonctionnement des services publics ».  

Il finit par exiger :  

 « Je vous demande donc d’appliquer les prérogatives du Défenseur des droits telles qu’elles apparaissent dans le rapport 2013 et dans les textes en application des principes d’un état de droit. »

Ne répondant pas en substance aux questions posées, le Défenseur des droits persiste et signe dans son aveuglement en refusant d’exercer ses prérogatives :  

« J’ai le regret de vous informer que le Défenseur des droits ne peut que confirmer les termes de ses deux précédents courriers » 

Il édulcore une nouvelle fois la responsabilité de l’éducateur :  

« Pour plus de précision, le RRSE a pour finalité d’apporter au juge des enfants dans un laps de temps court le maximum d’informations principalement déclaratives sur la situation d’un mineur afin de l’aider à prendre une décision urgente. Elle ne peut en aucun cas s’apparenter à une enquête de personnalité ou à une enquête sociale. Son objet est principalement d’aider le magistrat à déterminer s’il est importun ou non d’engager une procédure ou de prendre une décision urgente dans un dossier en cours. Quel que soit le cadre de la demande, le RRSE ne peut en aucun cas s’apparenter à une étude de la personnalité ou à une enquête sociale. » 

Il est donc bien répété deux fois qu’il ne s’agit ni d’une étude de personnalité, pourtant le contenu diffamatoire détermine la personnalité de Monsieur et Madame, ni d’une enquête sociale et pourtant le faux établit une véritable incrimination qui va déterminer la décision du juge.

Le Défenseur des droits ne semble donc pas comprendre ou faire semblant de ne pas comprendre la gravité d’un faux commis par un fonctionnaire dans le cadre de ses fonctions.

En effet, en fait de faux  il n’évoque qu’un délit prescrit : 

« Le délai de prescription pour diffamation publique et non publique est de trois mois après la première publication ou le prononcé des propos incriminés. Après ce délai, aucune action en justice ne peut être entamée ».

La formation juridique des assistants du Défenseur des droits n’est donc pas à la hauteur de leur mission.

Le résultat du testing Défenseur des droits est lamentable, il ne fait qu’en confirmer d’autres rendant indispensable une magistrale réforme de cette institution ou sa suppression pure et simple.  

Classement motivé d’une procureure générale 

Allons un peu plus loin sur le versant pénal.

Les parents de l’époux diffamé ont déposé plainte, leur fils se joint bien naturellement à cette plainte. Mais, celle-ci semble, comme trop souvent, disparaître dans la nature.

Le procureur, contacté par deux fois dont une fois en recommandé, est aux abonnés absents, la procureure générale est saisie.

Certes il ne s’agit pas là de la véritable procédure à mettre en place pour un faux, mais rappelons-le, il s’agit là d’un testing. 

D’ailleurs la réponse de la procureure générale est tout à fait intéressante puisque :

–    non seulement la plainte s’avère avoir été classée presque trois ans auparavant !!!

–    mais de surcroît, elle justifie le classement sans suite de la façon suivante :

« Ce classement sans suite est parfaitement justifié. En effet, l’évaluation éducative réalisée par un éducateur de la protection judiciaire de la jeunesse, dûment mandaté par un magistrat, a vocation à être discutée dans le cadre d’un débat contradictoire devant le juge des enfants. Les termes employés dans ces rapports ne sont en aucun cas constitutifs d’une infraction pénale, telle la dénonciation calomnieuse, que ce soit dans ses éléments matériel ou moral. »

On comprend donc que les travailleurs sociaux n’ont pas à répondre de faux commis dans l’exercice de leurs fonctions !

Une telle réponse fait donc apparaître clairement que « ces rapports », non pas seulement ce rapport de l’éducateur S, mais tous les rapports réalisés dans le cadre d’une évaluation éducative à la demande d’un magistrat, ne peuvent faire l’objet de poursuites pénales quelque soit leur contenu.

Dire que les termes employés ne sont pas constitutifs d’une infraction dans ses éléments matériel ou moral renvoie à la notion :

  • d’élément matériel : ici l’introduction d’une contre-vérité ;
  • d’élément moral à savoir la volonté d’écrire une contre-vérité en toute connaissance de cause, ce qui qualifie le faux.

En conséquence et selon cette magistrate, les travailleurs sociaux n’ont pas à répondre pénalement de faux commis dans l’exercice de leurs fonctions, ce qui n’est pas interdit étant autorisé il s’agit là d’un droit d’écrire n’importe quoi sans avoir à s’en justifier.

Il suffira de brandir le contradictoire pour prétendre que les familles ont le droit de critiquer le contenu d’un rapport social lors d’une audience. Avec le résultat que nous connaissons.

Évidemment une telle conception est largement attentatoire aux droits des familles puisque de facto elle absout les travailleurs sociaux de toute responsabilité face au contenu de leur rapport et créé un droit de calomnier et de briser des familles.

Le CEDIF n’en restera évidemment pas là, nous solliciterons des députés aux fins d’une question au gouvernement, nous interrogeons également les familles afin qu’elles puissent nous faire connaître toute action contre des faux commis par des travailleurs sociaux dans le cadre d’enquêtes.

Nous ne connaissons, en effet, pas à ce jour d’action ayant aboutie ce qui confirmerait bien les écrits recueillis lors de ce testing.

Auquel cas l’égalité de tous devant la loi ne serait pas respectée, ce qui est GRAVISSIME et indigne de ce pays donneur de leçons.

L’ASE des Pyrénées Orientales au cœur d’une enquête sociologique sur les mafias

clientélisme AZACEDIF : Bonjour Professeur Tarrius, vous êtes professeur émérite des universités à Toulouse le Mirail, vous avez été directeur du département de sociologie et d’ethnologie de l’université de Toulouse, vous êtes membre du comité de lecture de la Revue Européenne des Migrations internationales, membre du comité scientifique de la Revue des Sciences Sociales. Vous êtes membres de plusieurs commissions dont la « Commission Nationale d’Evaluation des Politiques Urbaines.

Vous avez réalisé avec votre collègue Olivier Bernet, un ouvrage consacré aux mafias le long de la frontière franco-espagnole, plus précisément entre Perpignan et La Junquera.

Cet ouvrage s’insère dans le programme gouvernemental « laboratoires d’excellence » sous le nom Structuration des Mondes Sociaux – mobilité, réseaux, migrations – dirigé  par l’Université de Toulouse.

Vous avez mis en évidence dans ce livre l’inquiétant développement sur cette zone des trafics de drogue liés à la prostitution issue notamment des Balkans et du Caucase, vous parlez aussi de clientélismes politiques facilitant cette pénétration criminelle. Cet aspect là nous intéresse tout particulièrement car nous ne cessons de dénoncer au CEDIF un véritable business de l’enfance entre les mains des exécutifs départementaux.

Mais vous semblez aller encore plus loin, en parlant d’un véritable phénomène mafieux.

Professeur Tarrius : En préalable je dois préciser que cette enquête sur l’ASE des Pyrénées Orientales n’était pas prévue dans mon programme de recherche initial. Sa nécessité s’est imposée à l’équipe de chercheurs à partir de l’observation empirique de faits relevant de trafics de psychotropes à la sortie de collèges de ce département.

Dispositif : six enquêteurs par deux, en voiture, à la sortie de trois collèges les lundi/mardi/jeudi entre 16 heures et 18h30. Nous essayions alors de comprendre comment se créait un « territoire moral » commun transfrontalier à partir de la prostitution de La Junquera et des drogues chimiques barcelonaises.

Nos travaux immédiatement précédents nous avaient montré que les milieux criminels russo-italiens maîtres des trafics de femmes (des Balkans)-et-drogues (héroïne) dans le Levant espagnol, dépossédaient les dealers des Pyrénées Orientales de ces drogues majeures au profit des chimiques (amphés, méthamphés, mda, NPS…) bien moins lucratives : d’où une extension des ventes aux collégiens.

Cette enquête qui a conduit à l’analyse des pratiques de l’ASE66, est particulièrement détaillée dans l’édition d’un rapport de recherche (édilivre, juillet 2014). La recherche complète (trois rapports de recherche) sur les trafics de femme et de drogues de la Mer Noire à l’Italie du Sud, au Levant espagnol, aux routes et autoroutes françaises, avant d’hypothétiques séjours dans les nations permissives nord-européennes ou de plus hypothétiques retours « au pays » a été publiée fin février 2015 (La mondialisation criminelle, l’Aube). Les résultats de cette investigation sur l’ASE66 relèvent donc de découvertes en cours d’enquête, non programmées a priori.

Elle n’est donc consécutive à aucune intention préalable vis-à-vis de l’ASE des Pyrénées-Orientales.

Je dois dire encore en préalable, que je connaissais Lucas et ses frères, enfants placés dont il sera question, accueillis de temps à autre dans un lieu de vie dirigé par mon épouse dans ce même département : j’avais parlé avec cette fratrie environ trente heures, réparties en sept semaines d’animation bénévole de chantiers de fouilles (tumulus de grotte, ruines romaines, …). Je connaissais donc bien Lucas et ses frères qui me témoignaient de l’estime et donc une grande liberté et sincérité de propos sur leur situation. Ce qui fut particulièrement facilitateur pour l’enquête dès lors que je reconnus Lucas parmi les collégiens acheteurs de drogues chimiques.

Une agression sexuelle sans conséquences …

CEDIF :  Oui, c’est en retrouvant Lucas, un adolescent de 13 ans, aux prises avec ce que vous appelez des Thénardiers locaux, que vous avez eu l’occasion de vous intéresser à l’Aide Sociale à l’Enfance des Pyrénées Orientales (ASE 66). En quoi cet adolescent apparaît-il victime de ceux-là mêmes qui prétendaient le protéger ?

Professeur Tarrius : Trois ans avant notre rencontre, lors de l’enquête aux portes des collèges, Lucas fut témoin d’une tentative d’agression sexuelle, judiciarisée, par un fils de sa famille d’accueil sur la personne d’une adolescente confiée par l’ASE66. Les deux autres garçons, dont Lucas, confiés eux aussi à cette famille, ne furent incompréhensiblement, pas retirés, demeurant donc dans une ambiance familiale peu favorable à l’accueil, c’est le moins que l’on puisse dire. La procédure judiciaire dura trois années….

Ce fait attira notre attention sur l’ASE66, et « l’irrationalité » de cette décision du maintien des enfants dans cette famille.

Des enfants placés qui se droguent, se prostituent

CEDIF : Vous parlez d’un vivier prostitutionnel en faisant référence à ces mineurs enlevés de leurs parents pour être confiés à « l’Aide Sociale à l’Enfance », pensez vous que les enfants placés puissent être en danger physique et moral au sein de familles d’accueil ?

Professeur Tarrius : Lors de nos enquêtes sur un échantillon aléatoire de 49 jeunes de 18 à 25 ans passés au moins dix ans par l’ASE, nous identifions 65% d’entre eux/elles consommateurs de drogues et 22,5%  prostitué(e)s et consommateurs de drogues.

Nous n’adhérons pas à l’idée, répandue parmi les personnels de l’ASE66 et les familles d’accueil que les huit premières années de l’existence de ces jeunes aient déterminé leur destin de drogué(e)s et prostitué(e)s, et les dix suivantes, sous protection, n’aient pu apporter un complément éducatif (quelles sont les études qui affirmeraient cela ?).

Ce point de vue, négation absolue du rôle de l’ASE, est donc émis par les personnes même qui en tirent bénéfices (salaires et indemnités).

CEDIF :Vous affirmez donc que l’ASE est en grande partie responsable de ces situations attentatoires à la dignité humaine dans lesquelles des mineurs qui leur ont été confiés furent plongés. Mais l’ASE a-t-elle connaissance de ces situations de danger à laquelle sont exposés leurs « protégés », et si oui, comment réagit-elle ?

Professeur Tarrius : Oui, elle le sait : j’ai immédiatement communiqué à l’ASE le résultat de l’enquête sur les prostitutions et les usages de drogues par les jeunes ayant longuement vécu sous sa protection. Silence total. Tout ce qui vient de l’extérieur de ses frontières institutionnelles est déclaré inexistant… et ce qui remonte de l’intérieur est réprimé…

ASE : la police et la justice c’est nous !

CEDIF : Voila qui relève de non-assistance à mineurs mis sciemment en danger. Mais l’ASE semble ne pas craindre les rigueurs de la justice, puisqu’une assistante sociale vous a répondu : « la police et la justice c’est nous ! ». S’agit-il là d’une simple vantardise ou d’une réalité à laquelle vous avez été confronté ?

Professeur Tarrius : La complémentarité qui s’est établie entre les personnels de l’ASE et les services policiers et judiciaires a pour base la plus grande économie de moyens des deux grandes institutions : l’ASE a donc repoussé les occasions d’appel à la police et à la justice aux situations notoires et de dangers extrêmes, grignotant peu à peu sur les missions de l’une et de l’autre. Des assistant(e)s ou éducateurs/trices de l’ASE disent cela soit en se plaignant de ces rôles, soit en les revendiquant.

CEDIF : Vous précisez que les assistantes familiales qui dénoncent se retrouvent sans emploi avec des expertises psychiatriques défavorables, les experts sont-ils aussi aux ordres du conseil général ?

Professeur Tarrius : Je rapporte les propos tenus par six assistantes familiales sur une quarantaine qui ont abordé de tels thèmes : ces six-là ne bénéficiaient d’aucun soutien clientélique. Il semble donc que la protection politique du ‘bon parti’, celui qui tient le Conseil Général, libère des craintes d’une telle menace. Avant la menace du passage devant des psychiatres (nous n’en avons pas vérifié la réalité autre que verbale) il y a celle du retrait des enfants confiés, basée sur des critères fortement imprécis : être « trop proche » ou « trop distant » de l’enfant accueilli.

CEDIF : N’y-a-t-il pas là une logique étatique qui produit un faux besoin au profit des intérêts des clientèles politiques ?

Professeur Tarrius : Il y a surtout démission de l’État qui accepte de céder à l’ASE des pans entiers de ses missions régaliennes de police et de justice.

Par exemple lorsque je signale à l’ASE, très tôt dans nos enquêtes, que de jeunes adolescents sous sa responsabilité consomment de la méthamphétamine et qu’elle ne bouge pas, alors je m’adresse à la justice et à la police qui ne bougent pas davantage : la plainte, venue de l’ASE les aurait fait bouger ; c’est donc laisser libre champ à l’ASE. Nous sommes pourtant une équipe connue pour nos travaux sur les trafics de psychotropes agissant dans un cadre public.

CEDIF : Ce phénomène est-il propre aux Pyrénées Orientales ?

Professeur Tarrius : non ; dans les P.O. comme ailleurs les services judiciaires et policiers débordent de travail et ont donc une légitime tendance à s’en remettre à l’ASE ; le problème vient de ce que ce département est particulièrement géré par des milieux politiques clientéliques qui détournent leur protection des enfants au bénéfice des familles d’accueil clientes. 

CEDIF : À combien estimez vous le nombre de placements nécessaires pour faire vivre la clientèle politique du conseil général, quel pourcentage de placements abusifs cela représente-t-il ?

Professeur Tarrius : Dans mon rapport j’envisage cette question comme importante pour la poursuite d’une recherche sur la protection des enfants, mais je signale que notre objet de recherche est la compréhension du rôle de l’ASE dans la facilitation de la diffusion des drogues chimiques répandues par les milieux criminels du Levant espagnol dans les Pyrénées Orientales (voir introduction : problématique du passage de frontières). Donc nous n’avons pas poursuivi nos enquêtes dans ce sens malgré la pertinence de la question. Ce qui, par ailleurs, confère plus d’importance à nos découvertes survenues sans intentions préalables sur l’ASE, que nous n’avions même pas envisagée lors de la formulation de notre projet.

Le social nourrit le social

CEDIF : Pouvez-vous nous expliquer ce concept du « social qui nourrit le social » ?

Professeur Tarrius : Bien des familles ou des personnes, disons quatre sur dix parmi celles approchées, présentent les caractéristiques suivantes : grande pauvreté, trajectoires sociales erratiques, endettements difficilement assumables sans « l’aide ASE », et pour la moitié de celles-ci long passé d’addictions aux psychotropes (ce qui, en projection, donne environ 70 familles…). Ce qui nous a permis d’observer des passages auprès de familles d’accueil de dealers ayant livré les accueillants et « s’occupant » désormais des accueillis. L’aide aux enfants est l’occasion d’abord d’une aide à ces familles, l’enfant étant confié comme une subvention sociale. Il existe une autre cohorte de familles, les « tiers dignes de confiance » qui est beaucoup moins concerné par ces configurations.

CEDIF : On peut donc on dire que l’argent de l’ASE permet de « s’acheter » des familles d’accueils relevant de véritables cas sociaux, congédiables à tous moments en cas « non-fidélité » au système politique local ?

Professeur Tarrius : Ma réponse est « oui ». Mais il faut ajouter : le lien de dépendance devient réciproque, ASE comme familles concernées entrant dans un processus de dépendance réciproque.

Le placement et la pauvreté, une affaire de clientélisme politique

CEDIF : La pauvreté est-elle donc un marché savamment entretenu par la majorité politique locale afin de s’assurer obligés et électeurs et donc de se maintenir lors des élections locales ? 

Professeur Tarrius : Ma réponse est encore « oui ». Depuis 1997 j’envisage le rôle du clientélisme politique dans ce département véritable « laboratoire du social » : d’un clientélisme ‘bon enfant’ de l’appui des élus à tel ou tel jeune pour des mobilités professionnelles, nous sommes passés à la mise en dépendance de populations entières, la composition du conseil municipal de Perpignan étant un exemple, dans les premières années 2000, de ce qu’est un relais clientélique. Le conseil général, lui, au même moment a organisé, la montée de la crise économique aidant, un clientélisme de « contention », de fixation, des populations pauvres dans l’ensemble des villes et villages du département. L’ASE a été et est toujours, un outil privilégié de réalisation de cette stratégie politique. D’autres directions de l’action départementale sont concernées. 

CEDIF : Ce comportement propre à la majorité de gauche du département se retrouve-t-il aussi à droite dans d’autres départements où vous ont conduit vos enquêtes ?

Professeur Tarrius : Je n’ai pas explicitement travaillé sur ce thème, comme je l’explique précédemment. Par contre je peux dire que dans ce département, sous la majorité de droite au conseil général, dans les années 90, des initiatives résolues et apparemment heureuses ont été développées par un duo droite (vice président devenu sénateur)/gauche de conseillers généraux, notamment sur la zone Fenouillèdes. Mais nous n’étions pas sous les mêmes contraintes économiques.

La loi du silence dans les Pyrénées Orientales

CEDIF : Vous parlez de faits cachés, enfouis notamment par intérêt politique, vous faîtes référence en introduction à des exécutifs politico-administratifs locaux avec leur renfort d’experts aux ordres qui y seraient allés de « vos lecteurs ne sont pas prêts à tout savoir … ». Voulez-vous dire que votre travail a été soumis à des pressions précises et fortes  ? 

Professeur Tarrius : Oui, la réaction des responsables de l’ASE aux travaux de mon équipe ont consisté en des tentatives de décrédibilisation par rumeurs, allant jusqu’à une tentative de judiciarisation par le directeur ASE, proche politique du Président du conseil général. Tentatives avortées : le statut de la recherche publique en France est constitutionnellement protégé (préambules des constitutions) dès lors que des professeurs d’université dirigent, dans leur domaine, des investigations : autonomie dans le choix des terrains, liberté de publication. Par ailleurs nous avons été l’objet d’un important soutien local explicite (lettre de félicitations… du Préfet, après lecture du rapport).

CEDIF : Voila qui devrait donc les calmer. Mais, ils sont allés jusqu’à tenté de mettre en cause votre moralité : en évoquant Lucas, vous précisez qu’il fut aussi soumis à des pressions notamment afin de formuler des accusations calomnieuses à votre encontre, quelles conséquences cela aurait-il pu avoir ? 

Professeur Tarrius : Évidemment une digression judiciaire du type « captation d’enfant » aurait interrompu notre travail.

L’ASE a déployé toute sorte de stratégies, dont les pressions sur l’enfant, les menaces par le responsable du groupe d’avocats (9 cooptés…) constitué par le département pour traiter toutes les plaintes des enfants protégés et de leurs familles ! 

Ils m’ont épargné leurs psychiatres (les habituels « experts » sont salariés, par associations ou structures interposées, du conseil général). La ficelle eut été trop grosse.. Tout cela nous a sur-motivés pour poursuivre l’enquête, chaque action à notre égard de l’ASE révélant mieux leur « système » de pouvoir. Dans l’équipe nous avons souvent humoristiquement parlé de nous comme des Marx Brothers d' »une nuit à l’0péra« . Chacun s’accordant pour me conférer l’identité de Groucho. Mais nous savions dès lors que nos méthodes et analyses devaient être plus rigoureusement développées que jamais.

CEDIF : Vous avez visiblement plus d’humour que la triste équipe de l’ASE.

Selon vous ces trafics d’êtres humains et de substances toxiques sont-ils tolérés par les autorités locales, voire pire et cela rentre-t-il dans une logique de business du social ?

Professeur Tarrius : Je ne sais pas répondre clairement à cette question. Cela relèverait d’un tel cynisme. Je crois plutôt à un mixte de perte de vue des finalités de l’action publique, de protection d’intérêts électoraux immédiat, de lâchetés, de résignations (un éducateur nous disait qu’il pensait à la vie économique de sa famille lorsqu’il sentait monter en lui la révolte contre son institution),  etc…

CEDIF : Rien ne saurait nous étonner venant de l’ASE. Mais comment expliquer que les faits que vous décrivez n’ont pas intéressé la justice qui aurait dû enquêter et entrer en condamnation face à la gravité des délits commis par des personnels administratifs et des élus ?

Professeur Tarrius : Comment un procureur, quelle que soit sa bonne volonté, peut-il entrer en conflit avec un exécutif local aussi dominant ?

CEDIF : Comment expliquer encore que la présidente du conseil général des Pyrénées Orientales a pu prendre la tête de l’ONED et du 119 au su des pratiques dans son département ?

Professseur Tarrius : Comme on peut expliquer que la recherche méthodologiquement inacceptable (voir rapport d’enquête) menée par un laboratoire perpignanais sur financement des conseils général et régional sur le dispositif prostitutionnel de La Junquère ait permis la promotion politique nationale d’une élue locale….

J’ajouterai que le rapport dont il est question est gratuitement téléchargeable ici.

CEDIF : Un rapport que nous incitons évidemment tous nos lecteurs à regarder attentivement, nous vous remercions pour toutes ces informations tellement utiles à la compréhension d’un système.

Les prédateurs familiaux

Une femme et son bébé aux prises avec des prédateurs
Une femme et son bébé aux prises avec des prédateurs

Parmi les demandes formulées par des parents aux prises avec l’ASE, certaines font remonter un information préoccupante ou un signalement ou encore l’exacerbation d’un conflit entre ex-époux à l’intervention d’un prédateur familial.

Nous connaissons des cas de cette espèce, avec dans le département du Cher, une mère d’élève qui prendra contact avec une famille par l’intermédiaire de son fils afin de nouer une amitié envahissante et nocive. Un autre cas nous a été signalé en Savoie où une mère prédatrice utilisera son fils pour attirer la fille d’une autre maman et l’héberger avec relations sexuelles en prime et dénonciations contre la maman avec l’appui du père. Dans ces deux cas les détournements de mineurs ne peuvent être contestés. 

En effet, de telles situations mettent en évidence de même modes  opérateurs ourdis par un prédateur familial ayant des visées sur l’enfant qu’il entend soustraire à ses parents.  Systématiquement, le prédateur cache ses intentions réelles en se présentant comme un ami de la famille afin de gagner la confiance de ses proies. Les objectifs de ces prédateurs qui agissent seuls ou en couple peuvent être de natures différentes : psychose, désir d’enfant,  et même quelquefois pédocriminalité. 

Face à de tels comportements, nous déconseillons formellement de placer votre confiance en des personnes trop empressées et désireuses de recueillir vos confidences. Ceux qui veulent s’insérer un peu trop rapidement dans votre espace relationnel cachent peut-être le visage de prédateurs familiaux.

Mais pour un aperçu plus pratiques des modes opératoires des prédateurs familiaux, prenons un exemple concret.

Le poisson-pilote est lâché    

Une mère d’élève peut représenter un excellent poisson-pilote, surtout si elle attitre la compassion.

Madame Zerbib correspondait tout à fait à ce profil : rescapée d’un grave cancer dont elle craignait des récidives, elle se confiait aussi sur ses difficultés relationnelles avec son mari, son fils fut le souffre-douleur de sa classe et a sympathisé avec le fils et beau-fils du couple Antrais.

Le ticket d’entrée auprès de ce couple recomposé est donc obtenu. Sans méfiance, les Antrais vont lui offrir leur amitié en retour.

Antrais libre 

Alors que Madame Antrais est enceinte, la mère d’élève va se montrer progressivement de plus en plus présente. Elle finira par s’inviter en toutes occasions et à l’improviste en compagnie de son fils. Même la présence d’autres amis, de membres de la famille au domicile des Antrais ne l’empêche pas de s’imposer. Face à la détresse de cette mère de famille importune, le couple ne rompra pas les relations, acceptant même ses visites inopinées jusque dans la clinique où Madame Antrais accouchait de son quatrième enfant.

Madame Zerbib semblait s’investir dans un rôle quasiment parental souffrant certainement du manque de n’avoir eu qu’un seul enfant alors qu’elle était déjà dans l’âge mûr.

Rose Mary’s baby club 

Il devenait alors question d’intégrer la famille Antrais à un cercle relationnel qui tenait plus du Rose Mary’s Baby Club que d’un groupe d’amis sans problèmes. Ceux-ci étant adeptes d’un retour à la terre, du naturisme, et de modes de vie alternatifs.

Cet intérêt tout à fait anormal pour les enfants du couple Antrais est encore un de ces signes qui ne trompent pas quant au risque de prédation.

S’ajoute à ce signe celui d’intégrer le couple à un cercle restreint d’amis avec le côté quasi-sectaire de cette démarche et l’enfermement relationnel qu’il suppose. 

Là encore, par tolérance et « ouverture d’esprit », le couple Antrais avait ignoré ces signes inquiétants en dépit de leur première rencontre avec le personnage de Monsieur Zerbib, un drôle de bonhomme de la soixantaine qui jouera également à la perfection son rôle d’handicapé de la vie.

Pour autant des distances seront mises avec le refus manifesté par Monsieur Antrais de participer aux soirées dansantes des Zerbib et de rencontrer leurs étranges amis. Mal à l’aise face à ce refus, les époux Antrais accepteront cependant d’héberger quelques week-ends le fils Zerbib et permettront en retour à leur fils et beau-fils de passer un samedi et un dimanche chez ce couple au profil soixante-huitard pour  aller le rechercher à l’occasion d’un repas.

Là encore la pseudo-amitié se négocie, peu désireux d’approfondir les liens, le couple Antrais n’ose le rompre ouvertement et par mauvaise conscience de rejeter son introduction dans le cercle Zerbib accepte des hébergements croisés des garçons et des invitations à déjeuner. La technique du pied dans la porte est ici utilisée. 

Il est certes difficile de repousser ce qui ressemble a priori à des marques d’amitié, mais il convient surtout de distinguer ce qui relève d’une démarche sincère de ce qui est de l’ordre d’un forçage de main. La première impression est souvent la meilleure et quitte à braquer leur adolescent de fils et beau-fils, les Antrais auraient du mettre fin à cette relation dès l’arrivée du prédateur familial proprement dit.

L’inquiétant Monsieur Z

Une erreur qui permettra de mieux comprendre le comportement de l’inquiétant Monsieur Zerbib et les relations particulières de ce couple dont s’était plainte initialement l’épouse.

Étrangement d’ailleurs, Madame Zerbib cessera d’évoquer ses difficultés relationnelles avec son mari.

Un mari qui paraîtra plus perturbé que sa femme par de graves problèmes psychologiques qu’il avouait très facilement, ayant besoin de s’épancher. Il évoquera ainsi un sexothérapeute et somatothérapeute dont il dira beaucoup de bien et qui lui aurait fait prendre conscience de la gravité des traumatismes qu’il aurait subi dans son enfance.

Pour Monsieur Z c’était certain, il avait été détruit par son propre père et ses difficultés existentielles remonteraient à ce père qu’il maudissait. Il aurait subi de lui de graves maltraitances psychologiques qui auraient diminué l’estime qu’il avait de lui-même, il aurait raté sa vie, sa vocation auprès des jeunes vers lesquels il voulait assumer le rôle d’enseignant ou éducateur. À la place son père l’avait contraint à reprendre la petite entreprise familiale. Le ressentiment de ce personnage d’âge bien mûr pour son père démontrait la profondeur de sa psychose.

Au lieu d’alerter les Antrais ce comportement attirera leur compassion. Il était tout à fait possible que l’étrange bonhomme soit véritablement une victime de son propre père. Il pouvait d’ailleurs sincèrement le croire, mais là aussi ce n’était qu’un symptôme de sa psychose déterminant ses actes ultérieurs.

Il apparaît en effet que l’individu va réaliser un transfert vers Monsieur Antrais, tout en s’attachant de façon anormale au beau-fils en lequel il va se reconnaître davantage qu’en son propre fils. Son fils à l’égard duquel il pourra se montrer dur, insultant. Il accaparera donc de plus en plus le beau-fils dont le comportement changera au retour d’un week-end chez les Zerbib ou d’un déjeuner en leur compagnie. Il voudra aussi attirer à lui la fille et belle-fille des Antrais, âgée de 11 ans, laquelle se refusait de façon déterminée à passer une nuit au domicile de ces gens.

Atteintes à l’autorité parentale

Il aurait été là temps de mettre fin à cette relation, mais non les Antrais ne s’accordaient pas encore sur ce point, se révélant tout de même plus méfiants quand Madame Z s’effacera dans la relation avec les Antrais au profit de son étrange mari. C’est lui désormais qui organise les visites, se présente à l’improviste, et surtout donne des conseils éducatifs.

L’épouse apparaît aussi comme ce qu’elle est, une figure dont on ne se méfie pas, mais qui permet au prédateur de prendre la place qu’il désire. Le fameux poisson-pilote qui trace la voie du requin.

La place est prise et le drôle de bonhomme ne doute plus de rien, il s’indigne de ce que le fils et beau-fils des Antrais redouble sa troisième. Il parlera à la mère en lui demander de forcer le passage et en critiquant le beau-père qui, selon lui et par transfert, ne valorise pas son beau-fils. Puis il appelle le beau-père en lui faisant la même requête et en médisant sur une mère qui ne fait pas ce qu’il faut pour son fils.

Le sombre individu ne doute vraiment de rien. Tous les voyants sont alors au rouge avec une ingérence éducative complètement inadmissible.

Des stratégies sont déployées pour créer la zizanie parent-enfant puis entre les parents eux-mêmes.

Monsieur Zerbib profite de son accès au fils et beau-fils de la famille Antrais pour saper l’autorité parentale. Cela fonctionne d’ailleurs bien puisqu’en pleine crise d’adolescence, il  oppose le modèle éducatif qu’il « subit » à celui qui prévaut chez les parents de son copain. Il explique que même si les Zerbib « prennent un peu la tête avec des reportages écolos chiants qu’ils nous forcent à regarder », au moins chez eux c’est la fête et on peut boire.

Une trop tardive rupture

Les Antrais vont alors inviter les Zerbib sans les prévenir du fait qu’ils auront à s’expliquer.

La soirée sera mouvementée et dans une atmosphère chargée le thème de l’éducation des enfants est abordé. Le vieil homme névrosé passe à l’attaque et accuse Monsieur Antrais de maltraitances psychologiques, puis il s’en va en claquant la porte, laissant derrière lui son épouse et son fils.  Sa femme, gênée, prend Madame Antrais à part pour s’ouvrir enfin de nouveau sur ses difficultés relationnelles et tente de rassurer en disant qu’elle surveille ce que fait son mari. Des paroles peu rassurantes.

Se ravisant, il revient et fait face aux demandes d’explication de Monsieur Antrais relativement à ses conceptions éducatives. Le vieil enfant névrosé prétend qu’il fallait laisser les adolescents réaliser toutes leurs expériences et si possible les accompagner :   « il est mieux qu’ils fassent leurs expériences alors que nous sommes là ».  

La notion il est interdit d’interdire est certainement le pire message à adresser à des jeunes en recherche de repères, il est aussi la porte ouverte à toutes les transgressions. Pourtant une telle conception se retrouve chez nombre d’éducateurs, mais aussi chez des prédateurs d’enfants qui les considèrent aptes à faire des choix qu’ils ne sont en réalité pas capables d’assumer. Un tel positionnement chez un intrus parental peut faire craindre le pire, mais en général il n’est pas formulé par le prédateur qui cherche à mettre des familles victimes en confiance. 

Monsieur Antrais expose alors au prédateur qu’il a été alerté du fait que le fils Zerbib avait vomi dans son lit à la suite d’une fête au cours de laquelle de nombreux adolescents avaient été invités. Il demande ce qui se passe dans la tête du père Zerbib pour inviter des adolescents chez lui sans leurs parents et pour les faire boire.

Les relations auraient dû s’arrêter là, mais c’était sans compter l’insistance du fils et beau-fils des Antrais qui souhaitait passer une partie des vacances d’été avec sa famille paternelle et en compagnie du fils des prédateurs.

Le piège se referme

Il fallait s’attendre là au pire, la mise en contact d’un prédateur familial avec l’ex-époux de Madame Antrais donc son immixtion dans un ancien divorce et ses conséquences quant à la résidence des enfants. Ici les Antrais ont trop tardé à rompre toute relation, il est là déjà trop tard car le prédateur peut s’immiscer dans un ancien conflit parental et mettre à profit les libres paroles du couple Antrais au sujet de ce conflit et de leurs mauvaises relations avec les parents de Madame Autrais. 

Les confidences appelant les confidences, il est rare qu’un prédateur familial n’ait pas connaissance de la situation familiale étendue de ses proies, rien de ce qui pourra être dit n’est confié à l’oreille d’un sourd. Le prédateur parait bien se soucier des ses « amis », il peut paraître prévenant et plein d’empathie car il est toujours agréable de trouver une oreille attentive et qui n’oublie pas ce qu’on lui a confié alors que tant d’autres amis ne se souviennent plus de la date anniversaire du petit dernier. En réalité le prédateur lui se rappelle mais ce qui peut être considéré comme une marque d’attention relève plutôt d’une véritable enquête de police.

Cela ne va d’ailleurs pas manquer, le couple Antrais perd toute autorité sur leur fils et beau-fils face à la contre-éducation d’un géniteur ne payant plus de pension alimentaire et en instance de procédure.

Monsieur Zerbib va s’immiscer alors plus profondément dans la relation familiale, il entreprend de contacter lui-même tous ceux qui pourraient en vouloir au couple Antrain. D’abord il rencontre le père divorcé et sa nouvelle épouse, puis les propres parents de Madame Entrain qui étaient en délicatesse avec leur nouveau gendre et leur fille. Il attise les ressentiments, véhicule des rumeurs et propose à chacun de se venger à son profit.

La nouvelle épouse du père va alors lui demander de réaliser un signalement auprès des autorités scolaires, « il a dit qu’il le ferait et il l’a fait », triomphe-t-elle alors !

Les parents de Madame Antrain réalisent dans quel nid de vipères ils sont tombés, et refusant d’aller plus loin, ils font face à l’étrange bonhomme qui dans sa psychose devient menaçant : « On n’a pas encore gagné contre votre gendre». Le prédateur lève alors le masque et s’impose désormais à l’improviste et de façon fort peu amicale. Il menace encore : « Vous êtes allés trop loin avec moi pour reculer ! »

L’imparable manip

L’ex-mari embraie à partir du signalement, il devient facile de nier une manipulation, il suffit de prétendre apprendre par des tiers l’existence de mauvais traitement pour demander l’intervention d’un juge des enfants puis du JAF afin d’obtenir au moins de ne plus avoir à payer la moindre pension alimentaire voire même réclamer l’annulation de celle qui était due !

Le piège est imparable et de fait d’autres situations nous ont été exposées avec le même mode opératoire : un prédateur se rapproche d’une famille recomposée ou d’une maman seule, il utilise ensuite un ancien conflit parental pour obtenir lui-même un accès à l’enfant. En tant que tiers il sera supposé de bonne foi et aucune plainte pour dénonciation calomnieuse n’aboutira, encore moins une plainte pour entrave à l’exerce de l’autorité parentale ou pour détournement de mineurs puisque l’autre parent appuie les menées du prédateur.

Ce sera bien ce qui se passera en faveur de Monsieur Zerbib, à la différence de quelques imprévus.

En effet, sa femme ne signera aucune dénonciation, prise par le remord, elle contactera Madame Antrain afin de s’excuser de ce qui était mis en place par son mari. Mais il était alors trop tard pour agir, même alerté de la machination, le couple Antrain ne pouvait plus l’arrêter et Madame Zerbib refusera d’écrire pour révéler les menées de son mari : « ce serait invivable pour moi si je le faisais ! ». Au moins Madame Zerbib avait-elle encore la force d’envisager le divorce et de le motiver par la perversité de son époux, mais elle n’en fera rien. Il est bien possible que là encore elle ait agi avec une coupable duplicité.

Les parents de Madame Antrain oseront cependant dénoncer l’attitude du prédateur, mais là aussi il était trop tard.

Le trio infernal qui fait le beurre de l’ASE

Les conséquences seront une intervention judiciaire pour les deux beaux-enfants de Monsieur Antrain avec perte du droit de résidence pour Madame Antrain. Monsieur Zerbib pourra donc accueillir le beau-fils autant qu’il le souhaitait, et le père (mais peut-on parler d’un père ?) obtiendra le placement de sa fille en foyer en attendant d’en obtenir la résidence.

Trois mois de placement dans des conditions éprouvantes avec une demande du père pour que son sulfureux nouvel ami puisse obtenir un droit de résidence et d’hébergement sur sa propre fille. Remerciement des services rendus ? Un éducateur osera même soutenir une telle demande auprès de Madame Antrain qui s’y opposera. Sa fille pensera ensuite que c’est sa propre mère qui l’a fait placer !

Sentiment entretenus évidemment par ce qui n’est qu’un géniteur, un éducateur et un prédateur. Un trio infernal qui fait le beurre de l’ASE dans bien des situations pour lesquelles  nous avons été saisis.

ASE, DPJ : ficelles et les pièges de l’entretien (3)

Ne pas répondre aux questions qui nous enferment

Nous avons vu dans un précédent volet consacré aux pièges et ficelles de l’entretien avec les sévices sociaux, la posture des assistantes sociales qui présentent des accusations calomnieuses comme des faits en utilisant une technique dite analyse transactionnelle.

Comme nous l’avions précisé, il s’agira là d’utiliser le ton et l’attitude de l’objectivité pour dire les pires horreurs et présenter le parent qui se défend comme n’étant lui pas objectif, incapable de prendre conscience de ses erreurs. Le ton de l’assistance sociale est calme posé, une autre à ses côtés manifeste des signes d’approbation. Le parent s’affole, il se défend. Il est sous l’emprise du stress et perd pied.

Quand ce n’est pas une vision dévoyée du bon sens qui est mise au service de la calomnie, c’est la respectabilité du travail social (sourire) ou d’un magistrat qui est mis en avant. Un magistrat qui n’intervient cependant qu’en aval :

« au vu des éléments qu’il a réceptionné, le procureur n’a pu que constater … »

Quand le magistrat ne fait que reprendre une enquête sociale lourdement à charge, que répondre, et comment réagir face à une décision de justice dont des passages entiers ne sont qu’une copie d’interprétations lourdement calomnieuses ?

Voila une question qu’il convient de se poser face à un tribunal. Mais l’assistante sociale formée à la destruction psychologique des parents n’a, lors de l’entretien, aucun pouvoir juridictionnel, il faut alors inverser la situation et la remettre en sa place en la renvoyant aux faits et non à l’évaluation des faits par un travailleur social.  

Ainsi dans l’entretien en question, la responsable A considère fondées les calomnies retenues à l’égard de la mère dans la mesure où un éducateur a pu exprimer par écrit une version édulcorée des propos insultants et attentatoires à l’intimité qu’il a osé tenir à l’oral.

Mettre les sociaux sur la défensive 

Il ne faudra donc pas s’enliser sur le terrain du bon professionnel qui a fait son travail, mais couper court aux propos de la travailleuse sociale en lui rappelant que « l’éducateur en question a procédé sans recul à un entretien orienté, a joué le psy et a fait montre d’une rare partialité», puis citer quelques exemples de cette partialité. Il est aussi intéressant d’interroger les sociaux sur les motivations dudit éducateur.

Il faut là faire preuve d’un parfait aplomb et ranger au titre des faits la faute professionnelle de l’éducateur et ses conséquences. Interpeller alors les travailleurs sociaux sur leur devoir de dénoncer de tels comportements. 

Ce qui compte n’est pas ici de se défendre, mais de forcer la partie adverse à être sur la défense.

À ce stade il est bien évident que l’entretien est joué d’avance. Mais comme nous le précisions dans le premier volet cette rencontre n’avait pas pour but de limiter l’impact négatif d’une mauvaise évaluation de la situation socio-éducative. Elle vise seulement à tenter de faire reconnaître à des travailleurs sociaux les conséquences désastreuses de leur intervention qui est de nature à exposer le président du conseil général à des poursuites.

Mieux elle permet de saisir les méthodes utilisées par les travailleurs sociaux afin de déstabiliser les parents …

Le travailleur social est un être discipliné

Au vu des éléments le commissaire politique a jugé bon de transmettre l'ordre de vous faire exécuter, mais le contradictoire a été respecté ... BANG
Au vu des éléments le commissaire politique a jugé bon de transmettre l’ordre de vous faire exécuter, mais le contradictoire a été respecté … BANG

La justification des travailleurs sociaux face à un parent capable de reléguer les faits à des calomnies peut ressembler à celle des fonctionnaires de l’horreur telle qu’elle apparaît lors des procès des crimes de masse : nous avons respecté la procédure, nous avons obéi aux ordres, nous n’avons rien à nous reprocher. 

C’est aussi que l’agent A dira :

«  Au vu de ces éléments là le procureur a estimé effectivement qu’il y avait lieu à mener une enquête sociale rapide que l’on appelle RRSE et pour ce faire il a transmis à un service qui travaille auprès du tribunal CAE (centre d’action éducative) et vous avez été amenée à rencontrer dans un délai très court M S dans ce cadre là, éducateur spécialisé. A l’issue de l’évaluation menée par M S, il y a donc eu une audience à laquelle vous avez été convoquée par le Juge des enfants, Monsieur G. Le procureur, une fois qu’il a estimé qu’il y a des questions au sujet de la protection de l’enfance, il transmet le dossier au juge des enfants. Donc monsieur G vous a reçu, puisqu’il s’agit des bases du droit français, le débat contradictoire. Vous avez pu, vous la famille, la maman, puisque c’est vous qui êtes titulaire de l’autorité parentale, le papa du jeune, Monsieur S, représentant du service qui a été mandaté, être entendus. »

Pas démontée le moins du monde, l’agent A, retrouve son langage de l’adulte raisonneur, elle se transforme même en petite prof pour expliquer la procédure à la maman. Une procédure que la mère connaît très bien et qui est la raison d’être des services de la protection de l’enfance si mal-nommée : l’information préoccupante et pire le signalement dans le cas qui nous intéresse, le signalement qui justifie la saisine directe du procureur.

Parce que dans cette affaire, l’agent A oublie de dire que si le procureur a décidé de lancer Monsieur S, un bichon maltais croisé pitbull, pour mordre les mollets de la maman et recracher les morceaux sur le papier peu hygiénique qui lui sert de rapport, c’est parce que l’agent A a précisé tout à fait gratuitement que la maman refusait toute collaboration avec ses sévices sociaux. Ce qui justifie effectivement de la procédure de signalement.

S’informer pour ne pas se faire enfumer

Eh oui, ne jamais négliger que le travailleur social oublie souvent des mots et ni vu ni connu, il vous enfume au nom de sa vision de la procédure. 

J’ai fait mon travail clame l’agent A, j’ai respecté la procédure et la procédure est le garant de la sauvegarde de vos droits surtout avec un principe aussi précieux que le contradictoire.

Mais la maman ne va pas s’en laisser compter : elle connait la différence entre la procédure administrative sans activation du judiciaire (l’information préoccupante gérée par l’ASE) et la procédure judiciaire (le signalement qui fait intervenir le procureur puis souvent le juge des enfants lorsqu’il donne une suite). Elle n’ignore pas non plus que c’est bien l’agent A qui a prétexté d’une non-collaboration pour actionner le signalement. Elle a aussi tâté du principe du contradictoire en justice des mineurs pour savoir ce qu’il faut en penser.

Et là, la maman y va, elle assène ses coups :

«  Voilà, quand au débat contradictoire il n’y en a pas eu. Quand on appelle débat contradictoire le fait que je prenne connaissance du tas d’ordures qui m’est reproché sans que je puisse y répondre, il n’y a pas eu d’enquêtes, M S s’est comporté comme un procureur qui accuse. Quand j’ai vu que Madame C vous a envoyé le 4 février cette lettre qu’elle m’a communiqué et que le 5 tout partait déjà là-bas, moi je me suis dit que vraiment que suite à l’information préoccupante de Mme C il y aurait une enquête et que moi je pourrais vous rencontrer. »

Allez la perche est tendue, l’agent A va-t-elle avouer qu’elle a balancé son signalement sans savoir le temps de recevoir une lettre le 4 et la mettre au courrier le 5 ? 

« L’assistante sociale du lycée a recueilli un certain nombre d’informations auprès de vous, des différents membres de la famille des personnes concernées, elle vous a proposé d’après ce qu’elle nous a dit de vous rencontrer. Alors il n’y a pas nécessité à ce que nous, service social du secteur passons derrière, j’ai envie de dire, euh, pour recueillir. Les informations étaient suffisamment préoccupantes pour que nous … »

Posez leur alors la question de savoir ce qu’il y avait de vraiment préoccupant et vous aurez un blanc, ou une interprétation, elles ne se souviennent pas nécessairement du dossier. Là mettez les en garde de ne pas dire n’importe quoi.

Ne jamais négliger la mauvaise foi et la capacité de mentir 

« Madame vous nous avez jamais contacté, j’ai été extrêmement étonnée que suite au courrier que je vous ai envoyé je n’ai eu aucune nouvelle des deux parents. »

On notera au passage qu’il était difficile de contacter les sévices sociaux entre le 4 et le 5 février à moins d’avoir une très efficace boule de cristal, d’autant que le courrier envoyé ne faisait que préciser que l’affaire était désormais entre les mains du procureur … La maman aurait pu partir d’un éclat de rire déstabilisant, mais elle n’a pas saisi sur le coup l’idiotie du propos et est rentrée dans le débat.  En fait en décryptant le propos idiot en question, on comprend aussi que la faute d’un signalement intempestif est imputé à la mère qui aurait dû se manifester lors de la journée du 4 avant la pause syndicale ou le 5 avant le départ du courrier. Nous avons affaire là à de la connerie grand style …

Mais la maman s’engouffre dans le non-sens, intentionnellement ?

« Si j’ai essayé de vous contacter pour un RDV, mais je n’ai pas pu m’y rendre. »

Oups la gaffe, évidemment on a bien compris qu’il n’a jamais été question de rencontrer qui que ce soit puisqu’il s’agissait de déclencher un signalement immédiat. Mais c’est difficile à dire, alors on ment, on rajoute une couche de mauvaise foi à la connerie.

L’agent K : « Je suis très étonnée, je n’ai pas souvenir que vous m’ayez appelée. Si vous aviez appelé sans nous avoir, des secrétaires prennent note des messages. »

MAIS BIEN SUR

L’agent A : « Moi je n’ai absolument pas eu connaissance de votre appel et comme le dit ma collègue si vous avez appelé je n’ai absolument pas inscrit de RDV. » 

Mais c’est qu’on sait aussi jouer la comédie chez les sociaux, elles feront même semblant de chercher dans leurs agendas.

Furieuse de sembler se justifier, l’agent A prend conscience du fait que la demande d’entretien de la maman ne correspondait pas à ce qu’elle avait annoncé, il ne s’agissait effectivement pas de demander un conseil …. Énervement de l’agent A : « Alors j’ai des questions à vous poser parce que ces éléments là datent du mois de février, qu’est ce qui fait que vous avez souhaité effectuer cette démarche alors que nous sommes là fin septembre. »

Eh oui, l’agent A est parano, elle vient de comprendre qu’elle est sur la sellette, la suite au prochain épisode …

Lettre ouverte à mes collègues travailleurs sociaux

Dante
Lettre de Dante aux damnès de l’enfer

Ceci est un appel aux travailleurs sociaux : Pourriez-vous, par vos témoignages, nous donner la clef de votre réussite avec vos enfants, votre couple, votre travail, tout ce qui fait que vous avez toujours les bonnes solutions ? Merci infiniment.

Dans l’attente de votre réponse, moi éducatrice spécialisée, en détournement d’écrits infondés, je n’ai pas de solution miracle car il n’en existe pas, jusqu’à preuve du contraire. Mais je peux essayer de vous apporter mon savoir et savoir- faire surtout le savoir être qui permet de prendre de meilleures décisions dès lors qu’une famille dépend de notre bon vouloir.

PS : toute ressemblance avec des personnes ayant existées n’est pas fortuite, portez plainte si vous vous reconnaissez dans les faits de maltraitances et malfaçons, ainsi je n’aurai besoin d’aucunes preuves pour vous dénoncer, vous le ferez vous-même en interpellant la justice, ceci pour préciser que cet article s’adresse aux abuseurs d’enfants en tout genre !!!

Partons d’un constat : 50 pour cent des enfants placés ne devraient pas l’être dit Monsieur Naves de l’IGAS. Que pensez vous de ces chiffres ? 

Ce sont les assistantes sociales qui préconisent les placements, quels comptes leur demandez-vous de rendre face à cet échec ?

Je ne peux m’étendre sur ce chiffre car je connais les dommages irréversibles de bons nombres de placements, surtout s’ils sont non fondés, comment sortir ces chiffres sans sanctionner ? L’inspection générale, quand même….

À ce niveau, je veux bien mener un travail dans vos services, créer un document type avec vous qui, par ses questions ne laisserait la place qu’aux réponses pertinentes, celles qui organisent la mission des travailleurs sociaux et ne leur permettraient plus d’écrire des histoires aberrantes sur certains parents et certains enfants.

Ce n’est pas fini, 47 pour cent des enfants placés deviennent SDF ?  

C’est une évidence pour moi, j’ai 25 ans de pratique, les enfants placés sont rarement aimés, considérés et sans affection c’est une mort à petit feu….

Mais alors comment aimer les enfants que l’on accueille sans se substituer aux parents ?

Ne savez vous pas aimer sans pour autant laisser la place aux parents, ne savez vous pas qu’un enfant, un être humain ne peut se développer et devenir un homme sans affection ?

Ce n’est quand même pas difficile de reproduire en institution l’étayage parental tout en répétant sans cesse à l’enfant que nous sommes là pour aider ses parents à tout mettre en œuvre pour son retour, que nous sommes de passage dans sa vie, que nous allons l’aider à supporter l’absence et combler le vide parental par des visites, des appels ou l’aider à faire le deuil d’un parent abuseur, maltraitant ou que sais-je encore à partir du moment où la priorité c’est aider….. Savoir être s’il vous plaît….

Mon expérience avec les jeunes majeurs (je vais d’ailleurs demander leur accord ou mieux leur demander de rédiger un récit de vie sur leur placement) m’a montré que toutes les conditions sont réunies pour qu’ils deviennent SDF.

Prisonniers de l’institution depuis des années (parce rien n’est travaillé avec la famille durant ce temps ou presque rien pour ne pas déranger les âmes sensibles…), ils espèrent avec leur contrat jeune majeur, encore faut-il l’obtenir car il faut monter « patte blanche » !!!

Alors que nous savons que «  le renoncement à tout projet témoigne d’une étonnante capacité à s’adapter à un monde sans repères et que faire du projet un préalable à toute action c’est précisément n’avoir pas de répondant en tant qu’adulte, D. BONDU »

De foyers en familles d’accueil, cet enfant, arrivé à 5 ans, ballotté, ne pouvant quitter sa violence pour se battre à cause oui à cause du placement aura peut être un contrat jeune majeur, sinon c’est la rue !!! Quand va-t-on interdire les placements de plus d’un an,  il y a un problème là, qu’est-ce qu’on fout ?? C’est pourtant simple, si l’enfant hurle sa souffrance du manque de ses parents, cessez de l’ignorer et de le punir ou de l’insulter, laissez le rentrer chez lui en vous assurant que ce qui était reproché aux parents a été travaillé, rendez leur leurs responsabilités, plutôt que de vous prendre pour ceux qui savent ce qui est bon pour eux !!! Ceux que nous accueillons pour des maltraitances graves n’ont pas ce comportement, lisez et relisez les rapports, entendez les parents et les enfants, ce ne sont quand même pas tous des menteurs.

Votre formation est-elle le reflet de vos pratiques ?

Notre formation est riche et suffisante pour faire notre travail, cependant sur le terrain peu réfléchissent, plus d’observations, plus de constats, plus d’analyses, le plus souvent le rapport final n’a plus rien à voir avec la demande initiale et difficile de revenir en arrière, pas de remise en cause pour les professionnels, ils ont raison !!!

Personnellement, je retiens les bases fondamentales de ma formation, pour accompagner des enfants le minimum est de connaître leur stade de développement, ainsi nous pouvons émettre des hypothèses pour améliorer leur développement, il est important de le faire avec les parents, première étape, c’est pour ça que nous sommes là, nous conseillons, nous faisons avec eux, cela ne veut pas dire ordonner sous la menace comme souvent…

Deuxième étape : ne pas leur demander ce que des enfants du même âge ne feraient pas chez eux, ils n’ont pas à être punis d’un dysfonctionnement parental, ne l’oubliez pas, pensez à vos enfants et imaginez vous un instant ce qu’ils pourraient ressentir si demain ils étaient placés, ça fait froid dans le dos non ? Combien de placements pour divorce, décès, parents qui se battent, logement insalubre….. Ce ne sont pas des choses qui pourraient nous arriver ???

Dernière étape : je sais que le théâtre fait partie de la formation mais s’il vous plaît pour les comédies dramatiques inscrivez-vous à un cours, votre imagination débordante en sera comblée. Un problème, une solution, cessez de multiplier les problèmes, d’en créer parce que vous n’avez pas la situation en main, ce sont des êtres humains que vous détruisez !!!

Allez, j’exagère, prouvez nous que les personnes mineures que vous accompagnez ne sont pas obsédées par un retour en famille ?

Avez-vous la possibilité de dénoncer les abus ? 

Je vais vous parler en toute sincérité, oui je culpabilise de ne pas avoir dénoncé bons nombres d’abus, oui j’ai eu peur car je me suis retrouvée comme vous, les parents, soit j’obéis, soit ma vie est un enfer.

La loi nous protège entre guillemets, si on porte plainte, il faut changer de crémerie… Ca je l’ai compris bien vite, ce qui ne m’empêche pas de bondir sur ceux qui dérapent quand je le vois, on se méfie en ma présence…, je dérange, en tant de guerre, je serais exécutée☻☻☻ !!!

Votre syndicat a-t-il les moyens de soutenir les professionnels qui dénoncent les « malfaçons » ? 

Comme tout système bien « huilé » qu’est un établissement ou un service qui dépend du Conseil Général, le syndicat a peu de pouvoir face aux dirigeants et à leurs méthodes, si un syndicaliste se démarque, il sera promu et ainsi de suite, le personnel de ces entreprises sociales n’a qu’une idée en tête : garder son poste. Le carriérisme prime sur le collectif, attention je ne dis pas qu’ils n’ont pas essayé mais c’est tout simplement impossible d’affronter certains systèmes. Ceux qui s’y collent sont déprimés et seuls au monde !!!

Le métier de travailleur social octroie-t-il des privilèges ?  

Pour les professionnels de terrain, pas de privilège financier que ce soit dans le privé ou le public, les salaires évoluent selon des indices qui ne peuvent être modifiés. Pour tous les corps de métiers d’ailleurs, ça c’est dans l’absolu, ensuite chaque dirigeant peut s’octroyer des privilèges s’il n’est pas intègre, il dispose de sommes conséquentes en espèces, impossible de contrôler les dépenses, j’en connais une qui fait de fausses factures, fait ses courses sur le compte de l’établissement, garde les allocations des jeunes majeurs, leur retire des cautions, elles ne sont pas restituées, commande des articles en plus qui se retrouvent chez elle, tout cela je l’ai signalé à la Direction, je n’ai pas de réelles preuves mais j’y travaille…..

Quelle rancune doit se dire cette voleuse ? Ben oui, il ne fallait pas éveiller le sentiment de haine que je ne côtoyais jamais avant de croiser ta route !!! 

Par contre il n’a jamais été question de primes ou autres privilèges en fonction du nombre de placements, je vous en donne ma parole, mais si les lits sont vides en établissement, le budget baisse, alors quelque part il faut faire du chiffre… L’horreur !!!

Pourquoi des enfants en danger ne sont pas placés ? 

La difficulté ici est de définir le danger, pour les non-initiés mes propos vont peut-être vous sembler inadaptés aux normes de la société, ces normes sont un idéal, voire une utopie…

À mon sens le premier danger est le manque d’amour envers ses enfants, il peut s’expliquer par le fait de l’histoire des parents, seulement, il est à mon sens, le critère fondamental de l’enfant en danger. Bien évidemment, l’inceste est un crime, à exclure de l’amour dont je vous parle. Lire « les parents marchent sur la tête ». Les privations en tout genre et les coups portés (pas les « cliques ou la gifle qui part impulsivement) aux enfants, là je n’ai pas d’hésitation à demander le placement.

D’abord, il n’y a pas d’idéal d’éducation qui ne soit utopique, la vie est une somme de constructions qui se basent sur des modèles socioculturels que les travailleurs sociaux veulent uniformisés : être et faire comme eux car ce sont les meilleurs…..

Ensuite, c’est une question d’acceptation de la différence : milieu ; culture ; éducation ; valeurs. Nous sommes riches de nos racines, c’est le seul ancrage possible, riche, pauvre, intelligent, chancre, nous aspirons au bonheur. Le pauvre est heureux de rien, le riche est heureux de plus, le médium, dit classe moyenne est distinctif : heureux de sa condition pour l’un (celui qui est tendance pauvre) et envieux du riche pour l’autre.

Mon analyse est la suivante (pour mon corps de métier) :

L’envieux l’emporte sur la tendance pauvre, à la recherche de domination au détriment du matériel inaccessible, l’envieux va faire exploser son besoin de paraître pour ne pas disparaître car il survit grâce à l’importance qu’il se donne. Ainsi avoir le pouvoir sur les « miséreux » et décider de gérer leur vie et leur progéniture lui donne un sentiment de puissance, comme cette puissance n’est pas lucrative, ces envieux développent des stratégies d’actions si perverses que si vous avez la maladresse, par vos propos de réveiller leur position tellement basse, vous recevrez leurs coups les plus bas.

L’heureux de sa condition, la tendance pauvre, cherche à s’enrichir de son influence sur les oubliés du système, celui là est intègre et désintéressé mais il est en voie de disparition…

Ainsi, entre ces deux personnes, c’est l’heureux à tendance pauvre qui placera les enfants maltraités, l’envieux aura trop à faire à devoir prouver que les enfants sont maltraités, ce qui l’intéresse est la gloire sur personne démunie sans à avoir à se fatiguer et surtout sans prendre de risques !!!

Ainsi, mon expérience montre que les dossiers précédés de violences avérés des parents à l’encontre des travailleurs sociaux  sont ceux qui échappent le plus souvent aux placements, quand l’échéance tombe, les enfants sont tellement démolis que leur humanité est à jamais compromise.

Ensuite, toujours en fonction de mon expérience, les placements que je nommerais « faciles » sont en majorité ceux qui représentent les parents avec qui ont peut travailler car malgré leur douleur, une fois la décision prise, ils se plient aux exigences de réhabilitations pour récupérer leurs enfants (forme de chantage) car ils sont conscients de leur « handicap éducationnel » face à celui des placeurs qui excellent, je le rappelle, en éducation et en savoir de ce qui est mieux pour autrui. 

Pouvez-vous commenter la réaction des parents face aux placements de leurs enfants ?

Comme dit précédemment, il y a des crimes qui ne nécessitent aucun commentaire en matière de maltraitances à enfants. Et je précise que le tonton alcoolisé qui « attouche » sa nièce est une menace pour la société !!!

Comme tous parents, l’enlèvement de nos enfants est la pire chose qui puisse arriver, la réaction sera celle de parents qui ont vécu le drame du kidnapping, ensuite selon le service gardien, les parents vont se calmer car l’espoir de récupérer ce qui leur appartient : leur enfant, va avoir un impact positif sur les raisons de placement, et les professionnels qui ont la mesure, si ils sont intègres et remplissent leur mission d’aide, tout se passera bien.

Si au contraire les professionnels s’approprient les enfants pour des raisons qui leur appartiennent, les parents vont connaître l’enfer, s’énerver, insulter et la machine à broyer les familles va faire son job. Triste constat mais réalité.

Je ne sais pas si c’est de bon conseil mais cela peut être une solution : PARENTS : dès que votre enfant vous confie de la maltraitance ; allez déposer une plainte à la brigade des mineurs et donnez copie de la plainte au service gardien qui est censé protéger votre enfant, leur force sera de renvoyer que ce n’est pas pour rien que l’on vous a retiré vos enfants, répondez alors que ce n’est pas à cet instant de la plainte que vous avez à prouver que vous êtes les bons parents de l’ASE mais que c’est votre devoir de signaler une maltraitance sur votre enfant confié à un service irréprochable en matière d’éducation et de ce qui est bon pour votre enfant.

À votre disposition,

Antigone

Guet-apens en foyer maternel

La main tendue des « sociaux » est rarement désintéressée, pour cette jeune mère l’épreuve sera terrible. Elle a souhaité livrer son témoignage au CEDIF afin d’alerter sur ce qu’il lui est arrivé dans un  foyer maternel, mettant en évidence les méthodes utilisées avec la complicité de médecins. hospitaliers 

Sans la solidarité de toute la famille, l’intelligence et la préconstitution de preuves face aux sociaux, sans le recours à un expert courageux et indépendant, la maman et son fils étaient perdus ! Ce témoignage c’est donc aussi une leçon qui passe en revue la bonne façon de réagir face aux sociaux pour s’en sortir et contre-attaquer.

Une main tendue

Nous sommes en 2011, j’ai 18 ans, je suis en classe de première et je viens de découvrir que je suis enceinte. L’assistante sociale chargée de mon dossier à la maternité parle à mes parents et à moi-même d’un contrat accueil volontaire avec un centre maternel. Je pourrais alors bénéficier d’un appartement autonome, d’un soutien psychologique pour accueillir cette grossesse inattendue, d’une aide scolaire pour passer mon bac et d’une crèche pour la garde de mon bébé.

Mes parents et moi acceptons cette aide, sans méfiance.

Je suis admise en terminale, je passe le bac de français. Je n’ai aucun souci avec les éducateurs qui trouvent que tout va très bien entre moi et mon fils que j’adore.

Début 2012, je renouvelle mon contrat d’accueil pour 6 mois supplémentaires.

Le foyer maternité d’où l’on s’enfuit 

Bientôt un an au centre, la fin de l’année scolaire et le bac.  Mais mon fils est de plus  en plus souvent malade à la crèche où sévissent en permanence des épidémies de gastro-entérite. Les jeunes mères doivent suivre leurs cours, alors la crèche admet les enfants même  malades malgré le règlement. Il n’y a pas d’infirmerie pour les isoler alors ils se contaminent les uns et les autres.

Les relations deviennent plus tendues entre le foyer et mes parents. Ils font remarquer aux gestionnaires du foyer qu’il n’est pas normal que mon fils soit malade chaque fois qu’il rentre de la crèche, ils soupçonnent un manque d’hygiène.  Mes parents songent aussi que je pourrais revenir à la maison puisque le foyer ne m’apporte en réalité aucune aide matérielle,  je dois tout assumer dans mon appartement en plus de mes cours. C’est ma famille qui m’aide.

Un jour, des filles de l’internat me préviennent  de me méfier des éducateurs, elles m’avertissent qu’il y a beaucoup d’histoires bizarres de mères qui quittent le foyer avec leur enfant brusquement et sans avertir. 

barreaLe cauchemar se précise

Avril 2012, je m’organise entre les cours, mon fils malade, la vie seule en appartement et les révisions du bac. La directrice de la crèche me convoque  avec mon éducatrice, elle veut renforcer le planning de crèche en proposant 3 nuits en plus pour mon fils. Je m’y oppose.

La directrice me répond alors :   On dirait que tu te sers comme excuse que ton fils est malade pour le garder le plus souvent avec toi, tu as peur de quoi  « un placement » ? Je ne sais même pas à l’époque ce que c’est…

Moi : Un placement ? Pourquoi vous dites ça ? Non c’est juste que quand il guérit et qu’après je le remets à la crèche et il retombe malade, de plus les enfants malades ne sont normalement pas acceptés en crèche.

La directrice : Si, pour toi on peut l’accepter maintenant, de toute façon, tous les enfants sont malades donc un de plus …

Je persiste dans mon refus. J’annonce que j’ai effectué une demande de logement HLM, ce qui révèle mon souhait de départ. Je viens de les prévenir, je n’aurais pas dû.

La toile d’araignée se tisse

Mon fils a 9 mois, il est dans la période où les enfants supportent mal la séparation d’avec leur maman  et il résiste tant qu’il peut au sommeil pour rester avec moi…Je dois le coucher malgré lui quand il est épuisé et  parfois le laisser pleurer avant qu’il ne s’endorme. Un jour après la sieste, je découvre que dans son agitation, il a tourné dans son lit et  s’est cogné la tête aux barreaux du fond. Il a deux rangées parallèles de petits bleus de chaque côté du front. Inquiète je le signale à mon éducatrice qui me rassure jugeant les bleus  anodins. Elle m’encourage à le déposer à la crèche le lendemain comme d’habitude.

Mais le lendemain après avoir expliqué comment il s’est fait ça, une nounou arrivée en remplacement appelle SOS médecins en urgence, sans prendre l’avis de mon éducatrice. Ils décident d’hospitaliser mon fils alors qu’il va très bien, que les bleus ont plus de 24 h et sont à peine visibles. Ils me menacent de la police si je ne l’emmène pas à l’hôpital, soi-disant pour faire un scanner !

Les mamans du foyer sont repérées

Au CHU, les choses se passent mal. Je suis traitée avec beaucoup d’agressivité et de mépris parce que je suis une maman du Foyer. Les médecins  refusent de faire une radio ou, un scanner. Une infirmière rate le prélèvement sanguin et fait perdre beaucoup de sang à mon bébé déjà stressé de toute cette agitation. Ils me le gardent 48 h de plus pour refaire le bilan raté.

Un prétexte, puisque le pédiatre rédige une information préoccupante et me convoque à la « Cellule enfants en danger » en juin, en pleine période des épreuves du bac.

Pourtant mon fils ne présente aucun signe de maltraitance, son bilan est bon, tout prouve que les bleus proviennent des barreaux du lit. Nous sortons de là épuisés, traumatisés  physiquement et psychologiquement.

Je continue de préparer mon départ du foyer en cherchant une nourrice.

Ils ne nous laisseront jamais partir !

Mon fils ne va presque plus à la crèche et je suis la plupart du temps chez mes parents.

Cela n’est pas apprécié.

Je laisse tout de même pour une dernière fois mon fils à la crèche le 22 mai 2012, je le dépose à 9 h du matin, il est prévu qu’il y reste jusqu’au lendemain matin. Á 18 h, la crèche  m’annonce le passage de SOS Médecins car mon fils a une otite, et « une trace de morsure ». L’enfant est transféré au CHU.

19 h 30 : Arrivée à l’hôpital, le personnel m’interdit d’entrer en salle d’examen, je me repère aux cris de mon fils, j’entre dans la salle  et constate qu’il n’a pas de fièvre mais un hématome en forme de morsure à la limite de la couche. On ne voit que la trace d’une seule mâchoire. La morsure est encore rouge et la peau irritée autour.

L’interne nous annonce que mon fils va être hospitalisé « pour son otite ». Ma mère qui m’a rejointe s’y oppose calmement, car une otite n’est pas un motif d’hospitalisation.  Elle ajoute qu’une morsure de crèche n’est pas non plus un motif.  Le médecin de garde  entre en disant :  » nous pensons qu’il s’agit d’une morsure d’adulte » et nous indique qu’il nous est impossible de quitter l’hôpital avec l’enfant.

C’est tellement invraisemblable, la morsure est minuscule, rouge vif,  et découverte après 7 h de crèche…Nous pensons tout de suite à réunir des preuves et  nous commençons à prendre des photos en gros plan de la morsure.

À ce moment, le CHU ne prend aucune photo, n’effectue aucune mesure,  ne fait pas de prélèvement  ADN sur la trace.

Ils veulent me prendre mon fils

C’est seulement le lendemain que  je suis informée que le motif réel d’hospitalisation de mon fils est  la morsure. On me dit que le procureur de la République va être saisi, que le placement de l’enfant est demandé  et qu’il va y avoir une enquête.

Enfin… première mesure de la trace de la morsure. Mesure très rapide par le chef pédiatre assisté de l’interne de la veille au soir, il exige que je sois seule avec lui dans la pièce. N’ayant pas vu correctement la façon dont il mesurait, je lui redemande de recommencer sous mes yeux. Il devient nerveux, rougit, ses mains tremblent : il mesure la morsure en diagonale au niveau des extrémités qui sont asymétriques, avec un mètre de chantier et annonce : « 3,5cm, c’est une morsure d’adulte »…Je lui fais remarquer  qu’il ne mesure pas au bon endroit, il me répond que la mesure sera la même, en diagonale à l’extrémité de la morsure ou dans l’espace inter canines et part énervé. …

Depuis la veille au soir, nous avons fait des recherches : il faut respecter des protocoles scientifiques internationaux très précis pour l’expertise des traces de morsures. En particulier, la taille d’une morsure se mesure entre les canines. A partir de 3 cm, c‘est une morsure humaine avec une probabilité de morsure adulte. Moins de 3 cm : morsure d’enfant. Des photos doivent être prises pendant les mesures. La trace doit être abondamment et précisément photographiée et comparée avec un moulage de la mâchoire des suspects.

AUCUNE DE CES REGLES NE SERA RESPECTEE,  NI PAR LES MEDECINS DU CHU NI PAR L EXPERT MEDECIN LEGISTE NOMME PAR LE PROCUREUR qui conclut également le lendemain à une morsure d’adulte sans avoir respecté la moindre règle d’expertise.

Nous ne réclamons rien, de crainte qu’une expertise menée selon les règles ne soit falsifiée, tant il est évident que TOUT EST DÉCIDÉ À L’AVANCE.

Je tente de porter plainte contre la crèche mais  je suis éconduite deux fois. Finalement comme le CHU a saisi le procureur, la brigade des mineurs me reçoit ainsi que mon compagnon  dans le cadre d’une audition.

Votre enfant appartient désormais à l’ASE !

asemajesté
Au royaume des enfants enlevés, l’ASE est reine et omnipotente…

Le 24 mai, les pédiatres m’avertissent que le procureur a délivré une ordonnance de placement de l’enfant qui est confié au CHU dans un premier temps, puis il sera placé en famille d’accueil ou en institution. Les visites de la mère sont restreintes à des visites de jour médiatisées.

On me dit « l’enfant n’est plus votre enfant, c’est l’enfant de l’ASE ! »

L’ordonnance de placement ne m’est pas notifiée. Elle ne m’est même pas lue ou montrée.

Comme il n’y a pas de personnel disponible, je suis autorisée à rester seule avec mon enfant, mais je fais l’objet d’une surveillance constante. Je suis rapidement mise en isolement dans une chambre seule de crainte que je ne communique avec les autres parents.

Mon enfant hurle de tristesse chaque soir quand je pars. Alors qu’il est revenu à une parfaite santé, il reste enfermé dans une chambre pendant 11 jours. A 11 mois il a subi : un examen du fond de l’œil, une échographie complète de tous les organes, 13 clichés (et sans doute plus) de radiographie du crâne et du squelette (attaché sur une planche pendant 45 minutes), une scintigraphie osseuse avec injection de produit radioactif après pose d’un cathéter (ligoté 1h 30 sur une planche de métal).

Son père à été expulsé de l’hôpital, sa grand-mère également, ainsi que son grand-père. Tous sont interdits de visite auprès de l’enfant, alors que l’ordonnance ne restreint que les visites de la mère… 

Je suis presque chaque jour convoquée à des interrogatoires par la pédiatre en présence d’internes, de psy divers… jusqu’à 6 personnes en face de moi ! La pédiatre déclare  organiser ces réunions pour m’évaluer et voir si je ne mens pas aux questions qu’on me pose.  De guerre lasse, je déclare que je refuse de parler avec elle d’autre chose que de la santé de mon fils et que si elle veut aborder un autre sujet, je viendrai avec mon avocat. Elle me répond « pourquoi avez-vous un avocat ? De toute façon les avocats sont interdits à l’hôpital »

Exemple de dialogue au dernier rendez-vous :

Pédiatres (très énervées): « Tous les examens sont normaux,  vous en pensez quoi ? « 

Moi : « Je ne suis pas étonnée qu’ils soient normaux je ne maltraite pas mon enfant, si ils n’étaient pas normaux j’irai porter plainte contre la crèche… »

Pédiatres (de plus en plus énervées)   » Vous n’êtes pas étonnée ? Comment ça ? Expliquez-moi votre raisonnement… »

Moi : «  Je n’ai plus rien à vous dire je ne maltraite pas mon enfant, son père ne le maltraite pas, ma famille ne le maltraite pas. Passez-lui un scanner tant qu’on y est »

C’est fini, ils me l’ont placé en famille d’accueil  !

Vendredi 2 juin 2012, dixième jour d’hospitalisation, il est 14 h, je suis en rendez-vous avec la pédiatre et la psychiatre pour attendre au téléphone l’appel de la responsable de l’ASE.

La psychiatre :  » ce temps de séparation avec votre enfant vous permettra de réfléchir aux choses que vous avez faites ou pas, à l’entourage peut- être dangereux de votre enfant »

Moi : « Attendez vous faite des suppositions sur ma famille et mon conjoint ? Vous êtes une psychiatre, vos suppositions sont inacceptables ! »

La responsable de l’ASE  m’annonce le placement de mon fils en famille d’accueil dans un lieu tenu secret dans l’attente de l’audience devant le juge des enfants.

Je m’effondre en pleurs, la pédiatre et psychiatre sont gênées et me font passer vite dans le couloir en me demandant d être discrète, sans doute pour ne pas affoler les autres parents. J’ai regretté ensuite de ne pas avoir hurlé à tue-tête qu’elles me volaient mon enfant !

Le placement durera 11 jours. Durant ces 11 jours, je ne verrai mon fils qu’une heure, quelques jours avant l’audience dans le cadre d’une visite médiatisée.

La responsable de l’ASE me téléphonera une fois, pour me donner des nouvelles mensongères de mon fils, prétendant que l’enfant s’amusait très bien dans sa famille d’accueil !

La nourrice me tiendra un discours exactement contraire lors de la restitution de l’enfant : il a beaucoup pleuré, fait des cauchemars toutes les nuits.

En face du juge des enfants

12 juin 2012, c’est ma première audience devant la juge des enfants.

Je me défends toute seule face à la juge, à la responsable de l’ASE, au directeur du foyer maternité. Je sens les services sociaux agressifs, ils avancent mensonges sur mensonges sur ma famille et moi afin que le placement soit prolongé. Mon éducatrice n’a plus de couleurs, elle est grise…mais n’a rien à dire !

J’apprends avec stupéfaction que les bleus d’avril dus aux barreaux du lit, sont devenus pour la police « des traces de doigts » !

J’en sais suffisamment maintenant sur ce genre d’affaires pour savoir que si je ne sort pas mon fils de leurs griffes tout de suite, ils ne me le rendront peut-être jamais.

Mon avocate ne dit rien, les deux autres avocates contactées avant l’audience ne m’ont plus données de nouvelles. Elle gagne uniquement ses substantiels honoraires en remettant à la juge une liasse de témoignages de moralité que mes parents ont recueillis auprès de notre famille et de nos amis pendant les dix jours précédents. Elle ne fait rien de plus !

Au grand dépit de l’ASE, la juge met son jugement en délibéré jusqu’à l’après-midi pour étudier le dossier remis par mon avocate et décide de restituer l’enfant dès le lendemain, le 13 juin ! Quel bonheur !

Quelques jours plus tard, je reçois un avis de classement par le procureur de la plainte pénale du CHU contre X pour faits de maltraitance.

Puis ensuite, l’ordonnance de la JDE. C’est une horreur, Mais j’ai mon enfant !  Toutes les accusations de l’ASE et du CHU sont reprises sans recul. Il n’est fait aucune mention des témoignages produits, de mes arguments. Je suis sauvée essentiellement par le rapport très honnête (oui, ça existe !)  de l’éducatrice présente à la visite médiatisée qui souligne la qualité de ma relation avec mon fils.

L’épée de Damoclès

L’enfant reste avec moi tant que je respecte les mesures :

Suivi AEMO, MJIE, CMP, obligation d’un suivi psychiatrique  personnel (ça c’est illégal !).

Obligation « d’accomplir les démarches » pour réintégration d’un centre maternel.

Ils ne me lâchent pas, me conservent un passif et peuvent reprendre mon fils à tout moment, je dois donc faire preuve de duplicité.

Je  saurai suivre les instructions à la lettre, jouer sur les mots et « accomplir les démarches » … sans y aller !  C’est une assignation à résidence alors que je suis majeure !

Interdiction pour mon compagnon de rencontrer mon enfant.

Avec de telles charges, je sais que je ne pourrai reprendre mes études.

Au moins je vais neutraliser la PMI, je mets donc en place un suivi mensuel pour mon fils avec notre médecin de famille.

Dernière audience devant la juge 

Mon suivi AEMO et la MJIE se passent bien, avec une expertise psychologique très positive, et des avis pour l’arrêt de toutes les mesures, en accord avec la psychiatre du CMP, la psychologue du foyer Croix Rouge, à qui j’ai tout raconté et annoncé que je ne viendrai jamais !

Nous avons la chance d’avoir affaire à des professionnelles compétentes et honnêtes.

Je réside chez mes parents et la qualité de l’environnement social dont elles sont sans doute peu familières,  les a sûrement  incitées à la prudence dans leurs conclusions, ne sachant pas où elles mettraient les pieds si elles persévéraient dans les errements du CHU…

Elles  rendent des rapports en ma faveur et en celle de ma famille et laissent planer quelques suspicions sur le foyer pour jeunes mères.

Juin 2013 : la juge me propose par courrier la fin des mesures et le classement du dossier, sans tenir audience.

Je refuse et demande une audience, car je veux que ma nouvelle avocate qui me soutient (enfin) depuis un an produise les deux expertises scientifiques dont je n’ai parlé à personne jusque là.

Les expertises ont été faites à ma demande par un spécialiste en identification criminelle et concluent en toute certitude que cette trace morsure ne peut en aucun cas  correspondre à ma dentition ou à celle de mon compagnon et qu’elle n’est pas celle d’un adulte mais d’un enfant de 2 ans ou 3 ans.  L’expertise et les autres productions de mon avocate font sensation…Mon avocate annonce que nous irons au pénal !

Comment je m’en suis sortie

Je suis allée consulter moi-même mon dossier au greffe avant chaque audience, et j’ai noté le maximum de choses.

Dès que j’ai récupéré mon fils, j’ai demandé communication de l’intégralité des dossiers médicaux du CHU, celui de ma grossesse, puis des deux hospitalisations de mon fils.

J’ai demandé l’ORIGINAL sous format dématérialisé des photos prises par le CHU (hématomes au front et morsure).

J’ai également demandé le dossier médical de mon fils à SOS Médecins.

Avec ma mère et mon avocate, nous avons  littéralement « épluché » ligne à ligne ces documents, ce qui nous a permis de retracer exactement la chronologie des faits, de découvrir de nombreux mensonges du corps médical, de la crèche, des contradictions d’un document à l’autre.

Ce travail nous a permis de préparer à l’avance des documents destinés à contredire auprès de l’enquêtrice les différents mensonges de l’ASE, du foyer maternel ou du CHU.

Ainsi, avec ma famille, nous avons méticuleusement contredit auprès de l’enquêtrice, pièces à l’appui et calmement, tous les mensonges du foyer et du CHU.

Mon avocate a demandé le dossier du procureur et l’a aussi passé au peigne fin. La comparaison de ce dossier judiciaire et du dossier médical a mis en évidence les falsifications des éléments transmis par les médecins au procureur puis au juge des enfants pour obtenir le placement, Et aussi les mensonges du personnel de la crèche du foyer.  

Je ne peux pas en dire plus maintenant, car ce sont des éléments que j’utiliserai dans le cadre de notre plainte avec constitution de partie civile.

Pendant les mesures, nous avons vérifié la légalité de chaque point de l’ordonnance, pour connaître ma marge de manœuvre.

J’ai confirmé tous mes rendez-vous par courrier recommandé, pour garder des preuves de ma « coopération » aux mesures.

 Avec ma famille, nous avons préparé soigneusement chaque rendez-vous, puis noté après ce qui s’était dit. Nous nous sommes gardés de toute critique, de toute agressivité, chaque mot a été pesé…

Enfin, le plus important, dès le début à l’hôpital, nous nous sommes méfiées, nous avons cherché à recueillir des preuves en faisant des photos, de la trace de morsure, du dossier médical dans la chambre et des vidéos pour attester du comportement de l’enfant.

Nous avons fait des recherches sur les aspects médicaux, juridiques et préparé pour nous et les avocats toute une masse de documentation sur les points soulevés. Ceci nous a permis lors de l’enquête d’avancer des arguments solides : ex des bleus sur le front d’un enfant qui se déplace à 4 pattes, NE DOIVENT PAS ETRE CONSIDÉRÉES COMME UN SIGNE DE MALTRAITANCE en l’absence de tout autre hématome ou signe clinique…

Enfin, nous sommes entrés en contacts avec des experts auprès des Cour d’Appel  en odontologie, spécialistes de l’identification criminelle (extérieurs à notre région par précaution). Choqués par l’affaire, mais pas surpris…Deux ont accepté de travailler avec nous.

L’un a pu réaliser dans le cadre d’une société privée, des expertises de haut niveau à partir de nos photos (faites avec un téléphone portable et très bonnes) et celles du CHU (prises avec un énorme appareil professionnel et qui ne valent rien !) des moulages dentaires que nous avons faits. L’autre se met en réserve pour réaliser une contre-expertise, dans le cas où elle serait demandée dans le cadre de la plainte avec constitution de partie civile que je prépare.

Mes plus sincères remerciements au CEDIF  en espérant que cela puisse aider d ‘autre famille et leur donner de l’espoir.

La barbarie des sociaux

hellLe témoignage de Virginie N ne peut laisser personne indifférent, au-delà d’un récit de vie, c’est aussi une réflexion sur la condition des enfants placés qu’elle nous livre. Mieux qu’une conférence, qu’un symposium de l’ONED au milieu d’associations collaboratrices, ce sont des paroles de vérité sur ce que nous appelons au CEDIF la barbarie des sociaux.

Les dix mots les plus terrifiants sont : « Bonjour, je travaille pour l’Etat et je viens vous aider » (Ronald Reagan)

J’ai fait l’erreur de frapper à la porte de l’ASE en juillet1997.

Je pensais naïvement pouvoir être aidée, sans avoir auparavant jamais eu connaissance du social. Je sortais de la dépression grâce à cette « annonciation » qui redonnait un but à ma vie. Mais, face à des conflits familiaux, au désaveu de paternité du géniteur, j’’avais juste besoin de m’éloigner, de construire des projets viables pour ce bébé que j’attendais. Je demandais à être aidée dans cette évolution nouvelle pour repartir sereinement sur des bases SAINES.

Je vais parler en toute confiance à une inconnue qui n’est pas mon amie. Je vais livrer à cette assistante sociale ma vie, mon histoire, je me confie, j’en dis trop, j’expose mes vulnérabilités, mes mots ne tombent pas dans l’oreille d’une sourde. Quelle erreur !

Comme je m’en rendrai compte plus tard, cette clique est à l’affût de la moindre vulnérabilité et vous juge selon ses propres valeurs. Lorsque vous êtes fragilisé, déstabilisé, les persécutions peuvent s’enchaîner : contradictions, infantilisation, intimidation, menaces, condescendance, « médiocrisation », dévalorisation, culpabilisation, ils mélangent toutes les stratégies…. que ce soit envers les parents ou les enfants, sur lesquels c’est plus facile, cela s’imprègne à vie !

Le foyer maternel c’est l’enfer !

L’ASE m’ouvrira ainsi la porte d’un foyer maternel, je ne m’attendais pas à ce que j’allais trouver. Je ne veux pas rester dans un tel lieu, j’y suis d’ailleurs mal vue, cataloguée, on dit que je suis « sale » car je ne veux pas m’exposer dans leurs douches communes. Le foyer maternel c’est l’enfer, l’assistante sociale vient me rencontrer. Je lui parle encore en confiance, sortez-moi d’ici !

Un mois,  après je sors, je ne savais pas encore qu’un rapport social catastrophique était en cours et alimenté par le géniteur de mon enfant.

Ce rapport je vais le découvrir plus tard, on m’y impute tous les échecs possibles, des pensées et propos incohérents, un manque de questionnement, il est anormal que je n’exprime pas de craintes pour la grossesse et l’accouchement, pour le développement du bébé. On me reproche en même temps une idéalisation de l’enfant et son rejet. Je suis taxée d’une suspicion d’alcoolisme dont j’ai compris la source : lors d’une visite, une bouteille de bière entamée est posée sur le bureau, on me demande si j’en bois, je réponds qu’il m’arrive d’en boire un verre quand le père vient me rendre visite… Il sera écrit que l’on trouve ma chambre jonchée de bouteilles de bière vides !!! Ce qui sera confirmé par mon précédent compagnon, il n’en était pas à son coup d’essai car il avait pareillement calomnié son ex-épouse.

Je ris tout le temps, écrivent-ils, je dois être un peu folle ?  Je parle aussi  au bébé dans mon ventre, ce qui ne semble pas normal. Le logement  (une chambre meublée, et alors ? propre en tout cas, on a vu pire pour accueillir un bébé !) est inadapté à l’accueil d’un bébé, le trousseau, complet dès janvier, avec de la layette tricotée, est « insuffisant »….etc…. Bref, une future mère « à côté de la plaque », immature, négligente,  …

L’enfant du conseil général

À la fin de ma grossesse, je retourne vivre dans ma famille, toutes les tensions étant éteintes autour de ce petit garçon.

La naissance d’Alexis a lieu en février 1998, elle s’est déroulée merveilleusement, les rapports de la maternité sont excellents, j’apprendrai plus tard, qu’ils avaient eu ordre de le prendre de suite et de ne pas me le laisser, ce qu’ils n’ont pas eu le cœur de commettre, ils se sont fait réprimander d’ailleurs.

Quinze jours plus tard, je reçois un compte-rendu d’audience. Une audience qui concerne mon enfant et moi-même, pourtant je n’en ai pas été avertie, je n’ai donc été ni convoquée ni entendue !

Je tombe des nues : la garde de mon bébé a été attribuée à ma mère en tant que tiers digne de confiance. Le placement avait été demandé mais refusé, avec suivi éducatif… L’enfant ne m’appartient pas, je n’ai eu que le droit de le mettre au monde. On me fait savoir verbalement que mon enfant est « un enfant du conseil »,  il n’a pas de nom, pas d’identité…

Inquisition sociale à domicile

Le conflit familial revient d’un seul coup, il sera largement amplifié par l’éducatrice qui débarque chez nous en terrain conquis. Nous sommes livrées à une inquisition totale et sans possibilité de refus,  nos vies privées n’ont plus de secret pour l’inquisitrice sociale. Ma mère, ma grand-mère (77 ans), ma tante,  chacune est interrogée séparément comme lors d’une garde-à-vue.

« Vous avez divorcé, vous aviez des problèmes avec votre époux, lesquels … »

« Vous êtes restée célibataire, c’est un choix ? Vous aviez des problèmes avec les hommes ? «

L’éducatrice se nourrit de toutes les failles qu’elle croit déceler, comme un vautour sur les dépouilles qui lui servent de repas. Pour l’État social normalisateur, chaque intervention fait vivre ses employés charognards sur les tares fantasmées d’un peuple sous tutelle, qui paie ses bourreaux.

Chaque reproche fait aux membres de ma famille m’attire l’animosité de ma mère, de ma grand-mère, de ma tante. L’enquête sociale touche aussi mes deux soeurs et ma cousine, ce qui  sème un désordre complet dans la famille. Les propos échangés sont habilement reformulés, les conflits engendrés savamment alimentés et commentés. L’inquisitrice provoque ce qui justifiera a posteriori son intervention : elle met le feu à ma famille !

Je ne veux pas me résoudre à la perte de mon fils, j’écris au juge des enfants pour me plaindre de la façon dont j’ai été dépossédée de ma chair. En réponse, il me convoque à une audience, laquelle donnera lieu à une ordonnance d’expertise psychiatrique.

Calomnies à outrance

L’expertise relève de la parodie pure et simple. Elle se déroule en une demi-heure pendant laquelle mes (rares) propos sont interrompus, reformulés, mélangés. Des questions très pointues et pernicieuses me sont posées sans pudeur ni ordre, en quinconce, j’en ressors brisée, en larmes. Cet expert rendra un rapport totalement aberrant, me qualifiant de hautement pathologique, immature, fragile, bourrée de carences affectives, en recherche de relation fusionnelle…

Ne pouvant attaquer ma prise en charge du bébé, ni ma moralité, ni prouver mon « alcoolisme », les sociaux se jettent sur mon psychisme comme des chiens sur un bel os. Mes projets, mon amour pour mon enfant sont retournés contre moi comme pathogènes dans la relation mère-fils.

À l’issue des six mois infernaux, qui avaient commencé de manière paradisiaque…. mon bébé échappe aussi à ma mère sous prétexte des conflits familiaux réanimés par les sociaux. Je suis disqualifiée en ma qualité de mère car mon trop grand investissement serait de nature à nuire gravement au développement psychoaffectif d’Alexis. J’apprends aussi que je suis désormais  maniaque de la propreté, cela me va mieux que la calomnie de malpropreté dans le précédent rapport. Mais me voici aussi atteinte de TOCS, rigide…

À ce moment là j’ignorais tout de leur fonctionnement, je n’ai pas osé réagir, je ne savais pas comment. Je ne pouvais pas non plus compter sur les avocats qui m’ont défendue très mollement. J’ignorais la partie cachée des rapports et les investigations extérieures.

Mais il n’en faudra pas plus pour que mon bébé ne reste pas dans ma famille. En septembre il est placé.

Ils veulent me faire placer mon propre fils !

La rupture familiale est alors totale. J’en souffre énormément et je replonge dans la dépression. Je fais une nouvelle rencontre avec un personnage qui n’aurait jamais dû croiser mon chemin. Les violences de cet homme vont s’abattre sur moi après que je sois enceinte de lui.

Mon fils évolue une famille d’accueil, je peux lui rendre visite 3 heures par semaine, mais ils ne m’ont pas accordé de passer notre premier Noël ensemble.

En avril 1999, le placement d’Alexis est reconduit comme il le sera successivement les deux années suivantes. Mon fils Hugo naît en août 1999, le mois suivant ils me contraignent à une assistance éducative qui va durer.

Ils veulent aussi Hugo,  ils vont faire feu de tout bois alors que ma relation se dégrade de plus en plus avec le géniteur violent. Celui-ci alimentera leurs rapports calomnieux et en retour sera considéré comme le parent vertueux, les sociaux me le feront d’ailleurs savoir à travers un de leurs courriers truffé de fautes.

Ma famille se manifeste à nouveau, se rapproche, c’est grâce à eux que je tente de reprendre ma vie en main, je me sépare alors de mon conjoint. Tout s’arrange et cela ne fait pas l’affaire de l’assistante sociale qui va directement à l’essentiel : elle me propose de réclamer moi-même une ordonnance provisoire de placement ! Je refuse, elle tentera sa chance à plusieurs autres reprises, me laissant deviner que de toute façon son rapport lui permettra d’obtenir ce qu’elle veut.

Je ne vais pas bien, elle cherche à m’en persuader.

Ainsi, lors d’une visite « surprise » de l’inquisitrice sociale, elle me surprend descendant l’escalier. Ce jour-là pas maquillée et vêtue d’un jean’s et de tennis, elle me regarde avec une grimace apitoyée… »oh la la, Virginie, que tu as l’air fatiguée, ça ne va pas du tout hein ?« … J’allais très bien, enfin tranquille, séparée d’un mauvais conjoint,  pouvant disposer de l’argent pour mes enfants et commencer à acheter des bricoles pour le logement. Voilà ce que c’est quand on ne se maquille pas pour aller aux courses !

Cela continuera par la suite, chaque travailleur social reprenant la même méthode, à chaque rapport s’ajouteront de nouvelles calomnies…. Mon compagnon me cogne et je me défends ?  Me voici violente.   Je n’ai pas terminé volontairement mes cursus universitaires? On dira que j’ai « échoué ». Comment échouer lorsqu’on ne se présente pas à un diplôme ? On qualifiera mon parcours personnel de « chaotique ». Le reste est à l’avenant avec des termes creux comme « situation complexe ; compliquée, difficile à évaluer, carences ».

Qu’ont-ils fait de mon fils ?

Enfin, quatre ans après les premières mesures de harcèlement social, mon fils Alexis revient. Le  placement est levé et une intervention éducative à domicile (IEAD) est mise en place pour 6 mois. La mesure se passe bien, pourtant dans quel état ils me le remettent !

Alexis me rejette. Il a passé les premières années de sa vie loin de moi et il semble m’en vouloir. Son comportement à l’école pose problème : il se met en danger, est agressif avec les autres. Qu’ont-ils fait de mon fils ? Puis c’est l’assistante maternelle qui s’impose, envahit la vie d’Alexis. Je me sens complètement impuissante.

Cette assistante maternelle est une calamité et pas moyen de m’en débarrasser. Il passe du temps là bas devant des consoles de jeux violents. Il casse tout et n’a pas à admettre la moindre frustration.

Extrêmement médisante, l’assistante maternelle m’attaque sur tous les front en présence de mon fils, devant les mamans de l’école qui me connaissent et sont outrées, devant ma mère également.

Alexis se fait payer tout ce que je lui refuse, non par manque de moyen mais par conviction. Il n’est pas forcément là quand je me présente, l’assistante maternelle me le ramène alors à la maison à des heures indues après l’avoir gavé de frites ou de chips sous le prétexte fallacieux que je « ne faisais pas à manger ». Elle me fera aussi passer pour une indigente à l’école, en m’y apportant des sacs de vêtements usagés ou hors d’usage, créant un esclandre lorsque j’accoucherai de ma fille en prétendant que je faisais vivre Alexis dans des brimades permanentes.  et que je donnais naissance à « un petit malheureux de plus« ….

J’avais pensé me débarrasserais d’elle en déménageant, mais elle parvint à obtenir mes coordonnées et continua ainsi à contacter Alexis en lui envoyant de l’argent, elle lui a même payé un forfait téléphonique, ce que j’ai découvert longtemps après et que je n’approuvais pas. Pour moi les biens s’acquièrent par le mérite, ils ne sont pas gratuits et les enfants doivent aussi l’apprendre.

Les séquelles d’un placement

En 2003 je suis enceinte pour la troisième fois, le papa est un homme adorable, malheureusement dévasté par son histoire personnelle. Il préfèrera me quitter.

Me voila de nouveau seule dans ma maternité. Ma fille Fabiola naît en décembre 2003 dans un contexte de difficultés de plus en plus ingérables avec Alexis. Je me confie à une psychiatre en CMP, celle-ci réagit en se moquant ouvertement de moi, sans réagir à mon alerte.

Je suis prise en tenaille entre ma défiance à l’égard des services sociaux et ma détresse face à mon fils que je suis incapable de canaliser à cause pour partie de la contre-éducation qu’il a reçu d’abord par deux placements en foyer et par cette assistante maternelle. Je sollicite donc le directeur de l’unité territoriale de prévention et d’action sociale. Il me tape sur l’épaule en me disant que j’ai toutes les compétences pour éduquer mes enfants, qu’une intervention des services serait une perte de temps, etc…. Plus tard j’ai droit à l’intervention d’une AS, qui se contente de constater les dégâts.

Alexis a 8 ans désormais, il est devenu dangereux pour son petit-frère et sa petite-sœur. Que faire ? J’écris au juge des enfants pour lui détailler mes craintes en spécifiant bien que je n’ai aucune difficulté avec mes autres enfants. Nous sommes en octobre 2006 et je me suis piégée à nouveau, une investigation orientation éducative (IOE) est décidée, mais pour mes trois enfants !  La mesure conclue à de mauvais rapports avec mes enfants … Détails ?   AUCUN !

Pendant ce temps Alexis est en proie à des crises de violence inouïes pour un enfant de son âge, il doit être hospitalisé plusieurs fois, sans qu’aucune trace n’apparaisse. On m’accusera ensuite de l’avoir maltraité, je serai mise en garde à vue, puis relaxée en correctionnelle, mais mes enfants sont tous placés en urgence.

La contre-éducation des éducateurs

Quelle satisfaction haineuse les comble, quand ils mettent une famille à feu et à sang, quand ils voient un tout petit enfant pleurer les larmes de son coeur, quelle faille personnelle comblent-ils, quels manques, ou au contraire, pourquoi l’éducation  ( la même que le mienne, moi qui ne l’ai pas contestée) qu’ils ont reçue leur pèse-t-elle autant ????

Je n’ai pas droit au moindre égard, les sociaux tiennent à mon sujet des propos dégradants, menaçants même et en présence de mes enfants. D’ailleurs, au foyer, un travail de sape total est mené sur mes deux garçons, je serais snob, abusive, les enfants sont abreuvés d’infamies me concernant.

Quant à moi il s’agit de me déstabiliser, leur attitude est tantôt apitoyée, tantôt condescendante, infantilisante à mon égard, leurs contradictions sont nombreuses pour brouiller mon esprit et me faire adhérer à leurs affirmations et méthodes.

Pourtant je continuais à intervenir dans la vie de mes enfants, Dieu sait que je ne m’en suis pas privée, et à leur grande colère.

Le foyer n’est pas un lieu où l’on s’occupe correctement des enfants. Mon fils Hugo est resté des semaines avec des verrues plein les pieds et les mains. Je l’ai emmené moi-même chez le dermatologue (ce qui m’a été vertement reproché), qui les a traitées et prescrit une préparation magistrale qui ne lui a jamais été appliquée. Il ne portait qu’une seule tenue  par semaine, les vêtements étaient mélangés, passés à l’eau de Javel, jamais repassés.

En février 2009, le jour de mon mariage, j’ai dû préparer les vêtements d’Hugo, il m’attendait en pull à même la peau, sans chemise ni maillot de corps pourtant apportés la veille, neufs, lavés et repassés.

On m’avait dit que je ne reconnaîtrais plus Hugo au bout de quelques temps… Je crois que c’est la seule vérité que j’ai entendue en dix sept ans ! En effet, à peine deux mois plus tard, il avait été mis en contact avec les gamins les plus difficiles, il a commencé à dire des mots obscènes, s’est coiffé d’une crête. Mon fils qui adhérait sans problème au modèle d’éducation que je lui avais inculqué a été conditionné en deux mois à leurs délires éducatifs gauchistes. Leur méthode ? On mélange les enfants quel que soit le sexe, l’âge, les antécédents, on dénigre les parents et leurs méthodes éducatives si elles existent.

Pour anecdote Hugo face à une liste de jouets dans laquelle on lui demandait de faire un choix, répond : « Mais c’est le Père Noël qui choisit ! » L’éducateur lui répond « Nan, c’est des conneries, le Père Noël il existe pas, c’est les parents qui font croire ça aux enfants, ce sont eux qui achètent les cadeaux. »

On livre les enfants à eux-mêmes, les soins médicaux sont négligés, l’hygiène est calamiteuse, la promiscuité ne pose pas de problème. Les éducateurs peuvent aussi se « défouler » sur les enfants, ceux qui sont éduqués sont confrontés aux problèmes des autres, ils se rendent comptes que les attitudes débridées ne sont pas sanctionnées, ainsi le modèle est vite pris. L’enfant va naturellement là où les contraintes sont moindres.

Les petits se retrouvent donc sans repères, et on leur fait valoir que tout est facile, possible, exigible, sans fournir le moindre effort, on leur fait entendre qu’ils ont des droits supérieurs à ceux de leurs parents, le droit à l' »indépendance », à l’intimité, à la vie privée, d’être décisionnaires…. Voilà les cas sociaux de demain en fabrication, et vous parents, vous n’avez plus qu’à constater puisque la moindre de vos interventions est « sanctionnée, et pleurer sur vos gentils petits démons en culottes courtes !

Les foyers éducatifs sont un repère de planques de stupéfiants, boissons alcoolisées et de fruits de vols…. c’est là que mon fils a fumé ses premiers joints….

Un exemple de leur manière de nier l’individu ? C’est tout bête, j’apportais des friandises à mes fils, systématiquement ils devaient les partager. Je n’ai rien contre le fait d’offrir des bricoles aux autres enfants, je n’ai pas attendu les éducateurs pour le faire. Mais le principe de prendre d’autorité m’a mise en colère, le don c’est spontané, ici il s’agissait de casser le fait qu’un enfant ait reçu quelque chose de son parent, il se le voyait confisqué sans autre explication que « l’égalité sociale », la « solidarité » ! Ou plus exactement ce qui en tient lieu dans des esprits malades qui se permettent d’éduquer à leur façon.

Heureusement Fabiola a été relativement protégée, je n’avais pas à me plaindre de la famille d’accueil dans laquelle elle fut placée.

Encore un an, en novembre 2009 les enfants reviennent à la maison. Hugo a pris de très mauvais pli en foyer et Alexis ne s’est pas calmé, il va sur ses 12 ans et a commis des délits : vols, violences, drogue plus tard. Il est de nouveau placé en octobre 2012 et la menace plane sur mes autres enfants.

Ils n’auront pas ma fille !

Fabiola est dans l’angoisse que tout cela recommence, elle en a fait pipi au lit jusqu’à l’été dernier. Elle se rassure petit à petit, malgré son manque de confiance, elle a des amies, elle est gaie la majeure partie du temps, plus participative. Fabiola est une petite fille de dix ans, qui aime tout le monde, ne comprend pas la méchanceté, avec un petit monde à elle, il lui reste un peu de  naïveté : elle croit encore au Père Noël. Pour le reste, elle réagit très bien aux principes éducatifs, et s’intéresse à tout. Elle souffre d’accès de tristesse et d’angoisse de séparation vis-à-vis de moi, elle est donc assez possessive à mon égard.

Je pensais aller mieux moi aussi, même si je suis impuissante désormais à aider Alexis, cassé dès sa tendre enfance par l’ASE. Je déménage pour un logement plus convenable, j’entame une formation professionnelle. Quand tout va mieux l’assistante sociale    (éducatrice) n’est pas loin pour tout saper. Elle est revenue dernièrement avec des paroles mielleuses sur mon évolution : « vous vous sentez bien, j’en suis heureuse, mais remettez vous en cause dans vos principes éducatifs, ils sont caducs , abusifs, … »

Si j’avais pu appliquer mes principes éducatifs, contredits en permanence et en présence de mes enfants, nous n’en serions pas là. Mes principes éducatifs sont traditionnels, ils sont aussi ceux que j’ai reçus, et alors ? On ne m’a jamais donné l’opportunité de les faire respecter puisque mon autorité même était remise en cause par une profession qui a fait de mon fils aîné un délinquant récidiviste sans le moindre repère. Quelle leçon éducative ces gens sont-ils capables de nous donner ?

Au total j’ai donc passé dix-sept années entre les tribunaux, les bureaux de l’ASE, les commissariats, les geôles, moi qui n’avais jamais vu d’assistante sociale, qui n’avais jamais eu besoin de quoi que ce soit, qui n’ai jamais enfreint les lois. Dix-sept ans de nos vies gâchées, sans épanouissement professionnel ou personnel, dans la peur permanente, la honte et l’opprobre.

L’arrachement au milieu familial  est un crime contre l’humanité à part entière et la cause d’une douleur abominable. La stigmatisation du rôle parental, les accusations toutes aussi confuses les unes que les autres, nous relèguent au rang d’incapables notoires et de bourreaux. Tandis que l’on donne par accident une gifle à un enfant, d’autres enfants meurent, martyrisés quotidiennement, par des « parents » auxquels on trouve des excuses, et qui sont condamnés mollement. Nous, les parents intentionnés et attentionnés, sommes condamnés d’office, et à perpétuité !

Mes deux fils n’ont pas la notion de famille, ni de valeurs familiales, ni d’individualité d’ailleurs, tous les rêves que j’ai pu faire quant à leur éducation et tout ce que je voulais partager avec eux, ont été anéantis dans l’œuf ! On a « lavé » leur cerveau, je suis démunie de tout les concernant. Ce sont deux adolescents qui n’ont jamais été des enfants, et ont refusé tous les privilèges de l’enfance, parce qu’on leur a fait croire que l’enfance n’existe pas et que les parents n’ont aucun droit !

Mais ils n’auront pas ma fille. Même si ils essaient encore. Le dernier entretien avec l’éducatrice a donné lieu à des récriminations acérées à mon égard, cette dame voulait envoyer Fabiola en évaluation pour huit semaines en gîte, en me précisant bien que mon refus pouvait donner lieu à une ordonnance d’office du juge… Je suis donc contrainte: de voir un psychologue, de la mettre en centre de vacances bien qu’elle refuse, de lui couper les cheveux, de lui trouver une activité à  l’extérieur.

Comment peuvent-ils être assez cruels et haineux, pour croire qu’un petit enfant arraché de force à sa mère, puisse l’endurer sans conséquences lourdes et à long terme, et m’accuser, moi, de ne pas savoir la « réparer » en seulement quatre ans, alors que les pressions permanentes et menaçantes continuent, déstabilisent la famille, alors que les interventions en situation de danger sont incohérentes ? Pour eux il faudrait qu’un enfant ait des réactions d’adulte face aux difficultés qu’ils induisent eux-mêmes volontairement….

Toute personne qui de bonne foi, a la naïveté de pousser un jour la porte d’un service social, pour quelque raison que ce soit, perd définitivement les clés de son destin, et livre malgré elle sa famille, ses enfants, et leurs futurs enfants, à une vie sans existence !