En France, la justice se rend encore, à ce qu’il paraît, au nom du peuple français, il faut donc savoir ce qui se commet en notre nom.
Le 28 décembre 2011, j’avais déjà publié un article pour le CEDIF sur la terrible affaire Iacono. Je n’étais pas optimiste quant à la situation de Christian Iacono, ancien maire de Vence, pourtant lavé de toutes accusations de viol sur la personne de son petit-fils, par son petit-fils lui-même !
Les manipulations dans cette affaire auraient dû inciter la justice à participer à l’élucidation de l’affaire dans l’affaire : qui a bien pu essayer d’abattre le maire de Vence en utilisant ce qui semble bien être un travail sur la mémoire par des techniques psycho-thérapeutiques ? En effet Gabriel Iacono n’a pas été violé par son grand-père, mais c’était bien ce qu’on a voulu lui faire croire, pourquoi ???
La réponse reste en suspens et les arcanes de la justice semblent bien impénétrables aux profanes.
Alors que la vérité est enfin portée sur la place publique, la Cour de cassation confirme l’arrêt de Cour d’appel condamnant Christian Iacono. Sur ce point on peut ne pas s’étonner Outreau mesure puisque la Haute Juridiction n’est pas censée se prononcer sur le fond de l’affaire, mais seulement sur l’application du droit.
Il n’en reste pas moins scandaleux qu’un homme lavé de la suspicion de crime puisse être appelé à se constituer prisonnier pour retourner en prison.
Humainement comment peut-on supporter une telle situation ? Je me suis permis d’appeler Christian Iacono sans pour autant le connaître, mais pour lui faire part de mon soutien aussi dérisoire soit ce soutien. J’ai entendu un homme digne, faisant preuve d’un grand sang-froid, capable de bien analyser sa situation et disposé à répondre à la demande de la justice fondant ses espoirs dans la décision à venir de la commission de révision des condamnations pénales.
Aussi courte soit la durée anticipée du retour à la case prison, l’exécution de la décision de justice revenait à enfermer un innocent avant de reconnaître éventuellement son innocence. Mais nous savons dans ce pays que les révisions sont rarissimes.
Peut-on encore avoir confiance en nos institutions ? L’affaire Iacono devait servir de test. Mes convictions me portaient au doute surtout pour ce que je connais d’autres affaires particulièrement en justice familiale.
Mais on ne peut priver un homme d’espoir, surtout quand cet homme a servi ses concitoyens si longtemps en tant que premier magistrat de Vence donc représentant de nos institutions.
Y croire encore c’était bien le moins pour un homme dont certains ont voulu piétiner l’honneur. Ou la jeter aux chiens comme disait un certain Mitterrand, il se trouve toujours en effet des gens pour accabler l’innocence.
La trahison de trop, c’est celle de l’espoir.
Au nom du peuple français, dont je ne dois donc pas être partie prenante, Christian Iacono ne quittera pas encore la prison de Grasse. Mais c’est dans un tel contexte dramatique que des gestes de reconstruction s’accomplissent. Je veux parler de celui du petit-fils dont les paroles de vérité sont aussi et avant tout une réhabilitation, une rédemption même qui se poursuit par une grève de la faim en soutien à son grand-père.
Gabriel a dû se résoudre à une telle extrémité pour être entendu, ce qu’il a obtenu dans l’espoir de plaider en faveur d’une libération conditionnelle contre laquelle s’est prononcé le parquet de Grasse.
Il ne reste donc qu’à attendre le 13 mars 2012, pour que la porte de la prison s’ouvre peut-être, sachant que dans le terme «libération conditionnelle » un des mots est de trop.
Xavier Collet
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