Enquête Nexus sur la protection de l’enfance

Couv_94-miniatureLa revue Nexus, dans son numéro de septembre 2014, a consacré un dossier à la protection de l’enfance réalisé par Laurence Beneux, une journaliste connue notamment pour avoir co-écrit « Le livre de la honte » au sujet des réseaux pédocriminels.

Le grand n’importe quoi de la protection de l’enfance ?

Le titre du dossier est d’ailleurs de bon augure : « Protection de l’enfance, le grand n’importe quoi ! ».

Sauf peut-être que ce grand n’importe quoi est organisé et possède sa propre finalité : celle de justifier le développement des prérogatives de travailleurs sociaux.

En effet, la loi de 2007  a  permis la multiplication de mesures en dehors du champ strictement défini de la maltraitance des enfants.

Ceci a des conséquences catastrophiques sur la famille ainsi que  sur la véritable maltraitance, laquelle ne se distingue plus des cas d’ «enfants susceptibles d’être en danger ». Par contre les retombées de cette loi sont tout à fait favorables quant au développement des missions des travailleurs sociaux.

Le service public contre le public et au service de ses fonctionnaires et amis, voila donc pour resituer le contexte de ce grand n’importe quoi.

Un paradoxe trompeur

Le constat de Laurence Beneux est bien le même que le nôtre : « Des enfants aimés par leurs parents subissent des placements forcés en foyer ou en famille d’accueil, pendant que d’autres meurent sous les coups pour n’avoir pas été extraits de leur famille … »

Ce constat nous l’avions fait aussi avec « Innocence en danger » en suite de notre mobilisation dans l’affaire Marina.

Pour certains il était paradoxal de parler de placements abusifs alors que des enfants mourraient des mains de géniteurs.

Mais il fallait creuser davantage pour mettre en  évidence la logique de l’ASE, laquelle pourra placer  l’enfant d’une famille « surprotectrice » et se contenter d’une AEMO pour effectuer un suivi à long terme de parents lourdement maltraitants. Plus le suivi dure et mobilise de personnels, plus les budgets et les postes s’allongent. Ce n’est d’ailleurs pas un mystère que d’apprendre que les enfants martyrs l’étaient dans des familles déjà suivies par l’ASE.

Laurence Brunet, pour le CEDIF Bretagne, avait d’ailleurs dénoncé ces travailleurs sociaux qui prenaient le thé avec des parents, pendant que leur fille se faisait violer.

On comprend donc que, contrairement à ce qui est écrit dans le dossier (fin de la page 52), ce n’est pas faute de places, de budgets ou au nom d’une difficulté politique à reconnaître la maltraitance que les enfants maltraités ne sont pas retirés de leur famille.  Si tels sont bien les arguments de l’ASE, le CEDIF, première association consacrée à la défense de l’institution familiale dit et démontre exactement le contraire.

On ne peut d’ailleurs qu’être interloqués des demandes de crédits supplémentaires réclamés par les travailleurs sociaux dès qu’un enfant suivi décède, Indécence ?

Le dossier nuance d’ailleurs plus loin cette vision en reprenant l’enquête de la Cour des Comptes qui avait bien mis en évidence la volonté des conseils généraux d’optimiser le taux d’occupation des structures d’accueil, qu’il s’agisse des foyers ou des assistants familiaux.

En effet, faute d’optimiser, il faut payer des personnels inoccupés.

Mais on peut faire confiance à ces personnels pour générer leurs propres emplois, c’est avec zèle qu’ils participeront à augmenter les placements au travers de rapports sociaux qui les justifieront.

Ils se diront ensuite débordés et obtiendront des créations de postes.

Il suffira de recruter davantage et de créer des structures supplémentaires pour que d’un coup le taux de placement se mette à augmenter. « On a les moyens de placer alors on place », disait une responsable locale de l’ASE sur le ton de la confidence.

Le cercle vicieux de la logique du placement peut ainsi se comprendre.

La parole est à l’ASE du Val de Marne

Pour l’ASE, Michèle Créoff, en responsabilité au conseil général du Val de Marne, s’exprime. Celle-ci reprend le discours corporatiste habituel du manque de moyens : « nous manquons de places de foyers, d’assistantes maternelles, d’argent ». Elle est dans un total déni quant aux  placements abusifs : « pas plus d’un à deux pour cent ! … l’erreur est humaine ! … nous essayons de rendre des rapports objectifs».  Au contraire, elle considère qu’il ne faut pas hésiter à placer davantage, ce qu’elle appelle lutter contre « le refus d’accueillir les enfants ! ».

Une conception qui découle de sa volonté de rompre avec une « politique familialiste », jargon post-marxiste destiné à faire passer le message à banaliser les placements définitifs.

Post-marxiste car derrière ce terme se cache toute la conception de la famille comme instance d’aliénation et de reproduction sociale.

Pour un exemple qu’elle pense consensuel, Michèle Créoff se lâche : « Il y a un débat autour de la parentalité des handicapés psychiques ou des handicapés mentaux. Le critère doit toujours être l’état de l’enfant. Dans ce dernier cas, s’il n’apprend pas à parler, s’il n’apprend pas à lire, peut-être que le placement le lui permettra … »

Des propos terrifiants alors que le conseil général du Val de Marne place pour obésité avec des résultats catastrophiques. Quant aux handicapés psychiques, ce ne sont quelquefois que de simples dépressifs et la mode est au « bipolaire », voila donc une catégorie très large identifiée par les travailleurs sociaux pour les besoins de placement.

On pensait aussi naïvement que tous les enfants pouvaient apprendre à lire et écrire à l’école.

Pour Michèle Créoff, il faudrait placer ces enfants « d’handicapés psychiques ou mentaux ». Madame est trop bonne, sous l’Allemagne nazie ils étaient euthanasiés, en Suède ils étaient stérilisés, en URSS placés dans des camps.

Les expertises de Madame Michu

Une association de défense des usagers de l’administration évoque la question du répertoire ADELI sur lequel les assistants de service social, notamment, doivent s’inscrire pour pouvoir exercer.

Nous connaissons bien ce dossier au CEDIF pour y avoir travaillé. Nos chiffres sont différents, mais effectivement il apparaît que des rapports sociaux ont été rédigés par des agents non répertoriés et n’ayant donc pas qualité pour les réaliser.

Des rapports qui tiennent d’ailleurs souvent plus des commérages de Madame Michu (fautes d’orthographes en prime) que d’enquêtes sociales sérieuses.

Quant aux professionnels qui disent que cela n’est pas grave d’ignorer cette obligation légale, ajoutons que ces professionnels ne sont pas seulement des travailleurs sociaux, des magistrats adoptent le même discours !

Cette dérive favorise bien le mélange des genres : des travailleurs sociaux inscrits ou non au répertoire ADELI truffent leurs rapports socio-éducatifs de phrases relevant de l’exerce illégal de la médecine.

Pire des jugements les reprennent. Ainsi, nous avons un juge des enfants qui ose utiliser une formule telle que : « cette attitude interroge sur son état psychologique et sa capacité à se démarquer de son époux ». Voila donc un magistrat qui réalise sa propre pré-expertise et qui invite un expert d’un CMP à évoquer une malléabilité psychologique. Ce qu’il ne manquera pas de faire d’ailleurs !

Le cas de la fausse experte du tribunal de Périgueux est ensuite évoqué, mais n’hésitons pas à dire son nom : Régine Labeur. Nous avions d’ailleurs suivi cette affaire au moment des faits alors qu’une maman privée de sa fille, Madame Sylvie Bossu, s’était portée partie civile.

Une étrange conception du contradictoire

Il importait aussi de souligner la particularité de la procédure devant le juge des enfants. Et ce fut fait : les associations de défense des familles relèvent effectivement la grande difficulté à défendre des victimes face à des placements abusifs.

Alors que dans n’importe quelle autre procédure, la partie contre laquelle des griefs sont émis se voit remettre les pièces et conclusions de l’adversaire, la copie des rapports sociaux n’est pas remise aux familles. Au mieux ce rapport n’est consultable qu’une heure au greffe avant l’audience, sachant que l’ASE en rajoutera au dernier moment.

AINSI LA FAMILLE EST ACCUSÉE SANS SAVOIR DE QUOI ON L’ACCUSE.

Cette situation découle d’une conception tout à fait particulière de la justice des enfants que nous continuons à dénoncer depuis la création du CEDIF.

Enfin, la représentante de l’association de défense des usagers de l’administration est bien dans son rôle lorsqu’elle dénonce le coût des placements pour les contribuables. En moyenne de 150 euros par jour et par enfant dans un foyer, il peut aller jusqu’à 500 euros pour certaines MECS (Maisons d’enfants à caractère social), nous préparons d’ailleurs un dossier à ce sujet.

La filière du business social de l’enfance

Si les arguments à charge de l’ASE sont convaincants, les points abordés pouvaient cependant être plus exhaustifs, car il faut bien comprendre comment des familles entrent dans le collimateur de l’ASE.

Contrairement à ce que l’on peut croire, ce n’est pas toujours l’ASE qui s’intéresse aux familles. Une propagande se développe invitant les parents à se tourner vers les structures des conseils généraux, le piège tendu est terrible, nous l’avons aussi décrypté. Une fois pris dans les mailles de l’aide, du conseil, de la  confidence, les familles se retrouvent sans le savoir dans un réseau piloté par l’ASE qui traite des « difficultés et mise en danger » jusqu’au placement et à sa perpétuation.

Par exemple « L’Enfance Catalane », une association satellite de l’ASE parmi tant d’autres, rencontre des parents au travers des dispositifs d’aide à la parentalité, à la scolarité, d’accompagnement social personnalisé, de médiation familiale. Mais elle réalise aussi des mesures de suivi des familles à domicile, des enquêtes sociales pour le département et les services de justice, elle gère des points de rencontre. Sans parler des collaborations croisées qu’elle établit avec d’autres structures.

L’ensemble de la filière dite protection de l’enfance est donc l’objet d’une véritable concentration verticale, avec une extension vers l’ensemble de la prise en charge sociale. Ceci est évidemment permis par la loi de 2007 et génère des conflits d’intérêts gravissimes alimentant ce qu’il faut bien qualifier de business social des placements.

Bien sûr il reste encore les expertises, mais sont elles si indépendantes quand des jugements prennent la forme de pré-diagnostic et que les experts travaillent pour des centres médico-psychologiques habitués à travailler avec les services du conseil général ?

Famille, un gros mot ?.

Pour Nexus, un représentant d’experts psychiatres aborde les nouvelles mauvaises raisons de placer des enfants. Parmi celles-ci le fumeux concept d’aliénation parentale.

Comment des travailleurs sociaux, des magistrats peuvent-ils mettre en avant ce « syndrome » ?

Mais tout simplement parce qu’il existe un lobbying en ce sens et que tout ce petit monde a assisté à des conférences sur le sujet.

Comme quoi le « n’importe quoi » ne tient à pas grand-chose, une conférence, un cocktail, un gueuleton, tant que l’excuse de placer est trouvée entre gens de bonne compagnie ….

Le psychiatre-expert bien connu aborde aussi la dénonciation du « familialisme », décidément il aurait convenu de rappeler le rôle de la famille comme première des institutions et de s’en tenir au principe de subsidiarité pour prétendre vouloir s’occuper de l’enfance maltraitée. Hors de cela les délires anti-familialistes sont plus redoutables encore que le pseudo syndrome d’aliénation parentale et ne conduisent qu’à banaliser la rupture assumée du lien familial. Rappelons que même en cas de défaillance des parents il existe souvent une famille capable d’accéder au statut de tiers de confiance et donc d’élever l’enfant, le code de l’action sociale et des familles prévoit d’ailleurs cette possibilité afin d’éviter un placement, mais ce dispositif est largement ignoré.

Mille affaires par an mal jugées par une seule personne !

Un ancien juge des enfants s’exprime ensuite, dans l’anonymat. Pourtant le début de l’entretien ne l’expose pas trop vis-à-vis de ses collègues. Il se plaint du manque de moyens de la justice, litanie habituelle …

C’est plus loin que le magistrat se lâche et assène quelques implacables vérités. Il reconnaît en effet des fautes de jugement, il ose même parler de l’ampleur des dégâts que font ces juges sous la pression de leurs convictions  : « Mille par an … ! Le nombre approximatif de dossiers qu’il gère. » 

Comment s’étonner alors de tous ces placements abusifs ?

Tour du monde de la maltraitance institutionnelle

La situation en Europe est évoquée avec le cas emblématique des internements administratifs Suisse, sur ce point le CEDIF est en relation avec les associations suisses et notamment avec Ursula Müller-Biondi évoquée dans le reportage et qui a eu l’amabilité de nous accorder plusieurs entretiens..

Nous avions aussi précisé la mesure radicale et nécessaire de liquidation du service de protection de l’enfance par Madame la gouverneur de l’Arizona.

La voix des victimes

Une maman témoigne de son calvaire face à l’ASE. L’enlèvement des enfants est scandaleux, déchirant, brutal et tout à fait injustifié, mais il relève d’un mode opératoire que nous connaissons bien. De tels témoignages nous pouvons effectivement en fournir en quantité et mettre en évidence les attitudes de travailleurs sociaux, des attitudes qui défient l’entendement pour ceux qui n’ont jamais eu affaire à eux.

Qui peut encore parler de simples dysfonctionnements ?

Une association locale de protection des familles est présentée.

Celle-ci précise sur son site  « … la majorité des travailleurs sociaux … oeuvrent pour protéger les enfants … Ce site ne concerne que les dysfonctionnements … ».

Une telle présentation passe à côté de l’analyse de la véritable nature de l’ASE.

C’est, en effet, ne rien comprendre au fonctionnement de la protection de l’enfance dans ce pays que de prétendre que les cas qui nous sont soumis relèvent de dysfonctionnements.

L’ensemble du dossier de Nexus donne d’ailleurs des arguments pour dire que la maltraitance institutionnelle dont se rend coupable l’ASE est un système.

Comment parler de dysfonctionnements alors qu’à la tête de l’ASE 94, le « familialisme » est mis en cause et que la pratique des placements, devant s’inscrire sur le long terme, est considérée comme allant de soi et ce au nom de l’intérêt de l’enfant ?!.

Comment parler de dysfonctionnements alors que des filières de placement sont mises en place donc sciemment construites au niveau des départements ? Que la pratique veut que bien des travailleurs sociaux se défoulent dans des rapports construits sur la base de convictions, interprétations voire de faux en écriture publique ?

On ne peut plus parler là de dysfonctionnements mais d’un système reposant sur des conceptions idéologiques et clientélistes profondément hostiles à l’institution familiale.

Lorsque l’on a compris cela, alors on peut comprendre la façon dont fonctionne l’ASE, la façon dont pensent et réagissent la majorité des travailleurs sociaux, lesquels sont formés dans ce moule.

Nous lançons un  appel à la nécessaire moralisation 

Si l’on s’accorde à considérer que la moitié des placements pourraient être évités, un pourcentage d’ailleurs tout à fait crédible, alors on doit en tirer des conséquences et ne réserver les foyers et familles d’accueil que pour des enfants réellement maltraités.

On ne s’étonnera pas que toute une profession soit dans le déni (à l’exception de quelques justes qui se sont exprimés dans nos colonnes) car il faudrait alors supprimer un emploi sur deux, fermer des établissements de l’ASE, mettre au chômage des travailleurs sociaux dans les associations et récupérer 4 milliards d’euros.

C’est cela, rien de moins que nous exigeons au CEDIF outre des poursuites contre un certains nombres de travailleurs sociaux responsables de ruptures familiales dans le cadre du business de l’enfance. D’autres associations nous suivront-elles dans cette voie ou préfèreront-elles prendre un café avec l’inutile « défenseur des enfants » ?

Languedoc Roussillon, mobilisation des familles

occitan crossPour réagir effacement aux atteintes de l’ASE et d’associations satellites subventionnées, nous avons besoin de nous appuyer sur des structures CEDIF et sur des associations locales préexistantes. De telles associations ont toute leur place auprès de nous, si elles acceptent de travailler à la défense de l’institution familiale et de l’enfance.

Suite à l’appel que nous avions lancé, des bonnes volontés se sont manifestées. Les parents peuvent désormais s’organiser, recouper des informations, dénoncer et agir sur toute la région Languedoc Roussillon.

Jacques a pris l’initiative de ce combat, nous avons lu avec intérêt son blog centré sur la situation dans le département des Pyrénées Orientales, la thématique abordée y est large et toujours en rapport avec la façon dont la famille est considérée par l’exécutif local.

Le rapport univesristaire Sistach-Tarrius sur les services sociaux des Pyrénées Orientales y est mis à disposition. Un rapport largement accablant pour une profession et des autorités qui doivent être moralisées.

Des suites sont attendues car nous exigeons que toute atteinte aux droits des familles soit sanctionnée. Ce qui implique non pas davantage de moyens mais que des fonctionnaires et associatifs subventionnés du social soient bannis à jamais de telles professions, que des politiques répondent de leurs actes.

C’est avec vous et des rassemblements  locaux que nous mènerons ce combat, d’ores et déjà les parents de la région de Perpignan peuvent donc prendre contact à partir du blog ‘la face cachée des services sociaux des Pyrénées Orientales » (http://ss66.fr/)

Intoxication des familles : analyse d’une propagande de l’ASE

Les défenseurs des sévices sociaux ont la parole 

Il n’y a pas que des parents en souffrance qui nous écrivent, quelques défenseurs des sévices sociaux prennent aussi le temps pendant leurs heures de service de nous envoyer des commentaires. En règle général leurs propos sont désobligeants et nous les censurons de la même façon qu’ils ont censuré des familles victimes.

Nous tenons à leur faire savoir que le CEDIF n’est pas une MECS, ce n’est pas non plus une antenne de l’ASE, un de leur local syndical ou encore une tribune pour des personnels de la PJJ. Chez nous il n’est donc pas possible de transformer des parents en alliés objectifs des revendications des personnels de la mal-nommée protection de l’enfance.

Mais pour une fois faisons une exception utile dans le dessein de décrypter les propos des défenseurs de l’ASE.

récitationUne rhétorique perverse dévoilée

Dans ce qui suit nous voulons mettre en évidence l’articulation rhétorique habituellement pratiquée par tout travailleur social mis en cause dans ses activités de « protection de l’enfance » :

–         dans une première partie il tentera de convaincre de la vocation bénéfique de la protection de l’enfance ;

–         de faire admettre dans une deuxième partie des cas de mauvais sujets en son sein, afin de réconcilier les parents avec les travailleurs sociaux ;

–        enfin, il conclura en essayons de rallier les familles à cause, les transformant    en « idiots utile » (expression usitée pour définir des personnes servant involontairement des intérêts contraires aux leurs).

 Rappel à la loi …

En l’occurrence, la défenseur de l’ASE dont nous traitons le commentaire et qui n’a pas eu le courage d’indiquer son identité, attaque sur le ton condescendant, donneur de leçon. Pour elle, nous n’avons rien compris et elle nous explique :

« Bonjour à tous, Juste pour préciser que le signalement n’est pas réservé à l’éducateur. Tout citoyen témoin de maltraitance ou de carences éducatives, de soins et du développement de l’enfant se doit de le signaler auprès du juge pour enfant. Dans le cas contraire, c’est de la non assistance à personne en danger. » 

Le « rappel à la loi » est juste, il permet aussi de relativiser le rôle de l’éducateur, du travailleur social, puisque nous pouvons tous être signalants. Selon cette logique à géométrie variable les sévices sociaux en charge de la petite Marina auraient dû être poursuivis pour non assistance à personne en danger.

Répondre par une critique de l’extension des prérogatives de l’ASE

La défense de l’ASE se fait ici à partir de la loi de 2007 sur la protection de l’enfance, loi effectivement en vigueur et qui dépasse le cadre de la maltraitance pour cibler très largement l’enfance supposée en danger pour « carences éducatives, de soins et du développement ».

Ainsi l’application de cette loi a fait que les travailleurs sociaux puissent considérer que :

–         des parents qui se disputent ou trop fusionnels mettent en danger le développement de leur enfant ;

–         des parents qui préfèrent l’école à la maison ou qui ne présentent pas l’État comme la création supérieure de l’humanité créent des carences éducatives ;

–         des parents qui veulent prendre en charge le handicap de leur enfant se rendent coupables de carences de soin ou d’excès de soin.

Des carences toutes subjectivement considérées au nom d’un contrôle social à faciliter.

Voila bien des cas sur lesquels nous nous mobilisons pour alerter sur des placements abusifs. Ces placements paraissent pourtant tout à fait normaux à notre interlocutrice puisqu’elle prend bien la peine d’énoncer tous les cas de signalements en qualifiant aussi le délit de non assistance.

Dans une discussion en face à face le dialogue se serait donc arrêté là car nous ne pouvons considérer comme légitime des signalements hors de réelles situations de maltraitance et de privation sur enfant.

La vertu du signalement

Mais admettons qu’un parent n’ait pas bien saisi l’intention de son interlocutrice et continue la discussion :  

«  Il faut arrêter de faire croire aux gens qu’un signalement est un synonyme de placement. C’est normal que sous cette angle vous arriviez à de tels constats. »

Soit, le CEDIF a le tort de parler des situations les plus graves et nous n’avons pas suffisamment développé les cas d’AEMO avec mise sous surveillance des familles sans placement. Nous en parlerons davantage notamment sous l’angle des nombreux rapports d’AEMO dont le contenu peut être assez révélateur de l’état d’esprit de toute puissance des praticiens.  Mais où notre interlocuteur veut-il en venir, considérerait-il que nous dénoncions le principe même du signalement ?

« Pour revenir aux médecin au titre de la prévention, pensez vous réellement qu’un parent qui fait subir les pires horreurs à son enfant va s’empresser d’emmener ce dernier chez un médecin ?? Des exemples je pourrais vous en fournir à la pelle. Heureusement qu’il y a ce genre d’interlocuteur et je suis sure que l’enfant qui a pus être « sauvé » le remercie encore dans tout son malheur. Au final quand un signalement est déposé, qu’il vient d’un éducateur ou de la boulangère il est examiné par un juge pour enfant qui va ordonner une investigation. Le rôle du « signalant » s’arrête donc là. »

 Apparemment oui, la défense de l’ASE utilise la ficelle consistant à faire croire qu’en dénonçant des signalements abusifs et calomnieux nous dénonçons tout signalement quel qu’il soit.

On retrouve là un argument type des placeurs consistant à se présenter comme les défenseurs des enfants alors que nous défendrions les bourreaux d’enfants.

Évidemment un tel sous-entendu est calomnieux et constitue une accusation grave à l’encontre du CEDIF pour laquelle nous n’hésiterions pas à diffuser un communiqué et à entreprendre des poursuites. Nous ne conseillons donc que trop à toute personne souhaitant aller sur ce terrain à bien y réfléchir et cela s’adresse aussi aux avocats.

Mais pour l’ASE « trop de signalement tue le signalement »

Accusation calomnieuse donc et ridicule de surcroît.

Devrions-nous alors parler de la responsable CEDIF Bretagne qui pour avoir signalé à de multiples reprises des faits de viols sur mineure s’est retrouvée en garde à vue et a subi un rappel à la loi alors que les services de l’ASE la salissaient et que le directeur des services au conseil général a justifié l’inaction par un « trop de signalements tue le signalement.» ?

On pourrait continuer sur la même tonalité  en racontant comment les sévices sociaux ont enlevé un enfant d’un parent au-dessus de tout soupçon pour le remettre à un autre parent dont les pratiques sont des plus suspectes, ceci sur la foi de rapports ridiculement outranciers alors qu’ils sont  suivis à 95 % par les juges.

On pourrait oui, et si notre interlocutrice a un minimum de décence elle s’excusera, rouge de confusion d’avoir osé proférer en face de nous de telles stupidités calomnieuses.

L’argument d’autorité

Mais, non, elle continue et rend sa sentence :

«  Vous faites beaucoup trop d’amalgame pour qu’une personne qui s’intéresse un peu à la protection de l’enfance puisse vous prendre au sérieux. »

Voila donc pour le couplet : nous on fait notre boulot et on sauve des enfants, si vous nous croyez pas vous êtes ou des salauds ou des cons.

Un argument d’autorité donc délivré par une couarde anonyme.

Nous prendre au sérieux donc, voila qui est important et le lectorat toujours plus massif de notre blog devenu en moins de deux ans le premier media de défense des familles contre les maltraitances institutionnelles prouve l’intérêt de nos contributions réalisées par une équipe pluridisciplinaire dans les domaines du droit, de l’économie, du social, de la psychologie, de la pédagogie …

Les braves et les cons
Mais Madame, je venais juste pour faire un signalement ...
Mais Madame, je venais juste pour faire un signalement …

Mais l’anonyme continue son monologue et entame la seconde phase plus consensuelle et combien plus manipulatrice. Elle commet néanmoins plusieurs impairs en mêlant deuxième et troisième phase, ce qui nous oblige à remettre dans l’ordre les propos tenus :

«  Je suis entièrement d’accord qu’il y ai des « cons » au niveau des travailleurs sociaux, dans les palais de justice, chez les parents.. c’est ce qui constitue le monde malheureusement…

…C’est sur que si pour une MJIE il n’y a qu’une éduc pour le département et que cette personne est vraiment con et pas ouverte au dialogue, on n’optimise pas les chances pour un constat proche de la réalité. Tout ça pour vous dire qu’un éduc n’est rien dans le maillon du placement (qui je le rappel ne représente qu’une part infime des placement comparé à l’Accueil Provisoire), et je pense que vous vous battez contre les mauvaises personnes. »

À cette phase de la discussion, le parent est censé prononcer un oui destiné à en entraîner d’autres et à plonger dans une conversation de café de commerce du type : oui tout n’est ni noir ni blanc, il y a des cons partout et pas plus chez les travailleurs sociaux qu’ailleurs, on ne parle que de ceux qui font des bêtises et jamais de ceux qui ont sauvé des enfants …

Si vous en arrivez là vous êtes mûrs pour la troisième phase.

La fonction créé le fonctionnaire

Seulement voila, enfermer les parents dans des considérations infantiles sur les bons et les méchants revient à abrutir le débat. La question n’est pas de savoir si l’assistant de service social est vilain ou gentil, c’est la fonction même du travailleur social qui doit être interrogée sachant qu’une telle profession contrairement à d’autres n’a aucun compte à rendre au public.

Cette impunité de fait et constatée encore récemment dans des affaires douloureuses tient à la fonction qui relève d’une mission de service public. Faire l’économie du statut du travailleur social mène à ne rien comprendre à ses prérogatives et à sa conception de sa mission.

Pour être très clair le travailleur social ne conçoit pas la critique, il est dans la toute puissance au nom d’une mission pour laquelle toute la collectivité est mise à contribution, que ce soit financièrement ou par son appui (d’où le laïus initial sur le signalement). Il prétend représenter l’intérêt général, celui de l’enfant mais aussi des familles et suppose que sans lui les familles ne sont pas aptes à assurer leur parentalité.

Le travailleur social ne considère pas sa mission comme exceptionnelle dans un dysfonctionnement familial, il part de l’adage : si tu ne vas pas à l’ASE, l’ASE ira à toi et il possède le pouvoir d’enquêter, d’instruire et de conclure en toute partialité sachant que ses recommandations seront dans la majeure partie des cas suivies. Il cumule ainsi des fonctions incompatibles avec l’existence d’un contradictoire effectif et d’une justice impartiale. Pour citer Lord Acton : « le pouvoir corrompt et le pouvoir absolu corrompt absolument ».

Comment alors concevoir alors l’exercice professionnel d’un gentil éducateur face à la perversion d’un système dans une logique de ce que nous appelons un sévice public ?

L’intérêt général au service de l’intérêt particulier 

Rajoutons à cela l’intérêt particulier de toute une profession consistant à élargir ses prérogatives jusqu’à intervenir dans des séparations, des conflits parentaux, des choix éducatifs qui ne devraient relever que de la famille. Bientôt, ils interviendront aussi dans la répression de la fessée quitte à doubler leurs effectifs.

Trouvez nous alors un juste parmi les travailleurs sociaux de la protection de l’enfance, qui oserait dire tout fort que sa fonction ne doit pas le conduire à exercer un contrôle social des populations, que les budgets accordés à la « protection de l’enfance » comprennent des gaspillages inacceptables, que la situation de cette profession en terme de poste est celle de sureffectifs flagrants.

Si certains le disent in petto, le révéler au grand jour reviendrait à briser leur carrière.

Alors oui la question du bon et du mauvais travailleur social ne se pose pas puisqu’il est flagrant que le fonctionnement même de la protection de l’enfance est vicié et que son objet n’est pas la protection d’enfants martyrisés mais l’accroissement des budgets et des postes.

Les idiots utiles

Difficile de passer à la troisième phase après une telle démonstration ?

Il suffirait pourtant que nous ayons acquiescé à l’argument infantile du « il y a des gentils et des méchants ».

Là la défenseur de l’indéfendable pouvait faire de nous des idiots utiles.

D’abord en reprenant le fameux argument de l’augmentation des moyens,  comme si l’ensemble des contribuables français devaient se cotiser pour que l’on puisse leur enlever leurs gosses et les livrer à la violence des foyers :

« Seulement, au final face aux atrocités faites sur les enfants en france, je préfère qu’il y est plus de signalements quitte à dépenser plus d’argent en matière d’investigation, que pas assez et que certains enfants se trouvent toujours dans des situations horrible. » 

Puis en nous engageant à soutenir cette corporation alors qu’il est dit que les parents sont a priori maltraitants, surtout ceux que nous défendons :

«  Alors personnellement, si vous avez un combat à mener ce n’est pas contre les éducateurs qui contrairement à l’ensemble des gens ne font pas une carrière pour gagner de l’argent et pour gravir les échelons, ils resterons éduc avec le salaire qui va avec. Votre combat doit être en faveur des enfants, pas pour les familles maltraitantes en leur donnant des possibilités d’échapper au système de protection d l’enfance. » 

Justes causes 

Soutenir une juste cause ce n’est donc pas attirer l’attention sur l’enfant qui veut revoir sa famille, sur celui qui commet des tentatives de suicide en foyer ?

Non, la juste cause de notre interlocutrice consiste à se lamenter sur des salaires pourtant loin d’être négligeables et non fondés sur le service de la population. Elle consiste encore à nous faire le grief d’informer des familles et à nous juger coupables de permettre à des familles maltraitantes d’échapper au système de protection de l’enfance.

Notre interlocutrice du moment nous offrirait donc la possibilité de nous repentir en nous inscrivant à son syndicat de travailleurs sociaux ? 

Quel meilleur engagement pour que nous manifestions pour la création de postes dans cette profession : plus ils seront nombreux moins ils feront d’erreurs, comme elle le dit implicitement :

À,moins peut être que la destruction de familles innocentes participent à une grève du zèle : « C’est en donnant plus de moyen au juge pour enfant afin d’avoir une vision la plus juste possible de la situation familiale, des relation parent enfant et du développement de l’enfant. Si on ne multiplie pas les interlocuteurs il y aura toujours des erreurs de titre individuel qui viendront entacher le tableau, et des familles qui ne comprendront peut être pas pourquoi leur enfant a été confié. »

Votre naïveté est une faute qui ne pardonne pas à vos enfants

Vous voyez, les propos a priori anodins que nous venons de décrypter révèlent un état d’esprit foncièrement hostile à l’institution familiale et un prosélytisme redoutable à l’endroit des familles meurtries par la mal nommée protection de l’enfance.

Il faut comprendre ce type de discours et le combattre en montrant que nous avons compris la manipulation, combien de parents se sont malheureusement fait berner par de telles paroles en supposant que leur cas était exceptionnel et qu’il ne résultait que d’erreurs commises de bonne foi donc réparables par plus de moyens et de budgets.

La naïveté dans la défense de nos enfants, de notre famille est une faute et ne craigniez pas que le CEDIF cesse de vous donner les moyens de vous défendre, cela n’arrivera jamais.