Échec au fichage des familles

Une pratique attentatoire aux droits et aux libertés des familles

eavesNous revenons sur une affaire de longue et mauvaise haleine : celle d’un questionnaire occulte remis dans les écoles à l’initiative du conseil général du Cher et dont l’objet consistait à faire des enseignants des relais d’information dans les écoles pour les services de la PMI.

Nous vous rappelons nos trois articles précédents accessibles ici. Nous y racontions par le menu comment des informations nominatives pouvaient être recueillies concernant des enfants sans que les parents ne soient informés. C’était donc le principe de ce questionnaire mais aussi la façon dont il était administré qui représentaient des violations des droits et des libertés.

Le mode opératoire de mise en échec de cette pratique

C’est aux parents de marquer leur opposition à une telle pratique, mais encore fallait-il qu’ils en soient informés.

Le CEDIF est alors intervenu en informant sur ce fichage, il appartenait ensuite à des parents d’agir en défense de leurs prérogatives familiales, aux enseignants de s’émouvoir de la collaboration qui leur était proposée par le service « solidarités et cohésion sociale » du conseil général.

C’est donc en tant que parent d’élèves que j’ai demandé l’accès aux informations recueillies sur mes enfants auprès des responsables de ce traitement, non satisfait de la réponse j’ai pu déposer une plainte à la CNIL contre les services du conseil général du Cher.

Simultanément, j’ai signalé auprès de l’inspection académique du Cher que les enseignants étaient chargés de la collecte d’informations confidentielles à caractère médical, leur avis était de plus sollicité ce qui laissait possibilité d’une délation malveillante ou par maladresse mais aussi d’une formulation d’un diagnostic pouvant les amener à répondre d’une pratique illégale de la médecine.

Un questionnaire illégal et potentiellement dangereux pour les familles

La réponse du conseil général du Cher n’était pas satisfaisante. En effet en méconnaissance de la loi Informatique et Libertés, il était prétendu que des données ne faisant  pas l’objet d’un traitement informatique ne relevaient pas de la CNIL. Difficile de croire que la responsable d’un service recueillant des informations quotidiennes sur les administrés puisse méconnaître à ce point la loi, ignorance ou mensonge donc ?

Ce serait grave dans l’un ou l’autre cas, toujours est-il que traitement informatique ou non tout traitement nominatif « de données à caractère personnel contenues ou appelées à figurer dans des fichiers est interdit » comme le précise l’article 2 de la loi Informatique et Libertés.

Le conseil général du Cher précise ensuite que ces questionnaires étaient censé être détruits lors du passage en classe supérieure.

Rien ne prouvait évidemment la réalité de cette affirmation d’autant que des éléments recueillis dans ce questionnaire pouvaient ne pas échapper à la «cellule de recueil des informations préoccupantes ». En effet, dans Cher Magazine, le conseil général  se vante d’intervenir dans des : « cas de situation dangereuse ou fragilisée (absentéisme, conflits parentaux, soins non réalisés, problème d’autorité…) , les familles bénéficient de mesure d’Aide éducative à domicile (AED) et, s’il y a décision de justice, de mesures d’Assistance en milieu ouvert (AEMO). »  

Une pratique en infraction avec la déontologie des médecins

Réagissant à cette mise en cause, la médecin responsable du service PMI m’écrit pour soutenir la pratique dénoncée.

Mal lui en a pris, elle est alors mise en cause sur les conseils du docteur D précisant qu’elle aurait gravement porté atteinte au code de déontologie en son article 51 notamment : « Pour cette histoire, il faut voir les articles suivants contre  tous les médecins de PMI qui collaborent, le 51 étant à privilégier: en effet (si j’ai bien compris) ces médecins de PMI associent sciemment un questionnaire réalisé avec le consentement du patient (en l’occurrence les parents d’enfants, représentant ceux-ci, ayant toute autorité pour le faire et étant les seuls à l’avoir) à un questionnaire administratif réalisé à l’insu des dits parents. »

Précisons que l’article 51 précise que «Le médecin ne doit pas s’immiscer sans raison professionnelle dans les affaires de famille ni dans la vie privée de ses patients. »

Une affaire qui relève du testing institutionnel et associatif

Merci donc au Docteur D de s’être très précisément positionné, plus largement cette affaire  de fichier sera non seulement un combat contre le flicage social des familles mais aussi un testing des institutions et associations chargées prétendument de nous défendre et sur ce point nous pouvons distribuer des bons et des mauvais points.

Commençons donc par les mauvais points : 

L’inspection académique du Cher, pourtant alertée par deux fois, ne prendra pas à ma connaissance la peine de prévenir les enseignants du fait qu’ils exposent leur responsabilité en recueillant des informations dans ce qui sera présenté ultérieurement comme un « questionnaire médical ».

La dimension ethnique du questionnaire pouvait être relevée par la question consistant à savoir si des enfants de maternelle parlaient une langue étrangère. Contacté par mail à ce sujet, SOS Racisme se montrera intéressé et la responsable de la commission juridique va me contacter. Cependant après avoir mis en cause le très à gauche conseil général du Cher, le plus grand silence radio va se faire. Mail, appels téléphoniques rien n’y fait, SOS Racisme ne répond plus.

Quant à la FCPE du Cher, se présentant comme la première association de représentants d’élèves, je la contacte aussi, elle répond en évoquant sa volonté de contacter la direction « solidarités et cohésion sociale » du conseil général du Cher pour demander à ce que le questionnaire soit validé par la CNIL et communiqué aux parents, elle mentionne encore vouloir s’assurer que des modifications puissent être faites concernant ce questionnaire.

La FCPE du Cher reprend donc de facto les critiques émises et s’engage à m’informer des suites obtenues.

Ne voyant rien venir, je reprends contact par mail afin de m’enquérir des réponses obtenues auprès du conseil général.

Toujours pas de réponse. J’appelle alors le responsable local pour une conversation qui durera une heure et demi. Je suis alors personnellement mis en cause pour avoir il y a quelques années critiqué la politisation de la FCPE. Décidément, ils sont bien informés et, évidemment, j’assume : la FCPE est bien connue par ses sympathies très à gauche, c’est même Libération, un journal pas précisément à droite,  qui le dit.

Le débat téléphonique tournant autour de questions politiques, il me faudra recadrer mon interlocuteur pour le faire revenir sur le sujet qui nous intéresse et qui ne devrait pas supposer d’opposition : le fichage des familles est inacceptable, ce n’est pas parce que le conseil général du Cher s’affiche bien à gauche qu’il faudrait se taire.  Le responsable local FCPE se range alors à mes arguments et accepte de m’informer d’une réponse reçue par les services du conseil général, il devra me rappeler dans ce sens.

Une semaine après : rien. Je réécris et obtient une réponse assez déconcertante faisant état d’une réunion du bureau de la FCPE locale qui avait eu pour thème la réponse à me donner et que donc en ce qui concerne le « retour qui pouvait vous être fait sur le résultat de nos investigations. Nous avons convenu de le réserver à nos adhérents qui partagent et défendent les mêmes valeurs que nous : celles de la FCPE. »

Je n’en saurais donc pas plus sur la fameuse lettre du conseil général à la FCPE, pour cela il aurait fallu que je partage et défende les mêmes valeurs que la FCPE, difficile quant on sait que la FCPE ne cautionne pas les propos du CEDIF, comme elle le dit.

Mais je vous rassure nous n’avons pas raté grand-chose, le conseil général du Cher a continué sa politique de fichage des familles. Cette péripétie n’a cependant pas été inutile puisqu’elle nous apprend que la FCPE, censée être une ASSOCIATION DE PARENTS D’ÉLÈVES, est subventionnée grassement par l’ensemble des contribuables, adhérents ou non tout en réservant ses informations à ses seuls adhérents.

Voila qui rend tout à fait incompréhensible le fait même que la FCPE puisse toucher la moindre subvention (nous y reviendrons).

Puis les bons points :

La CNIL m’a accordé un long entretien et a aussi relevé le risque d’un traitement d’informations médicales par des personnels non habilités. Elle a pris les contacts nécessaires et a largement participé à la mise en échec du questionnaire.

Le Conseil de l’Ordre des Médecins du Cher relaie notre demande et prend contact avec le conseil général du Cher.

Il est ainsi obtenu que le questionnaire initial soit changé et perde son caractère occulte pour devenir «  questionnaire de santé ». Cela aurait pu être considéré comme positif, sauf que … les enseignants sont désormais censés le signer ce qui rajoute de l’illégalité ! En effet toute information de caractère médicale est confidentielle hors du corps médical. Un enseignant ne peut donc en aucun cas y avoir accès et encore moins le compléter et le signer.

Le Conseil de l’Ordre informé de la première transformation du questionnaire suite à ma demande réalisera bien que le conseil général du Cher s’enfonce et va se manifester à nouveau pour demander une modification du questionnaire.

Merci donc au Conseil de l’Ordre d’avoir été à la hauteur de sa mission et d’avoir ainsi indirectement rétabli les parents d’élèves en leurs droits et libertés.

Une victoire pour les familles

Incapable de défendre plus longtemps sa position, le conseil général du Cher doit faire retraite en basse campagne après deux ans de résistance sur ce dossier.

Annie Petit-Girard, la directrice générale adjointe des « Solidarités et de la Cohésion Sociale », doit cette fois envoyer un nouveau courrier type sous sa signature et à adresser aux parents accompagné de la nouvelle version du questionnaire baptisé cette fois : « Informations Confidentielles ».

Plus de question ethnique, plus de signature des enseignants, plus d’informations occultes transmises par les enseignants au sujet des parents.

Et, tenez-vous bien, alors que les informations médicales étaient autrefois complétées par les enseignants, il est désormais précisé que ce questionnaire rempli doit être confié à l’enfant sous enveloppe cachetée avec mention « secret médical ».

Les services des « solidarités et de la cohésion social » ont-ils entre-temps bénéficié d’une formation en droit ? Les plaintes ont-elles permis d’établir un rapport de force en faveur des familles ?

En tout cas, il reste au Conseil général du Cher à opter pour le module courtoisie et excuses car il ne me semble rien avoir reçu de tel de la part des services en charge du fichage sans compter que quelques parents s’étant manifestés sur la page facebook du conseil général du Cher pour dénoncer de tels pratiques ont été mis dans l’incapacité d’y produire le moindre commentaire !

VICTOIRE TOTALE sur ce dossier et sans la moindre concession donc.

Que faire du nouveau questionnaire ?

PMI2

Seulement voila, aussi anodin que puisse désormais sembler le nouveau questionnaire que nous mettons ici à votre disposition, nous conseillons aux parents de ne pas le remplir et de réaliser le suivi de leurs enfants par le médecin de famille.

Rien ne vous oblige à répondre. En participant à la dénonciation d’une pratique de fichage, le CEDIF redonne aux parents la possibilité de contrôler le contenu des informations familiales accessibles aux services du conseil général, tout ce que vous pouvez désormais indiquer ne le sera que volontairement  de votre part et nous vous invitons à ne pas vous mettre en position de vulnérabilité.

En effet, il existe des spécialistes, des médecins en cabinet libéral, capables de gérer tout problème psychologique ou de santé, des psychologues en cabinet libéral aussi capable de vous aider à gérer un problème d’autorité avec vos enfants. Ce sont vers ces professionnels que vous devez vous tourner en priorité.

pmi3Ainsi il n’est absolument pas conseillé d’indiquer des adresses différentes des parents, une situation de séparation, de mentionner votre profession ou les modes de garde de vos enfants, de faire part de « maladies nerveuses » dans la famille ou encore de remplir une page concernant vos soucis éducatifs.

Une mesure éducative cela commence par une mésentente entre les parents, un problème d’autorité et cela peut se terminer par la rupture du lien familial à travers les placements. Aucune famille ne s’est remet vraiment.

Bien sûr si le Conseil général du Cher a été mis en échec sur cette affaire de fichage, vous pouvez devenir des fichés volontaires que ce soit à l’école ou par les maisons de la solidarité sur lesquelles nous nous sommes déjà exprimés. C’est à vous de protéger votre droit à une vie privée et à l’éducation de vos enfants, soyez responsables.

Xavier Collet

Les projets des amis de Hollande : l’ASE partout

Nul n'y échappera, pas même vous.
Nul n’y échappera, pas même vous.
Détecter les enfants à trois ans ?

L’article date de novembre 2010 sous la plume du célèbre juge des enfants Jean-Pierre Rosenczveig (http://jprosen.blog.lemonde.fr/2010/11/03/detecter-les-enfants-criminels-a-3-ans-403), éminence pensante de tout ce qui peut concerner l’enfance et la famille à gauche et plus particulièrement au parti socialiste. 

Sous le titre « détecter les enfants criminels à 3 ans ? », il entendait participer au débat passionné concernant le rapport Bockel sur la prévention de la délinquance. Il a la prudence de ne pas anticiper sur son contenu et se pose en sage averti plutôt qu’en vain polémiste, prenant de la hauteur face au débat concernant le repérage des futurs délinquants dès la maternelle. 

C’est entendu et cela fait consensus, le rapport de l’INSERM de 2005 s’inquiétant des troubles de comportement des très jeunes enfants et en tirant des conclusions quant à la délinquance, était pour le moins maladroit. D’aucuns pensent qu’il pouvait être instrumentalisé afin de développer un contrôle social donc des familles dès la maternelle. La gauche n’avait pas manqué de crier au tout sécuritaire et de fasciser Sarkozy.

Les prétextes du contrôle social

Mais quand on sait d’où vient l’attaque, l’hypocrisie est confondante et les mauvais sentiments se donnent des excuses. Car entre une droite étatiste et une gauche qui l’est plus encore, la différence tient surtout aux raisons invoquées pour augmenter le nombre de fonctionnaires du contrôle social. La gauche sous la plume de Rosenczveig l’emporte à ce jeu-là l’air de ne pas y toucher. Mais voyons un peu comment il procède, cela devrait nous indiquer à quelle sauce Hollande va manger les familles. 

Donc le repérage des enfants violents ce n’est pas bien, comme l’écrit Rosenczveig :

« Il faut reconnaitre qu’il est difficile d’entendre que dès 2 ou 3 ans on doit pouvoir repérer, détecter dit-on, les enfants appelés à être demain délinquants, sinon criminels. » 

Mais ce qui est surtout rejeté là ce n’est pas le principe même du fichage, mais le déterminisme :

« Aucun déterminisme scientifiquement démontré ne peut soutenir qu’un très jeune enfant présentant des troubles du comportement sera demain inéluctablement un délinquant ».

On peut rejeter certes l’un et l’autre au nom de la libre détermination, mais Rosenczveig s’engouffre tout de même dans le dépistage des violences de maternelle :

« Allons plus loin : sans actes de violence j’avance que nombre de très jeunes enfants sont en souffrance du fait d’être délaissés ou mal accompagnés par leurs proches, par leurs parents ou par les dispositifs qui devraient les avoir en charge. Personnellement j’ai proposé de longue date d’introduire du social dans l’école primaire pour venir en aide aux enfants en difficulté et au-delà faire une offre de service aux parents de ces enfants. »

Le flicage social de la gauche

Et voilà nous y sommes, il faut aller plus loin que le dépistage il faut fliquer mais socialement. Ceux qui ont eu affaire à l’ASE savent en quoi consiste cette offre de service aux parents. Si ce n’était pas suffisamment clair Rosenczveig en rajoute une couche :

« les parents de tels enfants doivent faire la démarchage de rencontrer les services sociaux, sinon ce sont des parents suspects : « On peut penser que ces parents, à condition d’être lucides, peuvent aller voir d’eux-mêmes les services sociaux. » 

La bonne conscience de gauche en rajoute ensuite dans le mépris des pauvres :

« Dans les milieux populaires, on ne sait pas faire et on se méfie des services sociaux qui ont la réputation de retirer les enfants. Disons-le clairement les services sociaux n’ont pas toujours bonne presse – c’est même un euphémisme – quand on s’attache à la représentation qu’en donnent les médias et les téléfilms. Il faut donc reprendre ici le célèbre « Si tu ne vas pas à Lagardère, Lagardère ira-t-a toi ». »

Si vous n’allez pas à l’Aide Social à l’Enfance, l’Aide Sociale à l’Enfance ira à vous

Autrement dit si les parents ne viennent pas demander de l’aide à l’ASE, l’ASE ira s’inviter chez eux, et vu la façon dont Rosenczveig considère ceux qui se méfient de l’ASE on s’attend à des rapports salés sur fond d’accusations de paranoïa pour retirer les enfants. 

Aucun enfant ne doit donc échapper à la vigilance normalisatrice de l’ASE au nom d’un comportement socialement idéal de l’enfant dès le plus jeune âge. Rosenczveig revient d’ailleurs sur la circulaire de ses amis :

« Nous le disions dans la circulaire sur l’enfance maltraitée de 1983 » qui proposait d’installer partout ce que nous appelons désormais l’ASE : « quasiment tous les enfants de France fréquentent deux grands carrefours. Celui de la santé à travers les médecins privés et l’hôpital public et celui l’école. C’est dans ces carrefours qu’il faut implanter du social comme on a su implanter des services de proximité dans le métro. » 

Le projet est en effet cohérent avec notamment la répression de l’école à la maison et la volonté de rendre la maternelle obligatoire, il consiste à mettre sous surveillance tous les enfants de ce pays afin de les normaliser, et de normaliser aussi à travers eux ces familles mal calibrées qu’ils jugent à problème. Là encore c’est dit :

« Cyniquement, le jeune enfant identifié en souffrance à l’école doit être un prétexte d’avancer une aide à la famille et aux parents souvent déboussolés. Ne faudrait-il pas d’ailleurs parler d’aide sociale aux familles, plutôt qu’à l’enfance sachant que l’enfant fait la famille. » 

Une aide sociale que nous n’aurons bien évidemment pas le droit de refuser et qui expose à craindre pour l’avenir de nos enfants dans ce pays si nous les laissons faire. 

 

Lire aussi : Le Cher n’a pas attendu Hollande pour commencer le fichage

Fichage des familles par le Conseil général du Cher (3)

Tout ce qui sera écouté sera oublié, nous vous le promettons
Le Conseil général du Cher corrige le tir …

À la suite des actions lancées par le CEDIF destinées à faire échec au fichage occulte des familles en classes de maternelle par le Conseil général du Cher (https://comitecedif.wordpress.com/2011/12/13/fichage-des-familles-par-le-conseil-general-du-cher-2/), la « Direction des Solidarités et de la Cohésion Sociale » a dû mettre en place une nouvelle version de sa fiche inquisitrice.

En réalité le questionnaire en question diffère assez peu. Il ne fait que rajouter au recto :

« NOTA : Il n’est fait aucun traitement informatique ou de fichiers de données contenues dans ce questionnaire. »

Au verso la rubrique observations éventuelles donne désormais un guide de réponses : hygiène, alimentation, vêture, fatigabilité, …

De surcroît, la fiche-questionnaire est désormais datée et doit faire figurer la signature des parents et celle de l’enseignant.

Cette nouvelle version n’est évidemment pas satisfaisante puisque la subjectivité de l’enseignant peut s’exprimer nonobstant la lecture éventuelle des parents. Les informations contenues pourraient ainsi attirer la suspicion et donner lieu à une information préoccupante.

… et se tire une balle dans le pied 

Mais c’est désormais la forme de ce questionnaire qui interroge sur la légalité du procédé.

Ainsi sa nouvelle version ne modifie en rien son caractère de recueil d’informations nominatives, support éventuel d’informations préoccupantes. En conséquence la mention « Il n’est fait aucun traitement informatique ou de fichiers de données contenues dans ce questionnaire. » ne dispense en rien le Conseil général du Cher de s’acquitter de ses obligations vis-à-vis de la CNIL et vis-à-vis des parents. Lesquels parents doivent donc être informés qu’ils possèdent un droit d’accès, de rectification et d’opposition concernant les données recueillies.

Par ailleurs, le caractère médical (« bilan de santé ») du questionnaire ne doit pas permettre à un enseignant de maternelle de l’administrer et de le remplir et a fortiori de le signer. Des médecins, quand bien même ils travailleraient pour la PMI, ne peuvent légalement inciter ou permettre la production de tels écrits par des personnels non titulaire de diplôme en médecine. Il s’agirait là d’exercice illégal de la médecine et de complicité d’exercice illégal. Or les enseignants n’ont pas été renseignés quant aux  responsabilités qu’ils encourent au cas où ils rempliraient un bilan de santé signé de leur main.

De gros ennuis en perspective donc si des parents du Cher ont la bonne idée de se plaindre du fichage subi.

Fichage des familles par le Conseil Général du Cher (2)

Dernières nouvelles sur le scandale du fichage des familles par le Conseil Général du Cher 

(voir https://comitecedif.wordpress.com/2011/08/30/fichage-familial-des-la-maternelle-ce-que-les-parents-du-cher-doivent-savoir/) :

Le questionnaire tel qu’il apparaît plus haut sous l’intitulé trompeur de « bilan de santé » (https://comitecedif.files.wordpress.com/2011/08/fichage-c3a9lc3a8ves-par-cg-du-cher-2.jpg) est présenté par Madame Petit-Girard et le Docteur Rochette de la PMI comme un « questionnaire relatif à l’état de santé des enfants inscrits en école maternelle. » dans un courrier du 21 novembre 2011.

Eh oui, la fréquence de vos contacts, la nature de vos relations avec les enseignants relève de la santé de vos enfants !!! Quant à l’établissement éventuel d’un profil en fonction du bilinguisme, voila encore une question pour le bien de la santé de vos enfants.

Bien sûr, bien sûr, on y croît très fort, sauf que tout cela tient décidément du foutage de gueule à grande échelle puisque toutes les écoles ont été touchées par cette pratique.

En cherchant à se justifier, les services des « solidarités et de la cohésion sociale » s’enfoncent et prétendent désormais ne pouvoir remettre les originaux de ces questionnaires pour ce qu’il auraient été détruits, gageons que les éléments y figurant ont pu faire l’objet d’un traitement par la PMI. Quant au droit d’opposition et de communication, il est confirmé que le Conseil Général du Cher ne sait pas de quoi il s’agit, puisqu’il est répondu que l’original du questionnaire ne nous était pas communiqué car « couvert par le secret médical ».

Vous avez bien lu le « flicage » de votre famille est couvert par le secret médical selon le Conseil Général du Cher, c’est tout bonnement énooooorme, et si vous ne me croyez pas tellement c’est gros voila un extrait de la lettre.

L’affaire n’est pas terminée