Virés

L’ année 2014 a commencé par une bonne nouvelle pour les parents en Arizona, Jan Brewer, la   gouverneur républicaine (droite américaine) a annoncé une réforme fondamentale : la dissolution pure et simple du Child Protection Service, l’équivalent américain de notre « aide sociale à l’enfance ».

Les sévices sociaux ne doivent pas rester hors contrôle.
Les sévices sociaux ne doivent pas rester hors contrôle.

Plus qu’une réforme, une révolution, puisque le nettoyage des lois relatives à la protection de l’enfance devait passer d’abord par la suppression de cette administration porteuse de nombreux scandales.

6 000 « dysfonctionnements »

Jan Brewer a ainsi rendu public plus de 6 000 cas d’abus sur enfants perpétrés par des géniteurs ou des membres de la protection de l’enfance sous forme de mauvais traitements ou de placements non justifiés. Des cas qui n’ont jamais fait l’objet d’enquêtes.

Comme en France, les services sociaux ont pêché aussi bien par refus d’intervention que par placements abusifs.

6 000 cas, le chiffre tourne la tête et la procédure mise en place par la gouverneur est bien celle qui convient : aucune réforme n’est possible tant que ceux qui ont fait des dysfonctionnements un mode normal de fonctionnement de leur administration ne sont pas d’abord tous foutus à la porte.

« On en a assez des signalements sans suite, de l’absence de transparence, de la culture de l’excuse », a lancé la gouverneur. Elle a donc nommé une personne de confiance chargée de gérer son nouveau service de protection des mineurs.

Madame la gouverneur s’en occupe personnellement

Oui la nouvelle protection de l’enfance c’est son service car il répondra personnellement de tout ce qui sera fait devant elle.

Elle écarte ainsi la compétence du bureau de la sécurité qui avait pour fonction de surveiller la protection de l’enfance.

C’est un peu comme si elle décidait que tous les trucs du type ONED, Défenseur des droits, IGAS perdaient tout droit de regard sur la protection de l’enfance pour ne pas avoir su y dénoncer les scandales.

En agissant ainsi, Jan Brewer lance implicitement ce message : vous avez à vous plaindre de la protection de l’enfance, ne perdez pas votre temps à écrire à ceux qui vous disent que tout va bien, adressez vous à moi et on fera le ménage ensemble.

Trois ans de répit pour les enfants

Alors que nous nous penchions sur un mémoire réalisé par une future directrice d’établissement sur un foyer d’accueil d’urgence, nous apprenons que ce même foyer pratiquait à titre habituel de graves maltraitances sur ses protégés. 

Les sévices sociaux enlèvent des enfants sous prétexte de maltraitances et pratiquent des placements en foyer injustifiés dans 50 % des cas.

Atterrant non ?

Mais pire, vos enfants enlevés sans la moindre maltraitance vont en  subir une, et une vraie celle-là, entre les mains des professionnels de l’enfance.

Quand la protection de l’enfance tabasse et humilie les gamins …

Des faits pas si isolés que le prétendent les Conseils Généraux.

 Tenez, alors que nous nous étions intéressés de près au mémoire rédigé en 2007 sur le Centre Départemental Enfance et Famille Villepinte par une future chef d’établissement d’accueil pour enfant (https://comitecedif.wordpress.com/2011/06/27/le-blues-de-leducateur/), un mémoire relevant un problème grave de motivation des personnels, nous n’avions pas relevé encore que des enfants y subissaient à cette époque de véritables calvaires.

Depuis le centre de placement d’urgence foyer de l’enfance (CDEF)  de Villepinte a été fermé.

Les faits qui s’y sont produits consistent en des mauvais traitements gravissimes à même de laisser des séquelles, voire de tuer les enfants, puisque les éducateurs ont dû répondre d’actes aussi lourds que des douches froides, des coups. Les enfants étaient aussi enfermés, humiliés, forcés de faire des pompes dans la boue, ce dont d’autres salariés avaient été témoins.

Les langues ne se délient pourtant pas facilement dans ces lieux d’abandon, ceux qui ont parlé ont essuyé les foudres du directeur comme cette Madame L, psychologue spécialisée poussée à la démission et qui alertera heureusement les pouvoirs publics.

La brigade des mineurs va alors pouvoir intervenir pour enquêter et faire éclater la vérité.

Le tribunal correctionnel de Bobigny saisi en 2009 se montrera cependant clément puisqu’il prononcera la relaxe d’Abdelkader B et Cédric B, deux éducateurs soupçonnés de mauvais traitements sur enfants, relaxe aussi pour le directeur du foyer accusé de cautionner de telles pratiques.

On aurait pu en rester là suite à la relaxe générale et on a l’habitude d’enterrer ces affaires me direz-vous.

Et pourtant, le parquet fera appel de la décision de justice qui est repassée en janvier 2010 devant la cour d’appel de Paris.  Celle-ci condamnera les éducateurs de choc à 6 mois de prison avec sursis et 3 années d’interdiction d’exercice de leur profession.

Trois ans de répit pour les enfants avant que cela ne recommence avec peut-être le même directeur relaxé pour faute d’éléments probants – et dont on ne peut même pas citer le nom –  ?