Le dialogue par les couleurs permet d’inculquer au patient des connaissances, des impressions, des souvenirs dont il n’a pas conscience et cela aussi solidement que par un apprentissage. Il s’agit donc là d’une véritable révolution dans la manipulation humaine puisque ce processus peut grâce au dialogue par les couleurs être déclenché par une autre personne et non par le patient lui-même.
Les adultes mais aussi et surtout les enfants sont particulièrement menacés dans leur intégrité par une telle « thérapie », il en existe d’ailleurs des victimes d’ores et déjà . Il convenait donc que le CEDIF puisse vous informer au nom de la défense de l’enfance et de la famille.
Une thérapie a priori anodine
Le dialogue par les couleurs est en général présenté comme une simple thérapie par l’art. Cette présentation est tout à fait trompeuse même si certaines bases du dialogue par les couleurs relèvent de l’art-thérapie. Ainsi si le medium utilisé est de nature artistique, les sources et implications du dialogue par les couleurs sont tout à fait particulières comme nous allons le découvrir.
Cette « thérapie » utilise le plus souvent une toile sur laquelle patient et thérapeute peignent ensemble, étalant des couleurs et leur imprimant un mouvement en interagissant. Ils établissent alors un « dialogue non-verbal ». Là encore parler d’une simple thérapie par la peinture est un raccourci fallacieux.
On peut donc définir la dialogue par les couleurs comme une communication non-verbale inconsciente, qui ouvre le patient à son thérapeute, au même titre que les gestes et les expressions trahissent l’orateur et délivrent un autre message selon la PNL. Cependant le dialogue par les couleurs va bien plus loin.
Un vernis scientifique « Jungien »

La psychologie des profondeurs de Carl Gustav Jung est revendiquée par les thérapeutes du dialogue par les couleurs.
Le travail sur les rêves par exemple est un élément important de cette thérapie, puisqu’il s’agit de déchiffrer l’inconscient du patient par l’analyse de ses rêves censés l’exprimer. Les patients sont donc invités à noter leurs rêves et à composer chez eux à partir de ceux-ci leurs tableaux que les thérapeutes interpréteront.
L’utilisation des contes de fée est aussi issue des théories psychanalytiques de Jung, elle est perfectionnée par la pratique thérapeutique du dialogue par les couleurs qui agit alors en complémentarité.
Mais un fond ésotérique assez complexe
Le dialogue par les couleurs a été créé et développé dans un cadre bien précis puisqu’il suppose des pré-requis en matière ésotérique. En effet, Bruno Huber, un des fondateur de l’école Arcane de Genève (émanation du Lucis – Lucifer – Trust), a développé les enseignements d’Alice Bailey et de Roberto Assagioli pour leur donner une application thérapeutique avec la dialogue par les couleurs.

D’ailleurs, pour Wolfhartd König, praticien reconnu dans cette discipline, une thérapie en dialogue par les couleurs passe toujours initialement par une consultation astrologique et psychologique. La prise de connaissance de soi doit en effet passer par le thème astral afin que les interprétations réalisées puissent être justes et que la conscience du patient puisse évoluer en fonction de ce qu’il apprend sur lui-même :
« Si nécessaire, je peux créer une série d’images dans lesquelles ma crise se reflète, et je peux m’améliorer grâce à cette pratique. Je peux me sentir comme les véritables artistes après leur création..
L’inconscient est toujours créateur, donc en principe tous les gens sont créatifs, seul diffère la façon dont s’établit la relation avec son propre inconscient.
Pour le thérapeute il s’agit d’aider un client en situation de crise, non seulement en lui fournissant une prestation astrologique mais aussi un accompagnement par le dialogue par les couleurs. »
(Source traduite de l’allemand : Wolfhard König – IFAP )
La roue des couleurs de Bruno Huber représentée ci-dessus permet d’établir une correspondance entre le thème astrologique et les couleurs. Chacun possèderait donc bien une couleur dominante comme il l’est dit dans la science des 7 rayons.
Il faut d’ailleurs préciser que le contenu de l’enseignement du dialogue par les couleurs est tellement spécifique qu’il ne peut être dispensé que par des personnes formées par Bruno Huber lui-même et qui maîtrisent par conséquent la psychosynthèse et la psychologie astrologique.
On comprend donc bien qu’on ne confondra pas le dialogue par les couleurs avec la chromothérapie ou une simple variante de l’art-thérapie.
La « science des 7 rayons » est le fond ésotérique du dialogue par les couleurs

Ces 7 rayons sont censés relier les hommes et sont la trace de la divinité en chacun d’entre nous selon l’enseignement luciférien de la théosophe Alice Bailey. Les rayons sont de couleurs différentes en fonction de leur propriété et chacune de ces couleurs possède une énergie et le pouvoir d’agir sur nos cellules. Chaque personne est plus particulièrement reliée à une couleur précise et il serait possible de connaître cette couleur en fonction du profil de chacun, d’en déduire la mission de chacun sur cette terre. L’enseignement par les couleurs devrait donc permettre à chacun de se réaliser et d’accéder à des dimensions supérieures.
Les profanes ne sont pas immédiatement informés du fond ésotérique, mais une référence est faite à travers la notion de couleurs dominantes et de chakras. Il s’agit là d’une bouillie vaguement médicale plus largement accessible au grand public, passant en revue les couleurs des sept chakras et les effets de leur stimulation sur la santé et le développement personnel.
Contenu théorique de la thérapie du dialogue par les couleurs
Pour un coût d’environ 1200 euros, l’IPEI (Institut für Persönlichkeitsentwicklung) propose une formation en 3 ans (403 heures de formation) couronnée par la délivrance d’un diplôme en thérapie par la peinture et dialogue par les couleurs. Le contenu de cet enseignement apparaît aussi sur facebook il comprend les disciplines qui suivent :
– théorie des couleurs ;
– symbolisme des couleurs et leurs effets sur les chakras ;
– symbolisme de l’espace et des formes ;
– la roue des couleurs selon Bruno Huber (les couleurs dans le thème astral) ;
– la psychologie des couleurs, de la lumière ;
– techniques de peinture ;
– analyse et interprétation des images ;
– interprétation de la signification des rêves ;
– symbolisme des contes et des mythes ;
– approche centrée sur la personne selon Carl Rogers ;
– psychosynthèse
– communication non-verbale ;
– analyse transactionnelle ;
– psychopathologie.
La formation de l’IFAP est également diplômante en 3 ans, le nombre d’heures de formation en groupe est plus restreint avec 4 week-ends de formation par an :
– symbolisme des couleurs ;
– symbolisme de l’espace et des formes ;
– interprétation de la signification des rêves ;
– symbolisme des contes et des mythes ;
– psychologie des profondeurs de CG Jung ,
– les archétypes de Jung ;
– astrologie ;
– techniques de coaching.
Ces formations ont une contenu équivalent.
Mais les objectifs de ces formations peuvent être déclinées selon le public visé.
Ainsi les entreprises sont également touchées dans le cadre de formations proposées dans le but d’améliorer les compétences sociales, la gestion du stress, la communication des salariés.
Les différentes pratiques du dialogue par les couleurs
Le terme dialogue suppose un face à face entre le thérapeute et le patient.
C’est bien là le terme approprié puisque chacun peignant une partie de la toile répond à l’autre sous forme d’une communication non-verbale d’inconscient à inconscient avec interprétation du thérapeute.
Mais ce dialogue peut aussi être mené entre le mari et la femme, les parents et les enfants sous la supervision d’un thérapeute qui interprète ensuite leur relation.
Il peut également mobiliser un groupe.
De nombreux participants expriment leur inconscient par l’expression commune, une trentaine de tableaux sont alors réalisés dans chaque groupe.
Enfin le dialogue par les couleurs peut être réalisé seul.
Il s’agira ensuite pour le thérapeute, en fonction des injonctions qu’il a transmises, d’analyser des images peintes par un client plus particulièrement dans une période de crise durant laquelle l’inconscient est censé être particulièrement actif, la peinture est alors une catharsis. Cette thérapie exercée individuelle passe par une intensification du travail par le rêve, des contes seront également utilisés pour stimuler l’inconscient du patient, l’écriture sera aussi mobilisée pour exprimer l’inconscient. Le thérapeute pourra alors se servir de contes sur son patient pour l’orienter dans ses rêves, puis les lui faire noter. Les parties cruciales des rêves pourront donner lieu à la création d’une œuvre, à des écrits qu’il pourra ensuite interpréter et sur lesquels il pourra réagir. Le thérapeute peut aussi tout simplement inspirer un sujet au patient sur lequel il pourra dessiner ou écrire.
Les effets du dialogue par les couleurs
Les praticiens expliquent que le dialogue par les couleurs permet de développer les capacités et potentiels de chacun, de lever les blocages, les peurs et les mécanismes de contrôle en s’adressant directement à l’inconscient du patient. Ils insistent pour développer cette thérapie sur les pré-adolescents en la recommandant particulièrement pour les enfants à problèmes afin de stimuler leur créativité, leur confiance en soi et le développement de leur personnalité.
Il sera dit aussi que la connaissance des couleurs dominantes des patients permet à un initié de leur apporter la santé, la prospérité, l’audace et le bonheur.
Quelques praticiens précisent cependant le fond du dialogue par les couleurs, l’utilisation de la psychologie astrologique permet ainsi de :
– mieux se comprendre grâce à l’étude du caractère ;
– découvrir ses talents, sa créativité, sa forme d’intelligence afin de s’orienter ;
– résoudre ses conflits intérieur et soigner grâce à la médecine psychosomatique ;
– prodiguer un conseil relationnel par comparaison des horoscopes des partenaires.
Le dialogue par les couleurs apparaît bien comme une thérapie intégrée à même d’établir une communication totale avec le patient dans la mesure où il s’agit de permettre un dialogue entre l’inconscient du thérapeute et l’inconscient du patient. Il se complète donc de l’approche centrée sur la personne de Carl Rogers permettant par empathie de faire s’exprimer le préconscient.
Enfin l’utilisation de la psychosynthèse s’intègre aussi à cette thérapie afin de modifier des traits de personnalités qui posent problème.
Oui vous avez bien lu, les praticiens du dialogue par les couleurs entendent modifier des traits de personnalités de leurs patients, d’enfants, d’adolescents.
Une thérapie dangereuse pour les patients
Il convient d’abord d’insister sur le fait que le dialogue par les couleurs n’est pas une thérapie reconnue par les psychiatres et psychologues, elle n’a jamais été validée ou reconnue par les autorités publiques.
Aucun clinicien ne pratique cette thérapie, et donc les thérapeutes autoproclamés ne sont pas détenteurs de diplômes en psychologie clinique.
De surcroît les thérapeutes autoproclamés appartiennent au réseau Huber dont la maison mère IPEI se donne deux appellations: “Institut de psychologie astrologique” mais aussi “Institut pour l’Exploration de l’Humain”. Leur but avoué est une transformation de l’humanité, selon Bruno Huber lui-même. Ceci n’est pas pour inspirer confiance quant aux thérapeutes de ce réseau.
Pourtant la confiance en son thérapeute est primordiale face à une thérapie aussi dangereuse que celle-ci.
En effet aussi charlatanesque que paraissent les fondements du dialogue par les couleurs, il n’en demeure pas moins qu’en pratique il passe par l’abandon chez le patient de tout mécanisme de contrôle. Potentiellement, cette thérapie est donc une technique de modelage de la personnalité très puissante et d’autant plus redoutable qu’elle est utilisée par des thérapeutes peu fiables.
Ainsi les effets du dialogue par les couleurs peuvent se révéler dévastateurs sur la personnalité et les souvenirs conscients du patient (faux souvenirs induits) surtout lorsque l’approche centrée sur la personne et l’hypnose éricksonienne permettent de faire verbaliser ce que le thérapeute transmet à l’inconscient du patient.
Cette thérapie est donc susceptible de générer des ruptures familiales, de permettre des atteintes sexuelles sur la personne des patients ou encore des abus de faiblesse par mise sous sujétion.
Elle est d’autant plus insidieuse qu’une personne peut être mise sous sujétion à distance sans que l’entourage ne puisse comprendre l’origine d’un changement de personnalité.
Article écrit en collaboration