
Un petit conte avant de comparaître
Ce conte de « la petite abeille » a intrigué un de nos adhérents, il avait été évoqué dans la salle des pas perdus avant l’audience d’un mineur devant le juge des enfants.
Le mineur en question se figea à l’évocation du terme « petite abeille ». Parler de transe serait un peu fort, mais après quelques recherches et renseignements qui nous ont été donnés, nous avons trouvé qu’il existait bien une histoire de petite abeille.
Les travailleurs sociaux adoooooorent
Un site en particulier en parle http://www.transe-hypnose.com/forum/contes-a-aimer-contes-a-saimer-par-jacques-salome-vt4278.html et parmi les autres contes qu’il aborde on trouve aussi le conte du « petit lion agité » présenté ainsi : « Un enfant adopté n’est pas tjrs un enfant adoptant. Il peut garder au profond de lui des fidélités anciennes envers ses géniteurs pour nier l’abandon et résister à l’adoption . » Ou encore le « conte de la petite chatte qui n’avait pu être ni maman ni mère ». Dans ce conte, une petite chatte démunie aime tellement son petit chaton qu’elle préfère le laisser dans un foyer pour qu’il puisse être adopté par des parents qui lui donneront tout ce dont il a besoin.
Ce type de récit avec différentes variantes semble circuler dans les milieux des travailleurs sociaux. Il peut être développé par des psychothérapeutes, ses effets sont puissants d’autant que le récit est accompagné d’une musique relaxante, nous sommes là dans le domaine des contes thérapeutiques que nous avons déjà évoqués. Il n’est donc pas étonnant que ceux-ci puissent être utilisés comme des armes sur l’esprit de nos enfants, utilisés pour le meilleur quelquefois peut-être, mais aussi pour le pire en matière de justice familiale.
Pauvre petite abeille
Dans ce conte que l’on peut écouter ici :
http://therapie74.wordpress.com/2012/10/16/le-conte-de-la-petite-abeille-qui-begayait/, le personnage principal est d’abord vulnérable, incertain, il apprend une leçon et parvient à surmonter ses faiblesses et assumer ses choix.
Ainsi la petite abeille « bégayait chaque fois qu’elle doutait d’elle, quand elle pensait qu’elle allait être jugée … ».
Ici la faiblesse c’est le doute, le bégaiement représentant une extériorisation de ce doute et amplifie le doute par peur d’être mal considéré, d’être jugé comme il l’est dit. La petite abeille doit donc apprendre à ne plus douter d’elle pour surmonter son handicap, à oser faire ce qu’elle ne veut pas naturellement ou ce qu’elle redoute.
« … qu’elle allait dire quelque chose qui risquait de déranger les autres … »
Le contexte est là plus précis, l’enfant peut dire quelque chose, faire une révélation contre quelqu’un, produire une dénonciation.
« […] une abeille qui bégaie vole en zig zag et a du mal à se poser là où elle le souhaite »
Vilaine mère va !
L’abeille est ensuite « emmenée chez le pédiatre qui avait trouvé qu’elle manquait d’affection. Aussitôt sa maman, comme si elle s’était sentie accusée, s’est écriée que pas du tout, de l’affection elle en avait beaucoup (… ), vous pensez que je suis une mauvaise mère, que je n’aime pas assez ma fille, et elle était partie en claquant la porte.»
On comprendra là que la petite abeille devait accuser sa mère devant une personne d’autorité (juge des enfants, juge aux affaires familiales, expert, travailleur social) afin de pouvoir ensuite se poser là où elle le souhaite.
On comprend encore que la mère n’accepte pas ces accusations de ne pas apporter suffisamment d’affection à sa fille, de ne pas s’en occuper correctement.
« Cette maman qui avait beaucoup d’affection reprocha violemment à sa fille d’avoir parlé à la voisine ».
Le cadre posé est bien celui d’un signalement et d’une procédure qui y fait suite. La maman reproche violemment à sa fille, elle est devenue violente et donc la petite abeille pourra s’en vouloir d’avoir parlé à la voisine, se sentir coupable.
Mais « la petite abeille s’est toujours demandé, même des années plus tard, ce qu’elle avait pu dire à la voisine pour avoir fâché sa maman (…) ».
Des années plus tard, on peut donc penser à un épisode marquant, justifiant une séparation pendant des années.
On entend ensuite que la petite abeille a des difficultés à l’école, que la lettre Q lui posait problème. Elle apprend en étant mère à son tour que le Q faisait référence au pot qu’on lui mettait sous ses fesses. Elle se revoyait dans cette situation en faisant asseoir sa fille sur le pot et entendait dans sa tête « pan pan cul cul chaque fois qu’elle n’arrivait pas à se retenir et qu’elle faisait dans ses couches, je crois savoir qu’à partir de là son bégaiement cessa. »
La conclusion semble assez claire : la petite abeille était maltraitée par sa mère et devait libérer sa parole même si elle ne comprend pas ce qu’on lui fait dire et que cela fait réagir sa mère qui la perdra.
L’enfant ne comprend donc pas ce qu’il dit, il ne saisira que plus tard qu’il recevait une fessée pour son incontinence, qu’il était maltraité. Tant qu’il ne comprendra pas qu’il était maltraité l’enfant bégaiera, il doit admettre son état de victime pour aller mieux.
Parole manipulée ?
La conclusion n’est pas fausse, mais ce qui pose problème ici c’est que l’enfant ne comprend pas ce qu’on lui fait dire mais qu’il le dit sous prétexte qu’il comprendra plus tard et qu’alors il ira mieux.
Ne s’agit-il pas alors d’une manipulation de l’enfant, car comment concevoir qu’un enfant puisse révéler une maltraitance dont il ne prendra conscience que des années après ???
Que révèle-t-il alors, que dénonce-t-il ? Dans le cas précis que nous citons, la maman a perdu la garde de son enfant au profit du parent maltraitant.
Dans un autre cas une maman a compris que son fils avait dit qu’il était quelque fois frappé pour recevoir de l’assistante sociale la « médaille du courage ». C’était faux, mais une médaille a 5 ans cela impressionne et puis ce n’était pas si grave pensait-il. Sa maman n’avait de toute façon pas cessé de l’aimer.
Que dire de plus ?