Merci Eric B, pour nous avoir signalé ce reportage
En spoilant un peu, nous nous permettons de faire un résumé des deux premiers reportages.
Aveuglement coupable
En février 2012, Sabrina Dietsch et Yoann Bombarde ont été accusés de mauvais traitements sur leur fille Louna, âgée de 3 mois. L’enfant est hospitalisée par ses parents pour un gros hématome sur le visage avec œdème, un signalement est émis.
Précisons que la mère est atteinte d’une maladie orpheline (angio-œdème héréditaire) qui implique des soins particuliers et dont les symptômes sont les mêmes que ceux de sa fille, elle l’explique au centre hospitalier qui n’en tient pas compte.
La petite est maintenue à l’hôpital sans soins adaptés à sa maladie, les parents sont interpellés par la brigade des mineurs, emmenés menottés auprès du substitut du procureur qui les traite comme des bourreaux d’enfants. Ils feront 48 heures de garde-à-vue lors de laquelle on les presse d’avouer la maltraitance.
L’enfant est alors placée 6 mois dans une famille d’accueil désignée par l’ASE avec visite médiatisée. La petite est détachée de ses parents qui n’ont pas le droit de lui annoncer un retour à la maison. Le rapport social et les expertises chargent les parents : les placements sont reconduits.
Après deux ans de placements, les parents arrivent à réaliser une prise de sang pour leur fille lors d’une autorisation de visite, Louna est alors diagnostiquée comme atteinte par l’angio-œdème héréditaire.
Il est alors évident qu’elle n’a pas été maltraitée, que le placement était abusif et qu’elle doit être soignée pour sa pathologie.
Mais le juge des enfants refuse de tenir compte du rapport d’analyse et les parents perdent alors tous les droits à l’égard de leur fille. L’ASE et le juge refusent de mettre en place le traitement nécessaire de la maladie qu’ils ignorent contre toute évidence, l’exposant à un grave danger par leur aveuglement.
Plainte est donc déposée contre l’ASE pour non-assistance à personne en danger. L’Agence régionale de santé de Nancy menace également l’ASE de poursuites. 2 mois après rien n’a toujours bougé, les parents se rendent donc en visite médiatisée et repartent d’autorité avec leur fille, attendant que la police viennent les arrêter et reprendre l’enfant. Ils avaient prévu d’informer les media et l’affaire sort immédiatement dans la grande presse.
L’enfant ne leur sera pas repris et reste définitivement avec ses parents. Louna a été enlevée pendant 3 ans pour rien et au risque de sa santé. Les séquelles affectives existent avec un syndrome post-traumatique lié à l’enlèvement. Évidemment les parents ont décidé de demander des sanctions.
Mise à jour avril 2021 : La responsabilité des deux médecins a finalement été reconnue par un arrêt du tribunal civil de Nancy qui vient de tomber. Les dommages et intérêts pour avoir privé Louna de ses parents sont de 30 000 €, pour avoir privé le petit-frère de sa sœur 10 000 € et 100 000 € pour avoir privé les parents de leur fille.
Le père de la petite espère que ce jugement fera jurisprudence. Un espoir dont la concrétisation est douteuse puisque les médecins ont été jugés sur des faits en conformité avec la loi de 2012, or depuis 2005 existe une loi d’irresponsabilité en la matière.
Combien de victimes avant une condamnation
Le deuxième reportage porte sur Catherine, une mère qui reçoit les révélations terribles de sa fille de 12 ans, Roxane.
L’enfant dit avoir été violée par son père pendant des années lors des droits de visite et d’hébergement dont il bénéficiait. Une gynécologue attestera que l’enfant de 12 ans n’est plus vierge depuis longtemps.
La mère pense déposer une plainte au parquet de Thonon-les-Bains, mais sachant que les plaintes s’y retournent souvent, la maman a peur que sa fille lui soit enlevée par la justice pour être remise au père ou être placée dans un foyer. Elle décide donc de fuir avec sa fille.
Le père poursuit pour non-représentation, les services sociaux et la police passent à son domicile, ils sont recherchés.
Sortant de la clandestinité la mère dépose plainte mais ne voit rien venir (comme souvent), il faudra que Catherine entame une grève de la faim pour que la plainte soit instruite.
Mais elle ne sera pas instruite là où elle a été déposée mais à Thonon-les-Bains. Après une instruction de quatre ans, la plainte découle sur un non-lieu et la mère est accablée pour emprise sur sa fille .
Il faudra attendre encore 9 ans pour que le géniteur incestueux se retrouve en prison, pour avoir porté atteinte sexuellement aux enfants de sa nouvelle compagne, pas de contestation possible cette fois, le monstre filmait ses viols.
Bonjour, je souhaitais vous apporter le témoignage d’une maman de trois enfants : l’aîné de 6 ans né d’une première union et deux petits garçons de deux ans et neuf mois d’une seconde union.
Cette maman c’est moi, j’ai 29 ans, mon compagnon en a 30, mes enfants et les siens vivent un placement abusif depuis le 23 septembre 2014.
Harcèlement à l’école
Mon fils de 6 ans se faisait frapper à l’école. La maternelle n’assumait pas son incapacité de protéger mon enfant, et a émis une information préoccupante avec l’appui de mon ex-conjoint.
Les services sociaux ont débarqué dans notre vie et, après deux mois d’enquêtes, ont saisi le juge des enfants. « Tout va bien chez vous Madame » m’ont-ils dit, « mais pour éclaircir la situation du père, vous comprenez que nous devons saisir le juge ».
En septembre 2013, le juge ordonne une AEMO (assistance éducative en « milieu ouvert ») de 6 mois pour évaluer la situation de mon fils à mon domicile et au domicile du père. La travailleuse sociale référente continue donc à passer nous voir jusqu’à la nouvelle audience de mars 2014 devant permettre au juge de statuer à partir de la mesure AEMO. Le rapport de l’éducatrice m’était favorable ainsi qu’à ma famille, mon fils est alors « placé chez moi » par le juge pour 6 mois avec visites médiatisées pour le père.
La situation de harcèlement à l’école n’en cessait pas pour autant, puisque mon enfant rentrait souvent avec des bleus, des ecchymoses et le nez en sang. La maîtresse prétendait alors qu’il était tombé ou s’était cogné contre le mur. Mon fils lui, me disait qu’il se faisait taper par un grand de son école.
Retournement de l’éducatrice et conséquences fâcheuses
Face à la volonté d’inertie de l’école, j’ai appelé l’éducatrice afin qu’elle intervienne.
Mais celle-ci ne daignait pas bouger pour se déplacer à mon domicile afin de constater la situation, elle ne me rappelait pas davantage. ..
Finalement il faudra attendre la fin août 2014 pour que l’éducatrice se manifeste auprès de moi, elle avait dans l’intervalle rencontré le père de mon fils et souhaitant m’en parler. Une audience au tribunal ayant lieu en septembre, je lui ai manifesté la volonté de la voir à ce moment là puisque précédemment elle n’était pas présente quand j’avais « besoin » d’elle.
Je déménage et change de département peu avant l’audience, ce qui me permet au moins de changer d’établissement pour mon fils. La directrice insiste pour savoir où nous partions et m’informe qu’elle allait prévenir les services sociaux si je ne lui donnais pas cette indication.
Bien que nous ayons, mon compagnon et moi, fait toutes les démarches nécessaires au changement d’adresse, nous recevons un appel de la gendarmerie qui nous informe qu’un mandat d’arrêt avait été émis contre nous pour enlèvement d’enfant.
Je découvre peu de jours après que nous ne sommes plus en « odeur de sainteté », l’éducatrice avait produit un rapport social très lourdement à charge et dont les trois quarts des éléments étaient mensongers.
Vous repartez sans vos enfants
L’audience a lieu le 26 septembre, je n’en ai été informée que 3 jours avant.
J’arrive en compagnie de mon fils, la juge le fait sortir et le rassure en lui disant qu’il allait ensuite me rejoindre.
Il ne m’a pas rejoint, non, il a été emmené directement pour placement. Je me suis retrouvée alors face à une puéricultrice, une assistante sociale et la directrice de l’ASE que je ne connaissais pas.
Le rapport social calomnieux fait l’objet de l’audience, j’avais tout de même pris la précaution de préparer des documents qui étaient de nature à invalider les mensonges. La juge a refusé de les prendre et n’a pas voulu seulement les regarder. Voila donc pour le contradictoire.
Elle m’annonce à la fin de l’audience qu’elle fait placer mon fils et ajoute que mes autres enfants nés de mon compagnon actuel vont aussi nous être enlevés ! POURQUOI ?????
Seul mon fils aîné était concerné pour l’AEMO initiale, mes deux autres enfants ainsi que leur père n’étaient pas convoqués. D’ailleurs, prévoyant la possibilité que le père de mes deux derniers enfants se présente au tribunal, la juge avait fait appel aux forces de l’ordre.
Guet-apens
Mon compagnon et moi avons demandé à comprendre la situation, nous prenons rendez-vous avec une assistante sociale. Nos deux autres enfants sont encore avec nous et nous voulons les sauver.
Nous obtenons un rendez-vous l’après-midi même. Étrange cet empressement à nous recevoir, à 13H30 nous partons au rendez-vous au Centre Médico-social (CMS), j’ai un très mauvais pressentiment. Je laisse mon compagnon au CMS pour garer notre véhicule, et là deux gendarmes arrêtent le père de mes enfants.
Je redémarre avec mes deux garçons, prenant la fuite de peur de me les faire enlever. .
Mon compagnon m’appelle de la gendarmerie, il est question que je m’y présente accompagnée des enfants.
Les services sociaux étaient à la gendarmerie, prêt à repartir avec ceux qui me sont le plus cher. Cela a été très dur de leur donner, j’en suis encore émue en y repensant mais j’ai voulu agir calmement pour ne pas les effrayer. Un mandat d’arrêt avait de nouveau était émis contre nous.
Des motifs de placement étonnants
Les services sociaux m’avaient dit qu’ils nous contacteraient dans l’après-midi pour nous expliquer le placement. Il faudra attendre trois jours pour un coup de fil sans parler aux enfants.
Nous avons ensuite reçu la notification de placement de mes trois petits et la motivation du placement : mon fils de 6 ans n’aurait pas fait les sorties scolaires ni une kermesse, mes deux autres enfants ne sont pas inscrits en crèche et en halte garderie, on me reproche d’avoir refusé un contact avec la PMI.
Quoi ?
Juste pour ça ?
C’est une blague ?
Nous avons de suite pris contact avec un avocat et fait appel de cette décision.
Notre avocat est étonné du motif du placement, il pense que des éléments ne nous ont pas été communiqués et consulte notre dossier afin de connaître les véritables raisons du placement.
Une semaine plus tard, nous rencontrons à nouveau notre avocat, il nous dit avoir lu notre dossier mais que celui-ci était vide hormis le compte-rendu de l’ASE qui formulait des accusations mais sans en fournir aucune preuve. Il ne comprend pas comment, dans de telles conditions, un placement a-t-il pu être ordonné.
De surcroît il lui apparaît tout à fait improbable que mes derniers enfants aient pu nous être enlevés sans même que leur père ait été entendu.
Trois lettres de notre avocat ont été adressées à ce sujet à la juge, mais elle ne répond pas.
Pas de nouvelles des enfants
Une dizaine de jours se passent sans que nous ne puissions voir ni parler à nos enfants, nous appelons en vain, les services sociaux n’acceptent de nous parler qu’en face à face.
Ce n’est que le 10 octobre, soit 13 jours après l’ordonnance de placement que nous pouvons entrer dans les locaux des sé®vices sociaux. Deux femmes de l’ASE sont là, l’une s’annonce en charge de notre fils de deux ans, l’autre de celui de neuf mois. Elles relisent la notification de placement et nous demandent si nous avons quelque chose à dire à ce sujet.
Quand je leur demande pourquoi elles n’ont pas donné de nouvelles des enfants au téléphone, elles mentent ouvertement en affirmant le contraire. Nous apprenons alors que nos enfants sont placés dans trois endroits différents. Qui a dit que l’on ne séparait pas les fratries ?
L’aîné est dans un foyer, le puîné dans une pouponnière et notre cadet en famille d’accueil, nos enfants sont séparés de leurs parents et de leur fratrie. Nos deux derniers sont tellement bouleversés qu’ils refusent de s’alimenter.
Nous essayons de mettre en place un dialogue avec les référentes qui se disent prêt à nous entendre, en réalité les informations ne passent pas et elles reconnaissent qu’elles n’ont pas grand-chose pour motiver le placement, si ce n’est selon leur propos, le fait que « la juge n’avait pas un regard chez vous, elle a donc estimé que vos enfants étaient en danger ». Le tout prononcé avec des rires face à nos questions et inquiétudes.
La mise en place des droits de visite
J’apprends enfin que je pourrais voir mon fils de 6 ans le 15 octobre, je verrais mes deux autres enfants le surlendemain. Il aurait été préférable que ce droit de visite eût lieu le même jour afin que les enfants puissent se rencontrer.
La confirmation des visites doit donner lieu à un courrier. Nous recevons effectivement des nouvelles du juge des enfants, nous y apprenons que l’ASE avait rédigé une note pour demander l’anonymat des lieux d’accueil de nos enfants sous le prétexte que nous nous serions montrés violents et menaçants à l’égard de leurs services.
Ce qui est étrange c’est que cette note est mentionnée à la date du 8 octobre, alors que nous n’avons rencontré les services de l’ASE que le 10 octobre !
J’attends donc la confirmation des visites : pour celle du 15 je reçois une convocation … le 15 au matin pour une visite organisée le 15 de 11 heures à midi ! À 10h45, la référente m’appelle pour annuler le rendez-vous, prétextant que mon fils de 6 ans ne voulait pas me voir. Elle refuse de me passer mon fils au téléphone, elle rappelle une heure après pour me dire qu’il n’y a pas d’autres rendez-vous planifiés avec mon fils.
Le 17 nous attendons le moment de rencontrer nos autres fils de 2 ans et 9 mois.
La famille d’accueil nous amène notre bébé, la femme l’embrasse avant de me le donner, je boue intérieurement alors qu’ils nous détaillent de la tête au pied comme des bêtes de foire. Dans la salle affectée aux visites il n’y a pas de table à langer, aucun jouet.
Notre garçonnet de deux ans porte les vêtements que nous lui avons fournis, mais aussi de vieilles chaussures qui ne sont pas les siennes. Il mâchait un doudou qui n’était pas non plus à lui, en réalité il s’agissait d’un gant de toilette.
Mon compagnon regarde les référentes et leur demande si elles n’avaient pas honte de donner un gant de toilette à mâcher avec lequel tout le monde s’est lavé les fesses. Elles répondent : « excusez nous, on ne trouve pas cela normal et nous le signalerons ».
Il leur demande alors des explications sur la note du 8 octobre envoyée au juge, nous devions en parler après que les enfants soient partis.
Notre bébé de 9 mois ne porte aucun de ses vêtements mais ceux de la famille d’accueil. Cette famille est d’ailleurs pressée de le récupérer et se manifeste en ce sens cinq minutes avant la fin des visites. Cinq minutes après je surprends la famille d’accueil en compagnie de la référente ASE, la femme avance : « Eh bien dis donc, elle est froide la maman ! » et la référente répond : « Oh oui, très très froide ». Puis elle se mettent à rire.
En vertu de la loi
En vertu de la loi un juge doit convoquer les parents à une audience dans un délai de quinze jours suite au placement de l’enfant. Le 24 octobre nous n’avions toujours pas été convoqués suite au placement de nos deux plus jeunes enfants, nous écrivons donc au service gardien, c’est-à-dire à l’ASE pour demander que nos deux enfants nous soient remis.
Après de multiples démarches et appels nous obtenons un rendez-vous le 30 octobre pour voir nos trois enfants. Il nous a fallu pour cela faire intervenir notre avocat.
Nous rencontrons une référente ASE au sujet de la demande de retour de nos deux cadets, celle-ci nous confirme avoir reçu le courrier et l’avoir transmis à sa hiérarchie. Elle ajoute que, pour elle, la juge s’était saisi d’urgence du dossier de nos deux cadets lors de l’audience du 26 septembre 2014 concernant notre fils aîné. Seulement l’audience ne peut avoir lieu avant ou en même temps que l’ordonnance de placement provisoire.
Pour la référente c’est la juge qui a mal fait son travail, la supérieure dit la même chose, pourtant ils gardent nos deux cadets. C’est ce qu’ils appellent ne pas prendre de décision !
Ce que nous voulons
Nous avons des droits en tant que parents de ces petits bout de chou qui ne comprennent pas ce qui leur arrive.
Dans notre cas, mes enfants ont été privés de leurs parents, mais aussi de leurs frères puisqu’ils sont séparés.
Nous souhaitons que notre récit puisse être utile tout en conservant notre anonymat et celui de nos enfants, mais nous sommes disponibles pour tous contacts.
Nous remercions les personnes qui se battent pour faire valoir nos droits et ceux de nos enfants et nous vous remercions de nous avoir lu jusqu’au bout.
Témoignage d’une maman de 29 ans et d’un papa de 30 ans qui attendent le retour de leurs enfants.
La notion d’intérêt supérieur de l’enfant est citée à tout bout de champ afin de justifier n’importe quelles mesures sociales ou judiciaires le concernant les pires comme les meilleures.
Cette notion apparaît donc comme grandement galvaudée d’autant que sa définition reste à trouver. Les Nations Unies s’interrogent donc et en font l’objet de colloques et de communications, ce que des fonctionnaires du social ont constamment à la bouche sans être capable de le qualifier, il faudra que d’autres puissent y coller une signification précise.
Une tentative de définition amène les Nations Unies à se citer :
« Le concept d’intérêt supérieur de l’enfant vise à assurer tant la réalisation complète et effective de tous les droits reconnus dans la Convention que le développement global de l’enfant. ».
Ainsi l’intérêt supérieur de l’enfant serait la reconnaissance de ses droits contenus dans la Convention Internationale des Droits de l’Enfant.
Sur ce point s’il est vrai que des droits fondamentaux sont exposés, d’autres sont au mieux discutables concernant des adultes en devenir.
Il aurait été convenable alors de hiérarchiser de tels droits, ce que se refusent les Nations Unies, lesquelles laissent aux États le soin d’apprécier la mise en place et l’application de ces droits y compris de façon contradictoire. Ainsi la liberté d’association de l’enfant est-elle un droit quand elle s’oppose à l’autorité parentale ? L’enfant possède-t-il la maturité nécessaire pour réaliser des choix d’engagement qui en réalité lui seraient dictés par d’autres (ses enseignants par exemple) sans que les parents ne puissent mettre en cause ces choix ?
Le développement global de l’enfant doit être recherché
Reste tout de même la référence plus sérieuse concernant le souci du développement global de l’enfant dans ses dimensions physiques, morales, spirituelles, mentales, psychologiques et sociales.
Nous pourrions développer ce point, mais il amène aussi à quelques impasses. Ainsi est-il légitime de retirer des enfants à des parents ayant connu l’échec scolaire aux fins de briser une reproduction sociale. Puisqu’il parait que ce sont les enfants d’enseignants qui réussissent le mieux leurs études pourquoi ne pas en faire des familles d’accueil ? Décidément cela n’a aucun sens, ce raisonnement par l’absurde le démontre.
Une notion qui n’a de sens que sous l’angle procédural
Au nom de l’intérêt supérieur des fonctionnaires du social nous plaçons ce mioche qui permettra d’ouvrir un nouveau foyer.
C’est sous l’angle procédural que la notion de l’intérêt de l’enfant prend tout son sens.
Comme le précisent les Nations Unies cet angle implique que :
« … la justification d’une décision doit montrer que le droit en question a été expressément pris en considération. À cet égard, les États parties doivent expliquer comment ce droit a été respecté dans la décision, à savoir ce qui a été considéré comme étant dans l’intérêt supérieur de l’enfant, sur la base de quels critères et comment l’intérêt supérieur de l’enfant a été mis en balance avec d’autres considérations, qu’il s’agisse de questions de portée générale ou de cas individuels. »
Nous constatons bien que des décisions de justice ayant de graves implications font systématiquement référence à l’intérêt de l’enfant. Ce soin mis à utiliser cette notion relève d’une obligation que rappellent les Nations Unies, pourtant les motivations des jugements relativement à la considération de l’intérêt de l’enfant laissent songeur par leur caractère oiseux. L’évocation de l’intérêt de nos enfants tient davantage de l’invocation, elle n’est que de pure forme.
Si les fonctionnaires des Nations Unies prétendent interpréter correctement l’intérêt de l’enfant (ce qui n’est pas démontré), il est tout à fait évident que les magistrats qui s’y réfèrent sont nombreux à ne pas saisir la signification d’un tel concept, certes largement subjectif.
Ce que n’est pas l’intérêt supérieur de l’enfant
Finalement les Nations Unies ne font que consacrer le flou qui entoure ce concept. Chacun pourran l’interpréter différemment alors qu’il devrait être universel.
S’il est difficile de préciser ce qu’est l’intérêt de l’enfant, on peut tout de même s’accorder sur ce qui est contraire à l’intérêt de n’importe quel enfant, n’importe où et dans n’importe quel contexte.
Il n’est pas nécessaire pour cela de prendre la convention fourre-tout des droits de l’enfant mais d’en revenir à l’indépassable principe de subsidiarité quitte à réécrire les droits fondamentaux de tout enfant à ne pas être séparé de sa famille, sauf à mettre en évidence que sa famille est une source de danger pour lui.
Certes l’ONU n’ignore pas ce point :
« Vu la gravité des répercussions d’une séparation d’avec ses parents pour un enfant, cette mesure ne devrait être prise qu’en dernier ressort, par exemple si l’enfant est exposé à un risque imminent de préjudice ou pour toute autre raison impérieuse. »
L’ONU exclut donc les enlèvements d’enfants pour répondre à des situations de handicap des enfants ou de pauvreté matérielle, on peut penser que les placements afin de remplir des places vacantes dans les foyers sont aussi à exclure ….
Exclure des dangers du champ du placement implique en conséquence la définition précise des cas dans lesquels on entend parler de dangers au sens absolu dont la concrétisation n’est pas supportable, des dangers qui ne pourraient être levés même sous la garde de la famille étendue.
Ces dangers sont des situations dans lesquelles l’enfant souffre dans sa chair de sa propre situation de mineur, qu’il soit l’objet d’actes de violence ou d’atteinte sexuelle.
Pour le reste la définition des dangers risquera de donner lieu à des polémiques et à une appréciation subjective. Mais il faut alors en revenir au moindre mal pour l’enfant en hiérarchisant ses droits et protections pour affirmer par exemple qu’il est pire pour un enfant d’être placé en foyer que de subir l’atteinte au secret de sa correspondance par la personne de ses parents.
L’intérêt supérieur de l’enfant c’est son moindre mal
Penser l’intérêt de l’enfant c’est s’interroger sur les conséquences des décisions judiciaires qui le concernent, puisque l’on nous met du principe de précaution matin, midi et soir, posez la question suivante : séparer un enfant de sa famille lui causera-t-il un traumatisme moins grave que celui qu’il est censé subir par sa situation actuelle ?
Le moindre mal est plus simple à déterminer que le mieux dans le meilleur des mondes possibles. Mais l’intérêt supérieur de l’enfant c’est son moindre mal quant il s’agit de prendre des décisions qui le concernent.
Voila une définition qui devrait mettre tout le monde d’accord.
Une réforme de la protection de l’enfance était dans les tiroirs depuis un moment.
Elle était d’ailleurs devenue inévitable face aux mises en cause de plus en plus fréquentes de la malnommée aide sociale à l’enfance.
On aurait dû s’attendre à mieux, nous avons eu droit au pire autour du thème de la condamnation du familialisme.
C’est ainsi que les mises en cause ont été retournées par une argumentation servie sans contradiction sur les plateaux télés par un trio consensuel dans « l’anti-familialisme ». Ce fut le cas notamment sur France 5 le 16 septembre 2014 suite à l’instructif reportage « enfance en souffrance, la honte. ! ».
– Lyès Louffok, l’enfant placé devenu travailleur social et chargé de mission au secrétariat d’État à la famille, il a eu le malheur d’être né d’une mère lui ayant gâché son enfance aussi absente soit-elle.
Les uns et les autres ont témoigné du principal des maux de l’ASE : non pas les placements abusifs (rarissimes selon Michèle Créoff : « pas plus d’un à deux pour cent »), ni le mépris des enfants et des familles, ni même les détournements de fonds, la course aux placements et aux budgets ainsi qu’aux postes. Non, pour eux le problème c’est le familialisme.
Le familialisme késaco ?
Oui le familialisme, substantif à prononcer d’un air dégoûté.
Autrement dit le principe selon lequel la séparation familiale est la mesure envisageable en dernier ressort, avec l’obligation d’associer les familles aux choix réalisés pour l’enfant.
Le familialisme s’attacherait donc de façon exagérée à la famille. Et pourtant la famille est l’institution de base d’une société démocratique et libérale, le Conseil de l’Europe l’a encore rappelé. Les droits de l’individu et de la famille forment une base constitutionnelle limitant les prérogatives de l’État.
Mais pour les anti-familialistes cette conception doit être abolie dans la fameuse logique qui voudrait que les enfants n’appartiennent pas à leur parents.
Prégnance de l’idéologie familialiste dans l’organisation du dispositif de protection de l’enfance ! Non c’est une blague ?
Le 16 décembre 2014 on retrouve les deux premiers du trio à un colloque à la Sorbonne sur l’enfance maltraitée, ils participent à un comité de réflexion visant à proposer des solutions de réforme quant à la « prise en charge de la protection de l’enfance » dans le cadre de la proposition de loi Meunier-Dini en débat au Sénat depuis le 11 décembre 2014.
Pour ce comité, les mesures du projet de loi sont passées au crible avec la mise en accusation des placements trop tardifs, et élément croustillant, nous citons :
« Il est également fait le constat de la prégnance de l’idéologie familialiste dans l’organisation du dispositif de protection de l’enfance. Il s’agit d’une singularité française due, peut-être à des courants de pensée différents (…) qui s’additionnent pour promouvoir avant tout l’éducation au sein de la famille au détriment d’une vraie réflexion sur les systèmes familiaux mettant en danger les enfants. »
Un propos tout à fait scandaleux et combien faux quand on connaît l’esprit anti-famille qui règne au contraire au sein de l’ASE. Mais dans l’anti-famille il y aurait donc des idéologies qui veulent aller plus loin encore et ces idéologies s’expriment pour participer à la loi qui a été votée !
Les familles sont présumées maltraitantes
Il en ressort une critique de la loi du 5 mars 2007, loi que nous sommes les premiers à critiquer au CEDIF puisqu’elle permet des placements sans maltraitance avérée. Mais la critique des anti-familialistes est toute autre, elle consiste à dire « d’abord on protège et ensuite on recherche l’adhésion des parents et on organise l’accompagnement. »
Sur le principe il convient certes de protéger d’abord l’enfant, cependant l’opposition parent-enfant introduit une présomption de maltraitance qui sera systématiquement utilisée pour écarter les parents du devenir de leur enfant.
Il en ressort encore des propositions pour certaines inquiétantes puisque les experts psychiatres ou psychologues devraient suivre une formation en protection de l’enfance (avec cours d’anti-familialisme ?) et que le refus de se faire expertiser par les parents permettrait de faire placer l’enfant.
Finalement la loi Meunier Dini est votée à l’Assemblée nationale au bénéfice des placeurs à en juger par ses très probables effets. On ne s’étonnera pas que les deux sénatrices qui en sont à l’origine aient aussi pu déclarer : « Le système français reste profondément marqué par une idéologie familialiste, qui donne le primat au maintien du lien avec les parents biologiques ».
Des informations préoccupantes comme s’il en pleuvait
L’effet le plus vraisemblable de la loi Meunier Dini est d’augmenter automatiquement le nombre de informations préoccupantes puisque une IP pour un enfant impliquera une enquête concernant toute la fratrie.
De surcroît les moyens sont mis en place pour que ces informations préoccupantes puissent remonter par les canaux des médecins de famille et des enseignants.
En effet, alors que les médecins ne peuvent être poursuivis pour signalement erroné, un médecin référent dit de la « protection de l’enfance » fera le relais entre les services liés à l’ASE et les médecins de famille, les urgentistes, etc …
Un référent éducation effectuera le même relais pour les cas d’absentéisme scolaire.
On peut certes comprendre la nécessité de lutter contre de réelles maltraitances, mais il est absolument certain que la véritable maltraitance va être noyée dans de nouvelles situations très hypothétiques de mineurs susceptibles d’être en danger pour les raisons les plus variées y compris la revendication de certains parents contre le contenu de programmes ou les rythmes scolaires …
Voila qui n’est donc pas propice à l’éradication de la véritable maltraitance, trop d’informations préoccupantes tuant l’information préoccupante.
Des parents marginalisés dans leur parentalité
Un autre effet prévisible est l’exclusion des parents d’un nombre plus important encore de décisions relatives à leur progéniture, ces actes quotidiens pris à l’initiative de l’assistant familial (on peut penser là à des prestations médicales) sont listés dans le projet pour l’enfant.
Mais les parents peuvent-ils s’opposer à des abandon d’éléments relatifs à leur autorité parentale quand ils ne sont pas maltraitants ?
Des moyens donnés pour augmenter le stock d’enfants à adopter
La loi Meunier Dini va faciliter l’adoption à partir d’un constat de délaissement émis par une commission, les faux largement dénoncés sans le moindre recours, serviront-ils à alimenter des délaissements fantaisistes ?
Certes il suffit qu’un membre de la famille manifeste le désir de prendre en charge l’enfant pour que le délaissement soit écarté, mais encore faut-il que cette demande soit jugée conforme à l’intérêt de l’enfant.
Or dans un certain nombre de cas une personne de la famille demandant le statut de tiers de confiance rencontrera des difficultés avec l’ASE du fait de cette simple demande.
On peut donc s’attendre à des multiplications de délaissements pour adoption alors que des membres de la famille se proposaient d’assurer le bonheur de l’enfantcomme c’est déjà le cas en Grande Bretagne.
Mise à jour : Nous l’avions prévu et c’est désormais une réalité, un constat de rupture du lien réalisé par l’ASE pourra permettre l’adoption des enfants placés, ceci a donné lieu à une réforme du 27 avril 2016 modifiant l’article 10 de la loi n°66-500 du 11 juillet 1966 relative à l’adoption. Ce nouvel article dispose de ce que « L’adoption plénière pourra être prononcée à l’égard des enfants placés en vue de l’adoption ou recueillis par des particuliers avant l’entrée en vigueur de la présente loi dans les cas suivants : 1° Si les conditions antérieurement prévues pour la légitimation adoptive sont remplies ; 2° Si l’adopté a moins de quinze ans et si les conditions antérieurement prévues pour l’adoption avec rupture des liens sont remplies.
Faire le deuil des familles
Un placement de longue durée fragilise certes l’enfant à la recherche de référents parentaux et d’une stabilité affective.
Au nom de cette stabilité, on ne peut au CEDIF que soutenir toute initiative visant à éviter que l’enfant soit trimbalé de familles en familles, pour autant il convient de constater que la loi Meunier Dini considère officiellement le retour dans la famille naturelle comme impossible au-delà d’un délai de placement à déterminer par voie de décret !
La finalité officielle de l’ASE est donc détournée, délaissement ou non ! L’adoption est encore au bout du chemin, pour le meilleur quelquefois, pour le pire souvent.
Oui, si la famille n’est pas maltraitante on ne saurait considérer que cette mesure est compatible avec le droit de tout enfant de vivre au sein de sa famille, qu’il s’agisse de ses parents ou de sa famille plus élargie.
Des lois inquiétantes
La remise en cause de la primauté institutionnelle de la famille, sa mise sous tutelle en matière éducative relève proprement et simplement de ce qu’il faut bien qualifier d’un glissement de régime par la consécration de la toute puissance de l’État et l’annihilation des libertés et contre-pouvoirs. D’autres lois vont dans le même sens, on peut penser à la loi sur le renseignement, c’est pour cela que le CEDIF, association éminemment familialiste parmi les associations de défense des libertés individuelles et de la famille, a besoin de tout votre soutien.
Mise à jour 2020 : 5 ans après toutes les inquiétudes que nous émettions sur cette funeste loi ont été vérifiées, placements et fichages se multiplient en pleine crise sanitaire. Seul évènement non prévu : le professeur Maurice Berger s’est détaché largement des influences des placeurs et étudie la violence de certains adolescents, un travail utile car nous rappelons que des gosses injustement placés sont aussi victimes d’autres gosses monstrueux.
Ces maladies sont en partie la cause du placement des enfants par une inexplicable préconisation du SPMI. Leur situation va alors se dégrader dramatiquement.
Que risque Aurélien ?
Aurélien a 9 ans, il a été soigné pour sa neurofibromatose. Sa jambe atteinte était sauvée après pas moins de six opérations délicates.
Mais cela c’était avant le placement.
Depuis, Aurélien a été séparé de ses parents et de ses frères pour se retrouver au foyer Sous-Balme (canton de Genève).
Il porte des chaussures orthopédiques afin de compenser une jambe plus courte. Cette compensation n’assure pas à Aurélien une marche aisée et l’oblige pour les moyens et long trajet à demander d’utiliser sa chaise roulante.
Une boule, apparaît du côté droit de sa jambe : le péroné sort du genou !
Ce 2 mai 2014, Aurélien joue avec un ballon de football dans la cour de l’école lors de la pause méridienne, il se met à glisser doucement dans l’herbe, sa jambe ne le tient plus. Sans surveillance il s’affale doucement, s’immobilise au sol et y reste, personne pour le relever.
L’école le fait transporter en ambulance aux urgences de l’hôpital pédiatrique.
Aurélien a très peur dans l’ambulance, il pleure, demande ses parents. Il sait que cela peut bien signifier que la maladie dont il était sorti est revenue. Un neurofibrome osseux pourrait bien être la cause de cette chute presque indolore.
Raphaël
Son frère Raphaël, placé dans un autre foyer, apprend la mauvaise nouvelle par ses copains. Il est alors 15 heures, paniqué il réclame des explications à la maîtresse. Laquelle ne lui répond pas, il éclate en sanglots. Raphaël connait bien la maladie dont souffre son petit-frère.
Entre temps le diagnostic après radio est rapide : la clavicule est cassée. La mère est prévenue à 15 heures seulement et par un message sur son portable, au bout du fil l’éducatrice Tatiana Lacroix qui accompagnait Aurélien en pédiatrie sans savoir que l’enfant souffrait d’une neurofibramatose. L’école n’avait pas pris soin d’alerter la famille ! Malgré les pleurs et demandes d’Aurélien.
De suite, la maman prend contact avec le professeur Lascombes, médecin traitant d’Aurélien, qui aurait dû le prendre en charge si le foyer avait agi correctement. Au lieu de cela Aurélien a été emmené aux urgences et a consulté un orthopédiste qui ne connaissait rien à la neurofribomatose de type 1 et n’a trouvé rien de mieux que de lui appliquer un bandage mal adapté et de se proposer d’opérer l’enfant. Une opération inappropriée dont l’évocation a terrorisé Aurélien.
La situation d’Aurélien est dramatique. Le suivi médical dont il avait besoin n’a pas été correctement pris en charge, les prothèses nécessaires n’ont pas été correctement posées. De telles négligences font qu’il risque désormais l’amputation, rien de moins si le diagnostic terrible tombe !
L’opération est risquée puisqu’il s’agit d’une première mondiale : une opération sur un os malade dont le succès aléatoire ne pourra être connu que 6 mois après la chirurgie. En cas d’échec, il faudra amputer. Voila ce que subit cet enfant par la volonté de l’État qui ne le lâche toujours pas !
Un acharnement coupable
La détresse morale des enfants n’aide pas Aurélien à garder l’espoir.
L’espoir, un paramètre essentiel pour la réussite de l’opération.
Aurélien refuse d’ailleurs de se faire opérer tant qu’il n’aura pas été libéré de la prise d’otage institutionnelle ainsi que ses frères. Il ne peut même pas avoir le secours de recevoir des appels de sa mamie Marguerite car interdiction lui est faite d’appeler ses petits-enfants elle-même.
Au foyer, un petit voyou profite la maladie d’Aurélien pour lui faire violence, le frappant sur sa jambe sans que l’équipe du foyer ne puisse empêcher de tels agissements.
Aurélien est terrorisé à l’idée que le sale gamin en question ne le frappe aussi sur sa clavicule cassée.
La neurofibromatose atteint aussi son cerveau : simplement dyspraxique, il devient dyslexique, dysorthographique et dyscalculique depuis sont placement. Il a donc besoin d’un clavier spécifique pour l’école, mais aussi d’un quart temps supplémentaire On les lui refuse.
Enfermé !
Le troisième frère, Mathieu, est autiste léger. Il est placé au foyer de Pierre Grise et n’y bénéficie d’aucun suivi pour son affection. Effectivement, comme le reconnaît le directeur de l’établissement, il n’existe pas de spécialiste de l’autisme à Pierre Grise.
Les services du SPMI qui avait nié l’autisme de Mathieu sont obligés de le reconnaître ce qui revient à mettre en évidence l’inutilité, le caractère nuisible de son enlèvement. D’autant que la Suisse vient de ratifier la convention sur le handicap interdisant toute forme de discrimination.
Un autisme ne doit pas être enfermé, mais comment revenir sur une aussi mauvaise décision ?
Un dispositif particulier est donc mis en place. Mathieu peut voir ses parents du samedi 10h00 au dimanche 17h00 et rencontrer ses frères au foyer le mercredi en foyer de 14h00 à 16h00.
Le reste du temps Mathieu refuse de parler à d’autres personnes qu’à ses parents et ses frères. Incapable de nager, sa mère lors d’une visite le retrouve immergé dans son bain, sans surveillance.
Thomas refuse l’inacceptable
Thomas
Le quatrième frère, Thomas, souffre aussi d’une malformation congénitale mais bénigne due à sa prématurité, mais des pieds. Les foyers ne semblent pas en avoir connaissance puisque aucun dossier médical ne leur est parvenu.’
Il déclenche cependant de nouveaux symptômes : saignement des gencives, sang dans les selles. Il est alors découvert qu’il déclenche une réaction allergique à l’antidépresseur qui lui a été administré dès son placement.
C’est que Thomas refuse l’inacceptable, aîné de la fratrie avec ses 12 ans il a déjà subi un premier placement et le SPMI reconnaissait qu’il n’en supporterait pas un second.
Et pourtant … Dès le deuxième placement il refuse de s’alimenter et de boire au foyer comme lors du premier enlèvement, raison pour laquelle il avait été restitué à sa famille après intervention du médecin cantonal, Mme Huguette Jodry, à l’époque.
Mais cette fois Thomas est sous la menace d’un internement en unité de psychiatrie de l’enfant et de l’adolescent en lieu et place de son petit frère Mathieu qui y a été emprisonné plus d’une année en chambre sécurisée sur un matelas par terre.
Seuls ses parents à tour de rôle parviennent à le faire manger et boire chaque jour entre 12h30 et 14h00, seul droit de visite qui leur est accordé. Thomas ne peut donc se nourrir et boire qu’une fois par jour à midi, l’hôpital refusant que les parents ne le fassent le matin et le soir.
Les notes de suite font bien apparaître que Thomas pleure souvent, qu’il n’a pas envie d’interagir avec son environnement du foyer et qu’il veut retrouver sa famille, la seule solution pour le contraindre consiste à administrer des antidépresseurs ou le priver des livres qu’il réclame.
Finalement il doit être hospitalisé, en unité A2 de psychiatrie de l’adulte et de l’enfant. Il écrit dans ses courriers aux divers intervenants qu’il y a été placé contre sa volonté veut rentrer à la maison avec tous ses frères et ses parents qu’il aime.
Placement pour l’intérêt des enfants ?
Placement pour l’intérêt des enfants disent-ils ? De qui les services sociaux se moquent-ils ? Où est le droit garanti des enfants à maintenir une relation avec leur famille selon l’article 13 de la constitution suisse ?
Les enfants écrivent alors à la juge, Aurélien note en gros à l’intention de la juge, de l’avocat de ses parents, du curateur et du SPMI : Je veut rentrer à la maison !!! Ensemble, avec Raphaël, ils écrivent à Madame Walther, experte, du centre médical universitaire le 8 juin 2014 :
« Bonjour Madame, je veux rentrer chez moi avec mes frères et mes parents que j’aime, ils ont toujours été très gentils avec moi. Je suis malheureux en foyer. Mon petit frère Mathieu qui est autiste léger n’a jamais fait de crise à la maison, au contraire il a toujours été très gentil avec nous et quand il nous parle au téléphone, il nous dit qu’il veut rentrer à la maison et il dit à ma maman qu’il l’aime tous le temps quand il nous téléphone au foyer. Le SPMI dit des mensonges sur mes parents et moi je n’aime pas ça. J’exige de rentrer chez moi tout de suite. Merci de me donner le droit d’être heureux avec toute ma famille.
Madame, je suis d’accord avec tout se que dit mon frère. Ma jambe n’est plus sauvée depuis que je suis en foyer où je suis malheureux. Je ne veux pas me faire opéré sans être chez moi avec toute ma famille. »
Thomas écrit au SPMI et à la juge :
» Je veux vous voir pour vous dire que j’aimerais rentrer chez moi avec mes parant mes frêres. Je suis séparé d’eux depuis neufs mois. perssone ne tient compte de ce que je pense. Je suis maintenant en unité A2 (ndlr : psy). De plus quand mon petit frêre Mathieu revenait d’A2 il avait des bleus. Il était toujours heureux à la maison mais quand il partait il pleurait. J’aime mes parents et mes frêres et je veux rentrer ! et reprendre l »école avec ma famille. MERCI D’AVOIR LU CETTE LETTRE. »
À tout cela l’autorité cantonale de Genève avait dit que l’évolution de Thomas était doublement positive, qu’il n’y avait pas d’inquiétude quant à l’intégration d’Aurélien et Raphaël ! On a affaire à du lourd là, à de l’alter comprenant de compétition chez les magistrats du crû.
Il parait que les conventions des droits de l’homme ont été signées à Genève, avant même les internements administratifs. Il y a longtemps, on ne s’en rappelle plus d’ailleurs. On l’a rêvé peut-être.
Si ton enfant tu veux garder, les sévices sociaux tu devras éviter.
Voila un titre et slogan tout à fait scandaleux que l’on n’est pas prêt de trouver affiché noir sur blanc.
Pourtant si vous avez un problème d’autorité, si votre enfant sèche les cours, si votre couple connaît une crise, le placement serait un véritable cadeau pour vos enfants.
Le placement à durée indéterminée bien entendu, les parents qui ont cru pouvoir confier leurs enfants dans des situations de détresse temporaire n’ont plus que leurs yeux pour pleurer.
Le Conseil général du Cher va vous réveiller les valeurs familiales
Si ce slogan n’est pas écrit de façon aussi crue, il correspond bien à l’esprit de cette tirade publiée dans le journal Chermagazine de novembre décembre 2013, c’est nous qui soulignons :
« Le Conseil général est très soucieux de la protection des mineurs. En cas de situation dangereuse ou fragilisée (absentéisme, conflits parentaux, soins non réalisés, problème d’autorité…) , les familles bénéficient de mesure d’Aide éducative à domicile (AED) et, s’il y a décision de justice, de mesures d’Assistance en milieu ouvert (AEMO). Ces mesures sont mises en ouvre par les services du Conseil général et l’AIDAPHI qui comprend 21 travailleurs sociaux qui suivent chacun 31 mineurs et interviennent sur les lieux de vie de l’enfant. Le but est d’obtenir l’adhésion des parents et des enfantspour construire un projet de vie, fixer des objectifs, réveiller les valeurs familialeset redonner sa place à chacun. »
Voila donc comment le Conseil général du Cher s’engage pour vous et vos enfants. Tout cela bien sûr à votre exclusif bénéfice et pour réveiller ces valeurs familiales que vous, pauvres parents, ne connaissez pas !
Rééducation à la parentalité
D’ailleurs la parentalité cela s’apprend. L’article est donc suivi d’un bref interview de Serge Méchin, conseiller général délégué à l’enfance, l’adolescence et la famille qui ose en rajouter en énonçant que :
« le suivi dans les familles, réalisé par les travailleurs sociaux, [qui] permet de valoriser les compétence des parents comme des enfants. »
Enquête exclusive du CEDIF pour l’Observatoire des Subventions
Drôle ? Non, tout cela est tragique car des parents y croient et viennent sonner à notre porte quelques mois après, au désespoir.
Serge Méchin parle aussi du Réseau d’écoute, d’appui et d’accompagnement des parents, de l’association Rivage, des structures destinées à enseigner la parentalité et qui trouvent leur place dans les Maisons de la Solidarité du Cher.
Maisons de la solidarité pour lesquelles le CEDIF a réalisé une enquête exclusive pour l’Observatoire des Subventions, parents, allez lire le résultat de cette enquête, c’est encore pire que ce que vous pouvez imaginer !
Bonjour Madame Müller-Biondi, vous êtes l’auteur d’un livre poignant, Geboren in Zürich (née à Zürich) dans lequel vous faîtes le récit des atrocités, le mot n’est pas trop fort, que vous avez subies.
C’est donc en tant que premier media Internet français des familles victimes de maltraitances institutionnelles que nous avons souhaité vous interviewer. Nous vous remercions d’avoir bien voulu accepter le principe de répondre à nos questions.
CEDIF : La fin de votre adolescence a pour cadre la prison pour femme d’Hindelbank, vous y avez vécu un enfer sur les préconisation des services sociaux qui entendaient vous rééduquer. Mais quel crime aviez-vous commis pour subir un tel sort ?
Ursula Müller-Biondi : Mon crime fut d’être jeune, passionnée, de me révolter, et pour couronner le tout, j’attendais, sans être mariée, un enfant de mon grand amour. C’est pourquoi l’État a souhaité me « rééduquer ».
Je suis issue d’une famille italo-suisse : mon père était Italien et ma mère Suisse allemande. Bien que mon père soit né en Suisse et que sa mère soit aussi une Suisse allemande, il a toujours été considéré comme un étranger. Cela a créé de fortes tensions dans notre famille.
À l’âge de 15 ans, afin d’éviter ces tensions dans ma famille qui s’aggravaient de plus en plus, un de mes professeurs m’a conseillé d’aller en Suisse romande comme jeune fille au Pair.
Je pense qu’il m’a aussi conseillé en ce sens parce qu’à plusieurs reprises, il m’a vu avec un œil au beurre noir et des bleues sur mes bras.
Malheureusement en allant dans cette famille d’accueil au pair, je suis passée de la pluie à la tempête. J’ai subi pendant des mois des abus sexuels de la part du père de famille âgé de 38 ans.
J’en suis devenue boulimique et j’ai dû interrompre mon séjour pour retourner à Zürich.
Au retour, mon père a essayé de m’éduquer comme à son habitude, par la violence.
De fil en aiguille, durant cette période plutôt tumultueuse où j’ai fugué à peu près 5 à 6 fois, j’ai rencontré mon grand amour. Il s’agissait d’un Suisse, le futur père de mon enfant. Il avait sept ans de plus que moi. Divorcé, il devait attendre encore un an et demi pour pouvoir se remarier et, à l’époque, il était hors de question de vivre en concubinage.
Comme nous voulions vivre ensemble, nous avions dû partir à l’étranger, là je suis tombée très vite enceinte. Nous savions alors que nous ne pouvions pas retourner en Suisse avant mon quatrième mois de grossesse, mineure, j’aurais risqué un avortement forcé. Alors que j’étais enceinte de 5 mois, j’ai eu un malaise et j’ai dû aller à l’hôpital en Italie. Comme j’e n’avais pas encore la majorité, je me suis fait renvoyer en Suisse.
CEDIF : De retour à Zürich, ce sont vos parents qui ont accepté de vous placer dans cette prison, ils ne savaient pas ce qui vous y attendait, comment ont-ils été trompés à ce point ?
Avant l’internement
Ursula Müller-Biondi : Afin de m’éloigner de mon ami et de protéger mon enfant à naître, on m’a envoyé à la maison d’éducation de Hindelbank dans le canton de Berne. Cet endroit avait été recommandé à mes parents comme un lieu duquel je ne pouvais pas m’échapper et où je pouvais faire un apprentissage, être formée à tenir un ménage et recevoir une rééducation.
Donc, ils ont signé pour une maison d’éducation et jamais pour une prison. Mais, mes parents n’avaient aucune idée du lieu où j’allais réellement, parce qu’ils avaient une confiance aveugle dans les autorités. Cette confiance aveugle leur a coûté presque 7 000 francs suisse, ce qui représentait une fortune à l’époque !
CEDIF : Ce lieu, Hindelbank, comment « rééduquait-il » au quotidien ?
Pendant l’internement, notre vie de tous les jours nous mettait en contact avec les condamnées que ce soit pendant le travail, les repas et la promenade d’une heure dans la cour. À partir de 18:30 jusqu’à 6:30 heures du matin nous étions en permanence isolées, toutes seules dans notre cellule de 8,5 mètres et c’était la même chose pendant le week-end.
À cause de ça, aujourd’hui encore, je souffre de claustrophobie.
CEDIF : Est-ce qu’à l’époque les familles Suisses étaient informées des méthodes de « rééducation » et de contrôle social ?
Ursula Müller-Biondi : Non, je ne pense pas parce qu’ils avaient tous une confiance aveugle dans les autorités.
En plus, parmi les personnes internées administrativement, nombreuses sont celles qui ont subi dès leur enfance une violence physique et psychique inimaginable : châtiments corporels, isolement et abus sexuel dans des foyers, des fermes où nous avons été placés d’office. Ils avaient pu subir de telles maltraitances également dans des familles d’accueil, comme jeunes filles au pair et même dans leur propre famille.
Finalement, nous atterrissions, soi-disant pour notre « protection », dans des maisons de rééducation qui cependant étaient fréquemment des prisons et dans lesquelles nous restions souvent enfermées pour une durée indéterminée.
En plus, n’oublions pas les milliers d’adoptions, d’avortements, de stérilisations et de castrations forcés !
Les autorités, elles avaient beaucoup trop de pouvoir et personne ne les contrôlaient.
CEDIF : Quel différence alors entre cet « internement administratif » et un internement pénal ?
Ursula Müller-Biondi : On nous distinguait par la couleur de nos vêtements, nous en brun, les autre en bleu. Pour le reste, les conditions qui nous étaient faites différaient :
Pour les condamnées, c’était l’État qui payait et pour leur travail elles étaient rémunérées.
Nous, les internés administratifs avons dû faire le même travail que les condamnées. D’un côté les parents payaient pour la soi-disante «rééducation» et les frais de soins presque 7 000 francs suisseset, de l’autre côte, nous, les adolescentes censées être protégées et rééduquées étions soumises au travail forcé sans être payées. Pour l’État, c’était une affaire lucrative !
De plus nous ne savions pas quand nous serions relâchées alors que les condamnés le savaient.
Nous n’avions pas de contacts sociaux ni d’aide psychologique.
Jusqu’à aujourd’hui les hommes et les femmes internés administrativement n’ont bénéficié d’aucune réinsertion contrairement aux condamnés. Jusqu’à la l’excuse officielle du gouvernement Suisse le 10 Septembre 2010, nous, les internés administratifs étions stigmatisées comme des prisonniers ou des taulards.
CEDIF : Dans cette prison vous aviez donné naissance à votre enfant, quel sort était réservé aux bébés nés dans de telles conditions ?
Ursula Müller-Biondi : Les nouveau-nés nous étaient enlevés dés la naissance pour les faire adopter de force.
Le fait d’arracher un nouveau né, de l’arracher à sa mère est une pratique tout simplement inhumaine.
CEDIF : Étiez vous la seule à Hindelbank à être placée sur les « conseils » des services sociaux ?
Ursula Müller-Biondi : Non pas du tout. Comme c’était lucratif pour l’État les « chambres » cellules il fallait qu’elles soient remplies.
CEDIF : Avez-vous revu ces fonctionnaires qui vous ont envoyé à Hindelbank, ceux qui se sont « occupés » de vous au sein de cet établissement ? Que leur avez-vous dit le cas échéant ?
Ursula Müller-Biondi : Mon directeur Fritz Meyer, je ne sais pas si il vit encore, je pense qu’il a des remords. En 2008, à 90 ans, il disait dans une interview qu’il se demandait comment il a pu accepter « ça », mais les autorités à l’époque avaient beaucoup trop de pouvoir.
Ursula avec son bébé, tous les deux en habits bruns, la couleur des internés administratifs
CEDIF : Certains ont-ils fait preuve d’humanité ? D’autres se sont-ils comportés comme de véritables monstres ?
Ursula Müller Biondi : Je m’en souviens comme si c’était hier, je ne voyais plus aucun avenir. Je voulais me suicider car je ne savais pas où se trouvaient mon ami et mon bébé.
Mais j’ai eu de la chance de rencontrer de la compassion : c’est grâce à une Bonne Sœur et à une assistante sociale que j’ai revu mon enfant trois mois plus tard.
Des monstres il y en avait. Une femme qui était alcoolique, s’était tranchée les veines du poignet. Alors qu’elle était en train de mourir, le directeur parlait d’elle comme d’une alcoolique invétérée et «hystérique».
Mais bien sûr, il y avait beaucoup d’autres exemples affreux !
CEDIF : Ceux dont vous parlez dans votre livre « Geboren in Zürich » ont-ils eu le courage de vous contacter ?
Ursula Müller-Biondi : Oui, beaucoup d’anciennes internées administratives m’ont contacté. Mais beaucoup veulent rester anonymes, parce que même leurs familles ne savent rien de ce qu’elles ont vécu.
CEDIF : Croyez vous que les décideurs avaient conscience de l’horreur de leur politique ?
Ursula Müller-Biondi : Certains OUI !!! Mais nous étions une affaire lucrative !
CEDIF : Depuis l’administration Suisse s’est excusée, pensez-vous que ces excuses soient sincères, que ce qui s’est passé alors ne pourrait plus arriver aujourd’hui ?
L’état nous a trahi.
Si nous ne sommes pas vigilants, tout est possible.
Partout où des personnes sont livrées à d’autres personnes, il faut particulièrement veiller au respect de la dignité humaine et des droits de l’homme. C’est une des raisons pour laquelle notre association se bat pour la création d’une instance de contrôle indépendante de l’administration ayant le droit de procéder à des contrôles surprises non annoncés à l’avance. Pour justement éviter que certains mettent le profit avant la morale, comme ce fut le cas avec nous.
Les dommages causés aux corps et aux âmes des personnes qu’ils été censés protéger, ont été acceptés souvent pour des raisons purement financières.
Et n’oublions surtout pas que ce sont aussi nos proches, la famille, nos conjoints, partenaires enfants etc. qui doivent souvent porter avec nous ce fardeau. D’ailleurs il y a aussi des conjoints et des enfants de certaines victimes qui se sont suicidées parce que le fardeau de leur partenaire ou mère ou père était trop lourd à porter.
CEDIF : Certains vous ont reproché d’avoir écrit pour dire la vérité, qu’avez-vous envie de répondre à ces négationnistes de crimes d’État ?
Ursula Müller-Biondi : J’ai envie de leur demander s’ils savent :
Combien d’adolescents, de jeunes hommes et jeunes femmes internés administrativement ont préféré se suicider plutôt que de subir de telles violences ?
Combien de pères et de mères ont souffert le martyr devant l’impuissance à défendre leurs enfants ?
Combien de frères et de sœurs ont subi la honte et la risée des gens parce que l’un d’entre eux était détenu ?
Pour nous les victimes, il est odieux que l’on utilise la notion d’Internement administratif, parce que la plupart des gens ne comprenaient pas ce que ça veut dire.
C’est sournois, comme cette loi, qui a existé jusqu’en 1981. La notion d’Internement administratif ne dépeint pas la réalité qui était tout autre, puisque nous étions plus mal traités que les prisonniers.
Pour nous les victimes, la notion d’internement administrative correspond à un système arbitraire scandaleux et indigne pour un État de droit comme la Suisse. L’État nous a trahis et piégé pendant l’internement et après notre sortie, il nous a abandonné.
Il nous a infligé des blessures terribles. Elles ne guériront jamais.
CEDIF : Le préjudice est immense, qu’espérez-vous pour toutes les victimes ?
Ursula Müller-Biondi : Il est question actuellement d’un projet de loi relatif à la reconnaissance du tort fait aux personnes internées par mesures administratives, il importe que ce projet soit inséré dans une loi fédérale.
Ceci est nécessaire car c’est l’État et ses autorités qui sont responsables d’une politique familiale et de la pauvreté indigne, politique contraire aux droits de l’homme et discriminatoire. L’état a dédaigné son devoir de surveillance en fermant systématiquement les yeux sur un point essentiel des droits fondamentaux.
Les représentants Suisses de l’État se sont rendus coupables envers ces jeunes et moins jeunes, qui restent blessés et anéantis à vie par un système ordonné par l’autorité.
Aujourd’hui le temps presse, car les personnes concernées attendent de la deuxième table ronde qui aura lieu fin Octobre 2013 des propositions concrètes pour la mise en place d’un fond pour les cas graves.
Les victimes ne demandent pas l’aumône, mais le remboursement des indemnités non payées pour des travaux forcés. Ces paiements ne seront pas à la charge des contribuables, mais des organisations responsables des faits. Il ne faut pas oublier, ces sommes n’ont jamais été prises en compte par l’assurance vieillesse Suisse (AVS).
On ne doit plus attendre jusqu’à ce que la plupart des personnes concernées soient mortes.
Le 11 avril 2013, la conseillère fédérale Simonetta Sommaruga a demandé pardon « sincèrement et du fond du cœur, au nom du gouvernement suisse, pour les souffrances infligées« . Elle a lancé un appel marquant à éviter l’oubli et à lutter contre la tentation d’ignorer ou de refouler les pans les moins reluisants de notre histoire : de quoi non pas clore un chapitre, mais commencer un imposant travail de mémoire.
Nous espérons qu’elle tiendra parole !
Mon appel,
que j’exprime en mon nom, et également au nom des autres victimes, s’adresse à la justice ainsi qu’à la société : Ne permettez pas qu’une telle chose puisse se reproduire ! La sauvegarde absolue de la dignité humaine doit être une loi supérieure.
Merci Madame Müller-Biondi de ce témoignage-interview tout à fait émouvant et de vos paroles pour la Vérité et la Justice.
Quelques travailleurs sociaux de Loire Atlantique, employés par l’AAE, ont signé de leur seul prénom un libelle sous le titre «Faut-il un mort ?» (texte intégral ici).
Ce collectif se prétend protecteur de l’enfance en danger (protectiondelenfanceendanger@gmail.com) face à ce qu’ils présentent comme une justice laxiste en matière de placements d’enfants … faute de moyens.
Alors que Pierre Naves pour l’IGAS tirait la sonnette d’alarme concernant des placements abusifs, que des statistiques exposaient les faibles réussites d’intégration sociale des enfants placés devenus majeurs, on ne peut que s’étonner des préconisations de placements à outrance de ce groupe de travailleurs sociaux qui n’osent pas signer de leur nom.
Car c’est bien de cela dont il s’agit : ce collectif dénonce l’absence de placements effectifs en foyer suite à des mesures ordonnées par des juges des enfants. Pour ces courageux anonymes de la « protection de l’enfance en danger » des mineurs risquent leur vie dans leur famille.
Certes il existe des situations dans lesquelles les enfants sont véritablement en danger de mort auprès de leurs parents. Mais les situations évoquées par le travailleur social qui s’exprime en citant des exemples de tels dangers sont loin d’être convaincantes.
Quatre cas particuliers sont exposés, des cas emblématiques semble-t-il et exposant à un risque de mort. Mais voyons cela de plus près.
Maman se fait frapper
Premier cas : Un gamin de douze ans refuse d’aller à l’école et s’enferme dans sa chambre pour jouer des journées entières aux jeux video. Lorsque sa mère vient le « déranger » elle se fait frapper par son fils. Le juge des enfants a ordonné une mesure d’Accompagnement Éducatif Intensif en Milieu Familial alors que l’éducateur en question réclamait un placement pour éloigner la mère et le fils. Il critique donc courageusement et dans l’anonymat la mesure décidée par le juge, se demandant ce qu’il pourrait répondre à la mère qui viendrait lui dire : « hier soir, mon fils m’a planté un couteau dans la cuisse » ?
Rien que sur ce cas il y aurait beaucoup de chose à dire, mais doit-on placer tous les enfants de mères célibataires en proie à des ados violents ? On a pu voir de telles situations exposées dans les media à travers l’émission du « grand-frère », une sorte d’accompagnement éducatif en live par un adulte qui n’hésitait pas à bousculer un peu le sale gamin pour lui apprendre les bonnes manières.
C’est bien de cela dont a besoin ce mineur de 12 ans et pas d’un placement en foyer.
Un beau-père énergique ou une mère plus sévère auraient pu régler le problème en amont. Enfin le régler, il faut voir. Au risque que le gamin en question aille se plaindre aux services sociaux de se prendre des baffes quand il levait la main sur sa mère. Croyez-moi cela s’est déjà vu et bien souvent avec placement du mineur à la clé.En conséquence des parents ont aujourd’hui peur de rétablir une nécessaire discipline chez eux, peur d’être dénoncés aux services sociaux, comment s’étonner alors qu’ils soient ensuite dépassés par des gamins en toute puissance ?
C’est bien en amont que la situation aurait dû se régler, et par de bons coups de pieds au cul. Alors que le mauvais pli est pris la solution n’est pas dans un placement à travers lequel les éducateurs se débarrassent du « bébé » en appelant urgence psy.
Non, le Juge des Enfants a bien jugé n’en déplaise à l’éducateur dont on a une idée du dossier qu’il a pu rendre.
Placée pour fugue … elle fugue encore ?
Affaire réglée, passons au deuxième cas : une adolescente de 15 ans, enceinte, vit chez son père divorcé. L’adolescente ne respecte pas l’autorité de son père et, dans son état, fugue la nuit. Le juge des enfants ordonne un placement qui n’est pas encore mis en place. La mineure sera ultérieurement placée dans un établissement éducatif. L’éducateur s’insurge contre l’absence de placement immédiat et se demande ce qu’il répondrait au père qui l’ «interpellerait sur la mort de sa fille survenue dans la nuit précédente alors qu’elle se trouvait à l’arrière d’un scooter.»
Là je vous avoue que je me pose exactement la même question car les foyers sont de véritables moulins dans lesquels les fugues sont fréquentes. Sauf que dans ce cas le père aura plutôt l’occasion d’interpeller le directeur du foyer. Très franchement le problème dans ce cas n’est dissemblable à celui du premier cas, il revient à un manque d’autorité des parents et ici du parent isolé. Nous savons bien que l’institution dite de la protection de l’enfance et d’une certaine façon aussi l’école portent une énorme responsabilité dans la déresponsabilisation des familles. Nous avons d’ailleurs eu l’occasion de nous pencher sur ce phénomène à travers les lumières d’Alexis de Tocqueville. (https://comitecedif.wordpress.com/2011/05/01/les-derives-familiales-de-letat-providence/)
Après le retrait de points, le retrait de gamins
Voyons si le troisième cas est plus convaincant : Une adolescente de 16 ans est prise en charge par son oncle et sa tante car ses parents sont alcooliques. Un problème d’autorité survient car l’adolescente semble avoir assumé une responsabilité parentale vis-à-vis de la fratrie. Elle conçoit donc mal d’être sous l’autorité de son oncle et tante.
Le Juge des Enfants ordonne un placement car l’éducateur a évoqué une « prise en charge éducative insuffisamment sécure (sic) », mais l’adolescente vivra encore trois mois chez tonton et tata. L’éducateur se demande ce qu’il aurait pu répondre à la tante de l’adolescente qui lui «dirait que sa nièce est à l’hôpital dans un état grave, suite à un accident de voiture que son père, ivre, conduisait.»
Notre éducateur serait donc responsable de la négligence de la tante et du fait que l’adolescente continue à entretenir des relations avec ses parents.
Il me semblait, par ailleurs, qu’il existait en France un permis à point qui faisait que les alcooliques avaient bien souvent leur permis annulé. Mais passons, allons plutôt au bout des propositions implicites de cet éducateur zélé : pourquoi ne pas demander ouvertement une peine complémentaire à la conduite en état d’ivresse, 6 points ce n’est pas suffisant, il faut aussi prononcer d’autorité un placement des enfants de tous les contrevenants dans tout le pays !
Soyons sérieux, jusqu’à plus ample informé, cette adolescente semble posséder une bonne dose de maturité, être attachée à ses parents et l’oncle et la tante pallient aux insuffisances. Qu’elle reste donc au sein de sa famille quitte à ce qu’une mesure légère soit envisagée.
La question du handicap
Avec des cas si peu convaincants le « faut-il un mort ? » se dégonfle rapidement, il existe tout de même des cas où la solution du placement aussi mauvaise soit-elle peut s’imposer face au pire.
Voyons donc enfin le quatrième cas. Un enfant de douze ans souffre de troubles psychologiques et épuise la patience de ses parents, lesquels sont séparés. Il semblerait là que les parents soient en demande de ce placement. Pourtant il est difficile de trouver une solution pour un placement en famille d’accueil de la Maison Départementale des Personnes Handicapées, un problème de montage du dossier se pose selon l’éducateur.
La problématique ici semble donc tout à fait différente. La prise en charge des handicapés, la gestion de l’autisme ou encore de la maladie d’alzheimer (qui touche plus souvent les travailleurs sociaux que les enfants à ma connaissance) pose problème dans ce pays. Ce qui est certain c’est qu’elle n’a pas à être de la compétence de l’aide sociale à l’enfance même lorsque ce sont des enfants qui sont touchés.
Nos enfants sont de la chair à moyens
Je vois donc dans ce coup de gueule de l’éducateur un sixième cas qu’il faut traiter et qui se présente ainsi : des travailleurs sociaux ont acquis tellement de pouvoir par leur capacité de réaliser des rapports sociaux sentencieux qu’ils entendent désormais seuls décider de l’opportunité de placement et qu’ils exigent des moyens pour réaliser ce qu’ils considèrent être leur mission.
Oui parce que le constat que nous devons dresser c’est bien celui de placements abusifs puisqu’aucun de ceux préconisés en urgence ne paraît opportun. La situation des mineurs en danger dans ces différents cas ne serait pas résolue par un placement, les solutions préconisées étant pires que le mal.
Comment alors s’expliquer ce coup de gueule si mal argumenté, quelles en sont les véritables motivations si ce n’est pas de façon évidente l’intérêt de l’enfant ou encore la volonté de se dégager de responsabilités ?
La réponse se trouve plus bas et sert de conclusion aux travailleurs sociaux anonymes de l’AAE 44 : « ce qui tue ces jeunes c’est l’absence de moyens ». Autrement dit « l’absence de moyens » donnés pour systématiser les placements…
Ce que demandent ces travailleurs sociaux c’est tout simplement du fric : l’argent des familles qui paient des impôts, des taxes, que l’on traite comme de la merde dans des rapports éducatifs dont copie intégrale ne leur est jamais remise.
Ce ne sont pas tant nos enfants qui intéressent ces travailleurs sociaux mais les moyens qui leur seront octroyés pour qu’ils s’en occupent de la façon que l’on sait.
Faute de moyens on nous promet le pire !
Faute de moyens supplémentaires ce sera pire pour les familles parait-il car « chacun d’entre nous devra évaluer un nombre plus important de situations de mineurs tout en garantissant la même protection mais également le même respect de leur famille ! »
J’insiste sur le même respect de leur famille, je ne savais pas que l’on pourrait faire pire, mais c’est visiblement là ce qui nous est promis faute de moyens !
Interrogeons-nous à notre tour ?
En tant qu’associatif de la protection de l’enfance en danger, en tant que militant du CEDIF, je peux aussi citer de trop nombreux cas d’enfants, de parents dont la famille a été irrémédiablement brisée par des placements.
Je me demande ce que je devrais dire demain à des parents aimants qui ne comprennent pas pourquoi leurs enfants ne les voient plus, à des enfants devenus adultes qui ont cru que leurs parents les avaient abandonné. Évidemment je n’ai aucune responsabilité face à leur infortune mais je pourrai leur dire que j’ai participé à mon niveau à révéler leur sort face à ceux qui ont fait d’eux de la chair à moyens budgétaires supplémentaires.
Heureusement tous les travailleurs sociaux, enfin je l’espère, ne signeront pas ce « faut-il un mort ? », alors qu’ils n’hésitent pas à rejoindre le CEDIF afin de moraliser leur profession et de demander aux « placeurs fous » d’aller faire un autre métier que celui-là.
Chers amis, adhérents, sympathisants et tous nos lecteurs,
Depuis une année que nous existons, nous avons été fréquemment contactés par des familles dans l’affliction, le plus souvent celles-ci nous ont paru de bonne foi.
Des témoignages factuels et émotionnels ont été produits de la part de :
parents responsables et suspectés à tort d’être à risque pour leurs enfants ;
jeunes ou moins jeunes adultes ayant subi un placement en foyer ou familles d’accueil ;
familles ayant contacté les services de la protection de ’enfance ;
mamans ou de papas séparés ou divorcés contre lesquels l’ASE s’est acharnée à l’initiative de l’autre parent ;
personnes victimes d’erreurs commises par la protection de l’enfance …
Ces familles viennent de tous les milieux sociaux et ne savent pas en général comment réagir face à des situations aussi dramatiques.
Une trop grande réactivité ou au contraire une passivité confiante dans le cadre d’un signalement peut leur être très préjudiciable.
Pourtant à travers les différents cas exposés beaucoup de points communs apparaissent. En dehors même des conditions codifiées d’intervention des travailleurs sociaux de l’enfance, un certain nombre de modes opératoires abusifs sont repérés.
Afin d’aider ces familles à réagir il peut être utile de mettre en commun les différentes expériences vécues par des parents, des enfants placés, des tiers. Ces expériences seront relatées anonymement mais elles doivent aussi être vérifiées par les adhérents actifs du CEDIF.
Il permettra de faire savoir que certes il existe des parents maltraitants contre lesquels il est important d’agir, mais qu’à côté de ces parents indignes, il existe des parents et des enfants victimes d’un système qui fonctionne au bénéfice exclusif des travailleurs
sociaux de la protection de l’enfance.
L’affaire dont nous allons parler est celle d’un placement reconnu abusif perpétré par les services du Conseil Général du Cher, elle date un peu mais elle est porteuse d’enseignement car elle apparaît comme un camouflet infligé à l’ASE.
Le cauchemar pour la mère commence à partir d’une visite d’une agent de la PMI venue la voir trois fois après son accouchement. La maman est fatiguée, c’est son quatrième bébé. La conversation porte sur le fameux baby blues et la maman confie qu’une de ses connaissances qui en souffrait avait noyé son bébé. Un drame qui défie toute rationalité, mais l’agent PMI va extrapoler et produire un signalement envoyé immédiatement au procureur. Lequel émet une ordonnance de placement.
Tout se passe donc très vite et moins d’un mois après, le 10 septembre 2009 à Bourges, en allant chercher ses enfants à l’école pour les faire déjeuner à la maison, la maman se fait intercepter par des policiers en civil à un feu de la circulation. On lui indique que ses enfants sont au commissariat et qu’ils doivent être placés en foyer. On peut imaginer l’extraordinaire violence morale d’une telle scène !
Les deux aînés sont placés au foyer de l’enfance d’Asnières, les deux petites au foyer maternel avec leur mère. C’est un moindre mal pourrait-on se dire, mais on touche là au grotesque. Rappelons-nous, la PMI se fait un cinéma sur une anecdote de noyade de bébé par sa mère et la mère est placée en compagnie de son bébé où est le principe de précaution mis en avant ?
À moins qu’il ne s’agisse d’un principe de précaution pour la pérennisation des postes de travailleurs sociaux ?
Le juge des enfants revient sur la décision de placement
Le placement en urgence suppose un jugement du juge des enfants dans les 15 jours, et là le rapport éducatif ne tient pas la route. Le juge prononce une assistance éducative en milieu ouvert avec mainlevée du placement.
La famille est libérée une semaine après son placement mais visiblement les enfants sont très affectés, craignant toute séparation d’avec leur mère.
L’ASE contre les magistrats ?
Alors camouflet de l’ASE ? Pourquoi cette réaction de défense de Françoise Gilet, directrice du pôle enfance, adolescence, famille du Cher au Conseil Général qui continue à prétendre que « Si l’y a eu un signalement, c’est qu’il y a eu le doute que les enfants pouvaient être en danger. Notre mission est de les protéger ». Mais ma brave dame des doutes il y en a tous les jours sur n’importe quoi, avec une telle interprétation du principe de précaution il faudrait retirer à leur famille une bonne partie des enfants de ce pays et quand on sait ce que deviennent les enfants placés on comprend rapidement la catastrophe que nous annonce le principe de précaution.
Donc le camouflet serait constitué par le simple fait que la justice n’aurait pas suivi la demande de l’ASE. Une telle réaction de défense des travailleurs sociaux fait donc peur car cela signifie ordinairement que les juges ne font qu’entériner des décisions prises par des autorités administratives. C’est dire ici la puissance habituelle des travailleurs sociaux dans des affaires qui doivent relever de la justice, citons en passant ce qui est arrivé à un juge qui n’aimait prétendument pas les travailleurs sociaux
Une responsabilité partagée avec les services du procureur
Mais ne nous égarons pas dans cette facile opposition inhabituelle entre les services de l’ASE et la justice.
Remettons donc un peu les choses à leur place. La justice ce sont des magistrats mais il en existe de deux catégories : ceux du siège qui jugent dans les tribunaux, et ceux du parquet qui ont le pouvoir d’instruire une affaire, de lancer des poursuites ou de classer sans suite au nom de la république.
Si, dans cette affaire, 4 enfants ont été placés en urgence c’est qu’un magistrat a tout de même donné son aval, en l’occurrence le procureur Mathais, en poste à Bourges à l’époque. Le placement n’aurait donc jamais eu lieu si le parquet n’avait pas donné suite à la demande du Conseil Général du Cher. Mais, là encore, pour le parquet la « mesure s’imposait »
Serait-ce à dire que des placement sont trop souvent entérinés par le procureur puis par les juges du siège. Eh, j’en ai bien peur et les issues heureuses de par le discrédit qu’elles jettent sur les services de l’ASE risquent de demeurer des exceptions dont l’initiative revient à des juges plus courageux et humains que leurs confrères.