ASE, DPJ : ficelles et les pièges de l’entretien (3)

Ne pas répondre aux questions qui nous enferment

Nous avons vu dans un précédent volet consacré aux pièges et ficelles de l’entretien avec les sévices sociaux, la posture des assistantes sociales qui présentent des accusations calomnieuses comme des faits en utilisant une technique dite analyse transactionnelle.

Comme nous l’avions précisé, il s’agira là d’utiliser le ton et l’attitude de l’objectivité pour dire les pires horreurs et présenter le parent qui se défend comme n’étant lui pas objectif, incapable de prendre conscience de ses erreurs. Le ton de l’assistance sociale est calme posé, une autre à ses côtés manifeste des signes d’approbation. Le parent s’affole, il se défend. Il est sous l’emprise du stress et perd pied.

Quand ce n’est pas une vision dévoyée du bon sens qui est mise au service de la calomnie, c’est la respectabilité du travail social (sourire) ou d’un magistrat qui est mis en avant. Un magistrat qui n’intervient cependant qu’en aval :

« au vu des éléments qu’il a réceptionné, le procureur n’a pu que constater … »

Quand le magistrat ne fait que reprendre une enquête sociale lourdement à charge, que répondre, et comment réagir face à une décision de justice dont des passages entiers ne sont qu’une copie d’interprétations lourdement calomnieuses ?

Voila une question qu’il convient de se poser face à un tribunal. Mais l’assistante sociale formée à la destruction psychologique des parents n’a, lors de l’entretien, aucun pouvoir juridictionnel, il faut alors inverser la situation et la remettre en sa place en la renvoyant aux faits et non à l’évaluation des faits par un travailleur social.  

Ainsi dans l’entretien en question, la responsable A considère fondées les calomnies retenues à l’égard de la mère dans la mesure où un éducateur a pu exprimer par écrit une version édulcorée des propos insultants et attentatoires à l’intimité qu’il a osé tenir à l’oral.

Mettre les sociaux sur la défensive 

Il ne faudra donc pas s’enliser sur le terrain du bon professionnel qui a fait son travail, mais couper court aux propos de la travailleuse sociale en lui rappelant que « l’éducateur en question a procédé sans recul à un entretien orienté, a joué le psy et a fait montre d’une rare partialité», puis citer quelques exemples de cette partialité. Il est aussi intéressant d’interroger les sociaux sur les motivations dudit éducateur.

Il faut là faire preuve d’un parfait aplomb et ranger au titre des faits la faute professionnelle de l’éducateur et ses conséquences. Interpeller alors les travailleurs sociaux sur leur devoir de dénoncer de tels comportements. 

Ce qui compte n’est pas ici de se défendre, mais de forcer la partie adverse à être sur la défense.

À ce stade il est bien évident que l’entretien est joué d’avance. Mais comme nous le précisions dans le premier volet cette rencontre n’avait pas pour but de limiter l’impact négatif d’une mauvaise évaluation de la situation socio-éducative. Elle vise seulement à tenter de faire reconnaître à des travailleurs sociaux les conséquences désastreuses de leur intervention qui est de nature à exposer le président du conseil général à des poursuites.

Mieux elle permet de saisir les méthodes utilisées par les travailleurs sociaux afin de déstabiliser les parents …

Le travailleur social est un être discipliné
Au vu des éléments le commissaire politique a jugé bon de transmettre l'ordre de vous faire exécuter, mais le contradictoire a été respecté ... BANG
Au vu des éléments le commissaire politique a jugé bon de transmettre l’ordre de vous faire exécuter, mais le contradictoire a été respecté … BANG

La justification des travailleurs sociaux face à un parent capable de reléguer les faits à des calomnies peut ressembler à celle des fonctionnaires de l’horreur telle qu’elle apparaît lors des procès des crimes de masse : nous avons respecté la procédure, nous avons obéi aux ordres, nous n’avons rien à nous reprocher. 

C’est aussi que l’agent A dira :

«  Au vu de ces éléments là le procureur a estimé effectivement qu’il y avait lieu à mener une enquête sociale rapide que l’on appelle RRSE et pour ce faire il a transmis à un service qui travaille auprès du tribunal CAE (centre d’action éducative) et vous avez été amenée à rencontrer dans un délai très court M S dans ce cadre là, éducateur spécialisé. A l’issue de l’évaluation menée par M S, il y a donc eu une audience à laquelle vous avez été convoquée par le Juge des enfants, Monsieur G. Le procureur, une fois qu’il a estimé qu’il y a des questions au sujet de la protection de l’enfance, il transmet le dossier au juge des enfants. Donc monsieur G vous a reçu, puisqu’il s’agit des bases du droit français, le débat contradictoire. Vous avez pu, vous la famille, la maman, puisque c’est vous qui êtes titulaire de l’autorité parentale, le papa du jeune, Monsieur S, représentant du service qui a été mandaté, être entendus. »

Pas démontée le moins du monde, l’agent A, retrouve son langage de l’adulte raisonneur, elle se transforme même en petite prof pour expliquer la procédure à la maman. Une procédure que la mère connaît très bien et qui est la raison d’être des services de la protection de l’enfance si mal-nommée : l’information préoccupante et pire le signalement dans le cas qui nous intéresse, le signalement qui justifie la saisine directe du procureur.

Parce que dans cette affaire, l’agent A oublie de dire que si le procureur a décidé de lancer Monsieur S, un bichon maltais croisé pitbull, pour mordre les mollets de la maman et recracher les morceaux sur le papier peu hygiénique qui lui sert de rapport, c’est parce que l’agent A a précisé tout à fait gratuitement que la maman refusait toute collaboration avec ses sévices sociaux. Ce qui justifie effectivement de la procédure de signalement.

S’informer pour ne pas se faire enfumer

Eh oui, ne jamais négliger que le travailleur social oublie souvent des mots et ni vu ni connu, il vous enfume au nom de sa vision de la procédure. 

J’ai fait mon travail clame l’agent A, j’ai respecté la procédure et la procédure est le garant de la sauvegarde de vos droits surtout avec un principe aussi précieux que le contradictoire.

Mais la maman ne va pas s’en laisser compter : elle connait la différence entre la procédure administrative sans activation du judiciaire (l’information préoccupante gérée par l’ASE) et la procédure judiciaire (le signalement qui fait intervenir le procureur puis souvent le juge des enfants lorsqu’il donne une suite). Elle n’ignore pas non plus que c’est bien l’agent A qui a prétexté d’une non-collaboration pour actionner le signalement. Elle a aussi tâté du principe du contradictoire en justice des mineurs pour savoir ce qu’il faut en penser.

Et là, la maman y va, elle assène ses coups :

«  Voilà, quand au débat contradictoire il n’y en a pas eu. Quand on appelle débat contradictoire le fait que je prenne connaissance du tas d’ordures qui m’est reproché sans que je puisse y répondre, il n’y a pas eu d’enquêtes, M S s’est comporté comme un procureur qui accuse. Quand j’ai vu que Madame C vous a envoyé le 4 février cette lettre qu’elle m’a communiqué et que le 5 tout partait déjà là-bas, moi je me suis dit que vraiment que suite à l’information préoccupante de Mme C il y aurait une enquête et que moi je pourrais vous rencontrer. »

Allez la perche est tendue, l’agent A va-t-elle avouer qu’elle a balancé son signalement sans savoir le temps de recevoir une lettre le 4 et la mettre au courrier le 5 ? 

« L’assistante sociale du lycée a recueilli un certain nombre d’informations auprès de vous, des différents membres de la famille des personnes concernées, elle vous a proposé d’après ce qu’elle nous a dit de vous rencontrer. Alors il n’y a pas nécessité à ce que nous, service social du secteur passons derrière, j’ai envie de dire, euh, pour recueillir. Les informations étaient suffisamment préoccupantes pour que nous … »

Posez leur alors la question de savoir ce qu’il y avait de vraiment préoccupant et vous aurez un blanc, ou une interprétation, elles ne se souviennent pas nécessairement du dossier. Là mettez les en garde de ne pas dire n’importe quoi.

Ne jamais négliger la mauvaise foi et la capacité de mentir 

« Madame vous nous avez jamais contacté, j’ai été extrêmement étonnée que suite au courrier que je vous ai envoyé je n’ai eu aucune nouvelle des deux parents. »

On notera au passage qu’il était difficile de contacter les sévices sociaux entre le 4 et le 5 février à moins d’avoir une très efficace boule de cristal, d’autant que le courrier envoyé ne faisait que préciser que l’affaire était désormais entre les mains du procureur … La maman aurait pu partir d’un éclat de rire déstabilisant, mais elle n’a pas saisi sur le coup l’idiotie du propos et est rentrée dans le débat.  En fait en décryptant le propos idiot en question, on comprend aussi que la faute d’un signalement intempestif est imputé à la mère qui aurait dû se manifester lors de la journée du 4 avant la pause syndicale ou le 5 avant le départ du courrier. Nous avons affaire là à de la connerie grand style …

Mais la maman s’engouffre dans le non-sens, intentionnellement ?

« Si j’ai essayé de vous contacter pour un RDV, mais je n’ai pas pu m’y rendre. »

Oups la gaffe, évidemment on a bien compris qu’il n’a jamais été question de rencontrer qui que ce soit puisqu’il s’agissait de déclencher un signalement immédiat. Mais c’est difficile à dire, alors on ment, on rajoute une couche de mauvaise foi à la connerie.

L’agent K : « Je suis très étonnée, je n’ai pas souvenir que vous m’ayez appelée. Si vous aviez appelé sans nous avoir, des secrétaires prennent note des messages. »

MAIS BIEN SUR

L’agent A : « Moi je n’ai absolument pas eu connaissance de votre appel et comme le dit ma collègue si vous avez appelé je n’ai absolument pas inscrit de RDV. » 

Mais c’est qu’on sait aussi jouer la comédie chez les sociaux, elles feront même semblant de chercher dans leurs agendas.

Furieuse de sembler se justifier, l’agent A prend conscience du fait que la demande d’entretien de la maman ne correspondait pas à ce qu’elle avait annoncé, il ne s’agissait effectivement pas de demander un conseil …. Énervement de l’agent A : « Alors j’ai des questions à vous poser parce que ces éléments là datent du mois de février, qu’est ce qui fait que vous avez souhaité effectuer cette démarche alors que nous sommes là fin septembre. »

Eh oui, l’agent A est parano, elle vient de comprendre qu’elle est sur la sellette, la suite au prochain épisode …

Des éducateurs mal éduqués

 Beyond fierce debates on punishment for juvenile backsliders or laxity defended by some social workers trade-unions, the results of that far-left outlook on youth mistreatment are to be questionned. Obviously treating juvenile criminals as victims of social mistreatment is a fallacy. Worse considering a conservative education as another social mistreatment which enables social workers to separate children and their parents is a crime.

Au-delà de la polémique sur la réponse répressive à la délinquance des mineurs portée par le SNPES PJJ, ce sont les conceptions gauchisantes de ce syndicat dont les conséquences en matière de traitement des « mineurs en difficulté » sont examinées. Ainsi s’il convient de dénoncer la volonté de mêler les problématiques de l’enfance délinquante et de l’enfance maltraitée, il convient tout autant d’attirer l’attention sur la mise en foyer d’enfant « mal éduqués » selon les conceptions éducatives particulières d’éducateurs particuliers.

 Mineurs ou criminels ?

Rouge, l’hebdomadaire de la défunte «Ligue Communiste Révolutionnaire » rebaptisée dans l’air du temps « Nouveau Parti Anticapitaliste » et dont l’idéologie suinte la haine de l’initiative et des libertés individuelles, n’ouvre pas ses colonnes à n’importe qui. Entre deux appels pour la tueuse assistante sociale Marina Petrella ou pour la libération des terroristes sanglants d’Action Directe, le journal d’extrême gauche publie sous le titre « Un enjeu de société », un article de Maria Ines, cosecrétaire nationale du Syndicat national des personnels de l’éducation et du social de la protection judiciaire de la jeunesse (SNPES PJJ). Certes l’article date du 3 juillet 2008, mais le CEDIF n’existant pas à cette époque, nous n’avions pu nous pencher sur les éléments fort instructifs que contient cet article.

Il y est question de l’ordonnance de 1945 relative à la délinquance juvénile et des réformes de cette ordonnance. Dans la tradition gauchisante de ce syndicat membre de la FSU, sa cosecrétaire considérant que les  mineurs monstrueux ne sont que le produit d’une société de responsabilité et d’initiative individuelle (bref une société capitaliste du « culte de la réussite individuelle » porteuse  « d’exclusion sociale et économique » !) va se répandre en imprécations contre une dérive sécuritaire qui ferait que des criminels mineurs soient traités comme ce qu’ils sont réellement.

C’est que pour le SNPES PJJ, il faut entendre l’excuse de minorité y compris pour les multi-récidivistes de plus de 16 ans, et donc bannir les Centre Éducatif Fermés et les Établissements Pénitentiaires pour Mineurs.

Pour le SNPES PJJ, un mineur capable de tortures, de viols, de meurtres a sa place dans de simples foyers où les fugues sont fréquentes, où nos enfants enlevés des parents «mal calibrés», c’est-à-dire ceux qui n’ont pas abandonné leurs prérogatives éducatives au profit de État, sont détenus.

Nous sommes tous des mineurs en difficulté

Pour le SNPES PJJ il n’existe en effet que des « mineurs en difficulté » :

–    mineur en difficulté celui dont les parents ont un jour appelé à l’aide (et s’en mordent aujourd’hui les doigts) face à un problème d’anorexie ;

–    mineur en difficulté la jeune fille dont la belle-mère, appartenant à un réseau sectaire, accable de calomnie une mère irréprochable ;

–   mineur en difficulté encore ce jeune qui a un jour fugué parce que ses parents se plaignaient de son manque de résultats scolaires lui faisant subir « une pression psychologique qui relève de la maltraitance ! » ;

–    mineur en difficulté l’enfant nourri un jour sur deux et laissé aux bons soins des cantines scolaires ;

–   mais tout aussi mineur en difficulté celui qui avait l’habitude de violer, torturer en bande dans la cave une autre mineure et qui deviendra un des caïds du foyer livrant les plus faibles à sa loi.

Voila la conception du SNPES PJJ, imaginons alors ce que deviendront tous ces mineurs en difficulté enfermés dans le même « loft story » animé par des personnels de la FSU ? Certes les dysfonctionnements, pour user de l’euphémisme, rendraient ces foyers encore moins gérables qu’ils ne le sont. Un prétexte certainement pour créer de nouveaux postes et donc de nouvelles troupes syndicales aptes à éduquer ces « mineurs en difficulté » dans les conceptions idéologiques délétères de l’extrême-gauche et de la victimisation, cassant irrémédiablement des adolescents en simple crise et coupés de leurs parents sans pour autant que les criminels mineurs ne s’amendent, pour le coup oui le SNPES PJJ créerait des « mineurs en difficulté » là où il n’y en avait pas.

Face à la réalité, il est donc permis d’éclater d’un rire jaune à entendre cette responsable syndicale  déclamer « Ils (comprendre les travailleurs sociaux et magistrats de la jeunesse) avaient repris à leur compte l’esprit qui avait guidé le législateur de 1945 qui, au lendemain de la guerre, avait eu l’ambition de redonner une place et un avenir à tous les enfants, tous les jeunes, même ceux qui commettent des délits. »

Oui rire jaune quand on sait ce qu’il advient de ces mineurs placés et quand on connait les nécessités qui ont poussé à la création de centres particuliers pour les mineurs les plus dangereux. Il n’a jamais été question d’enfermer des « majeurs en difficulté » (des précaires ?) avec des criminels endurcis, pourquoi voudrait-on infliger cela à des enfants ???

 Les arrières-pensées du tout éducatif

À travers sa volonté de mettre tous les « mineurs en difficulté » dans le même sac, aussi aberrante soit la construction de cette notion de « mineurs en difficulté », la syndicaliste entend évacuer la réponse répressive au profit d’une seule réponse éducative. Certes la proposition est généreuse, mais elle est utopique face aux résultats d’un tel traitement et n’en reste pas moins dangereuse quant à son application et inquiétante quant à sa véritable inspiration. Examinons la donc d’un peu plus près.

Il suffirait pour le SNPES PJJ comme pour ceux qui professent vouloir changer l’homme,  de rééduquer ceux qui ne l’ont pas été proprement pour en changer leur nature. Voudrait-on faire croire qu’un humanisme se cacherait derrière de telles conceptions que l’on ne pourrait davantage mentir. Rééduquer est une tâche qui ne pourrait  être confiée qu’à des éducateurs exemplaires, attribuée à des idéologues celle-ci ne mène qu’à du formatage et à des camps …

Vouloir rééduquer le mineur délinquant de la même façon qu’il faudrait rééduquer celui dont on déplore l’éducation fournie par les parents nécessite que l’on précise ce que serait une éducation défectueuse, non pas seulement dans les attitudes qu’elle génère chez le mineur mais selon une grille déterminant ce que doit être l’éducation, grille dont la subjectivité est nécessairement forte.

Mais laissez moi être plus précis et subjectif dans l’esquisse d’une grille de la bonne éducation. Je considère que des adultes écrivant dans le journal Rouge et qui justifient le squat, la prise d’otage en tant que moyen de pression syndicale, qui pensent sincèrement que Marina Petrella est une femme formidable et que les libertés individuelles ne sont que des libertés formelles ont un problème d’éducation très grave. Que ces gens en tant qu’éducateurs ou mêmes simples parents vont faire de leurs enfants ou de ceux dont ils ont la garde des « mineurs en difficulté » dans une société où l’élévation sociale devrait dépendre du mérite, société idéale si l’en est.

À mon sens, ces éducateurs syndiqués sont porteurs d’échecs social des jeunes dont ils ont la charge, Maria Ines reconnait d’ailleurs le désastreux avenir des « mineurs en danger » : « la perspective d’intégration sociale à travers un emploi reconnu devenant de plus en plus un rêve inatteignable ne peut plus jouer comme un élément réparateur d’enfances souvent fracassées. »

Vous trouvez  ma grille subjective ? Elle l’est bien évidemment quoique lucide et elle n’engage que moi car je n’ai pas le pouvoir de briser des familles à travers la conception que j’impose de la « bonne éducation ».

Cependant, en tant que père de famille, j’entends exercer mes prérogatives parentales sur les bases de ce que les éducateurs du SNPES PJJ considèrent comme une mauvaise éducation. Mes enfants mal éduqués doivent-ils alors être rééduqués en compagnie d’adolescents violeurs dont le mode éducatif antérieur, selon les personnels de ce syndicat, ne serait pas pire que celui que j’ai pu inculquer  ?

Une éducation de « parents mal calibrés »  fondée sur le goût de l’effort et la récompense du mérite, une éducation qui fait grandir et qui responsabilise dans une société où le mot solidarité justifie trop souvent l’assistanat,  voila donc une maltraitance pire que la démission éducative ou la complicité des parents de délinquants pour ces éducateurs mal éduqués ?

Le mineur, être amoral ?

La réponse de ces syndicalistes consistera évidemment à écarter le cas voire même l’existence des « parents mal-calibrés » ou de parents dupés par l’implication de « mesures éducatives » pour mettre davantage en avant le cas d’enfants frappés et d’enfants frappeurs tous victimes au même degré selon le SNPES PJJ.

Une telle vision conçoit les mineurs comme de la pâte à modeler, sans conscience propre, des animaux d’élevage. Reconnaître la dignité du mineur c’est le considérer comme capable de choix avant que l’éclair de la responsabilité ne le frappe comme par magie le jour de ses 18 ans…

Comprenons nous bien, je ne dis pas que l’enfant délinquant doit être exclu d’une démarche éducative. Non, je dis seulement que la réponse éducative ne peut se substituer à la sanction. Car la sanction doit exister tout simplement parce que le mineur doit être considéré comme capable de faire la distinction entre le bien et le mal (à moins qu’il ne soit débile profond) ainsi que de réaliser ses propres choix en portant une responsabilité personnelle dans ses actes. Il importe aussi de se soucier de «  la  figure sacralisée de la victime » comme la présente la syndicaliste SNPES PJJ avec tous le mépris sous-jacent pour ceux qui souffrent de l’insécurité. Oui il faut se préoccuper d’abord des victimes en refusant l’impunité des délits et crimes tant qu’ils sont l’œuvre de mineurs.

C’est pour cela qu’il ne faut pas traiter le mineur victime comme le mineur bourreau et qu’il faut également distinguer de l’un et de l’autre le mineur dont le cadre éducatif ne plait pas aux éducateurs particuliers dont le système de valeur n’est pas compatible avec une société basée sur l’initiative individuelle.

Je considère donc que la justice pour mineurs ne saurait traiter de la même façon les délinquants et les autres et c’est aussi pour cela que je m’inquiète de la mainmise d’une clique d’éducateur politisée victimisant les « mineurs en difficulté » en fonction de leurs critères très subjectifs de ce que serait une bonne éducation.

Pour ceux qui ne le saurait pas je précise que les attributions d’éducateurs de la PJJ leur permet de rédiger des rapports socio-éducatifs sur lesquels se fondent les juges des enfants afin de décider de placements. À conception éducative subjective – voire aberrante –  rapports tout aussi subjectifs, il conviendrait donc de s’informer des conceptions d’un éducateur de la PJJ préalablement à tout analyse de son rapport socio-éducatif.

Une fois ces précautions prises (parmi bien d’autres mesures à envisager), plus aucun enfant doté d’un cadre éducatif parental n’aurait à passer devant un juge des enfants, pas plus d’ailleurs qu’un mineur délinquant et les foyers seraient réservés aux victimes de maltraitances avérées et graves. Mais il ne semble pas que ces solutions de bon sens fassent l’affaire du SNPES PJJ.

Xavier Collet