ASE, DPJ : ficelles et les pièges de l’entretien (3)

Ne pas répondre aux questions qui nous enferment

Nous avons vu dans un précédent volet consacré aux pièges et ficelles de l’entretien avec les sévices sociaux, la posture des assistantes sociales qui présentent des accusations calomnieuses comme des faits en utilisant une technique dite analyse transactionnelle.

Comme nous l’avions précisé, il s’agira là d’utiliser le ton et l’attitude de l’objectivité pour dire les pires horreurs et présenter le parent qui se défend comme n’étant lui pas objectif, incapable de prendre conscience de ses erreurs. Le ton de l’assistance sociale est calme posé, une autre à ses côtés manifeste des signes d’approbation. Le parent s’affole, il se défend. Il est sous l’emprise du stress et perd pied.

Quand ce n’est pas une vision dévoyée du bon sens qui est mise au service de la calomnie, c’est la respectabilité du travail social (sourire) ou d’un magistrat qui est mis en avant. Un magistrat qui n’intervient cependant qu’en aval :

« au vu des éléments qu’il a réceptionné, le procureur n’a pu que constater … »

Quand le magistrat ne fait que reprendre une enquête sociale lourdement à charge, que répondre, et comment réagir face à une décision de justice dont des passages entiers ne sont qu’une copie d’interprétations lourdement calomnieuses ?

Voila une question qu’il convient de se poser face à un tribunal. Mais l’assistante sociale formée à la destruction psychologique des parents n’a, lors de l’entretien, aucun pouvoir juridictionnel, il faut alors inverser la situation et la remettre en sa place en la renvoyant aux faits et non à l’évaluation des faits par un travailleur social.  

Ainsi dans l’entretien en question, la responsable A considère fondées les calomnies retenues à l’égard de la mère dans la mesure où un éducateur a pu exprimer par écrit une version édulcorée des propos insultants et attentatoires à l’intimité qu’il a osé tenir à l’oral.

Mettre les sociaux sur la défensive 

Il ne faudra donc pas s’enliser sur le terrain du bon professionnel qui a fait son travail, mais couper court aux propos de la travailleuse sociale en lui rappelant que « l’éducateur en question a procédé sans recul à un entretien orienté, a joué le psy et a fait montre d’une rare partialité», puis citer quelques exemples de cette partialité. Il est aussi intéressant d’interroger les sociaux sur les motivations dudit éducateur.

Il faut là faire preuve d’un parfait aplomb et ranger au titre des faits la faute professionnelle de l’éducateur et ses conséquences. Interpeller alors les travailleurs sociaux sur leur devoir de dénoncer de tels comportements. 

Ce qui compte n’est pas ici de se défendre, mais de forcer la partie adverse à être sur la défense.

À ce stade il est bien évident que l’entretien est joué d’avance. Mais comme nous le précisions dans le premier volet cette rencontre n’avait pas pour but de limiter l’impact négatif d’une mauvaise évaluation de la situation socio-éducative. Elle vise seulement à tenter de faire reconnaître à des travailleurs sociaux les conséquences désastreuses de leur intervention qui est de nature à exposer le président du conseil général à des poursuites.

Mieux elle permet de saisir les méthodes utilisées par les travailleurs sociaux afin de déstabiliser les parents …

Le travailleur social est un être discipliné
Au vu des éléments le commissaire politique a jugé bon de transmettre l'ordre de vous faire exécuter, mais le contradictoire a été respecté ... BANG
Au vu des éléments le commissaire politique a jugé bon de transmettre l’ordre de vous faire exécuter, mais le contradictoire a été respecté … BANG

La justification des travailleurs sociaux face à un parent capable de reléguer les faits à des calomnies peut ressembler à celle des fonctionnaires de l’horreur telle qu’elle apparaît lors des procès des crimes de masse : nous avons respecté la procédure, nous avons obéi aux ordres, nous n’avons rien à nous reprocher. 

C’est aussi que l’agent A dira :

«  Au vu de ces éléments là le procureur a estimé effectivement qu’il y avait lieu à mener une enquête sociale rapide que l’on appelle RRSE et pour ce faire il a transmis à un service qui travaille auprès du tribunal CAE (centre d’action éducative) et vous avez été amenée à rencontrer dans un délai très court M S dans ce cadre là, éducateur spécialisé. A l’issue de l’évaluation menée par M S, il y a donc eu une audience à laquelle vous avez été convoquée par le Juge des enfants, Monsieur G. Le procureur, une fois qu’il a estimé qu’il y a des questions au sujet de la protection de l’enfance, il transmet le dossier au juge des enfants. Donc monsieur G vous a reçu, puisqu’il s’agit des bases du droit français, le débat contradictoire. Vous avez pu, vous la famille, la maman, puisque c’est vous qui êtes titulaire de l’autorité parentale, le papa du jeune, Monsieur S, représentant du service qui a été mandaté, être entendus. »

Pas démontée le moins du monde, l’agent A, retrouve son langage de l’adulte raisonneur, elle se transforme même en petite prof pour expliquer la procédure à la maman. Une procédure que la mère connaît très bien et qui est la raison d’être des services de la protection de l’enfance si mal-nommée : l’information préoccupante et pire le signalement dans le cas qui nous intéresse, le signalement qui justifie la saisine directe du procureur.

Parce que dans cette affaire, l’agent A oublie de dire que si le procureur a décidé de lancer Monsieur S, un bichon maltais croisé pitbull, pour mordre les mollets de la maman et recracher les morceaux sur le papier peu hygiénique qui lui sert de rapport, c’est parce que l’agent A a précisé tout à fait gratuitement que la maman refusait toute collaboration avec ses sévices sociaux. Ce qui justifie effectivement de la procédure de signalement.

S’informer pour ne pas se faire enfumer

Eh oui, ne jamais négliger que le travailleur social oublie souvent des mots et ni vu ni connu, il vous enfume au nom de sa vision de la procédure. 

J’ai fait mon travail clame l’agent A, j’ai respecté la procédure et la procédure est le garant de la sauvegarde de vos droits surtout avec un principe aussi précieux que le contradictoire.

Mais la maman ne va pas s’en laisser compter : elle connait la différence entre la procédure administrative sans activation du judiciaire (l’information préoccupante gérée par l’ASE) et la procédure judiciaire (le signalement qui fait intervenir le procureur puis souvent le juge des enfants lorsqu’il donne une suite). Elle n’ignore pas non plus que c’est bien l’agent A qui a prétexté d’une non-collaboration pour actionner le signalement. Elle a aussi tâté du principe du contradictoire en justice des mineurs pour savoir ce qu’il faut en penser.

Et là, la maman y va, elle assène ses coups :

«  Voilà, quand au débat contradictoire il n’y en a pas eu. Quand on appelle débat contradictoire le fait que je prenne connaissance du tas d’ordures qui m’est reproché sans que je puisse y répondre, il n’y a pas eu d’enquêtes, M S s’est comporté comme un procureur qui accuse. Quand j’ai vu que Madame C vous a envoyé le 4 février cette lettre qu’elle m’a communiqué et que le 5 tout partait déjà là-bas, moi je me suis dit que vraiment que suite à l’information préoccupante de Mme C il y aurait une enquête et que moi je pourrais vous rencontrer. »

Allez la perche est tendue, l’agent A va-t-elle avouer qu’elle a balancé son signalement sans savoir le temps de recevoir une lettre le 4 et la mettre au courrier le 5 ? 

« L’assistante sociale du lycée a recueilli un certain nombre d’informations auprès de vous, des différents membres de la famille des personnes concernées, elle vous a proposé d’après ce qu’elle nous a dit de vous rencontrer. Alors il n’y a pas nécessité à ce que nous, service social du secteur passons derrière, j’ai envie de dire, euh, pour recueillir. Les informations étaient suffisamment préoccupantes pour que nous … »

Posez leur alors la question de savoir ce qu’il y avait de vraiment préoccupant et vous aurez un blanc, ou une interprétation, elles ne se souviennent pas nécessairement du dossier. Là mettez les en garde de ne pas dire n’importe quoi.

Ne jamais négliger la mauvaise foi et la capacité de mentir 

« Madame vous nous avez jamais contacté, j’ai été extrêmement étonnée que suite au courrier que je vous ai envoyé je n’ai eu aucune nouvelle des deux parents. »

On notera au passage qu’il était difficile de contacter les sévices sociaux entre le 4 et le 5 février à moins d’avoir une très efficace boule de cristal, d’autant que le courrier envoyé ne faisait que préciser que l’affaire était désormais entre les mains du procureur … La maman aurait pu partir d’un éclat de rire déstabilisant, mais elle n’a pas saisi sur le coup l’idiotie du propos et est rentrée dans le débat.  En fait en décryptant le propos idiot en question, on comprend aussi que la faute d’un signalement intempestif est imputé à la mère qui aurait dû se manifester lors de la journée du 4 avant la pause syndicale ou le 5 avant le départ du courrier. Nous avons affaire là à de la connerie grand style …

Mais la maman s’engouffre dans le non-sens, intentionnellement ?

« Si j’ai essayé de vous contacter pour un RDV, mais je n’ai pas pu m’y rendre. »

Oups la gaffe, évidemment on a bien compris qu’il n’a jamais été question de rencontrer qui que ce soit puisqu’il s’agissait de déclencher un signalement immédiat. Mais c’est difficile à dire, alors on ment, on rajoute une couche de mauvaise foi à la connerie.

L’agent K : « Je suis très étonnée, je n’ai pas souvenir que vous m’ayez appelée. Si vous aviez appelé sans nous avoir, des secrétaires prennent note des messages. »

MAIS BIEN SUR

L’agent A : « Moi je n’ai absolument pas eu connaissance de votre appel et comme le dit ma collègue si vous avez appelé je n’ai absolument pas inscrit de RDV. » 

Mais c’est qu’on sait aussi jouer la comédie chez les sociaux, elles feront même semblant de chercher dans leurs agendas.

Furieuse de sembler se justifier, l’agent A prend conscience du fait que la demande d’entretien de la maman ne correspondait pas à ce qu’elle avait annoncé, il ne s’agissait effectivement pas de demander un conseil …. Énervement de l’agent A : « Alors j’ai des questions à vous poser parce que ces éléments là datent du mois de février, qu’est ce qui fait que vous avez souhaité effectuer cette démarche alors que nous sommes là fin septembre. »

Eh oui, l’agent A est parano, elle vient de comprendre qu’elle est sur la sellette, la suite au prochain épisode …

Savoir parler comme un travailleur social

Le principe de la langue de bois

Le sketch vers lequel nous vous renvoyons a le mérite de faire réfléchir.

La langue de bois tenue par l’auteur et la construction de cette langue de bois nous rappellent évidemment la logorrhée creuse des travailleurs sociaux de la protection de l’enfance, mais aussi de n’importe quel peigne-cul, chargé de mission payé par les contribuables ou du cadre militant d’attac ou de la fsu, du syndicaliste professionnel.

Des mots qui ne veulent rien dire autour de leurs thèmes favoris, employés pour justifier la mise sous tutelle de l’individu et des familles par les tenants du tout État et des sévices publics.

Bon évidemment je dois aussi vous dire que l’auteur de cette démonstration a de la bouteille, il a tout de même osé pondre un « Rapport sur l’éducation populaire ou le travail de la culture dans la transformation sociale et politique » pour Marie-Georges Buffet.

C’est dire s’il sait de quoi il parle…

Travaux Pratiques

Votre mission, cher lecteur, consiste donc à regarder attentivement ce sketch et à reproduire chez vous l’exercice avec de petits cartons sur lesquels vous allez inscrire les termes suivants, il vous est possible de transformer adjectif en substantif et vice versa  :

  • mettre en cause
  • débat
  • sécuriser
  • logique pénale
  • autorité
  • objectif
  • apprendre
  • la parole
  • l’institution
  • les professionnels
  • recherche
  • compréhension
  • légitimité
  • principe
  • sanction

Le corrigé de l’ANAS …

Vous voulez la solution ? Eh bien notre ami Eric nous l’a trouvé dans  la cinquième proposition de l’ANAS, ce lobby des travailleurs sociaux qui n’est pas ressorti indemne de la terrible affaire Marina et qui devait nous pondre d’insipides solutions d’amélioration de la protection de l’enfance.

Vous comprendrez que cet exercice de langue de bois ne veut strictement rien dire mais est tout à fait conforme à l’exercice auquel nous nous prêtons, nul doute que l’ANAS a mélangé les petits cartons et les a retrouvés dans l’ordre suivant pour composer cette cinquième proposition  :

« Enfin, dans l’objectif de mieux comprendre en cas de drame tel que celui de la petite Marina par exemple, nous proposons d’ouvrir un débat sur l’établissement d’un principe de non-sanction et de recherche compréhensive pour mieux apprendre. En effet, il nous apparaît important de « sécuriser la possibilité de la parole pour que nous soyons sûrs que les professionnels puissent s’exprimer sans crainte, non pas pour mettre en cause ou se mettre en cause, mais pour permettre de progresser si besoin. » Par ailleurs, il nous semble « nécessaire d’avoir recours à une autorité indépendante de l’institution concernée par une affaire dramatique pour en garantir la légitimité, se situant hors d’une logique pénale et intervenant dans un cadre sécurisé (d’où l’importance du principe de non-sanction à définir et inscrire dans les textes). »

… et le nôtre

Le problème étant que l’exercice était là un peu lourd et que certains termes des cartons ont été utilisés plusieurs fois, preuve de la pauvreté sémantique d’une proposition complètement incompréhensible.

Faisons donc mieux en imprimant un sens à nos mots et après avoir remélangé les petits cartons.

Voila ce que cela donne  :

La légitimité des professionnels de l’action sociale doit être mise en cause face à leur incapacité à transmettre correctement la parole des victimes ; face également aux propos diffamatoires qui sont souvent les leurs et qui ont pour résultat de dissoudre des familles sans rien apprendre de leurs erreurs. Au-delà, l’absence d’une logique pénale visant à appliquer le principe d’une sanction face à de tels comportements, est de nature à remettre en cause l’institution. Nous ne ferons pas l’épagne d’un tel débat ni d’une recherche des responsabilités destinées à aider à la compréhension de  ce qu’est devenu la protection de l’enfance dans ce pays. Il s’agit là de rien de moins que d’assurer la réalisation de notre objectif qui est de sécuriser les familles face à des abus d‘autorité porteurs de risques d’enlèvement de leurs enfants.

Coral, l’immonde réhabilitation

La DDASS (Direction Départementale des Affaires Sanitaires et Sociales), ancêtre de l’ASE, avait désigné le Coral comme un de ces « lieux de vie » vers lesquels elle a pu orienter un public de pré-délinquants, d’autistes, de trisomiques et d’handicapés mentaux légers. Le Coral, c’est aussi une expérience d’une collaboration qui débute en 1976 et qui a impliqué des travailleurs sociaux de la protection de l’enfance soucieux de nouveaux modes de gestion pédagogique et thérapeutiques.

Intégré aux néo-ruraux anti-enfermement, les « lieux de vie » sont un mouvement qui a sa revue appelée « Possible » et plusieurs centres appartenant au Collectif des Réseaux Alternatifs (CRA), le Coral est conçu comme une expérience porteuse de libération, celle d’éducateurs « progressistes »  menés par Claude Sigala, également président du CRA. Là bas, on récupère tous les jeunes et on les soigne en considérant que la délinquance, la toxicomanie, la déficience mentale, ce sont des maladies.

Malade aussi un adolescent de 17 ans qui viole à mort un enfant de 11 ans en 1979. Un meurtre sexuel au Coral, une absence de surveillance, rien de plus. Vraiment ?

Toujours est-il qu’au secrétariat d’Etat à la famille, le Coral et le CRA en général sont très bien vus, il est question de les intégrer à la DDASS, un dossier à ce sujet est remis à Georgina Dufoix. Mais les pratiques du Coral vont aussi enthousiasmer un public interlope attiré par le retour à la nature et le rejet de toute décence, on ne semble donc pas soigner la pédophilie au Coral. Il se dira d’ailleurs de plus en plus que des personnalités aient fait de cette  communauté autogérée, installée à Aimargues dans le Gard, un lieu de villégiature et débauche pour des pulsions contre-nature. On entendra aussi parler de pensionnaires fugueurs recueillis dans les environs, leurs récits sont particulièrement évocateurs, enfin alertés, des parents portent plainte pour actes pédophiles.

Le 13 octobre 1982, la gendarmerie fait une descente au Coral. Le juge Michel Salzmann décide d’y inculper l’éducateur fondateur du lieu de vie, Claude Sigala, un autre éducateur, Jean-Noël Bardy, mais aussi le médecin psychiatre, Alain Chiapello.  Ultérieurement c’est un professeur d’université, René Schérer, favorable à l’abaissement de l’âge du consentement aux relations sexuelles, qui est inquiété. Puis, un éducateur stagiaire, Jean-Claude Krief en fonction entre noël 1981 et février 1982, est aussi arrêté pour une affaire délinquance économique. Mais il a des révélations à produire sur des pratiques bien plus graves que ses petites escroqueries.

Jean-Claude Krief parle d’une pédagogie à base de pédophilie, d’enfants confiés par les services sociaux et objets de pratiques immondes, ainsi que  d’un trafic de photos pornograpiques mettant en scène des enfants. D’ailleurs des pédocriminels seraient invités à se « défouler » sur les handicapés mentaux qui leur sont « confiés ».

L’éducateur Jean-Noël Bardy s’explique,  il reconnaît des activités sexuelles avec une pensionnaire, ajoutant que « cette liberté sexuelle faisait partie d’une thérapeutique nouvelle ».

La honte, l’horreur, les enfants pris à leurs parents surtout si ils sont handicapés, voila des proies idéales pour les théoriciens des thérapies sexuelles. Tout le réseau des lieux de vie est inquiété, le directeur de la revue Possible détient d’ailleurs sa collection de photos pédocriminelles.

Plus de 300 personnalités sont citées dans le monde artistique, judiciaire, politique, journalistique, certains sont même mis en en examen, leur point commun : ce sont des personnalités de l’ère Mitterrand.

Mais, pour le pouvoir en place, l’affaire va trop loin. Comme le dira le capitaine Paul Barril, subordonné du Commandant Prouteau, créateur de la cellule anti-terroriste de l’Elysée, en audience publique le 29 avril 1997 : « Je me rappelle qu’on nous avait alerté pour stopper l’enquête sur le réseau pédophile « Coral » à cause des personnalités mises en cause. »

Jean-Claude Krief, qui accusait précisément des personnalités est présenté comme mythomane, il rétracte une partie de ses accusations en novembre 1982. Michel Krief, son frère, est accusé d’être un maître chanteur des politiques. On le retrouvera mort, suicide bien entendu.

Le courageux juge Salzmann dérange, on essaie de le dessaisir pour ce qu’il aurait violé le contrôle judiciaire de Jean-Claude Krief en le laissant aller vérifier en compagnie policière la  présence d’enfants du Coral sur un fichier de photos pédocriminelles au Pays-Bas. Une démarche gênante visiblement, voila que l’on parle du fichier Zandvoort.

Aucune personnalité ne sera condamné, Claude Sigala prendra 3 ans de prison avec un an de sursis pour « attentats à la pudeur sans violence sur mineur de moins de 15 ans. » Il échappera à l’emprisonnement en appel et évoquera un complot politique qui visait le « mode de vie libertaire et autogestionnaire », ben voyons.

On se demande bien si, dans l’affaire du Coral, le pire n’est pas encore à venir puisque le viol des innocents n’a pas été suffisant pour inspirer l’horreur et la condamnation unanime du modèle Coral.

Pour les éducateurs nostalgiques, le Coral c’était un retour aux communauté de village, contre la ville consommatrice et tous les lieux d’enfermements qu’il s’agisse des asiles psychiatriques mais aussi de la famille, notion bourgeoise sur laquelle il convient de cracher !

Le Coral c’est aussi une autre conception de l’enfance qui fait peur et pour laquelle Claude Sigala possède de solides soutiens chez des éducateurs qu’il avait su mobiliser, il précise d’ailleurs qu’en 1982, « il y avait eu une mobilisation intéressante, ça avait remué pas mal de gens conscients du boulot que nous faisions : des parents, des travailleurs sociaux, des individus, des comités de soutien d’un peu partout… »

Le 17 avril 1986, il se confiera lors d’un interview pour le journal d’extrême-gauche « Le Monde Libertaire », sans rien renier de ses principes qui font encore école aujourd’hui : « Et, pour l’opinion publique, ça a été le procès de la pédophilie.
Là aussi, il y aurait beaucoup de choses à dire ; dans la pédophilie, tout n’est pas à mettre dans de sombres histoires perverses, il faudrait y réfléchir et faire un débat de fond. »

Effarant !

Mais encore : « voir dans la pédophilie l’individu qui traque l’enfant pour se le payer est une image réductrice peu ancrée et qui ne correspond qu’à un cas de figure que je crois extrêmement rare. Je ne suis d’aucune manière défenseur de ces pervers-là. Ce qui me semble le plus fréquent, ce sont des personnes qui aiment les enfants, en leur donnant la dimension de la liberté. L’enfant a besoin d’Amour. Aimer, faut-il le redire, n’est pas posséder, c’est au contraire rendre l’autre heureux ».

Révoltant !

Ce son de cloche, il continuait à le propager tout en déplorant d’être moins entendu en 1986 dans sa défense des lieux alternatifs lors de ses interventions dans des écoles d’éducateurs. Il analyse donc l’échec temporaire de son expérience, un simple alea dans ce qu’il convient de définir comme une lutte contre les institutions bourgeoises capitalistes :

 « Nous sommes dans le creux de la vague, et c’est grave car un lieu de vie ce n’est pas un individu, une tête : cela n’a une valeur que si c’est politique, que si cela rentre dans le champ social.
Il faut reconnaître notre erreur et celle du mouvement alternatif en général : nous n’avons pas été capables de nous organiser. Il y a là des problèmes d’individualités, de rivalités, de non-rencontres avec les autres alternatives. Le mouvement alternatif en France n’est pas capable de fonctionner de façon politique, organisationnelle. Même par rapport à notre procès, qui est quelque chose d’infime dans le contexte actuel, j’ai la sensation que dans les lieux de vie, on n’est pas sur la même longueur d’onde et ça c’est dommage. » 

Mais il y croit encore :

« Nous avons le projet de faire de nouvelles rencontres nationales des lieux de vie, afin d’analyser tous ces problèmes et de nous organiser, sur ce qu’est un lieu, par rapport au pouvoir et à la continuité de ces tentatives. Cette rencontre aurait lieu en septembre. J’écris aussi un livre là-dessus, il me permet de m’exprimer, d’analyser ce qui se passe et il pourrait être un support pour rencontrer des gens. En effet, c’est la priorité que je me suis donnée pour le moment : rencontrer, informer le maximum de personnes.
Je me tiens à la disposition des groupes, comités, etc…, qui voudraient organiser une rencontre, une conférence, sur les lieux de vie, l’alternative… »

Et malheureusement il avait bien raison d’y croire : 10 ans après les projets alternatifs se multiplient et les pouvoirs publics y participent. L’association Coral se reconstitue donc en 1992, l’enthousiasme de ses soutiens se manifeste bruyamment. Sigala est une star, il joue son propre rôle au cinéma dans le film « Visiblement je vous aime » , titre de son livre écrit en 1979. Le film sera sélectionné pour le festival de Cannes de 2005.

On a décidément rien compris, rien appris, tout est permis au nom d’expériences « alternatives » à la famille.

Mais attendez, il y a pire encore dans « Lien social, l’hebdomadaire du social fait par et pour les travailleurs sociaux »

Sous le titre : « les lieux de vie : de l’utopie à la reconnaissance institutionnelle », l’hebdomadaire des travailleurs sociaux remarque que les lieux de vie, dont le Coral fut un modèle emblématique, « voient leur spécificité respectée et intègrent de plein droit le dispositif de l’action médico-sociale ». On parle bien là du modèle post soixante-huitard des CRA de Claude Sigala, avec le rassemblement, selon les termes cités « autour de valeurs comme le partage, l’amour, la fête ».

Ce modèle est donc bien intégré à l’action médico-sociale par la loi de 2002-2 et son décret d’application de décembre 2004. Certes on pourrait concevoir que les lieux de vie puissent permettre une solution intermédiaire entre l’enfermement du foyer et la famille d’accueil, mais le modèle tel qu’il a été conçu avec l’absence de repère d’autorité et la promiscuité revendiquée est une aberration qu’il convient de condamner, surtout lorsque son promoteur reste Claude Sigala qui se réclame encore « de l’expérience révolutionnaire des lieux de vie (qui) allait faire tâche d’huile et transformer la société ».  Claude Sigala est présent et consulté aux côtés de ceux qui supportent son parrainage tout en se revendiquant de l’aide sociale à l’enfance.

Mais de quelle aide sociale à l’enfance parle-t-on dans ce pays ? Que font ils des enfants enlevés et confiés à des pervers dont les convictions et appétits n’ont pas changés ?

Voila donc ce que l’on lit dans le journal des travailleurs sociaux, de ces pseudos révolutionnaires de la pouponnière collectiviste auxquels les lois donnent les moyens de disposer de nos enfants et des éléments les plus faibles de notre société.

Voila donc sur Internet, ceux qui font de la publicité pour les conférences de Claude Sigala : http://luttennord.wordpress.com/2009/03/31/conference-debat-sur-les-lieux-de-vie-avec-claude-sigala-mercredi-1er-avril-a-18h30-a-l%E2%80%99ees/

Nous ne pouvons pas accepter que la situation se pourrisse davantage. Vous avez envie de vomir vous aussi alors lisez ce voeux écoeurant  :

 » Le sexualité puérile est encore un continent interdit, aux découvreurs du XXI siècle d’en aborder les rivages… »

Jack Lang, Gay Pied, le 31 décembre 1991.

Nous y sommes … presque, mais nous ne le tolérerons pas !!!