Suicide à 12 ans !


Pauline Fourment, 12 ans, habite chez ses parents avec ses deux jeunes frères de 10 et 11 ans. Ce détail semble aller de soi, mais vu les pressions en faveur de création de poste à l’aide sociale à enfance, cela ne l’est plus tant que cela.

La famille habite à Eleu dit Leauwette, entre Lens et Liévin. Les vacances de Noël 2011 vont donner un répit au cauchemar de Pauline, car celle-ci vit un véritable calvaire dans son collège.

Le collège Jean Jaurès de Lens est classé Zone d’Éducation Prioritaire, ce n’est donc pas un collège paisible, mais un établissement de 600 élèves dans lequel des phénomènes de violence peuvent survenir et nécessitent une surveillance de toute la communauté éducative. Pauline est une bonne élève plutôt timide. Elle se serait ouverte de ses « difficultés » à d’autres élèves notamment auprès d’une assistante sociale.

Difficultés est un euphémisme, dès son arrivée à la rentrée 2011 en classe de sixième, Pauline est l’objet de moqueries et d’un surnom peu affectueux : « Crapette », elle ne réagit pas et devient le bouc-émissaire d’une bande de racailles que ce soit dans la classe ou dans la cour de récréation. Cela commence par des chaises retirées sous elle, des opérations coulage à la piscine, en novembre 2011 de petites ordures vont lui cracher dessus, la jeter à terre et lui administrer des coups de pied.

Pauline en garde des traces sur le corps. Ces coups sont constatés par un médecin et Béatrice, la maman, en tire des conséquences. Cela ne va pas au collège, elle prend rendez-vous avec le principal qui ne voit là qu’un « incident sans lendemain ». Comme si la communauté éducative n’avait jamais rien vu !

Face à cette situation Pauline retourne à l’école la mort dans l’âme, ses résultats se sont dégradés fortement, elle tente d’échapper à cette horrible réalité en se réfugiant dans une vie virtuelle à travers les jeux video, l’ordinateur, la wii. Elle attend avec impatience les week-ends, les vacances.

Les brimades ne cessent pas, quelques petites connes vont la persécuter à la cantine, là elle décide que c’en est trop. On était alors proche des vacances de Noël.

Pauline ne peut pas supporter l’idée de retourner vers l’enfer du collège. Elle préfère mourir !!! Ce soir du 2 janvier 2012, les enfants vont se coucher plus tôt et elle dit tout simplement à ses frères qu’elle ne veut pas retourner au collège. De telles paroles ne peuvent pourtant présager de son geste fatal, elle termine une partie de wii avant de faire mine de se coucher. Elle écrit ensuite un mot : « Papa et maman, je vous aime, mais je ne veux plus aller au collège, ça me fait trop mal ». Elle attend que tout soit calme en bas, que ses parents soient couchés. Puis, elle s’empare du fusil de  chasse calibre 12 de son père. Pauline se donne la mort à 23h15 en se tirant une balle dans la bouche, la scène à laquelle sont confrontés papa, maman, alertés par la détonation est insoutenable. Le parquet de Béthune évoque bien un suicide. Un suicide à 12 ans.

Les parents et les petits frères, extrêmement choqués ont dû être hospitalisés dans la nuit du mardi.

Ce n’est pas la première fois que de tels drames surviennent, selon l’Inserm, 37 enfants et pré-adolescents sont décédés par suicides en 2009. Ce drame nous fait penser à Noélanie, tuée par un autre élève (https://comitecedif.wordpress.com/2011/04/04/pour-noelanie/). Dans cette nouvelle affaire, on retrouve bien des points communs et notamment un « circulez y a rien à voir » de la part de la direction de l’établissement, puisque le rectorat annoncera à l’AFP que « le chef d’établissement n’a jamais eu de retour qui indiquerait que cette élève aurait été victime d’agression ou de harcèlement. » Il mentionnera aussi « l’excellent travail de prévention » effectué par le chef d’établissement, on peut effectivement juger des résultats de cet excellent travail ! Pascal Decaix, le principal osera d’ailleurs déclarer que Pauline était une élève bien intégrée.

Il est temps maintenant de rendre des comptes, dans l’affaire Noélanie les responsabilités établies n’ont encore pas données les suites attendues. Ici également il faut réagir aussi et aller jusqu’au bout, déjà les langues se délient.  «Les élèves en difficulté ne sont pas signalés par les professeurs. En début d’année, à la cantine, un élève a voulu poignarder mon fils avec un couteau de cuisine», dénonce un père de famille sur Europe 1. Les parents de Pauline ont décidé de poursuivre le principal pour « diffamation » et «  non-assistance à personne en danger ». Ils ne sont pas les seuls d’ailleurs, d’autres familles entendent poursuivre dont deux autres mères qui témoignent avoir dû retirer leur fille du collège Jean Jaurès suite à des brimades, des menaces de mort, des coups en pleine salle de classe dont elles ont été victimes, cela sans que le principal ne daigne réagir selon leurs propos.

9 réflexions au sujet de « Suicide à 12 ans ! »

  1. Bienvenue dans ce monde de faux jetons, qui rejette la faute aux autres.
    Résultat : des gamins en souffrance, grâce à des professionnels incapables de faire leur travail correctement.
    Merci cher Pays

  2. Un systéme français qui ne peut ( ne doit) s’exporter !!!!!!!!!!!!!! ( où d’ailleurs ??)
    Certains pays africains pourraient-ils nous donner quelques solutions pour une éradication durable
    Le peuple algérien, entre autres, montre l’exemple de côté .

    Les syndicats de la fonction publique, en général, seraient-ils en zone de non droits ??
    L’impunité absolue est-elle garantie au seul fait d’appartenir à une formation syndicale majoritaire (ou non !!!)????
    Les syndicats d’enseignants peuvent-ils protéger indéfiniment, des criminels reconnus ??
    Et avec quelle recette ??????
    Trafic d’influence entre syndicats de la fonction publique ?? Y compris des services de justice ??

    Ces responsables de collège qui sont des criminels avérés, peuvent-ils rester faire un métier pour lequel ils n’ont aucune compétence, et pourtant à des postes, dits, à responsabiltés ????

    Une remise en ordre des services de la fonction publique s’impose.
    Il faudra que ce soit dans le programme, à réaliser d’urgence, pour le (la) prochain(e) Président(e) de la République.

  3. Mes sincère condoléances aux proches de Pauline. Victime de l’indifférence générale et en particulier du « je-m’en-foutisme » de certains qui sont payés pour éduquer et combattre les incivilités

    Notre civilisation ou plutôt celle qui nous est imposée n’est plus du tout civilisée.

    La loi de la jungle, les incivilités se répandent et sont même montrés aux plus petits comme exemples à suivre.
    Deux exemples :
    -1- cela va d’un entraineur qui se gare 2h sur la place réservé aux handicapés, qui insulte avec ses élèves (l’agression a été évité de peu) l’ handicapé qui lui fait des remontrances.
    -2- les complexes sportif où les enfants et adultes se partage une grande salle, donc avec des horaires chargés, il y aura toujours tel ou tel club qui trouvera normal d’empiéter régulièrement sur le temps alloué au club suivant…sous le motif, nous avons 80 licenciés ( des jeunes de 8-10 ans handball) et vous que 20 licenciés… (la loi du plus fort)
    Il ne faut surtout pas faire de remarques sur les dépassements d’horaires au détriment des enfants d’un autre club, les entraîneurs et des parents s’offusque violemment… »vous ne voyez pas qu’il y a 80 enfants heureux de jouer », que d’autres enfants attendent pour s’adonner à leur sport…et qu’ils ont déjà une plage horaire officiel qui va de 20 h à 22 h (pour des enfants de 8 à 12 ans qui pour certain ont classe le lendemain) ils s’en foutent royalement tant que eux sont contant…après moi le déluge.

    Bels exemples d’incivilités montré aux plus petits…non ?

    Mardi dernier à 20h, j’ai fait un esclandre, râlant haut est fort sur leurs incivilités et non respect d’autrui, et qu’enfin ils s’organisent de façon à ne plus perturber… j’ai failli me faire lyncher.

    Je n’ai pas de mots assez dur pour commenter les comportements et agissements de pas mal de personnes qui non d’yeux que pour eux ou leur clan, qui ne veulent surtout pas être dérangés alors que leur devoir est d’ouvrir les yeux et de combattre les incivilités.
    Il est plus que temps que la grande lessive se fasse, des systèmes financiers, de la corruption qui engloutissent des sommes faramineuses à hauteur de milliers de milliards qui manquent cruellement au bon fonctionnement de notre civilisation.
    Jean-Luc LUMEN de Bouzonville (57)

  4. Toutes mes condoléances à la famille de la jeune Pauline.
    Chers enseignants on ne vous demande pas de faire du social comme vous le dites mais seulement faire de l’humain!Pas besoin de formation pour cela, ni d’effectif supplémentaire.
    Dans un suicide nombreux sont responsables, responsable de ne pas avoir su regarder l’autre, aimer l’autre, rassurer l’autre , mettre des mots pour l’autre …l’autre …notre semblable.

  5. C’est a-bo-mi-nable ! courage aux parents de Pauline
    après coup on se dit notre enfant  » qui ne voulait plus porter de bermuda ….. »
    que vivait-il au college ? un jeune garçon de 17 s’est jété sous le rer à cause des moqueries de ses camarades la cause  » il bégayait et plus ses camarades se moquaient et plus il bégayait

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