Harcèlement scolaire : le déni syndical

 Les familles de victimes témoignent

L’article : « harcèlement scolaire, comment réagir ? »  a constitué pour le CEDIF une opportunité de recueillir un témoignage de harcèlement scolaire résolu.

D’autres témoignages ont été portés dans des affaires de harcèlement qui se sont se terminés par la mort d’une enfant dans les cas de Pauline Fourment  ou de Noélanie Sené.

Une incapacité à poser la norme

Dans ces affaires de harcèlement on trouve le plus souvent des comportements de sauvages se désignant des souffre-douleur dans l’indifférence des adultes.

C’est l’absence de parole des adultes, le renoncement à recadrer, à rappeler la norme et sanctionner qui sont en cause.

On ne peut enseigner sans être responsable de ce qui advient des jeunes dont on a la garde.

Un exemple de déni de responsabilité

Le témoignage qui nous a été fourni démontre que, confrontés à la réalité d’un harcèlement, les personnels d’éducation vont minimiser puis comme souvent rejettent la faute sur l’élève « qui ne s’adapte pas », participant à leur tour à une sorte de harcèlement en accusant d’individualisme ceux qui ne rentrent pas dans le moule du conformisme imposé par la « société classe ».

La classe ne doit pas être le lien d’écrasement des particularités, elle est une jungle lorsque la violence scolaire semble cautionnée par l’absence de réaction des enseignants.

Le harcèlement révèle une société ensauvagée

L’existence même du harcèlement interroge sur la capacité des enseignants à être porteurs de normes dans la classe et surtout elle insécurise les familles quant aux risques pour leurs enfants de devenir harcelés ou harcelants impunis, transformant ainsi la classe, voire l’école en une micro-société où règne la loi du pire. Le choix de l’école à la maison peut aussi s’expliquer par les lourdes insuffisances des enseignants.

Si le harcèlement est une tare des sociétés sans morale, il est une responsabilité de ceux qui n’imposent pas leur autorité normatrice. Dans la classe, il est donc une responsabilité de l’enseignant.

Une réalité exposée dans un clip

Le clip video réalisé par Mélissa Theuriaux avec le soutien du groupe Walt Disney est donc particulièrement adapté à la réalité du harcèlement. On y voit un jeune garçon se faire insulter, maltraiter en classe dès que l’enseignante a le dos tourné, la réaction de l’enseignante montre bien que pour elle l’enfant maltraité est un enfant à problèmes, dans la réalité l’information préoccupante n’est pas loin …

On y trouve aussi un autre enfant qui vient soutenir la victime et permet souvent de faire connaître les violences scolaires aux parents. Ce cas de figure est fréquent quand l’enfant souffre-douleur n’ose pas manifester sa situation de souffrance.

Oui ce clip est particulièrement adapté et expose un cas classique, il invite à une prise de conscience.

Déni syndical

On aurait pu espérer un électrochoc dans le monde de l’éducation, même pas, le déni demeure, pire les réactions corporatistes fusent. Le syndicat SNUipp FSU, de tous les combats gauchisants, ose demander le retrait du clip de la campagne officielle contre le harcèlement, parle d’un « mépris pour les enseignants et pour les élèves victimes ». Oui, vous avez bien lu, ce syndicat ose aussi parler de mépris pour les élèves victimes de harcèlement dans un clip qui prend la défense des victimes, on croit rêver !!!

Quant au mépris pour les enseignants, on ne le voit pas. Le SNUipp FSU utilise cet argument afin de victimiser toute une profession au lieu de reconnaître un phénomène dans lequel l’adulte en responsabilité n’assume pas son devoir de protection. Quelle honte !

Mélissa Theuriau a renvoyé la FSU dans les cordes en revenant au principe de réalité :

« Si tous les instituteurs étaient alertés et réactifs à cette problématique de l’isolement, on n’aurait pas besoin de former, de détecter le harcèlement, on n’aurait pas 700 000 enfants par an en souffrance »

Reste malheureusement que de tels syndicats sont considérés comme des interlocuteurs valables et qu’ils cogèrent l’éducation nationale, le scandale dans cette affaire c’est aussi cela.

Assassinat et non-assistance à mineure de 8 ans en danger : l’affaire Noelanie

Pour mieux comprendre l’affaire Noélanie, celle de l’assassinat d’une petite fille au vu et au su de l’administration scolaire de son école , il faut déjà écouter l’émission qui en relate un certain nombre de détails :

Mais le reportage ne dit pas tout, si ce n’est que la maîtresse d’école a refusé d’intervenir dans l’émission, si ce n’est également que les faits d’aggressions se sont déroulés de façon ouverte et que la maîtresse s’en foutait. Le reportage ne dit rien des responsabilités d’une clique politico-syndicale dans cette affaire. Une clique qui fait la pluie et le bon temps à l’éducation nationale et dans la région de Cabestany plus particulièrement.

Allons donc un peu plus loin avec un extrait de la lettre de la maman de Noélanie à Nicolas Sarkozy, alors président de la république (http://www.violencescolaire.fr/noelanie–8-ans/jaccuse–noelanie-martyre-de-la-republique/29-l-jaccuse-r-noelanie-martyre-de-la-republique-francaise).

 J’accuse… !

par Christine Sené, et au nom de tous les siens

EXTRAITS, c’est nous qui soulignons

Monsieur le Président,

Veuillez me permettre, de vous confier l’origine des plaies béantes de mon coeur.

Noélanie, mon enfant, est décédée en 2007, à l’âge de huit ans, victime d’une succession d’impairs et de méprises. (…)

La vérité sur sa descente aux enfers, je la dirais, car je lui ai promis de la dire, si la justice régulièrement saisie ne la faisait pas pleine et entière. Mon devoir est donc de parler, l’affaire étant chaque jour un peu plus étouffée. (…)

L’école Jacques Prevert à Cabestany, est le théâtre des sévices originels endurés par Noélanie. Elle y supporte des violences physiques et morales, de racket et d’injures racistes et s’en confie…

Le Docteur Grau Espel, pédopsychiatre en chef des services hospitaliers de Perpignan, précise que Noélanie ne souffre d’aucun trouble psychologique, d’aucune pathologie intrinsèque, qu’elle ne présente aucun élément délirant ou mythomaniaque et que sa relation avec ses parents est excellente.

Elle signale cette enfant en danger à l’école au Parquet des mineurs ainsi qu’ à l’inspecteur d’académie, et pointe particulièrement les négligences du Directeur de l’école qui reste inactif devant la souffrance de cette petite victime.

Le directeur d’école Michel Franquesa (…), [ndlr : le personnage en question se pavane sur son site militant : http://michelfranquesa66.blogspot.fr/2012/05/refonder-lecole.html] possédé par ses ambitions politiques, enorgueilli dans son pouvoir syndical, entre en scène dès que les premiers coups pleuvent sur Noélanie.

Chargé de protéger son élève, comme ses fonctions l’exigent, il est dans l’ordre des dates et des responsabilités, le premier coupable de l’effroyable complot qui a été commis.

Il se fait pourtant fort d’esquiver sa propre implication : embarrassé par ses négligences mises en plein jour, il imagine détourner la gênante vérité se complaisant à colporter les plus infâmes rumeurs, allant jusqu’à attribuer à mon enfant une folie imaginaire, passant sous silence les preuves les plus accablantes.

Il constitue à lui seul les prémices de l’affaire Noélanie.

Certes,

Il y a bien les inspecteurs d’académie, Mme Perdreau et Mr Benefice, qui pourtant bien avertis du danger réel, planant sur Noélanie détournent leurs yeux pour que le fléau de la violence scolaire tant décrié reste tenu au secret.

Il y a bien tous les autres, personnels scolaires et extra-scolaires, qui bien que disposants rapidement de toutes les cartes entre leurs mains ont rapidement choisi d’être des pantins carriéristes au service du même mensonge. Le Directeur les mène tous, les hypnotise, son influence est réelle : “il est intouchable”.

Messie de la FSU [NDLR : syndicat d’obédiance communiste bien implanté chez les enseignants et les éducateurs], sa parole d’évangile est bue par ses apôtres bien heureux de trouver sous son aile une protection contre les foudres divines de l’éducation nationale.

Certes,

Le signalement était depuis quelques temps déjà entre les mains des représentants de l’ordre.

Ceux ci furent rapidement mis en échec face au déni diffusé par un maire omnipotent, Jean Vila [NDLR : maire communiste et vice-président du Conseil Général du 66] , désavouant de façon systématique chaque faits de violence naissants dans sa commune trop idéalisée.

Tous l’assurent : la violence n’existe pas à Cabestanyland…

Et malgré les alertes ministérielles de plus en plus pressentes, préconisant des conduites à tenir en de pareils cas de violences scolaires, de jeux dangereux et pratiques violentes, les textes seront passés sous silence et l’affaire sera classée

Noélanie change d’école. C’est alors à l’école Ludovic Massé que le piège se refermera sur elle.

L’infâme rumeur d’une enfant psychologiquement instable est abondamment diffusée et lorsque racket, brutalités et étranglements deviennent intolérables. Elle a beau hurler sa douleur, tonitruer sa peur de mourir, et implorer la protection, elle n’est pas entendue.

Les gendarmes, les instituteurs, le directeur d’école, les psychologues encadrants Noélanie… à Cabestany, tous sont devenus sourds…

Mon enfant se débat, je n’en suis pas informée… ou bien trop mal, bien trop tard…

Ils l’attestent, aucun péril ne plane sur Noélanie, tant et si bien que lorsqu’elle rendra son dernier souffle, leurs yeux se détourneront, à la recherche d’un coupable chimérique : ce sera donc un décès naturel inexpliqué !

Leur conscience a certainement due s’accommoder de beaucoup de choses. Dès lors, tout ira tellement vite, anoxie cérébrale, convulsions, état de mal épileptique, oedème cérébral, coma et mort clinique. Sous nos mains désarmées, le personnel médical enchaîne les bévues, finissant de la pousser vers l’agonie.

Noélanie a été débranchée le 20 novembre 2007 le jour des droits de l’enfant. Elle avait 8 ans.

Pendant quelques instants, j’ai eu foi en la justice… les preuves sont écrasantes !

Et j’aurais escompté, au moins, que le calvaire de Noélanie soit celui de la prise de conscience, afin que plus jamais un enfant ne souffrît pareil supplice, pourtant, il n’a laissé place qu’à un déni généralisé… (…)

La France va mal , Monsieur le Président , si mal , qu’elle laisse sacrifier ses enfants au profit d’adroits calculateurs avides de petits pouvoirs , confortant ainsi dans leurs méfaits des scélérats en culottes courtes. (…)

L’explosion de la vérité est entravée : on étouffe les preuves , on opprime les témoins , on noie les faits , on jugule chacune de nos avancées au nom d’un axiome invraisemblable : le décès de cette enfant de 8 ans , mon enfant , est survenu au delà de toute responsabilité … (…)

Je remue , embarrasse et contrarie , provoquant la fulmination , il faut m’astreindre au silence , et toutes le armes seront appropriées .

On pietinne la mémoire de notre enfant ,

On se hasarde à me dissuader à coup de piège d’écrouement psychiatrique ,

On tente de m’intimider, faisant planer la menace de m’arracher ce qu’il me reste de plus précieux … mes enfants.

Il s’agit là d’une bien singulière idée de la justice …

Cependant Monsieur le Président , telle est l’exacte vérité … et bien qu’elle soit effroyable , Elle est en chemin , rien ne l’arrêtera. (…)

J’ACCUSE Monsieur le Directeur Michel Franquesa d’avoir été le démoniaque instigateur de la machination ayant projeté Noélanie vers son agonie , dissimulant ses négligences certainement par ferveur politique irréfléchie.

J’ACCUSE Monsieur Jean Vila , député — Maire et vice président du Conseil général et des commissions logement et enfance — famille — PMI ,relation avec les syndicats :

De s’être rendu complice , voilant les cruelles violences  , et tentant lui même les plus exécrables dissuasions ,  afin que son règne machiavélique ne prenne pas fin , et ce , comme le veulent les us et coutumes dans notre belle région corrompue des Pyrénées orientales.

J’ACCUSE le mineur S.  d’avoir, de ses propres mains,  fauché la vie de notre enfant encouragé par des initiateurs négligents.

J’ACCUSE le gendarme Vila , d’être resté inerte devant la douloureuse prose d’une petite fille, en dépit des obligations de son office  et  d’avoir mené une enquête dont le dessein n’était que l’exonération de toute les responsabilités : y compris la sienne.

J’ACCUSE Monsieur le Directeur Mozzanino et Madame Galano institutrice, d’être demeurés sourds devant les déchirantes exhortations d’une enfant de 8 ans , lui préférant ,corps et âmes, un corporatisme sans limites. d’avoir transgressé leurs impératifs légaux , en laissant en péril une enfant confiée à leurs bons soins.

J’ACCUSE les inspecteurs d’académie Monsieur Bénéfice et Madame Perdreau de rester figés devant le problème itératif des violences scolaires malgré les impératifs posés par leurs dominants hiérarchiques.

J’ACCUSE Madame Creixelle, psychologue scolaire et Monsieur Navoly, pédopsychiatre, d’avoir guidé un peu plus chaque jour Noélanie entre les mains meurtrières de son bourreau , piétinant chacune de ses sommations au secours.

J’ACCUSE les Docteurs Blenet , Tiprez , Gritti , Rosellini , et Micaleff d’être restés inertes devant une enfant se consumant sous leurs yeux d’heures en heures.

J’ACCUSE les différents experts et médecins légistes d’avoir perpétré la pire des forfaitures , éludant les preuves les plus criantes .

Et plus particulièrement , J’ACCUSE l’expert Dominique Lecomte , déja connue pour avoir déffrayé la chronique dans les affaires Borrel, lady die, Montand ou encore Courjault , apparament douée de la science infuse , d’être des plus corrompue . (…)

J’ACCUSE enfin les Ministères de l’éducation nationale , de l’intérieur et de la justice de s’abstenir de toute sanction lorsque ses préposés violent les instructions qui leur ont été légalement imposées . (Circulaire n°2006-125 du 16 aout 2006 , Circulaire n° 91-124 du 6 juin 1991 modifiée par les circulaires n° 92-216 du 20 juillet 1992 et 94-190 du 29 juin 1994 )

En portant ces accusations , je n’ignore pas que je me mets sous le coup des articles 30 et 31 de la loi sur la liberté de la presse du 29 juillet 1881 qui réprime les délits de diffamation.

Mais c’est volontairement que je m’expose , que l’on ose donc me traduire en justice et que l’enquête ait lieu au grand jour !

J’ai confiance en vous, Monsieur le Président.

Vous avez fait de l’insécurité votre destrier ,un tel crime porté à votre connaissance ne restera donc pas impuni.

Je vous prie de bien vouloir agréer , Monsieur le Président , en l’expression de mon profond respect.

Christine Sené

66330 Cabestany

Aujourd’hui, 4 ans après la mort de Noélanie, cette lettre n’a pas été entendue. (CEDIF)