Reality show en institution

Le dossier noir français pour le traitement des autistes est déjà bien chargé et participe à cette nécessaire correction que le public doit faire quant à la notion « France pays des droits de l’homme ».

La vidéosurveillance, dans quelles conditions ?

oeilQuelques lignes supplémentaires doivent cependant être consacrées à cette maltraitance institutionnelle. Il s’agit cette fois de dénoncer la  pratique de  vidéosurveillance permanente de jeunes et moins jeunes autistes telle que pratiquée dans le Maison d’accueil Vercors, située, comme son nom ne l’indique pas, en Seine et Marne.

A priori l’affaire n’est pas aussi choquante que bien des atteintes aux enfants et aux familles que nous avons l’habitude de dénoncer.

Mais regardons-y de plus près ne serait-ce que pour comprendre ce que cette pratique a de troublant concernant le respect de la dignité de tout être humain.

Ainsi, si la télésurveillance est encadrée c’est aux fins de ne pas porter atteinte de façon disproportionnée à l’intimité de la vie privée. La pratique d’enregistrement suppose donc une déclaration à la Commission Nationale Informatique et Libertés (CNIL) avec droit de consultation, de modification, de rectification, de suppression des images par les personnes filmées.

Pour autant on comprendra qu’un malfaiteur pris en flagrant délit ne devrait pas pouvoir mettre en cause le moyen de preuve, soit-il une caméra (http://ripostelaique.com/voleuse-de-sacoche-depose-plainte-contre-victime.html).

On ne sera pas non plus insensible à l’argument de protection des patients face à des risques d’épilepsie supposant une surveillance permanente. C’est là une justification mise en avant par un des éducateurs du centre.

Une incontestable atteinte à la dignité

Seulement voila, aucune remontée de crise épileptique  n’a jamais été répercutée par ses collègues occupés à visionner les séquences vidéo.

A fortiori les familles n’étaient pas informées de cette « mesure de précaution » et le foyer n’a jamais fait la moindre déclaration CNIL de ses moyens d’observation placés notamment dans les chambres.

Reste donc à connaître les véritables motifs de ce reality show permanent accessible à l’intégralité du personnel du centre.

Voyeurisme ? Certains ne manquaient pas de se moquer de certains passages exposant la vulnérabilité des patients comme le précise un des éducateurs.

Pour aller plus loin et voir la video réalisée par la maman :

http://www.leparisien.fr/societe/des-cameras-pour-espionner-des-autistes-29-06-2016-5923215.php

Un habituel constat

On a du mal à croire qu’un tel « fait divers » soit isolé.

On en retiendra cependant trois points :

  1. Les pensionnaires autistes d’un foyer ont moins de droits que les délinquants.
  2. Des faits passibles d’un an de prison et de 45 000 euros d’amende ne sont pas sanctionnés et ne le seront éventuellement que si la pratique continue.
  3. Les parents qui dénoncent peuvent craindre des représailles.  

Le placement en foyer nuit gravement à la santé

La famille Babel Andrieux c’est un papa, une maman et quatre enfants dont deux sont handicapés. Aurélien souffre d’une pseudoarthrose congénitale liée à une maladie orpheline, la neurofibromatose. Mathieu est atteint d’un léger trouble du spectre autistique. 

Ces maladies sont en partie la cause du placement des enfants par une inexplicable préconisation du SPMI.
Leur situation va alors se dégrader dramatiquement.

Que risque Aurélien ?

Aurélien a 9 ans, il a été soigné pour sa neurofibromatose. Sa jambe atteinte était sauvée après pas moins de six opérations délicates.

Mais cela c’était avant le placement.

Depuis, Aurélien a été séparé de ses parents et de ses frères pour se retrouver au foyer Sous-Balme (canton de Genève).

Il porte des chaussures orthopédiques afin de compenser une jambe plus courte. Cette compensation n’assure pas à Aurélien une marche aisée et l’oblige pour les moyens et long trajet à demander d’utiliser sa chaise roulante.
Une boule, apparaît du côté droit de sa jambe : le péroné sort du genou !

Ce 2 mai 2014, Aurélien joue avec un ballon de football dans la cour de l’école lors de la pause méridienne, il se met à glisser doucement dans l’herbe, sa jambe ne le tient plus. Sans surveillance il s’affale doucement, s’immobilise au sol et y reste, personne pour le relever.
L’école le fait transporter en ambulance aux urgences de l’hôpital pédiatrique.
Aurélien a très peur dans l’ambulance, il pleure, demande ses parents. Il sait que cela peut bien signifier que la maladie dont il était sorti est revenue. Un neurofibrome osseux pourrait bien être la cause de cette chute presque indolore.

Raphaël
Raphaël

Son frère Raphaël, placé dans un autre foyer, apprend la mauvaise nouvelle par ses copains. Il est alors 15 heures, paniqué il réclame des explications à la maîtresse. Laquelle ne lui répond pas, il éclate en sanglots. Raphaël connait bien la maladie dont souffre son petit-frère.

Entre temps le diagnostic après radio est rapide : la clavicule est cassée. La mère est prévenue à 15 heures seulement et par un message sur son portable, au bout du fil l’éducatrice Tatiana Lacroix qui accompagnait Aurélien en pédiatrie sans savoir que l’enfant souffrait d’une neurofibramatose. L’école n’avait pas pris soin d’alerter la famille ! Malgré les pleurs et demandes d’Aurélien.

De suite, la maman prend contact avec le professeur Lascombes, médecin traitant d’Aurélien, qui aurait dû le prendre en charge si le foyer avait agi correctement. Au lieu de cela Aurélien a été emmené aux urgences et a consulté un orthopédiste qui ne connaissait rien à la neurofribomatose de type 1 et n’a trouvé rien de mieux que de lui appliquer un bandage mal adapté et de se proposer d’opérer l’enfant. Une opération inappropriée dont l’évocation a terrorisé Aurélien.
La situation d’Aurélien est dramatique. Le suivi médical dont il avait besoin n’a pas été correctement pris en charge, les prothèses nécessaires n’ont pas été correctement posées. De telles négligences font qu’il risque désormais l’amputation, rien de moins si le diagnostic terrible tombe !
L’opération est risquée puisqu’il s’agit d’une première mondiale : une opération sur un os malade dont le succès aléatoire ne pourra être connu que 6 mois après la chirurgie. En cas d’échec, il faudra amputer. Voila ce que subit cet enfant par la volonté de l’État qui ne le lâche toujours pas !

Un acharnement coupable

La détresse morale des enfants n’aide pas Aurélien à garder l’espoir.
L’espoir, un paramètre essentiel pour la réussite de l’opération.
Aurélien refuse d’ailleurs de se faire opérer tant qu’il n’aura pas été libéré de la prise d’otage institutionnelle ainsi que ses frères. Il ne peut même pas avoir le secours de recevoir des appels de sa mamie Marguerite car interdiction lui est faite d’appeler ses petits-enfants elle-même.

Au foyer, un petit voyou profite la maladie d’Aurélien pour lui faire violence, le frappant sur sa jambe sans que l’équipe du foyer ne puisse empêcher de tels agissements.
Aurélien est terrorisé à l’idée que le sale gamin en question ne le frappe aussi sur sa clavicule cassée.
La neurofibromatose atteint aussi son cerveau : simplement dyspraxique, il devient dyslexique, dysorthographique et dyscalculique depuis sont placement. Il a donc besoin d’un clavier spécifique pour l’école, mais aussi d’un quart temps supplémentaire On les lui refuse.

Enfermé !

Le troisième frère, Mathieu, est autiste léger. Il est placé au foyer de Pierre Grise et n’y bénéficie d’aucun suivi pour son affection. Effectivement, comme le reconnaît le directeur de l’établissement, il n’existe pas de spécialiste de l’autisme à Pierre Grise.

Les services du SPMI qui avait nié l’autisme de Mathieu sont obligés de le reconnaître ce qui revient à mettre en évidence l’inutilité, le caractère nuisible de son enlèvement. D’autant que la Suisse vient de ratifier la convention sur le handicap interdisant toute forme de discrimination.

Un autisme ne doit pas être enfermé, mais comment revenir sur une aussi mauvaise décision ?
Un dispositif particulier est donc mis en place. Mathieu peut voir ses parents du samedi 10h00 au dimanche 17h00 et rencontrer ses frères au foyer le mercredi en foyer de 14h00 à 16h00.

Le reste du temps Mathieu refuse de parler à d’autres personnes qu’à ses parents et ses frères. Incapable de nager, sa mère lors d’une visite le retrouve immergé dans son bain, sans surveillance.

Thomas refuse l’inacceptable
Thomas
Thomas

Le quatrième frère, Thomas, souffre aussi d’une malformation congénitale mais bénigne due à sa prématurité, mais des pieds. Les foyers ne semblent pas en avoir connaissance puisque aucun dossier médical ne leur est parvenu.’
Il déclenche cependant de nouveaux symptômes : saignement des gencives, sang dans les selles. Il est alors découvert qu’il déclenche une réaction allergique à l’antidépresseur qui lui a été administré dès son placement.

C’est que Thomas refuse l’inacceptable, aîné de la fratrie avec ses 12 ans il a déjà subi un premier placement et le SPMI reconnaissait qu’il n’en supporterait pas un second.
Et pourtant … Dès le deuxième placement il refuse de s’alimenter et de boire au foyer comme lors du premier enlèvement, raison pour laquelle il avait été restitué à sa famille après intervention du médecin cantonal, Mme Huguette Jodry, à l’époque.

Mais cette fois Thomas est sous la menace d’un internement en unité de psychiatrie de l’enfant et de l’adolescent en lieu et place de son petit frère Mathieu qui y a été emprisonné plus d’une année en chambre sécurisée sur un matelas par terre.

Seuls ses parents à tour de rôle parviennent à le faire manger et boire chaque jour entre 12h30 et 14h00, seul droit de visite qui leur est accordé. Thomas ne peut donc se nourrir et boire qu’une fois par jour à midi, l’hôpital refusant que les parents ne le fassent le matin et le soir.

Les notes de suite font bien apparaître que Thomas pleure souvent, qu’il n’a pas envie d’interagir avec son environnement du foyer et qu’il veut retrouver sa famille, la seule solution pour le contraindre consiste à administrer des antidépresseurs ou le priver des livres qu’il réclame.
Finalement il doit être hospitalisé, en unité A2 de psychiatrie de l’adulte et de l’enfant. Il écrit dans ses courriers aux divers intervenants qu’il y a été placé contre sa volonté veut rentrer à la maison avec tous ses frères et ses parents qu’il aime.

Placement pour l’intérêt des enfants ?

Placement pour l’intérêt des enfants disent-ils ? De qui les services sociaux se moquent-ils ? Où est le droit garanti des enfants à maintenir une relation avec leur famille selon l’article 13 de la constitution suisse ?

Les enfants écrivent alors à la juge, Aurélien note en gros à l’intention de la juge, de l’avocat de ses parents, du curateur et du SPMI : Je veut rentrer à la maison !!! Ensemble, avec Raphaël, ils écrivent à Madame Walther, experte, du centre médical universitaire le 8 juin 2014 :

« Bonjour Madame, je veux rentrer chez moi avec mes frères et mes parents que j’aime, ils ont toujours été très gentils avec moi. Je suis malheureux en foyer. Mon petit frère Mathieu qui est autiste léger n’a jamais fait de crise à la maison, au contraire il a toujours été très gentil avec nous et quand il nous parle au téléphone, il nous dit qu’il veut rentrer à la maison et il dit à ma maman qu’il l’aime tous le temps quand il nous téléphone au foyer. Le SPMI dit des mensonges sur mes parents et moi je n’aime pas ça. J’exige de rentrer chez moi tout de suite. Merci de me donner le droit d’être heureux avec toute ma famille.

Madame, je suis d’accord avec tout se que dit mon frère. Ma jambe n’est plus sauvée depuis que je suis en foyer où je suis malheureux. Je ne veux pas me faire opéré sans être chez moi avec toute ma famille. »

Thomas écrit au SPMI et à la juge :

 » Je veux vous voir pour vous dire que j’aimerais rentrer chez moi avec mes parant mes frêres. Je suis séparé d’eux depuis neufs mois. perssone ne tient compte de ce que je pense.  Je suis maintenant en unité A2 (ndlr : psy). De plus quand mon petit frêre Mathieu revenait d’A2 il avait des bleus. Il était toujours heureux à la maison mais quand il partait il pleurait. J’aime mes parents et mes frêres et je veux rentrer ! et reprendre l »école avec ma famille. MERCI D’AVOIR LU CETTE LETTRE. »   

À tout cela l’autorité cantonale de Genève avait dit que l’évolution de Thomas était doublement positive, qu’il n’y avait pas d’inquiétude quant à l’intégration d’Aurélien et Raphaël ! On a affaire à du lourd là, à de l’alter comprenant de compétition chez les magistrats du crû.

Il parait que les conventions des droits de l’homme ont été signées à Genève, avant même les internements administratifs. Il y a longtemps, on ne s’en rappelle plus d’ailleurs. On l’a rêvé peut-être.

Innocence en Danger appelle à se rassembler pour Marina

innocence en dangerInnocence en Danger refuse le verdict rendu le 6 juin dernier dégageant l’état de sa responsabilité et entame une action en cassation.

L’association Innocence en Danger appelle à un rassemblement le 13 octobre à Paris, 14 h sur le parvis des Droits de l’Homme, place du Trocadéro, 16ème arrondissement. 

Deux enfants meurent par jour en France sous les coups de leurs parents, dans l’indifférence générale.

Pour que Marina, Fiona, Typhaine, Enzo, Lorenzo, Bastien, Fiona et tous les autres ne soient pas morts en vain, il faut que le pays « des droits de l’homme » n’oublie pas ses propres enfants !

 Le décès de tous ces enfants aurait pu et aurait dû être évité.

Innocence en Danger, partie civile pour Marina Sabatier, a assigné l’État en responsabilité pour faute lourde ; mais la justice a refusé de reconnaître ses propres erreurs ! Il s’agit là d’un message grave, irresponsable et criminogène pour les parents maltraitants, pour les responsables de la protection de l’enfance, de même que pour les acteurs du service public de la justice.

Ne pas savoir reconnaître sa responsabilité, c’est entretenir l’indifférence portée aux enfants et priver d’effet les garanties de leur protection. « Celui qui accepte le mal sans lutter contre lui coopère avec lui », Martin Luther King.

Nous avons appris hier le décès de la petite Fiona. Elle est morte sous les coups de ses parents, alors que ces derniers étaient connus des services sociaux.

 Innocence en danger informe d’ores et déjà qu’elle se portera partie civile dans le dossier de Fiona également.

 L’aide à la protection des enfants se chiffre à 7 milliards d’euros par an, et pourtant les enfants demeurent sans protection. Il n’existe aucune étude sur la maltraitance des enfants en France : un état des lieux s’impose.

Innocence en Danger a donc formé un pourvoi en cassation contre le jugement du 6 juin dernier qui a dégagé l’État de sa responsabilité. L’association a sollicité Maître François-Henri Briard et Maître Floriane Beauthier, qui ont immédiatement accepté de s’engager dans cette action.

 Le Président de la République a déclaré que l’enfant et la jeunesse étaient au cœur de son programme ; ils doivent dès lors être au cœur de sa politique. Le Sénateur André Vallini a déclaré le 14 juin qu’il proposerait que « la lutte contre les violences aux enfants soit décrétée grande cause nationale ». Mme Valérie Trierweiler, s’est prononcée en faveur de cette idée.

Les citoyens souhaitent voir ces déclarations traduites en actes.

Chacun d’entre nous a un devoir d’indignation ; manifester contre cette situation intolérable, est déjà une forme d’action. Tel est le sens de notre rassemblement du 13 octobre prochain.

Contacts :

Homayra Sellier : 0684172235                        Maître Briard /Maître Beauthier : 0144092550

Présidente Innocence en danger             Avocats au Conseil d’État et à la Cour de cassation

Rappel sur l’affaire Marina

Trois ans de répit pour les enfants

Alors que nous nous penchions sur un mémoire réalisé par une future directrice d’établissement sur un foyer d’accueil d’urgence, nous apprenons que ce même foyer pratiquait à titre habituel de graves maltraitances sur ses protégés. 

Les sévices sociaux enlèvent des enfants sous prétexte de maltraitances et pratiquent des placements en foyer injustifiés dans 50 % des cas.

Atterrant non ?

Mais pire, vos enfants enlevés sans la moindre maltraitance vont en  subir une, et une vraie celle-là, entre les mains des professionnels de l’enfance.

Quand la protection de l’enfance tabasse et humilie les gamins …

Des faits pas si isolés que le prétendent les Conseils Généraux.

 Tenez, alors que nous nous étions intéressés de près au mémoire rédigé en 2007 sur le Centre Départemental Enfance et Famille Villepinte par une future chef d’établissement d’accueil pour enfant (https://comitecedif.wordpress.com/2011/06/27/le-blues-de-leducateur/), un mémoire relevant un problème grave de motivation des personnels, nous n’avions pas relevé encore que des enfants y subissaient à cette époque de véritables calvaires.

Depuis le centre de placement d’urgence foyer de l’enfance (CDEF)  de Villepinte a été fermé.

Les faits qui s’y sont produits consistent en des mauvais traitements gravissimes à même de laisser des séquelles, voire de tuer les enfants, puisque les éducateurs ont dû répondre d’actes aussi lourds que des douches froides, des coups. Les enfants étaient aussi enfermés, humiliés, forcés de faire des pompes dans la boue, ce dont d’autres salariés avaient été témoins.

Les langues ne se délient pourtant pas facilement dans ces lieux d’abandon, ceux qui ont parlé ont essuyé les foudres du directeur comme cette Madame L, psychologue spécialisée poussée à la démission et qui alertera heureusement les pouvoirs publics.

La brigade des mineurs va alors pouvoir intervenir pour enquêter et faire éclater la vérité.

Le tribunal correctionnel de Bobigny saisi en 2009 se montrera cependant clément puisqu’il prononcera la relaxe d’Abdelkader B et Cédric B, deux éducateurs soupçonnés de mauvais traitements sur enfants, relaxe aussi pour le directeur du foyer accusé de cautionner de telles pratiques.

On aurait pu en rester là suite à la relaxe générale et on a l’habitude d’enterrer ces affaires me direz-vous.

Et pourtant, le parquet fera appel de la décision de justice qui est repassée en janvier 2010 devant la cour d’appel de Paris.  Celle-ci condamnera les éducateurs de choc à 6 mois de prison avec sursis et 3 années d’interdiction d’exercice de leur profession.

Trois ans de répit pour les enfants avant que cela ne recommence avec peut-être le même directeur relaxé pour faute d’éléments probants – et dont on ne peut même pas citer le nom –  ?

Abus d’enseignant

Après le scandale du harcèlement à l’école, dénoncé même par les pouvoirs publics, celui de la RITALINE, médicament issu de la classe des amphétamines et prescrit à tout va aux enfants qui ne « rentrent pas dans le cadre », le cas des petits scolaires à la merci des signalements à « la protection  de l’enfance » est un vrai problème de société qui demande analyse et remise en question.

A force d’être soumis aux dictats, de l’éducation nationale, de l’opinion publique manipulée par les médias friands de sensationnel, les enseignants oublient que leur rôle premier est de transmettre le savoir, pas forcément celui à la mode du moment mais avant tout des fondamentaux qui serviront les adultes de demain.

Penser que les parents restent maîtres des choix éducatifs de leurs petits est un doux rêve… Cependant, il est encore possible, avec beaucoup de pugnacité, de faire entendre sa voix. Je vous livre le résultat de cette réflexion en espérant qu’il permettra à des parents et à des enfants de comprendre qu’en restant fermes et corrects, on obtient finalement gain de cause.

Bon courage à tous. 

D.S. ET D.H. 

POUR : ECOLE PUBLIQUE DE ***

24 NOVEMBRE 2011

 DE : *** *** *** ELEVE EN CM1

JE PARLE POUR TOUS LES ENFANTS DE LA CLASSE DE CM1, ARRETEZ DE VOUS MOQUER DE MOI et DE MA MERE ET DE M’EMBETER EN ME TAQUINANT, ARRETEZ DE ME DIRE DE MECHANTES CHOSES, VIOLENTES, DES MOQUERIES, PARCE QUE VOUS ME RENDEZ MECHANT ALORS QUE JE NE VEUX QUE VIVRE EN PAIX AVEC DE BONS COPAINS COMME ABEL, YOHAN, MATHIAS, THEO, DAMIEN, LORIE, ELISA, MATEO etc…

JE VEUX PLUS QUE MONSIEUR *** (enseignant) NOUS TRAITE D’IMBECILES ET D’ABRUTIS. JE VOUDRAIS QUE SI DEUX ENFANTS SE BATTENT, LES DEUX SOIENT PUNIS PAREIL, ET PAS L’UN PUNI PENDANT QUE L’AUTRE CONTINUE LES COURS, PARCE QUE JE PENSE QUE C’EST INJUSTE ET DE LA TRICHE.

NE VOUS BATTEZ PAS ENTRE VOUS SINON ILS VONT DIRE QUE VOS PARENTS NE VOUS ELEVENT PAS BIEN ET QUE VOUS ALLEZ VOUS RETROUVER EN FOYER ET PRIS PAR LA JUSTICE.

ON RISQUE AUSSI D’ETRE HOSPITALISE ET SOIGNE PAR DES GENS QUE VOUS N’AIMEREZ PAS, ILS VOUS DONNERONT DES MEDICAMENTS DANGEREUX.  C’EST NUL ET C’EST PAS BIEN. ON S’ENNUIE DANS CES ENDROITS.

Madame Dominique ***

Le 30 janvier 2012

                                                                  ECOLE Marie ***

                                                                  Mme Virginie **** Directrice

                                                                  ***************

Objet : Signalement – Information suivi scolaire de ***, élève de CM1, né le *** août 2001

Madame La Directrice,

Notre fils, *** éprouve des difficultés majeures à suivre les cours avec son enseignant du matin, Monsieur ***. A de nombreuses reprises, vous m’avez interpellée et nous avons recadré l’enfant, notamment sur le respect dû à ses enseignants, la nécessité pour lui à faire de son mieux et ne pas perturber la classe, en vain puisque le problème perdure et même semble empirer au point que Monsieur *** envisagerait de « porter plainte » à l’encontre de notre enfant…

De votre point de vue qui avez *** en cours tous les après-midi, il se montre disposé à travailler lorsqu’il est avec vous, de plus, il est bien intégré et apprécié de ses camarades. Une mésentente persistante serait dommageable à la scolarité de cet enfant qui a déjà subit tant de maltraitance institutionnelle et, afin de faire face à ce constat d’échec de la pédagogie de Monsieur *** ainsi qu’à l’hostilité grandissante de *** vis-à-vis de son enseignant, j’ai demandé au Docteur ***, pédopsychiatre attitré de ***, d’intervenir afin de mettre en œuvre toute action allant dans le sens de l’intérêt de notre enfant et de sa scolarité au sein de votre établissement.

Une orientation, suggérée par l’équipe éducative, vers l’ITEP de *** est acceptée, par les parents, l’enfant, et la MDPH, nous avons rendez-vous le 07 mars prochain pour une rencontre avec l’équipe encadrante de l’établissement, dès la rentrée prochaine, si sa candidature est acceptée, *** y suivra un enseignement adapté, nous devons trouver une solution acceptable afin que, d’ici là, il suive une scolarité sereine.

Nous vous informerons, bien évidemment, des recommandations du Docteur *** mais, au nom du principe de précaution, nous vous demandons d’accepter que *** n’assiste plus aux cours dispensés par Monsieur *** et intègre vos classes du matin ainsi que vous l’aviez suggéré. Vous remerciant vivement de votre compréhension et dans l’attente de votre réponse, veuillez croire, Madame La Directrice, en nos sincères salutations.

                                                        *** ET *** (le papa et la maman 

 

Copie : Association ***, Inspection Académique, Maître *** Avocat au Barreau de ***.

Jean-Pierre Rosenczveig sur l’adoption d’enfants placés

Il est à souligner, au sujet de cette vidéo qui date, que le CEDIF s’est aussi manifesté sur le projet de loi relatif à l’adoption d’enfants placés par la députée Michèle Tabarot, laquelle nous répondra en ces termes le 16 février 2011:

« (…) Ma réflexion autour de la situation des enfants délaissés et de leur adoptabilité ne visent bien évidemment pas à séparer des familles lorsque le retour de l’enfant dans son foyer est envisageable.

Je sais que dans de nombreuses situations, les parents aiment leurs enfants et aspirent à les retrouver le plus rapidement possible une fois que les difficultés ayant amenées à la séparation ont été résolues. (…) » 

Une réponse qui nous avait très partiellement satisfaits puisque nous avons écrit à nouveau pour mettre en évidence que, dans de nombreuses situations, les enfants enlevés selon un principe de précaution peuvent être tout simplement placés de façon abusive. Nous savons aussi que la menace d’adoptabilité sur des enfants qui n’auraient jamais dû être séparés de leurs parents est  une façon d’obtenir la coopération des pères et mères et leur silence sur des mesures mettant en danger l’avenir de leur progéniture.

Une réponse qui aurait certainement contenté davantage le médiatique juge des enfants du tribunal de Bobigny pour lequel les erreurs du passé de l’ASE sont affaires révolues.

Ainsi, pour Jean-Pierre Rosenczveig, les enfants placés sont dans leur grande majorité les enfants de parents en grande difficulté sociale dont on distrait un moment le  poids de la charge à des parents paupérisés. Le rôle social de l’ASE est donc bien affirmé, puisque nos vertueux juges des enfants permettent à la bonne république sociale de prendre en charge les rejetons de nécessiteux le temps que l’État-Providence remette la famille sur les rails.

Fini donc l’ASE sans âme révélée par un « Directeur Départemental des Affaires Sanitaires et Sociales, du Val de Marne qui a découvert, un jour, que 1.500 enfants de son département avaient été « oubliés » en placement dans des familles du Cantal et autres départements. »

En passant on pourrait se demander comment une chose pareille serait possible si les enfants placés n’étaient pas véritablement abandonnés moralement par ce qu’il convient alors d’appeler des géniteurs ?

Effectivement, pour la grande majorité de la classe politique et pour Nadine Morano en particulier,  ces enfants placés sont des enfants physiquement maltraités, abandonnés. Jean-Pierre Rosenczveig a bien fait le constat de cet a priori. Ceci démontre la faible connaissance des politiques du contenu des lois qu’ils font passer et en particulier de la désastreuse réforme de mars 2007 sur la protection de l’enfance (http://www.reforme-enfance.fr/guides.html) qui élargit la « clientèle » de l’ASE en terme d’enfants placés.

À se demander d’ailleurs quels lobbies ont pu porter à bout de bras une telle réforme, votée par des politiques qui ne l’ont pas comprises !??

Suivez mon regard.

L’ensemble du propos de Rosenczveig peut ainsi mieux se décrypter : si cette loi sur l’adoption est inévitable – ce qu’il semble affirmer –  alors le gouvernement risque de porter atteinte aux prérogatives de l’ASE, ce qu’il considèrerait comme inacceptable.

On adhère au constat. Nous confirmons que, dans le contexte législatif actuel, l’adoption aussi bien plénière que simple d’enfants placés serait tout bonnement catastrophique et priverait des enfants d’une famille naturelle aimante.

Mais penser en défense des enfants et des familles plutôt que des fonctionnaires de l’ASE, nous amène à des conclusions opposées Ainsi, si l’extension des possibilités d’adoption doit être une réalité, alors elle implique une redéfinition profonde des cas de placements pour les réserver aux seuls abandons et maltraitances avérées.

Pour ne pas même envisager une telle possibilité et convaincre son auditoire, Jean-Pierre Rosenczveig développe deux arguments sophistiques :

  1.          Il fait des adoptants des bouc-émissaires richissimes volant les enfants de pauvres avec la bénédiction du gouvernement alors que la bonne ASE serait, elle, du côté des pauvres évidemment ;
  2.          Il banalise le placement d’enfants : « Il n’y a pas de raison que les gens qui sont personnellement dans la merde, n’aient pas des enfants qui sont dans la merde … ». 

Au service de ce deuxième argument, il en appelle à travailler sur l’image de l’Aide Sociale à l’Enfance, comme s’il y avait un complot de la droite pour la discréditer. Il voudrait que les politiques, mais aussi l’opinion publique adopte un point de vue légitimant les interventions sociales et les gigantesques moyens consacrés. Bref il s’agit de dédramatiser une mesure portant atteinte à l’intégrité des familles, tout le monde peut connaître une mauvaise passe et y perdre temporairement – ou non – ses enfants.

Cela fait peur !!!

Ainsi, lorsque vous trouverez anodin qu’un de vos amis en situation de surendettement vous révèle sans affect que ses enfants sont placés à l’ASE en attendant qu’il puisse épurer son passif, alors le médiatique juge des enfants de Bobigny vous aura vraiment convaincu.

Boris ne renonce pas !

Boris a construit un château pour ses enfants, pourront ils un jour le peupler de leurs cris de joie ?

Ce que vivent Daniela et Boris est un déchirement de leur famille dont les traces sont d’ores et déjà ineffaçables.

Tous deux de nationalité Bulgare, ils viendront s’installer en France en 2001, Boris y trouvera un emploi, puis se spécialisera dans l’informatique. Ils étaient d’abord unis par une profonde amitié et Boris a soutenu Daniela alors qu’elle attendait un enfant d’un autre homme, puis ils se sont unis et ont eu trois autres enfants. Même si leur train de vie est modeste et leur appartement strasbourgeois peu spacieux, Boris, par son travail, peut subvenir aux besoins de la famille et s’investir dans son rôle de mari et de père.

 Mais sa femme déprime, elle se sent déracinée en France. Elle se confie à celle en qui elle n’aurait pas dû avoir confiance, elle pense qu’elle aurait besoin d’aide car sa situation lui pèse. Et là, comme souvent, dans les affaires de placements d’enfant, le cauchemar commence.

Le décor est posé, une vulnérabilité au sein de la famille, une « confidente » qui s’immisce dans la vie de Boris et Daniela, le besoin formulé d’une main tendue et la machine sociale aliénante s’abat sur cette famille.

C’est une bonne conscience dégoulinante de ses vertus sociales, un enfer pavé de « fausse » bonnes intentions rabâchées à un public de naïfs qui va les écraser. Ronald Reagan nous l’avait bien dit « The nine most terrifying words in the English language are : I am from the government, and I am here to help ». Soit en français, les neufs mots les plus terrifiants sont : “Je suis fonctionnaire et je suis là pour aider ».

Voila donc comment Boris et Daniela furent aidés.

Leur situation va faire l’objet d’un signalement auprès des services sociaux par le fait de cette « confidente ». La fille aînée sera placée chez elle contre rémunération de cette « tiers de confiance », quant aux autres enfants ils seront d’abord mis sous observation puis placés dans une famille d’accueil.

Daniela ne supporte pas cette situation, elle est internée dans un hôpital psychiatrique. Boris pour rencontrer ses enfants, se lancer dans des  procédures et sortir sa femme de l’hôpital, ne peut plus assumer sa charge de travail et doit démissionner.

Le mal est fait et il est difficile de revenir dessus, Boris est devenu chômeur et la famille a été éclatée, Daniela s’en veut de s’être confiée et se sent trahie, ses paroles ont été déformées.

Mais non, je n’ai jamais dit que je voulais me suicider, j’ai juste employé une expression bulgare dans un mauvais français, dit-elle. Rien n’y fait, le rapport des services de la protection de l’enfance mentionne qu’elle est suicidaire et que l ’attitude du mari y est pour beaucoup. Eh c’est que les Bulgares sont particuliers ! Le bouc-émissaire de la bévue est trouvé et la machine rien ne saurait plus la faire reculer. Il est certains corps où reconnaître ses erreurs est une humiliation et puis le mal est déjà fait, alors autant continuer et d’ailleurs les protestations de Boris tombent à point nommé. Le bonhomme ne serait-il pas colérique, violent, mais c’est un danger pour les enfants cela, et puis il empêche sa femme de se soigner, évidemment c’est à cause de lui qu’elle est malade !

Sûr que si Daniela divorçait et nous racontait la vérité que l’on veut entendre, les choses pourraient s’arranger. Il nous faut un bouc-émissaire vous dis-je. Qu’importe d’ailleurs si les experts judiciaires et psychiatriques bulgares attestent des capacités de bon père de famille de Boris, de son comportement affectueux et responsable avec les enfants. Des Bulgares vous dis-je, leurs critères en terme de parentalité doivent être différents, forcément, imaginez vous cela une famille de Bulgare, ça vit pas dans les roulottes chez eux ?

La suite de l’affaire est cousue de fil blanc, elle ressemble à bien d’autres affaires et elle ne se règle pas d’elle-même. La descente aux enfers est complète, un rapport uniquement à charge sur la foi des déclarations de la dénonciatrice, tout élément à décharge étant, à leur sens, de peu d’intérêt. Une assistante éducative briefée pour rédiger le rapport qui convient et qui devrait se satisfaire de ce que de telles affaires justifient l’existence de son poste.

Oui parce qu’il faut bien le dire, qu’importe l’erreur d’appréciation, après tout les placements abusifs cela existe et s’il y en avait moins on pourrait s’attendre à des suppressions de poste dans les services de la protection de l’enfance. Et en y réfléchissant un peu, nul n’est vraiment innocent, vous-mêmes qui nous lisez, ne pensez vous pas qu’avec vos pratiques éducatives habituelles vos enfants seraient mieux placés en foyer ou famille d’accueil ? Non vraiment, vous ne savez pas vous remettre en cause alors !

Mais passons, les raisonnements d’une partie trop importante des professionnels des services sociaux sont aberrants mais d’une froide logique puisque la misère sociale est leur métier. Je suis fonctionnaire de l’aide sociale à l’enfance et je suis là pour vous aider !

Aide sociale à l’enfance vraiment, en quoi les enfants de Boris et Daniela ont-ils été aidés ?

Bulgares eux aussi, ils ont perdu le contact avec leur langue et leur culture d’origine. Ils ont été assimilés pour vivre en bons français qui croient encore au papa Noël État (il faut rappeler que les Bulgares ont eu la chance de vivre sous un régime communiste mais ont fini par chasser ce bienveillant régime : que les enfants goûtent au moins à l’Etat nounou de l’exception française !).

Le fils aîné a été placé dans une famille d’accueil, il a été séparé de ses deux cadettes hébergées dans une autre famille dans laquelle, elles seront victimes de mauvais traitements physiques et psychologiques. Eh oui, c’est pas si difficile d’être famille d’accueil et ce cas là n’est pas isolé non plus.

Les enfants sont tristes, leur contact avec les parents sont un déchirement lors de la séparation dont sont témoins des éducateurs car toutes les visites sont médiatisées.

Boris et Daniela savent que leurs deux filles sont l’objet de mauvais traitements. Et là on va encore descendre plus bas dans la maltraitance institutionnelle, car Boris en dénonçant la situation d’urgence de ses filles va perdre le droit de les appeler, sa parole n’est pas crédible et celle de la famille d’accueil va l’accabler et sera pour beaucoup dans la prolongation de la séparation. La justice reconnaîtra plus tard la véracité des propos du père au sujet de cette famille, mais la punition de Boris et de ses enfants n’est pas réversible.

Ne supportant plus cette situation, Daniela ne veut plus revenir en France et parle à ses enfants au téléphone.

Années après années les mesures de placement sont reconduites. Elles le seront tant que  Boris ne comprendra pas le bien-fondé de telles mesures et même si une association, bien française celle-là, lui reconnaît amplement les qualités d’un père attentif.

Dans leur malheur, les enfants sont de bons élèves, mais ils l’étaient déjà avec Boris et Daniela, ils peuvent compenser leur malaise par les études. L’institution en vient à œuvrer pour qu’ils oublient leurs parents, peut-être pour alléger leur douleur ?

Ah si Boris acceptait de s’accabler et de reconnaître ses torts – quitte à les inventer – , on lui rendrait peut être enfin ses enfants ! Enfin, pour ceux qui en d’autres temps d’autres époques ont connu les pratiques de l’auto-critique le peloton n’était jamais bien loin.